AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Trichosanthes cucumerina

Trichosanthes cucumerina est une plante grimpante tropicale ou subtropicale de la famille des Cucurbitaceae cultivée pour son long fruit saisissant utilisé comme légume et en médecine.

Les longs fruits étroits, des fruits à peau lisse peuvent atteindre 150 cm de long. Sa chair douce, fade, un peu mucilagineuse est semblable à celle du luffa et de la calebasse. Il est trÚs populaire dans la cuisine d'Asie du Sud et du Sud-Est. Les pousses, les vrilles et les feuilles sont également consommées comme légume vert.

DĂ©nominations

Ses noms vernaculaires incluent "patole" (pour la sous-espĂšce Trichosanthes cucumerina var. Anguina), "serpent gourde", "chichinga" et "Padwal". Il est connu comme Chichinga / Chichinge en bengalĂź, potlakaaya (à°Șొట్à°Čà°•à°Ÿà°Ż) en telugu, pathola en cinghalais, pudalankaai (àźȘàŻàźŸàźČàź™àŻàź•àźŸàźŻàŻ) en tamoul, dhunduli en assamais, paduvalakaayi en kannada et padavalanga en malayalam [1].

Caractéristiques

La Patole (Trichosanthes cucumerina) est une plante grimpante monoĂŻque annuelle qui se dĂ©veloppe au moyen de vrilles et qui peut atteindre une hauteur de 2 Ă  5 m ainsi qu’une largeur 2 Ă  3 m Ă  maturitĂ© [2].

Appareil végétatif

Au niveau de son appareil végétatif, elle a une tige mince pentagonale et possÚde des feuilles alternes et simples avec un pétiole charnu de 2 à 8 cm de long, couvert de poils[3]. Le limbe est formé de 5 à 7 lobes de 10 à 25 x 10 à 20 cm qui est cordé à la base, possédant également des bords dentés et étant pubescent sur les 2 faces[2].

Appareil reproducteur

Les fleurs sont unisexuées, réguliÚres, gamopétales, penta-5-mÚres et blanches. Elles possÚdent un calice tubulaire ainsi que des lobes frangés de la corolle qui font penser à des excroissances de cheveux ou à de la dentelle. Les fleurs mùles sont en grappes axillaires de 5 fleurs sur des pédoncules de 10-30 cm de long et possÚdent 3 étamines. Les fleurs femelles quant à elles sont solitaires et sessiles, avec un ovaire infÚre et 3 stigmates[4].

Le fruit est une baie, mince long et cylindrique, souvent vrillé, de 30 à 200 cm de long et de 2 à 10 cm de large. Il est vert-gris avec des rayures blanches quand il est immature mais il devient rouge foncé à maturité. Sa pulpe est blanche, fibreuse et elle contient de nombreuses graines[3]. Ses graines sont aplaties, mesurent 1-1,5 cm de long, et sont brunes à grisùtres avec une marge ondulée. Les plantules ont une germination épigée[4].

Taxonomie et classification

Selon une hypothĂšse basĂ©e sur la forme similaire des graines de Trichosanthes, ce genre remonterait Ă  35 millions d’annĂ©es. Des graines ont Ă©tĂ© retrouvĂ©es Ă  plusieurs endroits, ce qui impliquerait que le clade est originaire de l’Est de l’Asie. Cette hypothĂšse n’est cependant pas basĂ©e sur des preuves fossiles mais sur des graines d’espĂšces actuelles de Trichosanthes[5].

Variétés :

  • Type sauvage Trichosanthes cucumerina L.
  • Cultivar Trichosanthes anguina L. [3]

Ecologie

RĂ©gions d'origine

Le genre Trichosanthes est originaire du Sud et de l’Est de l’Asie, de l’Australie et des Iles du Pacifique Ouest. L’espĂšce Trichosanthes cucumerina est trouvĂ©e Ă  l’état sauvage dans toutes ces rĂ©gions. Elle est aujourd’hui importĂ©e d’Inde vers l’Afrique de l’Est et est cultivĂ©e comme un lĂ©gume dans les jardins d’Afrique[4].

Habitat

GĂ©nĂ©ralement cultivĂ© dans les rĂ©gions tropicales ou subtropicales, elle pousse dans les broussailles et prĂšs des forĂȘts. On la trouve Ă  une altitude de 1500 m Ă  partir du niveau de la mer ainsi que dans des milieux humides. Sa tolĂ©rance de variation de tempĂ©rature se situe entre 20 °C et 35 °C, sa croissance est optimale entre 30 °C et 35 °C et elle ne tolĂšre pas les sols secs ni les milieux froids. Si cette plante aime les milieux humides, elle ne rĂ©siste cependant pas Ă  l’inondation[4].

Cycle de vie

Le cycle de vie de Trichosanthes cucumerina est annuel. La floraison a lieu durant les mois de juin, juillet et aout, 5 Ă  6 semaines aprĂšs la levĂ©e. Les fleurs mĂąles sont produites 3 jours avant les femelles et elles s’ouvrent durant la soirĂ©e et dĂ©but de matinĂ©e. La pollinisation est effectuĂ©e par des insectes comme les abeilles, guĂȘpes et les papillons. On voit apparaitre des fruits environ 3 mois aprĂšs le semis[4].

Interactions avec d'autres organismes

Un exemple de pollinisateur est Anadevidia peponis (en) qui est un papillon nocturne de la famille des Noctuidae vivant en Asie du Sud-Est, notamment au Japon et en Inde ainsi qu’à Taiwan et Nouvelle-Galles du Sud en Australie. Il peut atteindre une envergure de 40 mm et ses larves se nourrissent d'espùces de Cucurbitaceae et peuvent se retrouver sur la Trichosanthes cucumerina.

Utilisations

Cette plante au fruit Ă  l’allure de serpent est utilisĂ©e Ă  plusieurs fins. Les jeunes racines, feuilles et les fruits peuvent servir pour la cuisine ainsi que dans un but dĂ©coratif en tant que plante ornementale. Le fruit, lorsqu’il est bien mĂ»r, est dans certains endroits comme la CĂŽte d’Ivoire et le Nigeria cuisinĂ© comme un substitut de la sauce tomate en raison de la couleur rouge de sa pulpe[4].

Sa valeur nutritive est Ă©levĂ©e puisqu’elle contient des protĂ©ines, acides gras, fibres, hydrates de carbone, sels minĂ©raux et des vitamines A et E en quantitĂ©[6].

Le fruit immature, lui, Ă©met une odeur dĂ©plaisante au moment de la prĂ©paration mais celle-ci disparait Ă  la cuisson. Il est donc nĂ©cessaire de le manger cuit et non cru. Cette plante prĂ©sente deux variĂ©tĂ©s selon qu’elle soit sauvage ou amĂ©liorĂ©e[3].

La forme sauvage correspond aux cultures d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique Centrale et porte le nom de Trichosanthes cucumerina, alors que la forme amĂ©liorĂ©e provient d’Inde et se cultive en Afrique de l’Est et porte le nom de T. cucumerina var. anguina L[4].

Usages médicaux

Trichosanthes cucumerina est une plante souvent utilisĂ©e dans les systĂšmes traditionnels de mĂ©decine sri-lankais. La plante entiĂšre, y compris les racines, les feuilles, les fruits et les graines ont des propriĂ©tĂ©s mĂ©dicinales. La racine est utilisĂ©e comme remĂšde contre la bronchite, les maux de tĂȘte et les furoncles. De plus, le jus de feuille est parfois frottĂ© sur le ventre afin soulager la congestion du foie. Les racines et les fruits sont considĂ©rĂ©s comme cathartiques grĂące Ă  leurs propriĂ©tĂ©s purifiantes. Les parties aĂ©riennes de Trichosanthes cucumerina sont utilisĂ©es en plus d'autres matiĂšres vĂ©gĂ©tales diverses pour soigner l'indigestion, les fiĂšvres bilieuses, les furoncles, les plaies et les Ă©ruptions cutanĂ©es telles que l'urticaire, l'eczĂ©ma, la dermatite, le psoriasis, les ulcĂšres et l'inflammation[7].

Une Ă©tude menĂ©e par la NCBI a dĂ©montrĂ© qu’un extrait d’eau chaude des parties aĂ©riennes aurait un effet sur des ƓdĂšmes prĂ©sents sur les pattes de rats qui seraient induit par la carragenine. Les rĂ©sultats de l’étude ont indiquĂ© que l’extrait d’eau chaude de Trichosanthes cucumerina a bien une capacitĂ© marquĂ©e Ă  contrer l’inflammation aiguĂ« induite par le carraghĂ©nane. L’extrait d’eau chaude aurait un effet de protection/stabilisation de la membrane des globules rouges empĂȘchant la lyse due Ă  la chaleur. Cet effet indique sa capacitĂ© Ă  stabiliser la membrane lysosomale et ainsi Ă  inhiber l'inflammation induite par le carraghĂ©nane. Cette Ă©tude a Ă©galement mis en Ă©vidence l’inhibition significative de la production de NO par les cellules pĂ©ritonĂ©ale du rat, le NO Ă©tant un mĂ©diateur important dans la rĂ©ponse inflammatoire. Cette dĂ©couverte encourage la thĂ©orie comme quoi la patole aurait une action anti-inflammatoire et explique son usage thĂ©rapeutique[7].

Hwe (extrait d’eau chaude des parties aĂ©riennes de Trichosanthes cucumerina) a Ă©galement un effet gastroprotecteur. En effet, il provoque une inhibition significative du nombre et de la longueur de lĂ©sions gastriques induite par l’éthanol[8].

En plus de l’action anti-inflammatoire et gastroprotecteur, Trichosanthes cucumerina possĂšde un effet cytotoxique contre des cellules cancĂ©reuses humaines, les extraits de racines Ă©tant plus efficaces que le jus de fruits[9].

Selon une autre Ă©tude, la plante montrerait des propriĂ©tĂ©s hypoglycĂ©miantes. Il est cependant important de prendre en compte si l’effet provient de la partie inorganique de la plante contenant principalement des Ă©lĂ©ments minĂ©raux, car la qualitĂ© de l’effet en est parfois dĂ©pendant comme par exemple pour l'activitĂ© hypoglycĂ©mique[10].

Un autre bienfait de cette plante peu connu est de rĂ©duire la gravitĂ© des lĂ©sions cardiaques induites par la Doxorubicine (DOX), un antibiotique anthracycline qui est largement utilisĂ© comme agent anticancĂ©reux. Cet effet est provoquĂ© par le mĂ©thanol que l’on extrait du fruit de la patole[11].

Cet extrait mĂ©thanolique contre l’hĂ©patotoxicitĂ© induite par CCL4 chez le rat, l’effet protecteur est observĂ© avec la rĂ©duction de la peroxydation lipidique et une meilleure dĂ©fense des hĂ©patocytes contre les espĂšces rĂ©actives de l'oxygĂšne. Ceci pousse les chercheurs Ă  soutenir scientifiquement l'utilisation de cette plante dans diverses prĂ©parations et la mĂ©decine traditionnelle Ă  utiliser la plante comme traitement des troubles du foie et comme tonique[12].

Agriculture et horticulture

La variĂ©tĂ© cultivĂ©e est T. cucumerina var. anguina. Les graines rĂ©coltĂ©es depuis les fruits mĂ»rs sont sĂ©chĂ©es avant d’ĂȘtre semĂ©es. Elles sont plantĂ©es Ă  75 cm l’une de l’autre dans la mĂȘme ligne avec un espace de 1,5 m entre les lignes. La pousse de la plante implique des tuteurs afin qu’elle grandisse en hauteur. Une fois que les fruits apparaissent, une technique consiste Ă  attacher un poids au bout de chaque fruit afin de les faire pousser en longueur. Ils sont rĂ©coltĂ©s lorsqu’ils sont encore immatures, environ deux semaines aprĂšs l’apparition des premiers fruits[4].

Dans le cas oĂč on veut produire de la pulpe, il vaut mieux rĂ©colter les fruits mĂ»rs desquels on peut Ă©galement extraire les graines pour les sĂ©cher. Pour un cultivar de type sauvage, la rĂ©colte donnera plus ou moins 6 Ă  10 fruits par plante. Un cultivar modifiĂ© va, lui, donner jusqu’à 50 fruits, ce qui correspond Ă  environ 50 kg si les fruits sont bien mĂ»rs. Une bonne rĂ©colte peut atteindre 30 tonnes par hectare[4].

La patole peut contracter des maladies comme le mildiou et l’anthracnose qui se manifestent au niveau des fruits, qu’ils soient matures ou immatures. Des dĂ©gĂąts dans la plante peuvent aussi ĂȘtre l’Ɠuvre de nĂ©matodes Ă  gales ou d’insectes comme les mouches Ă  fruits de Bactrocera et Dacus[4].

Galerie

Notes et références

  1. « Graines de Courge Serpent - Patole (Trichosanthes Cucumerina) », sur www.seeds-gallery.shop (consulté le )
  2. « Trichosanthes cucumerina », sur Ooreka.fr, (consulté le )
  3. « trichosanthes cucumerina », sur http://www.mi-aime-a-ou.com, (consulté le )
  4. « Trichosanthes cucumerina », sur Prota 2: Vegetables/Légumes Record. (consulté le )
  5. (en) Boer, H. J. de, Schaefer, H., Thulin, M. & Renner, « S. S. Evolution and loss of long-fringed petals: a case study using a dated phylogeny of the snake gourds, Trichosanthes (Cucurbitaceae) », BMC Evol. Biol. 12,‎ , p. 108
  6. (en) Liyanage, R., Nadeeshani, H., Jayathilake, C., Visvanathan, R. & Wimalasiri, « S. Comparative Analysis of Nutritional and Bioactive Properties of Aerial Parts of Snake Gourd (Trichosanthes cucumerina Linn.) », International Journal of Food Science,‎ (2016).
  7. (en) Arawwawala, M., Thabrew, I., Arambewela, L. & Handunnetti, « S. Anti-inflammatory activity of Trichosanthes cucumerina Linn. in rats », J. Ethnopharmacol. 131,‎ , p. 538–543
  8. (en) Arawwawala, L. D. A. M., Thabrew, M. I. & Arambewela,, « L. S. R. Gastroprotective activity of Trichosanthes cucumerina in rats », J. Ethnopharmacol. 127,‎ , p. 750–754
  9. (en) Kongtun, S. et al., « Cytotoxic Properties of Root Extract and Fruit Juice of Trichosanthes cucumerina. », Planta Med.,‎ , p. 839–842
  10. (en) Kar, A., Choudhary, B. K. & Bandyopadhyay, N. G., « Comparative evaluation of hypoglycaemic activity of some Indian medicinal plants in alloxan diabetic rats », Ethnopharmacol. 84,‎ (2003), p. 105–108
  11. (en) Shah, S. L., Mali, V. R., Zambare, G. N. & Bodhankar, S. L., « Cardioprotective Activity of Methanol Extract of fruit of Trichosanthes cucumerina on Doxorubicin-induced Cardiotoxicity in Wistar Rats », Toxicol. Int.,‎ , p. 167–172
  12. (en) Sathesh Kumar, S., Ravi Kumar, B. & Krishna Mohan, G., « Hepatoprotective effect of Trichosanthes cucumerina Var cucumerina L. on carbon tetrachloride induced liver damage in rats », J. Ethnopharmacol,‎ , p. 347–350

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.