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Tilleul Ă  grandes feuilles

Tilia platyphyllos

Le tilleul à grandes feuilles (Tilia platyphyllos Scop.) (syn. T. grandifolia) est un arbre de la famille des Tiliaceae, ou des Malvaceae, sous-famille des Tilioideae, selon la classification phylogénétique. C'est une espèce des régions tempérées d'Europe, souvent plantée comme arbre d'alignement.

Description

Spécimen belge.

Altitude : jusqu'Ă  1 800 m.

Taille : de 30 Ă  40 m.

Floraison : d'avril Ă  juin.

Cycle de vie : jusqu'Ă  1 000 ans.

Répartition : en France, il est présent dans la moitié est, dans les Pyrénées et en Corse ainsi que dans le nord du pays. Il manque dans le Midi méditerranéen. Assez rare dans l'état naturel, il est souvent planté en haies.

Toxicité : comestible.

Habitat : forĂŞts de montagnes et gorges.

Fleurs : fleurs en fausse ombelle par 2-5 sur une bractée foliacée.

Feuilles.

Feuilles : grandes feuilles en forme de cœur oblique (10-15 cm), feutrées sur leur face inférieure, à poils jaune-blanc à l'angle des nervures.

Écorce : lisse et grise, puis formation d'un rhytidome brun foncé à noirâtre, fissuré longitudinalement; sillons étroits et peu profonds; crêtes entrecroisées en réseau[1].

Tiges : jeunes rameaux luisants, vert côté ombre, brun rougeâtre côté lumière, glabres ou légèrement duveteux, puis glabrescents; ponctués de lenticelles claires allongées.

Reproduction : fruits durs, à cinq côtes saillantes. Disposés en bouquets, ils sont portés par un long pédoncule muni d'une bractée (aile) étroite, qui facilite leur dispersion par le vent.

Des rejets sont souvent observés sur le tronc[1].

Il se distingue de Tilia cordata Mill. (Tilleul à petites feuilles) par la présence d'une pubescence blanchâtre sur la face inférieure des feuilles, à l'aisselle et le long des nervures.

Historique

Durant le nĂ©olithique, le bois du tilleul Ă©tait probablement utilisĂ© comme arme. Pierre PĂ©trequin, Ă©diteur de Construire une maison 3 000 ans av JC nous dĂ©crit l'opĂ©ration : « Il n'est pas indispensable d'abattre les arbres pour les Ă©corcer ; la solution la plus satisfaisante est d'encocher la base des jeunes tilleuls et, depuis le bas, d'arracher par traction les bandes d'Ă©corce qui vont se dĂ©tacher au niveau des premières branches. Ces bandes d'Ă©corces sont mises Ă  rouir, c'est-Ă -dire qu'on les immerge pendant un mois en moyenne, sous un tas de pierres pour les plaquer au fond. L'Ă©corce rouie se transforme en excellente filasse, très rĂ©sistante, qu'il est possible de torsader et de toronner ; Ă  partir d'une Ă©corce de m de long et de 17 cm de largeur, on a rĂ©alisĂ© 12 m de corde de cm de diamètre (deux torons), en 30 minutes Ă  deux personnes. Â»

En Gaule, le tilleul était l'arbre traditionnel du centre du village, En Allemagne, cet arbre est plus populaire que les chênes : c'est en dessous d'un tilleul de justice que les Germains se rassemblaient pour rendre la justice. Dans les villages, le tilleul servait de point de ralliement pour les assemblées et sous certains des plus vieux on aménageait une petite piste de danse. Dans l'ouest de l'Allemagne plus de 850 noms de localités évoquent les tilleuls mais son utilisation en tisane dans ce pays n'est pas aussi commune qu'en France, voire assez rare.

LĂ©gende

Le tilleul était appelé "L'arbre sorcier" pour ses pouvoirs curatifs qui étaient attribués à des esprits puissants qui habitaient son écorce. Dans les îles Canaries, à Fierro, existait un tilleul gigantesque que les gens du pays appellent le Garoé, l'Arbre saint ou encore “l'arbre qui pleure”. Les années de sécheresse, il en tombe de l'eau fraîche, suffisamment pour abreuver tous les habitants de l'île, animaux et êtres humains. Cependant, pour les botanistes, le Garoé n'était pas un tilleul mais un laurier endémique des Canaries de l'espèce Ocotea foetens.

Maladies et parasitoses

Galle provoquée par Eriophyes tiliae tiliae.

Sur les feuilles se forment des galles formées par une réaction des tissus de la tige à la présence d'œufs puis de larves d'acariens. Sur le limbe se développent des galles en cornicules de l'espèce Eriophyes tiliae tiliae, appelée aussi Phytopte du tilleul. À l'aisselle des nervures, se développent des galles velues de l'acarien Eriophyes exilis. Ces excroissances forment une touffe de poils à la base qui obstrue le minuscule opercule de la galle mais affectent très peu la vigueur de l'arbre car les larves quittent l'arbre dès l'automne pour s'installer sur les rameaux, sous l'écorce ou à la base des bourgeons où elles passeront l'hiver.

Utilisation

Les miels de tilleul sont appréciés.

Les fleurs séchées sont utilisées en tisane, et sous forme d'hydrolat[2], seules ou en mélange.

Les feuilles de tilleul peuvent être consommées crues ou cuites, ou séchées et transformées en poudre, ou encore sous forme de « thé de tilleul »[3] (Lindenblütentee)[4].

Le bois est apprécié pour la sculpture car il se travaille facilement. En revanche, il pourrit rapidement et casse avec le temps.

Propriétés officinales

Les feuilles sont Ă©mollientes.

Les fleurs en infusion légère sont sédatives, mais en infusion trop longue et forte elles peuvent provoquer des insomnies.

L'aubier est cholérétique, diurétique et antispasmodique.

Notes et références

  1. Jean-Denis Godet, Guide des Ă©corces des arbres d'Europe, pages 232
  2. (en) Pierre A. Duquénois, « Rétrospective sur les Hydrolats de Tilleul, Narcisse, Bourrache et Primevère », Quarterly Journal of Crude Drug Research, vol. 15, no 4,‎ , p. 203–211 (ISSN 0033-5525, DOI 10.3109/13880207709055174, lire en ligne, consulté le ).
  3. Francis Trépardoux et Pierre Delaveau, « Origine et historique du mot thé : Son extension pour désigner diverses infusions », Revue d'Histoire de la Pharmacie, vol. 87, no 322,‎ , p. 247–253 (DOI 10.3406/pharm.1999.4744, lire en ligne, consulté le )
  4. Kesselring, J. (2012). Die Kunst des Übens. Lektionen aus der Neurologie zu Musik & Sprache. Fromm-Lecture bei der Feier der Übergabe des Erich Fromm-Preises 2011 an Anne-Sophie Mutter am 13. Juli 2011 im Neuen Schloss in Stuttgart. In Fromm Forum (Deutsche Ausgabe–ISSN 1437-0956), 16/2012, Tübingen (Selbstverlag), pp. 52-58.

Bibliographie

  • François Couplan (prĂ©f. Claude Sastre, ill. Eva Styner), Les plantes sauvages comestibles et toxiques, Lausanne, Delachaux et Niestle, coll. « Guide Delachaux », (rĂ©impr. 2015, 2016) (1re Ă©d. 1994), 415 p. (ISBN 978-2-603-02017-3 et 978-2-603-01681-7, OCLC 864370417)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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