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Transition (revue)

Transition (ou transition, selon la graphie originelle) est une revue littéraire expérimentale avant-gardiste américaine fondée à Paris en 1927 par Maria MacDonald et Eugène Jolas et publiée par Shakespeare and Company. Ouverte entre autres aux avant-gardes dadaïstes, expressionnistes et surréalistes, elle entre en sommeil en 1938 après 27 livraisons, puis le titre est repris par Georges Duthuit entre 1948 et 1950.

transition
Image illustrative de l’article Transition (revue)
Couverture du premier numéro de Transition.

Pays Drapeau de la France France
Langue Anglais
Périodicité mensuelle, puis trimestrielle
Genre littérature et art
Date de fondation avril 1927
Date du dernier numéro 1950
Ville d’édition Paris, Colombey-les-Deux-Églises

ISSN 1245-527X

Histoire de la revue

Photographies d'Adolph Johannes Fischers reproduisant des trouvailles de James Joyce appelées « Fluviana » (no 16-17, juin 1929).

En 1926, les AmĂ©ricains Maria MacDonald et Eugène Jolas, qui vivaient ensemble Ă  Paris, appartiennent Ă  la GĂ©nĂ©ration perdue et dĂ©cident de lancer une revue ouverte aux expĂ©rimentations principalement littĂ©raires. L'un des premiers collaborateurs est Elliot Paul (en) (d' Ă  ). Le petit groupe se rĂ©unit dans la librairie de Sylvia Beach, rue de l'OdĂ©on, appelĂ©e Shakespeare and Company. Plus tard, dans son roman Paris est une fĂŞte, Ernest Hemingway tĂ©moignera de manière Ă  peine transposĂ©e de cette Ă©poque et de ces rĂ©unions oĂą se croisent Gertrude Stein, Ezra Pound, James Joyce, mais aussi Caresse et Harry Crosby, les Ă©diteurs de Black Sun Press, installĂ©s Ă©galement Ă  Paris. Beach accepte d'ĂŞtre l'Ă©diteur et le distributeur de la revue : en le premier numĂ©ro de transition est imprimĂ©, vendu 10 francs (ou 50 cents) pour 160 pages, entièrement rĂ©digĂ© en anglais et comprenant quelques illustrations. Le siège de la rĂ©daction se situe au 40 rue Fabert. Le distributeur aux États-Unis est la librairie new-yorkaise Brentano's (remplacĂ©e plus tard par la Gotham Book Mart).

Le sommaire de ce premier numéro propose des textes et essais de James Joyce (« Work in progress »), Kay Boyle, Carl Sternheim, Félix Boillot, Hjalmer Söderberg, Gertrude Stein, Marcel Jouhandeau, Robert Myron Coates, Ludwig Lewisohn ; des poèmes de Robert Desnos, Hart Crane, Paul Eldridge, Virgil Geddes, André Gide, Bravig Imbs, R. Ellsworth Larsson, Else Larske-Schüler, Archibald MacLeish, Marcel Noll, Evan Shipman, Philippe Soupault, Georg Trakl ; des reproductions de peintures signées Pavel Tselitsieff, Max Ernst (Mer et Oiseau) et Lajos Tihanyi. Les chroniques littéraires et musicales sont signées Kay Boyle, Robert Sage et Elliot Paul.

L'année 1927 voit paraître 8 numéros, le rythme mensuel est tenu. En octobre, Robert Sage rentre au comité de direction ; en , il remplace Elliot Paul, puis se retire six mois plus tard. La revue est devenue entretemps trimestrielle. Elle s'ouvre également aux caricaturistes, aux activistes, à de plus en plus de plasticiens. Sa position au fil des années se radicalise : ainsi, en , elle prend comme sous-titre an international quaterly for creative experiment (« un trimestriel international pour la création expérimentale ») et ouvre sur un manifeste intitulé « The Revolution of the Word Proclamation » où les auteurs affirment que the literary creator has the right to disintegrate the primal matter of words imposed on him by textbooks and dictionaries (« L'écrivain a le droit de désintégrer la matière première des mots qu'on lui impose à travers les manuels et les dictionnaires »), dans le cadre d'un manifeste signé par Kay Boyle, Whit Burnett, Hart Crane, Caresse Crosby, Harry Crosby, Martha Foley, Stuart Gilbert, A. Lincoln Gillespie, Leigh Hoffman, Eugene Jolas, Elliot Paul, Douglas Rigby, Theo Rutra, Robert Sage, Harold J. Salemson, et Laurence Vail. Au même moment, sort un recueil édité par Jolas et Sage intitulé Transition Stories. Past and Future contenant vingt-trois « expériences textuelles » publiées dans les treize précédentes livraisons, offrant une vision programmatique de la revue, défendant un « nouveau réalisme en rupture avec les formes classiques ». Parmi ces écrivains on trouve également William Carlos Williams, les premiers textes de Samuel Beckett, mais aussi Stuart Gilbert, Gottfried Benn, Léon-Paul Fargue, Georges Ribemont-Dessaignes, Kurt Schwitters, etc.

L'un des derniers numéros de la première époque, le 26e (1937), offre une couverture signée Marcel Duchamp et des interventions de Hans Arp, Man Ray, Fernand Léger, László Moholy-Nagy, Piet Mondrian, Alexander Calder.

Transition (1948-1950)

La revue reparaît en (en réalité imprimée le ), numérotée 1, sous le titre Transition Forty-eight vendue au prix de 200 francs (ou 1,25 dollar), avec comme rédacteur en chef, Georges Duthuit et au comité éditorial, Georges Bataille, René Char, Douglas Cooper (en), Max-Pol Fouchet, Stuart Gilbert, Eugène Jolas, Jean-Paul Sartre et Jean Wahl. Tous les textes sont en anglais, et l'adresse du périodique est au nom de Transition Press, située 96 rue de l'Université (Paris). Dans ce premier numéro d'après-guerre, on note la présence de textes d'Antonin Artaud, Robert Margerit et Albert Béguin. L'aventure s'arrête au début de l'année 1950, après 6 numéros[1].

Notes et références

  1. Notice bibliographique, Bibliothèque Kandinsky.

Liens externes

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