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Traversée du Jura savoyard

La traversée du Jura savoyard présente les différents aménagements, de l'Antiquité à nos jours, ayant permis le franchissement les chaînons jurassiens de l'Avant-Pays savoyard.

Cet Avant-Pays alpin est constitué par les prolongements méridionaux des plis du Jura. Il représente l'un des obstacles à franchir avant d'aborder la chaîne des Alpes pour l'établissement de relations régulières avec la péninsule Italienne. Deux solutions ont été envisagées depuis l'Antiquité : l'affrontement direct ou le contournement. On a longtemps hésité quant au choix fait par les Romains, mais les études les plus récentes concluent à l'affrontement direct par le passage au col Saint-Michel de la chaîne de l'Épine et minimisent l'option du contournement au sud par les Échelles.

Ce problème rĂ©current s'est posĂ© tout au long des siècles, les autoritĂ©s s'efforçant chaque fois d'amĂ©nager les infrastructures en fonction des besoins du trafic et de l'Ă©volution des techniques de transport. Dans leur rĂ´le de « portiers ou guichetiers Â» des Alpes, selon la formule consacrĂ©e[1], les princes de la Maison ducale puis royale de Savoie se sont prĂ©occupĂ©s de capter le trafic transalpin afin d'en capitaliser les profits. Le duc Charles-Emmanuel II a entrepris dans ce sens des travaux jugĂ©s colossaux entre 1665 et 1675 sur l'itinĂ©raire de contournement par Les Échelles. Le traitĂ© d'Utrecht en 1713 en a Ă©tĂ© comme la sanction internationale. Cette solution n'a jamais Ă©tĂ© remise en question par la suite et la RN 6 vers le col alpin du Mont-Cenis en est devenue le symbole.

Les techniques contemporaines se sont en revanche joué de l'obstacle par le percement de tunnels : ferroviaire en 1884 et, surtout autoroutiers entre 1994 et 1991 (tunnel de Dullin et tunnel de L'Épine).

La nature de l'obstacle

Relief jurassien de l'Avant Pays savoyard
Relief jurassien de l'Avant Pays savoyard

Le territoire Ă  l’ouest du mĂ©ridien de ChambĂ©ry appartient du point de vue gĂ©ologique, au massif jurassien dont il constitue la pointe sud effilĂ©e[2]. C’est lĂ  que se situent les premiers obstacles Ă  vaincre en prĂ©lude Ă  la traversĂ©e des Alpes. Selon le schĂ©ma classique qui vaut pour l'ensemble de la chaĂ®ne, dans cet Avant-pays deux anticlinaux d'orientation nord-sud, celui du Mont Tournier Ă  l’ouest et, Ă  l’est, le chaĂ®non du Mont du Chat et son prolongement vers le sud par la chaĂ®ne de l'Épine, les monts Grelle et Beauvoir, encadrent le val synclinal de Novalaise

Une première solution est celle du contournement par le sud. Une fois la rivière du Guiers franchie Ă  hauteur de Romagnieu (Isère), on gagne par sa rive droite les hauteurs de Saint-Franc (Savoie) oĂą l'anticlinal du mont Tournier, ne prĂ©sente plus qu'un dos arrondi Ă  la modeste altitude de 550 mètres[3]. En poursuivant dans cette direction, on rencontre le second anticlinal qui abaisse aussi son axe au droit des Échelles — les spĂ©cialistes parlent de retombĂ©e pĂ©riclinale[4] — jusqu’à s'enfouir sous les falaises du massif prĂ©alpin de la Chartreuse ; de surcroĂ®t, les eaux de fonte du glacier wĂĽrmien y ont approfondi leur chenal d'Ă©coulement vers l'Avant-Pays : structure gĂ©ologique et Ă©rosion glaciaire se sont ainsi combinĂ©es pour dĂ©terminer un Ă©troit passage dit de la Grotte — car partiellement souterrain — au-delĂ  duquel s’amorce, vers le nord-est, la montĂ©e au col de Couz (624 mètres) en direction de ChambĂ©ry[5]. Sur une distance de 300 mètres environ, il faut rattraper un dĂ©nivelĂ© d'une centaine de mètres  entre les cotes 440 et 540. La deuxième solution est celle de la ligne droite, plein est : les anticlinaux sont recoupĂ©s perpendiculairement ! Dans cette hypothèse, le franchissement du premier anticlinal, celui du mont Tournier, ne fait pas problème car son axe s’abaisse Ă  400 mètres. Une fois traversĂ© le cours du Thiez, Ă©missaire du lac d'Aiguebelette (375 mètres) on en longe la rive sud. C'est alors qu'il faut entreprendre la rude ascension de la chaĂ®ne de l’Épine franchie au col Saint-Michel Ă  903 mètres. Il paraĂ®t inutile d'Ă©voquer la troisième solution : celle d'un contournement par le nord avec franchissement de l'anticlinal du Mont du Chat au col du Chat. Certes, Ă  638 mètres d'altitude, l'obstacle apparaĂ®t moins redoutable que le col de l'Épine, soit 264 mètres de moins. Mais la vĂ©ritable infĂ©rioritĂ© est dans l'importance du dĂ©tour par rapport Ă  la ligne directe Lyon-ChambĂ©ry. MĂŞme après le percement du tunnel entre 1928 et 1932, cet itinĂ©raire prĂ©sente toujours un intĂ©rĂŞt relativement local[6] - [7].

Aux temps gallo-romains

Ancien escalier sur la voie romaine
Ancien escalier sur la voie romaine

Le choix s'est posĂ© aux Romains pour l'Ă©tablissement de leur rĂ©seau routier Ă  partir du dĂ©but de l'ère chrĂ©tienne, sous le règne de l'empereur Auguste, c’est-Ă -dire une fois achevĂ©e la soumission des tribus montagnardes, par le col du Petit-Saint-Bernard (in Alpe Graia)[8]. La question a longtemps divisĂ© les historiens. Les hypothèses ont Ă©tĂ© Ă©chafaudĂ©es Ă  partir de la table de Peutinger qui situe la station intermĂ©diaire de Laviscone Ă  mi-chemin entre celles d'Augusta (Aoste) et de Lemencum (sur le site de ChambĂ©ry)[9]. Il Ă©tait encore permis d'hĂ©siter en 1984 et de souligner l'importance du contournement par Les Échelles arguant de « la pauvretĂ© du village de LĂ©pin en vestiges archĂ©ologiques [qui] contraste fortement avec le nombre et la qualitĂ© des dĂ©couvertes rĂ©alisĂ©es…dans le secteur de Saint-Pierre-de-Genebroz-Les Échelles ». Autre argument, toponymique : le nom mĂ©diĂ©val des Échelles de Lavastrone ad Scalas[10] pouvait, selon certains spĂ©cialistes, dĂ©river de Laviscone. Enfin les traces de l’escalier par lequel on accède au fameux passage de la Grotte n’ont pas Ă©tĂ© entièrement oblitĂ©rĂ©es par les travaux du XVIIe siècle. Au terme de cette argumentation, c’est avec beaucoup de prudence qu'AndrĂ© Charvet (1944-1987) se rangeait Ă  l'hypothèse d’une voie de contournement concurrente d’une voie prĂ©torienne (principale) en ligne directe escaladant la chaĂ®ne de l’Épine[6].

Sarcophage au col Saint-Michel
Sarcophage au col Saint-Michel.

Une telle rĂ©serve ne semble plus de mise aujourd'hui après la rĂ©cente mise au point de Bernard Kaminski, membre notamment du Groupe de recherches et d'Ă©tudes historiques de Cognin. Son argumentation est d'abord nĂ©gative. La voie de contournement par Les Échelles est plus longue « de 8 milles pour l’itinĂ©raire carrossable (soit près de 12 km) sur des distances donnĂ©es globalement Ă  28 milles » par la table de Peutinger[11]. Ce seul argument serait rĂ©dhibitoire quand on sait la prĂ©fĂ©rence des Romains pour la ligne directe. Celui du moindre dĂ©nivelĂ© ne tiendrait pas davantage car le tracĂ© en montagnes russes par les Échelles et le col de Couz aboutit Ă  un cumul de 730 mètres contre 645 par la chaĂ®ne de l'Épine[11].

Croix Ă  base campaniforme de LĂ©pin
Croix Ă  base campaniforme de LĂ©pin

La plaidoirie positive est tout aussi convaincante. Argument massue : la croix Ă  l’entrĂ©e ouest du village de LĂ©pin est situĂ©e très exactement Ă  Ă©quidistance de 14 milles tant d’Augustum (l’actuelle Aoste) que de Lemencum (sur le site de ChambĂ©ry), ce qui correspond aux indications de la table de Peutinger ; son embase campaniforme est caractĂ©ristique des bornes milliaires sur les voies romaines[11]. La croix aurait donc Ă©tĂ© Ă©rigĂ©e en remplacement de cette borne selon un processus traditionnel[11]. En poursuivant vers l’est, les fouilles rĂ©centes ont confirmĂ© une prĂ©sence gallo-romaine sur la rive sud du lac d’Aiguebelette. Du reste, le passage par le col Saint-Michel, anciennement « col de Saint-Germain Â»[12], Ă  903 mètres, est confirmĂ© de longue date par l'appellation de « Montjoux Â» (Mons Jovis, « montagne de Jupiter Â») jusqu'au XIIIe siècle[11]. Le col accueillait une chapelle dĂ©diĂ©e Ă  Germain, Ă©vĂŞque d'Auxerre, dont le corps a Ă©tĂ© ramenĂ© par ce col de Ravenne en France, et Ă  saint Michel, protecteur des hauts lieux[13]. La prĂ©sence d'une mansio (relais) reste cependant du domaine de l'hypothèse[13]. Bien entendu, la confirmation de la prĂ©fĂ©rence accordĂ©e Ă  l’itinĂ©raire de franchissement direct par la chaĂ®ne de l’Épine n’est pas la nĂ©gation de l’existence d’une voie secondaire de contournement par Les Échelles. Il lui est simplement rĂ©servĂ© la qualification de voie mineure dont le souvenir se serait conservĂ© — mais non confirmĂ© — dans le nom de la commune de Vimines (via minor) [Note 1], sur le versant oriental de la chaĂ®ne de l'Épine Ă  l’approche de ChambĂ©ry, Ă  flanc de coteau afin d’éviter la zone marĂ©cageuse qui prĂ©cède le col de Couz[11].

Aux temps modernes (XVIe – XVIIIe siècles)

L’histoire ne semble plus s’écrire sur l’itinĂ©raire des Echelles avant le XVIIe siècle mais bien sur celui du col Saint-Michel. Elle a retenu comme emblĂ©matique le passage par ce col de François Ier le : un an après son Ă©clatante victoire de Marignan, il se devait d’aller en pèlerin vĂ©nĂ©rer le fameux Saint-Suaire alors exposĂ© dans la chapelle du château des ducs Ă  ChambĂ©ry, au pays natal de sa mère Louise de Savoie. Le souvenir de sa marche Ă  pied « par la montagne fort haute d’Aiguebelette du chemin de Paris Ă  Romme » en est encore entretenu au passage des « grottes de François Ier » oĂą le souverain aurait trouvĂ© refuge le temps d’un orage. Cette prĂ©fĂ©rence Ă  l’itinĂ©raire des Echelles pouvait se justifier par un meilleur entretien et une moindre exposition au brigandage. Et si, lorsqu’il subira Ă  son tour la concurrence victorieuse du chemin  des Echelles  au point de risquer d’être abandonnĂ© par incurie, les habitants des communes des versants rappelleront les autoritĂ©s Ă  leur devoir. Elles feront d’ailleurs mieux que d’assurer la permanence de la liaison entre les deux versants de l’Epine mais l’amĂ©lioreront en substituant au col Saint-Michel le col voisin du Crucifix abordĂ© par un lacet plus commode[6].

Dans la première moitiĂ© du XVIIe siècle, des hostilitĂ©s trop frĂ©quentes avaient dĂ©tournĂ© le trafic transalpin de la Savoie au profit des itinĂ©raires suisses (Simplon, Grand-Saint-Bernard). Cette situation Ă©tait Ă©conomiquement très prĂ©judiciable tant aux nombreuses corporations qui vivaient du trafic qu’aux finances publiques privĂ©es de droits de pĂ©age. Sous le règne du duc de Savoie Charles-Emmanuel II (1638-1675) dont la mère Christine de France venait d’assurer la rĂ©gence, il fut dĂ©cidĂ© d’amĂ©nager le secteur du Pont-de-Beauvoisin Ă  Saint-Jean-de-Maurienne de manière Ă  le rendre accessible aux charrettes avec deux modifications majeures. Avant d’arriver aux Echelles, au niveau de Saint-Franc, on choisit carrĂ©ment de changer le  tracĂ©. Au lieu d’escalader l’anticlinal, une nouvelle voie fut crĂ©Ă©e   dans la cluse du Guiers connue sous le nom de gorges de Chailles qui marquait la limite entre Savoie et DauphinĂ©. Il fallut tailler dans la falaise de rive droite au-dessus du niveau du torrent[6].  

  • Passage du train VSB Ă  travers les gorges de Chailles
    Passage du train VSB Ă  travers les gorges de Chailles
  • Les gorges de Chailles au belvĂ©dère des 3 Ă©vĂŞchĂ©s
    Les gorges de Chailles au belvédère des 3 évêchés

Au-delĂ  des Echelles, dans le passage de la Grotte, le tracĂ© resta inchangĂ©  mais la voie devait ĂŞtre calibrĂ©e pour le passage des charrettes.  Le projet avait Ă©tĂ© esquissĂ©  dès 1654. Il fut repris selon les plans de l’ingĂ©nieur Daverolle. La surveillance des travaux fut confiĂ©e aux maĂ®tres auditeurs RenĂ© Philibert Balland et Nicolas Deschamps. CommencĂ©s le , ils furent rĂ©ceptionnĂ©s le . Il fallait, au dĂ©part, contourner l’ancienne montĂ©e directe dite du Grand escalier par une rampe rĂ©gulière au gabarit Ă©largi par rapport Ă  l’ancien passage, avec un  mur de soutènement très Ă©levĂ©. Dans la suite du dĂ©filĂ©, les eaux de ruissellement furent canalisĂ©es dans une profonde cunette. On fit parler la poudre pour supprimer 13 000 m3 de rochers et la maçonnerie se monta Ă  5 000 m3. Cette entreprise paraissait colossale pour l’époque et Charles-Emmanuel II entendait bien en tirer le maximum de prestige. En tĂ©moigne toujours, malgrĂ© le vandalisme rĂ©volutionnaire et après restauration, une inscription en latin gravĂ©e dans le marbre en termes emphatiques. Une traduction intĂ©grale en est donnĂ©e dans l’article Charles-Emmanuel II de wikipedia. On Ă©tait en 1675, un an avant la mort du prince[16] !

De tels travaux devaient recevoir leur rĂ©compense. La sanction diplomatique n’intervint cependant qu’au dĂ©but du XVIIIe siècle, une fois la paix revenue au terme de la Guerre de Succession d'Espagne en 1713 sous le règne du duc Victor-AmĂ©dĂ©e II. Une clause du traitĂ© d'Utrecht, dĂ©jĂ  incluse dĂ©jĂ  dans ceux de Turin et de Ryswick  stipulait que le commerce par terre entre la France et l'Italie se ferait par la chaussĂ©e de Lyon Ă  Turin par le Pont-de-Beauvoisin, Les Échelles, ChambĂ©ry, le Mont-Cenis et Suse. On ne manqua pas de souligner son caractère d’artère international car elle ne devait pas seulement satisfaire aux besoins du trafic de marchandises. Elle Ă©tait aussi celle des voyages royaux et princiers, celle des courriers entre Turin et ChambĂ©ry, celle des courriers de Versailles Ă  Rome et aux autres capitales italiennes. Les simples voyageurs Ă©taient fortement impressionnĂ©s par le passage des gorges de Chailles oĂą la voie, vers 400 mètres d’altitude, surplombe le lit du Guiers d’environ 80 mètres. En tĂ©moigne l’écrivaine madame du Bocage accompagnĂ©e de son Ă©poux en : « Une fois franchies les bornes de France Ă  Pont-de-Beauvoisin, nous frĂ©missons en parcourant aux bordes d’un prĂ©cipice oĂą mugit un torrent serrĂ© entre deux rochers, un chemin Ă©troit taillĂ© sous le roc. Un garde-fou tantĂ´t de pierre tantĂ´t en bois, souvent rompu, fait pour tranquilliser les princesses qu’on conduit Ă  Turin y rassure un peu les yeux effrayĂ©s »[17].

  • rampe d'accès au passage de la Grotte des Echelles
    rampe d'accès au passage de la Grotte des Echelles
  • Mur de soutènement de la rampe d'accès au passage de la Grotte des Echelles
    Mur de soutènement de la rampe d'accès au passage de la Grotte des Echelles

Au début du XIXe siècle

entrée nord-est du tunnel Napoléon
entrée nord-est du tunnel Napoléon.

Au retour victorieux de la bataille de Marengo en 1800, Bonaparte ordonna la modernisation de la liaison internationale du Mont-Cenis. Le tracĂ© de la route qui y sera construite dans les annĂ©es suivantes, Ă  tous Ă©gards remarquable, demeure celui de notre  RN6 rebaptisĂ©e D 1006. C’est dans le cadre de ces travaux que fut entreprise l’amĂ©lioration des accès mĂŞme lointains du col transalpin. Le secteur de l’Avant-Pays savoyard fut, en effet, particulièrement privilĂ©giĂ© car Ă  Paris, Emmanuel CrĂ©tet, le maĂ®tre des Ponts et chaussĂ©es, Ă©tait natif du Pont-de-Beauvoisin. Les travaux avancent rapidement. La chaussĂ©e fut Ă©largie dans la traversĂ©e des Gorges de Chailles, au point que, lorsqu’à la fin du XIXe siècle, on entreprit la construction d’une bretelle ferroviaire Ă  voie Ă©troite, ce VSB (Voiron-Saint-BĂ©ron) s’y logera Ă  l’aise au prix toutefois de quelques tunnels Ă  partir de 1895. Mais la grande affaire devait ĂŞtre le percement du tunnel « NapolĂ©on » qui permit de court-circuiter le passage des Grottes. Cet ouvrage long de 308 mètres fut considĂ©rĂ© Ă  l’époque comme particulièrement remarquable. Les travaux dĂ©butèrent en 1808 et repris après une interruption en 1814-1815.  L’ouverture officielle eut lieu en 1820[18] - [19].

Les XXe – XXIe siècles

L'Ă©poque glorieuse oĂą la halte des Échelles s'imposait au voyageur est aujourd’hui rĂ©volue. MalgrĂ© la perception des droits de pĂ©age, l'automobiliste rĂ©alise un important gain de temps entre Lyon et ChambĂ©ry par l’autoroute A43 qui franchit en tunnel les deux anticlinaux : Dullin (1 600 mètres) sous la chaĂ®ne du Mont Tournier ; L'Épine (3 200 mètres) sous la chaĂ®ne homonyme depuis 1974[20]. Le trafic s’écoule par deux tubes distincts depuis 1991, Ă  la veille des Jeux olympiques d'hiver de 1992 d'Albertville. Rappelons pour mĂ©moire que la SNCF n'avait pas attendu le XXe siècle pour percer en 1884 son tunnel de l'Épine[21] long de 3 310 mètres entre les gares d'Aiguebelette et Saint-Cassin-la-Cascade pour une liaison directe entre Lyon et ChambĂ©ry qui fait l’économie du dĂ©tour par AmbĂ©rieu et Culoz. L'itinĂ©raire du dĂ©tour par les Échelles garde tout son intĂ©rĂŞt pour le touriste qui joindra au plaisir de faire revivre un glorieux passĂ© celui d’un parcours souterrain Ă  travers la fameuse grotte[22].

Voir aussi

Bibliographie

  • Collectif, 1000 ans d'histoire dans l'Avant-pays savoyard, Magland, Éditions NĂ©va, , 1152 p. (ISBN 978-2-35055-199-9)
  • Michèle Brocard, Lucien Lagier-Bruno et AndrĂ© Palluel-Guillard, Histoire des communes savoyardes, vol. 1 : ChambĂ©ry et ses environs. Le Petit Bugey, Roanne, Éditions Horvath, , 475 p. (ISBN 978-2-7171-0229-1).
  • AndrĂ© Charvet, Entre Chartreuse et RhĂ´ne : les pays du Guiers : les Échelles, Pont-de-Beauvoisin, Saint-Genix-sur-Guiers, Yenne, Le val d'Aiguebelette, la Chartreuse de l'AntiquitĂ© Ă  nos jours, MontmĂ©lian, AndrĂ© Charvet, coll. « TrĂ©sors de la Savoie », , 160 p.
  • Alexandre Ruelle, « Le pont François Ier (1583-1792). Frontière et trait d’union entre Savoie et DauphinĂ© », MnĂ©mosyne, MĂ©moires des Pays du Guiers, no 19,‎ , p. 54-61 (lire en ligne)

Articles connexes

Notes et références

Notes

  1. L'abbé Ducis, dans son Mémoire sur les voies romaines de la Savoie (1861), précise « Quelle que soit la valeur très contestable de cette étymologie »[14]. L'abbé Gros n'aborde pas cette hypothèse dans son Dictionnaire étymologique des noms de lieu de la Savoie (1935)[15]

Références

  1. Thérèse Leguay, Jean-Pierre Leguay, Histoire de la Savoie, Paris, Éditions Jean-paul Gisserot, , 128 p. (ISBN 978-2-87747-804-5, lire en ligne), p. 20.
  2. « L'Avant-pays des Alpes françaises Â», sur le site geol-alp.com (mise Ă  jour 19 fĂ©vrier 2017).
  3. « Mont Tournier Â», sur le site geol-alp.com (mise Ă  jour 19 fĂ©vrier 2017).
  4. « Termes gĂ©ologiques : pĂ©riclinal(e) Â», sur le site geol-alp.com (mise Ă  jour 19 fĂ©vrier 2017).
  5. « VallĂ©e de Couz : Saint-Thibaud, Saint-Jean-de-Couz Â», sur le site geol-alp.com (mise Ă  jour 19 fĂ©vrier 2017).
  6. Charvet, 1984, p. 15-27.
  7. Loup Jean, L'Avant Pays savoyard, Chambéry, Société Savoisienne d'Histoire et d'Archéologie, , 87 p., p. 35-37
  8. Bernard Janin, Le col du Petit Saint Bernard, Frontière et trait d'union alpin, Trésors de la Savoie, , 191 p., p. 55-62.
  9. Albert Champigneulle, « Segora, son emplacement véritable à La Ségourie, station gauloise et gallo-romaine du Fief-Sauvin (Maine-et-Loire) », Actes du 87e Congrès national des sociétés savantes, Poitiers, 1962. Section d'archéologie, Paris, Imprimerie nationale,‎ , p. 132 (lire en ligne).
  10. Adolphe Gros, Dictionnaire étymologique des noms de lieu de la Savoie, La Fontaine de Siloé (réimpr. 2004) (1re éd. 1935), 519 p. (ISBN 978-2-84206-268-2, lire en ligne), p. 169.
  11. Articles de Bernard Kaminski, publiés sur le site grehcognin.fr (Groupe de recherches et d'études historiques de Cognin) :
    • « La voie impĂ©riale romaine du col Sain-Michel (tronçon Labiscone-Lemencum de Vienna Ă  Mediolanum », Centre de Recherche et d'Histoire de Cognin, 2014, 16 pages ([PDF] lecture en ligne) ;
    • « La voie impĂ©riale romaine de Labiscone au col Saint-Michel Â», juin 2017, 14 pages ([PDF] lecture en ligne ou sur le site docplayer.fr).
  12. Félix Bernard, L'Abbaye de Tamié, ses granges (1132-1793), Imprimerie Allier, , 307 p., « La guerre des deux Bourgogne et l’intervention de Saint Bernard provoquent la fondation de Tamié et la naissance de la ville d’Annecy-le-Neuf », p. 37, 294.
  13. Histoire des communes savoyardes, 1982, p. 164 (lire en ligne)
  14. Claude-Antoine Ducis, Mémoire sur les voies romaines de la Savoie (1861), éd. Louis Thésio, Annecy, p. 148 (lire en ligne)
  15. Adolphe Gros, Dictionnaire étymologique des noms de lieu de la Savoie, La Fontaine de Siloé (réimpr. 2004) (1re éd. 1935), 519 p. (ISBN 978-2-84206-268-2, lire en ligne), p. 504.
  16. Paul Guichonnet, Histoire de la Savoie, Privat, , 484 p., p. 248
  17. Roger Devos, La Savoie de la Réforme à la Révolution française, Rennes, Ouest-France, , 566 p., p. 527-828.
  18. Louis Chabert, Aimer la Maurienne, Collection trésors de la Savoie, , 190 p., p. 60-66
  19. Marcel Blanchard, Les routes des Alpes occidentales à l'époque napoléonienne (1796-1815), Grenoble,
  20. Louis Chabert, Jean-Marie Albertini (sous la dir.), Jacques Champ et Pierre Préau, Un siècle d'économie en Savoie, 1900-2000, La Fontaine de Siloé, , 141 p. (ISBN 978-2-84206-157-9, lire en ligne), p. 81.
  21. Louis Chabert, Jean-Marie Albertini (sous la dir.), Jacques Champ et Pierre Préau, Un siècle d'économie en Savoie, 1900-2000, La Fontaine de Siloé, , 141 p. (ISBN 978-2-84206-157-9, lire en ligne), p. 20.
  22. Pierre Préau, Chemins de fer en Savoie, Chambéry, Société savoisienne d'histoire et d'archéologie, , 36 p., p. 13
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