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Thurins

Thurins [tyʁɛ̃] est une commune française, situĂ©e dans le dĂ©partement du RhĂŽne en rĂ©gion Auvergne-RhĂŽne-Alpes.

Thurins
Thurins
Blason de Thurins
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Auvergne-RhĂŽne-Alpes
DĂ©partement RhĂŽne
Arrondissement Lyon
Intercommunalité CC des Vallons du Lyonnais
Maire
Mandat
Claude Claron
2020-2026
Code postal 69510
Code commune 69249
DĂ©mographie
Gentilé thurinois, thurinoises
Population
municipale
3 111 hab. (2020 en augmentation de 4,89 % par rapport Ă  2014)
DensitĂ© 161 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 45° 40â€Č 57″ nord, 4° 38â€Č 29″ est
Altitude Min. 306 m
Max. 791 m
Superficie 19,36 km2
Type Commune rurale
Unité urbaine Lyon
(banlieue)
Aire d'attraction Lyon
(commune de la couronne)
Élections
DĂ©partementales Vaugneray
Localisation
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Thurins
Liens
Site web www.thurins-commune.fr

    GĂ©ographie

    Thurins se situe Ă  390 m d’altitude et Ă  une vingtaine de kilomĂštres Ă  l'ouest de Lyon dans un espace appelĂ© Monts du Lyonnais. La commune est limitrophe de Saint-Martin-en-Haut, Rontalon, Messimy, Yzeron et Soucieu-en-Jarrest.

    S'Ă©tendant sur 19,4 km2, le village compte 3015 habitants au recensement de 2015. La densitĂ© de population est de 156 habitants/kmÂČ.

    Hydrographie

    • le ruisseau de l’Artilla, long de 7,4 km[1], affluent du Garon ;
    • le ruisseau de la Goutte de Bellevue, long de 2,2 km[2], affluent du Garon.

    Transports en commun

    Une ligne des Transports en commun lyonnais (TCL) dessert la commune :

    En outre, une ligne du réseau Les cars du RhÎne traverse aussi la commune :

    Urbanisme

    Typologie

    Thurins est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou trĂšs peu denses, au sens de la grille communale de densitĂ© de l'Insee[Note 1] - [3] - [4] - [5]. Elle appartient Ă  l'unitĂ© urbaine de Lyon, une agglomĂ©ration inter-dĂ©partementale regroupant 124 communes[6] et 1 653 951 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue. L'agglomĂ©ration de Lyon est la deuxiĂšme plus importante de la France en termes de population, derriĂšre celle de Paris[7] - [8].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Lyon dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 398 communes, est catĂ©gorisĂ©e dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[9] - [10].

    Occupation des sols

    Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnĂ©es europĂ©enne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquĂ©e par l'importance des territoires agricoles (67,8 % en 2018), nĂ©anmoins en diminution par rapport Ă  1990 (69,7 %). La rĂ©partition dĂ©taillĂ©e en 2018 est la suivante : zones agricoles hĂ©tĂ©rogĂšnes (32,9 %), forĂȘts (24 %), prairies (17,8 %), cultures permanentes (17,1 %), zones urbanisĂ©es (8,2 %)[11].

    L'IGN met par ailleurs Ă  disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires Ă  des Ă©chelles diffĂ©rentes). Plusieurs Ă©poques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aĂ©riennes : la carte de Cassini (XVIIIe siĂšcle), la carte d'Ă©tat-major (1820-1866) et la pĂ©riode actuelle (1950 Ă  aujourd'hui)[12].

    Histoire

    Présentation géographique

    Le Garon
    Le Garon.


    C’est sur la commune de Saint-Martin-en-Haut, Ă  725 mĂštres d’altitude, que se situe l'unique seuil de franchissement facile des monts du Lyonnais. En venant de l’est, on y accĂšde en traversant la commune de Thurins par une brĂšche orientĂ©e sud-ouest/nord-est drainĂ©e par l’Artillat, affluent de rive droite du Garon. Celui-ci, rejoint juste en dessous du bourg, en prolonge le cours de maniĂšre rectiligne jusqu’à la sortie de la commune en direction de Messimy. Par rapport Ă  cet axe le territoire de Thurins apparaĂźt comme un tronçon de vallĂ©e mais il en occupe les versants de maniĂšre trĂšs dissymĂ©trique. Le versant nord en constitue la plus grande partie. Sa pente est longuement Ă©tirĂ©e sur 450 mĂštres de dĂ©nivelĂ©e depuis le point cuminant Ă  788 mĂštres. Le Garon, dont c’est le bassin versant supĂ©rieur, le traverse en Ă©charpe. Le versant sud, lui, se limite Ă  un Ă©troit liserĂ© qui ne s’élargit qu’à l’extrĂȘme aval, sa majeure partie appartenant Ă  la commune de Rontalon.

    Cette situation explique le trafic trĂšs animĂ© de la route dĂ©partementale 311 car il est possible de rejoindre le dĂ©partement de la Loire au-delĂ  de Saint-Martin-en-Haut par la vallĂ©e de la Coise. Il est d'ailleurs Ă©tonnant de constater que cette voie n'a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e que trĂšs tardivement entre 1847 et 1851[13]. Le plus grand soin a Ă©tĂ© apportĂ© Ă  son amĂ©nagement par BenoĂźt Carteron, originaire de Saint-Symphorien-sur-Coise, qui fut prĂ©sident du conseil gĂ©nĂ©ral du RhĂŽne de 1957 Ă  1979. Cet itinĂ©raire a mĂȘme Ă©tĂ© celui du chemin de fer Ă  voie Ă©troite et Ă  crĂ©maillĂšre de Messimy Ă  Saint-Symphorien-sur-Coise de 1914 Ă  1933.

    Des origines obscures

    Il faut se rĂ©signer Ă  avouer notre ignorance sur les origines de la commune de Thurins jusqu’au Moyen Âge. Le texte dĂ©jĂ  en place et reproduit ci-dessous inchangĂ© concernant les origines gallo-romaines fait Ă©tat d’un reste de pont et d’un lieudit mais ne cite pas ses sources. De surcroĂźt, ce lieudit est situĂ© sur la commune de Messimy et non de Thurins.

    "Thurins a gardĂ© de l'occupation romaine qui dura du Ier siĂšcle au Ve siĂšcle des traces matĂ©rielles et patentes. Ces traces, Ă  Thurins, sont rares, et y existent pourtant. On peut encore voir, sur le Garon, au pied du hameau de la CĂŽte, un petit pont, Ă  moitiĂ© ruinĂ©, mais dont l'arc solidement cintrĂ©, semble bien se rapporter Ă  l'Ă©poque romaine. Dans la direction opposĂ©e, au hameau du Jarricot, existe un bois de pins qu'on a pris l'habitude d'appeler le bois de Saint-Romain, mais qu'en rĂ©alitĂ©, on avait toujours appelĂ© le Camp des Romains auparavant. Sur la montagne la plus proche de ce bois aurait existĂ© un petit chĂąteau-fort dont les vieillards d'aujourd'hui ont encore vu les ruines et d'oĂč viendrait Ă  la montagne le nom du ChĂątelet, sous lequel elle est dĂ©signĂ©e dans les cartes d'Ă©tat-major. C'est du haut du ChĂątelet et du Camp des Romains que les vainqueurs des Gaulois auraient, pendant l'occupation, surveillĂ© nos campagnes. S'ils en dĂ©fendaient les habitants contre toutes agressions possibles, ils savaient aussi, car ils Ă©taient pratiques, les faire travailler".

    Par ailleurs, ce mĂȘme texte ne fait pas mention du pont romain sur le ruisseau Savater, petit affluent de rive droite du Garon qui figure page 54 du prĂ©-inventaire[14]. Aucun secours Ă  attendre de l’étymologie de Thurins dont on ignore l’origine et dont la premiĂšre mention date de 1224[15].

    Nous disposons Ă©galement de peu d’informations sur les temps mĂ©diĂ©vaux. La seule certitude concerne la fixation de la premiĂšre communautĂ© organisĂ©e sur l’actuel chef-lieu. Pendant les troubles de la Guerre de Cent Ans la population s’est abritĂ©e derriĂšre un vingtain, comme dans bien des localitĂ©s de la rĂ©gion lyonnaise Il est mĂȘme question de deux voire trois enceintes[16]. Quelques vestiges en sont encore visibles sous la forme d’une porte en plein cintre place de Verdun[17]. La premiĂšre Ă©glise, mentionnĂ©e en 1183, bĂ©nĂ©ficiait de ces mĂȘmes protections.

    Le territoire a Ă©tĂ© partagĂ© entre diverses seigneuries qui ont changĂ© de mains au cours des siĂšcles [18]. Celle du chĂąteau dĂ©pendait de l’abbaye de l’Île Barbe. Celle de Rochefort, sur la rive droite du Garon, appartenait aux chanoines comtes de Lyon. La baronnie d’Yzeron Ă©tait la possession de l’archevĂȘque. La rente noble de la Tour de Champt dĂ©pendait du chapitre de Saint-Nizier. Le seul point commun entre ces diverses autoritĂ©s ecclĂ©siastiques est d’avoir peu Ă  peu Ă©tĂ© rĂ©cupĂ©rĂ©es par la famille Dugas. Le premier du nom, en 1611, se prĂ©nomme Pierre. Il est le fils d’un Jehan Dugas, notaire royal Ă  Lyon depuis 1555 avec le titre de greffier. Il inaugurera une lignĂ©e prestigieuse qui a marquĂ© l’histoire lyonnaise aux XVIIe et XVIIIe siĂšcle. Les Dugas ont exercĂ© dans la mĂ©tropole les fonctions de prĂ©vĂŽts des marchands, d’échevins. Laurent, le plus cĂ©lĂšbre d’entre eux, (1670-1748) a mĂȘme un temps Ă©tĂ© chargĂ© de remplacer le gouverneur Villeroy en son absence et compte parmi les fondateurs de l’AcadĂ©mie de Lyon[19]. La liste se clĂŽt en 1861 quand une derniĂšre hĂ©ritiĂšre vend ses biens en viager Ă  Jean-AimĂ© Marnas, nĂ©gociant lyonnais dont les descendants sont toujours

    propriétaires[20]. FidÚles à la mémoire de l'illustre famille des Dugas, les Thurinois lui ont élevé un obélisque au coeur du cimetiÚre en 1862.

    • Porte du vingtain (cĂŽtĂ© extĂ©rieur).
      Porte du vingtain (cÎté extérieur).
    • Porte du vingtain (intĂ©rieur).
      Porte du vingtain (intérieur).
    • ObĂ©lisque Dugas.
      Obélisque Dugas.
    • blason de Thurins
      blason de Thurins
    • Pigeonnier Marnas
      Pigeonnier Marnas

    Une activité soutenue

    Monument aux morts de 1914-18
    Monument aux morts de 1914-18.

    Avec 1215 habitants en 1801, la commune de Thurins prĂ©sente une bonne santĂ© dĂ©mographique. En croissance rĂ©guliĂšre sa population atteint son maximum en 1851 (1906 habitants). Le dĂ©clin s’amorce Ă  partir de 1866 (1847 habitants). Il s’accĂ©lĂšre du fait de la Grande Guerre : le minimum est atteint en 1921(1343 habitants) et cet Ă©tiage se maintient jusqu’en 1946 (1311). Au total, on soulignera une assez bonne rĂ©sistance au phĂ©nomĂšne de l’exode rural caractĂ©ristique de cette Ă©poque. L’explication en est dans un certain Ă©quilibre entre la vie rurale traditionnelle et le dĂ©veloppement d’une activitĂ© industrielle compensatrice grĂące au voisinage de la mĂ©tropole lyonnaise.

    Nous disposons par chance d’une analyse dĂ©taillĂ©e des terres cultivĂ©es datĂ©e de 1824. Comme on peur s’y attendre, la polyculture est Ă  base de cĂ©rĂ©ales, seigle, blĂ©, avoine : 61% du sol leur sont consacrĂ©s. Il faut mettre en relation avec elle l’existence de plusieurs moulins rĂ©partis sur les divers ruisseaux[21]. Leur existence est attestĂ©e dĂšs le Moyen Âge, et ils figurent encore sur la carte de Cassini au XVIIIe siĂšcle[22]. L’élevage joue un rĂŽle secondaire comme en tĂ©moigne la part modeste de 12 % des prairies et pĂątures. 6 % du terroir sont consacrĂ©s Ă  la vigne 6 %. Plus marginales les cultures du lin se limitent aux rives du Garon. La forĂȘt ne se maintient que sur les espaces rĂ©siduels les plus ingrats mais il faut y ajouter les 5 % de la chĂątaigneraie[18]. La paysannerie vit au milieu de ses terres dans les trĂšs nombreux hameaux rĂ©partis sur l’ensemble de la commune - leur Ă©numĂ©ration occupe une page entiĂšre du prĂ©-inventaire - des rives du Garon Ă  300 mĂštres jusqu’au voisinage de la crĂȘte (le Bayard Ă  699 mĂštres)[23].

    Autrefois chaque maison ou hameau forait un puits pour ses propres besoins. Ils avaient le plus souvent la forme d'une guĂ©rite en maçonnerie de pierre et Ă©taient fermĂ©s par un portillon de bois. Le problĂšme rĂ©current de l'alimentation en eau a Ă©tĂ© posĂ© par l'ensemble des agriculteurs dans les annĂ©es 1920. Cinq collectivitĂ©s se sont regroupĂ©es en 1927 en un syndicat intercommunal des Eaux du Garon. Un barrage de 26 mĂštres de hauteur et 1,3 ha de superficie avec une retenue de 100 000 m3 a Ă©tĂ© Ă©difiĂ© sur son cours en limite de la commune d'Yzeron. Il a Ă©tĂ© inaugurĂ© en 1932 mais il n'a pas rendu tous les services attendus faute d'un remplissage rĂ©gulier. C'est aujourd'hui un simple plan d'eau pour le plaisir des promeneurs et des pĂȘcheurs[24] - [25] - [26].

    Il vaut la peine ici de saluer la mémoire de Pierre Delorme. Ce simple citoyen resté célibataire fit un legs à la commune en 1895 pour l'édification d'une fontaine au centre du village mais les vasques ayant été supprimées lors d'un réaménagement de la place, seule subsiste la belle stÚle commémorative en pierre blanche de Villebois en sa mémoire[27].

    • Puits de la Petite cĂŽte.
      Puits de la Petite cĂŽte.
    • Barrage du Garon.
      Barrage du Garon.
    • TraversĂ©e du barrage
      Traversée du barrage
    • Plan d'eau du barrage.
      Plan d'eau du barrage.
    • Autre vue du barrage.
      Autre vue du barrage.
    • Fontaine Delorme.
      Fontaine Delorme.

    AmorcĂ© peu avant 1830 le mouvement d’industrialisation s’est considĂ©rablement renforcĂ© Ă  partir de la rĂ©volte des canuts. Il s’agissait du tissage du velours noir. Le nombre de personnes qui s’y consacrent en 1830 passera Ă  375 en 1896. Au dĂ©part simple activitĂ© complĂ©mentaire du travail Ă  la ferme, c’est devenu un mĂ©tier pour de jeunes hommes qui se sont installĂ©s essentiellement dans le bourg mais aussi dans les vallĂ©es du Garon, de la Palisse, de la Vallote et du Goyenche. Le dĂ©clin a Ă©tĂ© accĂ©lĂ©rĂ© par la mĂ©canisation et il ne restait plus race de cette activitĂ© Ă  la veille de la Seconde Guerre mondiale. Mais le relais avait Ă©tĂ© pris par le travail, essentiellement fĂ©minin il est vrai, en usine. La maison Tissot crĂ©Ă©e en 1920 en est un bon exemple, dĂ»t-t-elle se reconvertir Ă  partir de 1936 en atelier de confection de vĂȘtements professionnels jusqu’en 1965. Ses locaux, agrandis depuis, sont ceux de l’actuelle MJC[28].

    Restes du viaduc.
    Entrée du tunnel
    Entrée du tunnel.

    La bonne tenue des activitĂ©s de la commune n’a pu que bĂ©nĂ©ficier de sa desserte ferroviaire mais pendant une brĂšve pĂ©riode. Cette voie Ă  Ă©cartement mĂ©trique Ă  destination de Saint-Symphorien-sur-Coise Ă©tait embranchĂ©e depuis Messimy sur la ligne de la FOL Lyon-Saint-Just-Mornans. Ouverte Ă  l’exploitation en avril 1914 elle Ă©tait devenue trĂšs dĂ©ficitaire au dĂ©but des annĂ©es 1930 du fait de la concurrence des services d’autocars et fut fermĂ©e en 1933. La station principale au bas du chef-lieu a Ă©tĂ© dĂ©truite dans le cadre de l’amĂ©nagement de la dĂ©viation de la D11. Est toujours visible la halte de la BurliĂšre Ă  413 mĂštres d'altitude Ă  partir de laquelle s’amorçait la rude montĂ©e vers Saint-Martin-en-Haut. On se fera une idĂ©e de l'importance des travaux d'aprĂšs les restes du viaduc sur l'Artillat et l'entrĂ©e du tunnel au-delĂ [29].

    Une nouvelle Ă©glise

    L’ancienne Ă©glise menaçait ruine et, de toutes façons, n’était plus en mesure d’accueillir la masse des fidĂšles. Le terrain de la nouvelle a Ă©tĂ© donnĂ© par la famille Dugas en 1830. La construction a Ă©tĂ© confiĂ©e Ă  l’architecte Duret en 1833 et la consĂ©cration a eu lieu en 1835. Si l’ensemble a conservĂ© l’aspect que nous lui voyons aujourd’hui, il faut mettre Ă  part le cas du clocher qui, d’ailleurs, dans sa forme originelle, n’a Ă©tĂ© terminĂ© qu’en 1840

    Le plan basilical de l’ensemble n’a pas Ă©tĂ© retouchĂ©. Il est Ă  trois nefs, la centrale Ă©tant surĂ©levĂ©e. Les cinq travĂ©es sont suivies d’une longue abside en cul-de-four. En revanche, la façade a dĂ» subir d’importants remaniements. Si les bas-cĂŽtĂ©s correspondant aux nefs latĂ©rales ont conservĂ© leur caractĂšre d’origine avec leur porte surmontĂ©e d’une lunette, il a fallu remettre plusieurs fois en chantier la partie centrale au-dessus de laquelle devait ĂȘtre Ă©rigĂ© le clocher. Au dĂ©part, il faut mettre en cause le choix de l’entrepreneur fait Ă  l’économie : il devait s’avĂ©rer dĂ©sastreux. Le problĂšme n’était toujours pas rĂ©solu au dĂ©but du XXe siĂšcle lors de la mise en place d’une troisiĂšme cloche. On envisagea d’abord d’étayer l’édifice mais il fallut se rĂ©soudre Ă  la dĂ©molition en 1909. Vingt ans plus tard (1929), la malchance s’en mĂȘlant, il fut dĂ©truit par la foudre.

    On s’en tiendra, pour juger des progrĂšs accomplis Ă  la comparaison entre les photos entre ces deux dates. En 1909, l’ouvrage avait Ă©tĂ© confiĂ© Ă  l’architecte Louis Rognat. Le clocher, peu Ă©levĂ©, s’encastrait entre les deux pans de toit des bas-cĂŽtĂ©s : il Ă©tait percĂ© de deux baies jumelĂ©es en plein cintre et surmontĂ© de quatre frontons triangulaires. Le cadran d’une horloge s’inscrivait dans celui de la façade. En 1929, l’architecte choisi est Jules Paulet. Des contreforts viennent cantonner le massif du clocher prĂ©vu de beaucoup plus grande hauteur. Deux partent de la base de l’église et dĂ©limitent le corps central ; les deux autres prennent appui sur les toits des bas-cĂŽtĂ©s. Une fenĂȘtre rectangulaire a Ă©tĂ© percĂ©e au-dessus de la porte principale pour Ă©clairer la nef. Le clocher proprement dit est cernĂ© d’une corniche Ă  modillons de plan carrĂ©. Il est Ă©clairĂ© d’une triple baie et surmontĂ© d’une flĂšche Ă  quatre pans qu’interrompt une petite lucarne cĂŽtĂ© façade[30].

    • Clocher 1909-29.
      Clocher 1909-29.
    • Église de Thurins façade.
      Église de Thurins façade.
    • Église de Thurins vue latĂ©rale.
      Église de Thurins vue latĂ©rale.
    • Église de Thurins cĂŽtĂ© abside.
      Église de Thurins cĂŽtĂ© abside.
    La richesse intérieure

    Il ne faut pas s’attendre en pĂ©nĂ©trant dans l’église Ă  dĂ©couvrir des prouesses architecturales. Les mĂȘmes contraintes financiĂšres qui avaient limitĂ© les ambitions des fondateurs ont conduit Ă  la simplification. C’est ainsi que les piliers qui dĂ©limitent les trois nefs apparaissent bien frĂȘles et ne sont pas sommĂ©s de chapiteaux. En revanche, la large ouverture entre eux facilite la diffusion de la lumiĂšre. L’ensemble a Ă©tĂ© entiĂšrement rĂ©novĂ© Ă  partir de 1978 par les architectes lyonnais Charles Curtelin et Jean-Philippe Ricard. La nef centrale a conservĂ© sa voĂ»te en berceau mais a Ă©tĂ© lambrissĂ©e, la sĂ©paration des travĂ©es Ă©tant discrĂštement suggĂ©rĂ©e en rappel des classiques arcs doubleaux. Les nefs latĂ©rales sont voutĂ©es d’arĂȘte[31].

    • IntĂ©rieur de l'Ă©glise de Thurins vers abside.
      Intérieur de l'église de Thurins vers abside.
    • IntĂ©rieur de l'Ă©glise de Thurins cĂŽtĂ© entrĂ©e.
      Intérieur de l'église de Thurins cÎté entrée.
    • Abside.
      Abside.
    Les autels

    En revanche, on n’en est que plus agrĂ©ablement surpris lorsqu’on entreprend la visite de l’église aux richesses insoupçonnĂ©es. On s'en convaincra par la visite des quatre autels. De part et d’autre du maĂźtre-autel, ceux de saint Martin Ă  gauche et de la Vierge Ă  droite sont de mĂȘme facture. Au-dessus de l’autel-tombeau en marbre blanc, dans le contre-autel, le tabernacle est surmontĂ© d’un retable en forme de niche abritant respectivement saint Martin, patron de la paroisse, et la Vierge Ă  l’Enfant. Tous deux sont encadrĂ©s de pilastres cannelĂ©s avec chapiteaux et surmontĂ©s d’un fronton triangulaire. Des monogrammes sur l’entablement rappellent leurs noms respectifs. De part et d’autre de l’entrĂ©e, sur les bas-cĂŽtĂ©s, l’autel des Saints Anges Ă  droite fait pendant aux Fonts baptismaux Ă  gauche. Tous deux retiennent particuliĂšrement l’attention par leur qualitĂ© exceptionnelle et ont Ă©tĂ© classĂ©s monuments historiques en 1958. Ils datent de la fin du XVIIe ou du dĂ©but du XVIIIe siĂšcle et ont Ă©tĂ© rĂ©cupĂ©rĂ©s de l’abbaye de Cluny en cours de dĂ©molition au dĂ©but du XIXe siĂšcle. L’autel-tombeau du premier, derriĂšre une Ă©lĂ©gante grille de fonte installĂ©e en 1835, est surmontĂ© d’un panneau en noyer flanquĂ© de chutes de fleurs, Ă©paulĂ© de colonnes torses et surmontĂ© d’un entablement curviligne. Sur ce panneau, le prophĂšte Abraham se prosterne devant trois anges entrĂ©s par surprise. Celui sur sa droite, de son doigt levĂ©, annonce Ă  cet ancĂȘtre du Messie sa prochaine paternitĂ©. Pas d’autel, Ă©videmment, pour les Fonts baptismaux : il est remplacĂ©, derriĂšre une grille de fonte ouvrante Ă  deux portillons, par une vasque ovale en marbre rose coiffĂ©e d’un couvercle fortement bombĂ© sommĂ© lui-mĂȘme par une croix sur globe. Le retable de noyer reprĂ©sente le baptĂȘme du Christ entre des pilastres jumelĂ©s sur les deux cĂŽtĂ©s. On ne peut se tromper sur les vertus que confĂšre le sacrement : sur l’entablement figure l’inscription AQUA REGENERANS[32].

    • Autel de saint Martin.
      Autel de saint Martin.
    • Autel de la Vierge.
      Autel de la Vierge.
    • Autel des saints anges.
      Autel des saints anges.
    • Fonts baptismaux.
      Fonts baptismaux.
    Autres éléments du mobilier

    On n'a pas lĂ©sinĂ© davantage, s'agissant des autres Ă©lĂ©ments majeurs du mobilier. Ainsi en ce qui concerne les boiseries. Un grand soin a Ă©tĂ© apportĂ© aux confessionnaux confectionnĂ©s pour la nouvelle Ă©glise dĂšs 1835. Le plus remarquable est en noyer. Sa porte centrale Ă  claire-voie, fermĂ©e d’un treillis losangĂ© est surmontĂ©e d’un petit fronton triangulaire avec monogramme du Christ. Les deux autres sont plus simplement en chĂȘne Ă  porte centrale Ă  claire-voie fermĂ©e de balustres et encadrĂ©s de pilastres cannelĂ©s. Mais l’attention se porte surtout sur les stalles en noyer disposĂ©es sur deux rangĂ©es de part et d’autre du chƓur avec leurs misĂ©ricorde et leurs accoudoirs sculptĂ©s de feuilles, fleurs, fruits, volutes. Tout comme les fonts baptismaux et la chapelle des Saint Anges, les boiseries qui les surmontent avec leurs panneaux scandĂ©s de pilastres corinthiens cannelĂ©s surmontĂ©s d’une haute corniche Ă  denticules et dĂ©cors de palmettes et rosaces, elles font partie du patrimoine rĂ©cupĂ©rĂ© de l’abbaye de Cluny et sont Ă©galement classĂ©es monuments historiques depuis 1958. TrĂšs Ă©lĂ©gante est la chaire Ă  prĂȘcher adossĂ©e Ă  une colonne du bas- cĂŽtĂ© nord de la nef. Sa cuve Ă  pans coupĂ©s Ă  laquelle on accĂšde par un escalier Ă  rampe de fonte enroulĂ© autour de cette colonne, joue sur des marbres de diffĂ©rentes nuances. L’octogone de l’abat-voix est sommĂ© d’une croix. Des deux bĂ©nitiers, celui de l'entrĂ©e, sa vĂ©nĂ©rable vasque ovale de calcaire provient de l'ancienne Ă©glise. Elle lui a valu d'ĂȘtre classĂ© monument historique. Le bĂ©nitier en marbre gris Ă  l'intĂ©rieur repose sur un piĂ©tement monolithe en forme de colonnette Ă©vasĂ©e Ă  sa base[33].

    • Confessionnal en noyer.
      Confessionnal en noyer.
    • Confessionnal en chĂȘne.
      Confessionnal en chĂȘne.
    • Stalles et boiseries.
      Stalles et boiseries.
    • Accoudoir dans stalles.
      Accoudoir dans stalles.
    • Panneau des stalles.
      Panneau des stalles.
    • Chaire de l'Ă©glise.
      Chaire de l'Ă©glise.
    • BĂ©nitier en calcaire.
      BĂ©nitier en calcaire.
    • BĂ©nitier en marbre.
      BĂ©nitier en marbre.
    Vitraux

    La grande originalité de l'église de Thurins est que les vitraux sont essentiellement des lunettes. C'est seulement dans l'abside qu'elles alternent avec les traditionnelles lancettes. Il n'a pas été toujours possible d'en indiquer le thÚme. On rouve parfois la mention du maßtre verrier lyonnais François Roy. La quai totalité date du dernier tiers du XIXe siÚcle[34].

    • Vierge de l'assomption.
      Vierge de l'assomption.
    • Saint non identifiĂ©.
      Saint non identifié.
    • Enfance du Christ.
      Enfance du Christ.
    • Vierge de Lourdes.
      Vierge de Lourdes.
    • JĂ©sus et le paralytique.
      JĂ©sus et le paralytique.
    • Saint Ă©vĂȘque.
      Saint Ă©vĂȘque.

    Les croix

    32 actuellement recensĂ©es mais il y en a eu sans doute bien davantage dans le passĂ©. On notera le nombre important de croix de la fin du XVIe siĂšcle et du XVIIe siĂšcle mais la tradition s’est maintenue jusqu’à nos jours : le XXe siĂšcle n’est pas en reste avec 5 croix dont la plus rĂ©cente date de 1980. En effet, un soin exceptionnel a Ă©tĂ© apportĂ© Ă  la conservation de ce patrimoine par les membres du club de l’ñge d’’or, ce qui a valu Ă 

    cette association d’ĂȘtre distinguĂ©e par le Conseil gĂ©nĂ©ral pour le prix du patrimoine en 1995[35].

    • Croix de la place Dugas.
      Croix de la place Dugas.
    • Croix de la rue du Michard.
      Croix de la rue du Michard.
    • Croix des curĂ©s dans le cimetiĂšre.
      Croix des curés dans le cimetiÚre.
    • Croix du Michard cĂŽtĂ© nord.
      Croix du Michard cÎté nord.
    • Coix du haut de la MathiviĂšre.
      Coix du haut de la MathiviĂšre.
    • Croix de la Goyenche.
      Croix de la Goyenche.
    • Croix de la Grande CĂŽte.
      Croix de la Grande CĂŽte.
    • Croix de l'Herse.
      Croix de l'Herse.
    • Oratoire de la Goyenche.
      Oratoire de la Goyenche.
    • Croix de Jaricot.
      Croix de Jaricot.
    • Croix du Matillon.
      Croix du Matillon.
    • Croix de la RatiĂšre.
      Croix de la RatiĂšre.
    • Croix du noyer blanc.
      Croix du noyer blanc.

    L’essor dĂ©mographique

    La population de Thurins est passĂ©e de 1311 Ă  3015 habitants entre 1946 et 2015. Elle a donc Ă©tĂ© multipliĂ©e par 2,3 en 60 ans. Par rapport aux communes du voisinage, cette augmentation est comparable Ă  celle de Vaugneray mais est nettement infĂ©rieure Ă  celle de Messimy (3,4) et surtout de celles plus proches de Lyon (5,2 Ă  Pollionnay, 6,0 Ă  Sainte-Consorce et GrĂ©zieu-la-Varenne). Le rythme de cette croissance s’est surtout accĂ©lĂ©rĂ© pendant le dernier quart du XXe siĂšcle du fait de l’importance du courant migratoire de jeunes mĂ©nages qui explique Ă  son tour le maintien d'un bon taux de natalitĂ©[36].

    La population de Thurins est passĂ©e de 1311 Ă  3015 habitants entre 1946 et 2015. Elle a donc Ă©tĂ© multipliĂ©e par 2,3 en 60 ans. Par rapport aux communes du voisinage, cette augmentation est comparable Ă  celle de Vaugneray mais est nettement infĂ©rieure Ă  celle de Messimy (3,4) et surtout de celles plus proches de Lyon (5,2 Ă  Pollionnay, 6,0 Ă  Sainte-Consorce et GrĂ©zieu-la-Varenne). Le rythme de cette croissance s’est surtout accĂ©lĂ©rĂ© pendant le dernier quart du XXe siĂšcle du fait de l’importance du courant migratoire de jeunes mĂ©nages qui explique Ă  son tour le maintien d'un bon taux de natalitĂ©[36].

    Lotissement Ă  l'est de la ValliĂšre

    Un important effort de construction a permis d’accueillir ces nouveaux Thurinois. Le nombre de logements est ainsi passĂ© de 623 en 1968 Ă  1388 en 2019. De ce fait, le patrimoine immobilier a Ă©tĂ© fortement rajeuni. Le nombre de logements antĂ©rieurs Ă  1919 n’est plus que de 22,4%, 29,1% si l’on ajoute les 6,7% de l’Entre-deux-guerres. Les trois cinquiĂšmes datent ainsiĂ©chelonnĂ©es sur une centaine de mĂštres d’altitude entre 323 au sud (Le Pont) et 420 mĂštres au nord. Elles forment Ă©galement un ruban plus Ă©troit en parallĂšle Ă  l’est sur la rive gauche du ruisseau de la ValliĂšre.

    Le problùme de l’emploi

    Tous les niveaux de formation sont reprĂ©sentĂ©s dans la population de Thurins. Un cinquiĂšme n’a pas poursuivi ses Ă©tudes au-delĂ  du collĂšge. Une petite moitiĂ© (47%) les a poursuivies jusqu’à baccalaurĂ©at ou au CAP. 38% ont obtenu un diplĂŽme de l’enseignement supĂ©rieur dont la moitiĂ© sanctionnant un minimum de trois annĂ©es.

    La rĂ©partition de la population active est Ă  l’image de cette variĂ©tĂ© de formation avec exactement la moitiĂ© d’ouvriers et d’employĂ©s, prĂšs d’un cinquiĂšme d’artisans et de commerçants indĂ©pendants, presqu’autant de cadres ou de professions intermĂ©diaires. La trĂšs grande originalitĂ© de la commune est dans le maintien d’un pourcentage exceptionnellement Ă©levĂ© d’agriculteurs, les 13% recensĂ©s comme tels Ă©tonnent dans une France oĂč cette catĂ©gorie ne dĂ©passe pas les quelques pour cent d’autant plus qu’à proximitĂ© d’une grande mĂ©tropole on est loin de la France rurale[36].

    Quant Ă  la rĂ©partition en fonction des secteurs classiques d’activitĂ©, avec un petit cinquiĂšme le secteur tertiaire (personnel administratif, enseignant, de santĂ©) apparaĂźt normalement reprĂ©sentĂ©. On s’attend Ă©videmment Ă  retrouver dans le secteur primaire la masse des employĂ©s de l’agriculture (16%). La trĂšs faible part de l’industrie (5%) n’étonne pas dans un pays en voie de dĂ©sindustrialisation. La trĂšs grande surprise concerne la part extraordinaire et inexpliquĂ©e des transports (40%, le double de la construction[36].

    Parc d'activités de la TuiliÚre.
    Keolis Ă  la TuiliĂšre.

    MalgrĂ© les efforts de la communautĂ© de communes des Vallons du Lyonnais, Thurins n’est toujours dotĂ© que de la petite zone d’activitĂ©s de la TuiliĂšre, bien desservie par la route dĂ©partementale. C’est pourquoi le nombre d’emplois sur place (595) est trĂšs infĂ©rieur Ă  celui des actifs rĂ©sidant sur la commune (1563). Il ne reprĂ©sente donc que 38% de l’embauche. Plus des quatre cinquiĂšme (82,7%) des Turinois sont ainsi contraints Ă  migrer quotidiennement pour gagner leur lieu de travail. Force est donc de conclure que Thurins doit ĂȘtre classĂ©e dans la catĂ©gorie des communes dortoirs. En l’absence de liaisons ferroviaires, les transports en commun sont limitĂ©s Ă  deux lignes d’autobus du SYTRAL. D’oĂč la part de 87,7% prise par la voiture particuliĂšre dans ces migrations[36].

    L'agriculture

    Serres de Thurins.

    Une mention spĂ©ciale doit ĂȘtre faite de l’activitĂ© agricole. Les 13 % d’actifs qui sont classĂ©s dans ce secteur mĂ©riteraient plutĂŽt le titre d’horticulteurs ! Le paysage lui-mĂȘme est fortement marquĂ© par le grand nombre de serres dans les parties basses de la commune, en dessous de 450 mĂšres. Thurins s’est en effet spĂ©cialisĂ© dans la production fruitiĂšre de cerises, pommes, pĂȘches, fraises, groseilles, cassis ainsi que de framboises dont elle s'est proclamĂ©e la capitale. Au dĂ©part, elle a dĂ©trĂŽnĂ© sur ce point la commune haut savoyarde de Machilly, proche des rives du LĂ©man oĂč n’en survit plus guĂšre qu’une exploitation. On doit Ă  un particulier, JoannĂšs Jasserand, l’initiative d’en avoir ramenĂ© des plants en 1950. La production a prospĂ©rĂ© au point qu’elle est rapidement montĂ©e Ă  300 tonnes, des variĂ©tĂ©s diffĂ©rentes comme la bĂ©tiĂšre non remontante en Ă©tĂ© et l’hĂ©ritage non remontante en automne permettant d'Ă©taler la production sur une plus longue pĂ©riode. En 1992, la guerre en Serbie, jusqu'alors 1er producteur europĂ©en avec 70 000 tonnes par an, a encore favorisĂ© cet essor.

    Ces rĂ©sultats ont Ă©tĂ© acquis, certes, grĂące Ă  la prĂ©sence de sols bien aĂ©rĂ©s et drainants mais aussi Ă  un travail trĂšs absorbant sur une bonne partie de l’annĂ©e. Il faut, en effet, une abondante main-d’Ɠuvre dĂšs l’hiver pour la taille des plants qui permettra au printemps la pousse des drageons. Ceux-ci devront ensuite ĂȘtre Ă©claircis pour limiter le nombre de tiges sur chaque plant. La cueillette doit se faire chaque jour ou plusieurs fois par semaine pour obtenir le meilleur du fruit. Suivent la mise en barquette et l’expĂ©dition. Tous les fruits sont vendus frais ou transformĂ©s en sirops confitures, sorbets, pĂątisserie. L’installation et la maintenance des serres prennent aussi beaucoup de temps. Bien entendu, rien n'aurait Ă©tĂ© possible sans l’irrigation et ces horticulteurs furent les premiers bĂ©nĂ©ficiaires du rĂ©seau de conduites construit dans le cadre du SMHAR (Syndicat Mixte d'Hydraulique Agricole du RhĂŽne) alimentĂ© depuis 1964 Ă  partir de la nappe phrĂ©atique du Garon. Cette spĂ©cialisation a imprimĂ© sa marque dans la vie sociale. Le deuxiĂšme dimanche du mois de septembre, la commune cĂ©lĂšbre la fĂȘte de la framboise. Le restaurant central, sur la place Dugas, attribue Ă  ce fruit un rĂŽle dans l’élĂ©gance fĂ©minine.

    Si les Français consomment actuellement environ 45 000 tonnes de ce fruit frais ou transformĂ©, ils s'approvisionnent essentiellement dans les pays de l'Est grĂące Ă  la congĂ©lation et en Espagne et au Portugal pour la framboise de table. Certes, le potentiel de production nationale s 'est relativement maintenu mais on constate que celle-ci a changĂ© de dĂ©partement et mĂȘme de rĂ©gion. La production Ă©tant devenue hors sol, ce sont souvent des serristes, de tomates notamment, qui sont les nouveaux producteurs Quant Ă  la rĂ©gion lyonnaise, aprĂšs un effondrement au dĂ©but du 21eme siĂšcle, elle s 'est stabilisĂ©e autour de 500 Tonnes pour le dĂ©partement dont 120 pour Thurins.

    Restaurant les doigts framboises.

    L 'apogée de la production de framboises à Thurins et dans le RhÎne s'est située à la fin des années 1990 avec 600 tonnes pour la commune et environ 1 300 tonnes pour le département soit respectivement et approximativement prÚs de 10% et 20% de la production nationale. Mais le déclin a commencé au début des années 2000. Les raisons essentielles ont été le coût de revient et donc la concurrence étrangÚre et les problÚmes sanitaires ainsi que la dégénérescence des plants. Cette filiÚre étant une de modeste importance , pendant longtemps peu de recherches ont été faites, au niveau national. Le réveil a été un peu tardif, avec depuis une dizaine d'années enfin une nouvelle qualité de plants et de variétés.

    Force a donc été de se reconvertir en bonne partie à des cultures maraßchÚres plus traditionnelles mais le danger menace aussi d'un retour à la friche.

    La mairie

    De 1857 Ă  1987 la mairie Ă©tait situĂ©e dans une maison de la place du 11 novembre qui abrite actuellement la poste et la bibliothĂšque. Elle a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©e Ă  cette derniĂšre date dans les murs d’une ancienne ferme construite en 1860 par la famille Marnas au sud-est du chĂąteau Dugas qu’elle venait d’acquĂ©rir. Des travaux d’amĂ©nagement ont Ă©tĂ© nĂ©cessaires jusqu’en 1999. Elle prĂ©sente du cĂŽtĂ© est une longue façade correspondant aux anciens communs, remise et grange, haute d’un Ă©tage interrompue par un corps central de deux Ă©tages (ancien logis de la ferme). Une salle de rĂ©union et la salle du conseil occupent le rez-de-chaussĂ©e et l’étage de l’aile nord qui a Ă©tĂ© entiĂšrement remaniĂ©e[37].

    • Locaux de l'ancienne ferme.
      Locaux de l'ancienne ferme.
    • Nouvelle mairie.
      Nouvelle mairie.
    • Autre vue de la mairie.
      Autre vue de la mairie.
    • Sapeurs pompiers de Thurins.
      Sapeurs pompiers de Thurins.

    Les locaux de la caserne des pompiers s'avérant trop à l'étroit, une nouvelle a été construite juste au-dessus du stade.

    Écoles

    La commune a tardé à se conformer à l'obligation de créer une école publique. C'est seulement en 1907 pour les garçons par la laïcisation d'un établissement privé. L'école publique qui porte actuellement le nom des veloutiers a été ouverte en 1912 l'obligation ayant été faite en 1906 à la municipalité de créer une école publique de filles alors que celles-ci étaient scolarisées uniquement dans un établissement catholique ! En 1928 l'école de garçons y fut transférée. Elle est devenue de ce fait à cette date un groupe scolaire complet mais les trois bandeaux disposés sur la façade continuent à porter l'indication ECOLE COMMUNALE DE FILLES. Le bùtiment construit en pierre frise du pays est composé de deux ailes de deux travées chacune et hautes d'un étage, séparées par un avant-corps central en légÚre saillie d'une seule travée. L'école maternelle "Le cerf volant" à proximité de la mairie a été inaugurée le 29 mai 1999. Une microcrÚche a été ouverte à cÎté de la maison pour tous. Il existe aussi une école primaire (maternelle et élémentaire) catholique "Les Chemins de Saint-Jacques"[38].

    • École Les veloutiers.
      École Les veloutiers.
    • École maternelle le cerf volant.
      École maternelle le cerf volant.
    • MicrocrĂšche.
      MicrocrĂšche.
    • École des chemins de saint Jacques.
      École des chemins de saint Jacques.
    • Maison pour tous.
      Maison pour tous.
    • Maison de la rencontre.
      Maison de la rencontre.
    Vie sportive

    Au bord du Garon, la commune a acheté à un particulier en 1965 une piscine qu'elle a par la suite modernisée et agrandie. A son aval immédiat ont été également construits des courts de tennis. Le stade de football a été aménagé au-dessus du parking de la mairie en 1992.

    • Piscine.
      Piscine.
    • Tennis.
      Tennis.
    • Stade de foot.
      Stade de foot.

    HĂ©raldique

    Armes

    Les armes de Thurins se blasonnent ainsi :

    D'or à la tour de gueules ouverte et ajourée de sable accompagnée de trois roses aussi de sable.

    Politique et administration

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    PĂ©riode IdentitĂ© Étiquette QualitĂ©
    1945 1963 Jacques Blanc
    1963 Jean Bouteille
    Gaston Berrier Médecin généraliste
    Claude Delorme DVD Agriculteur
    André Grataloup
    Roger Vivert MoDem Agriculteur
    En cours
    (au 10 juillet 2020)
    Claude Claron MoDem Directeur d'agence, ancien premier adjoint (2001 → 2020)
    Les données manquantes sont à compléter.

    DĂ©mographie

    L'Ă©volution du nombre d'habitants est connue Ă  travers les recensements de la population effectuĂ©s dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquĂȘte de recensement portant sur toute la population est rĂ©alisĂ©e tous les cinq ans, les populations lĂ©gales des annĂ©es intermĂ©diaires Ă©tant quant Ă  elles estimĂ©es par interpolation ou extrapolation[39]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 2008[40].

    En 2020, la commune comptait 3 111 habitants[Note 3], en augmentation de 4,89 % par rapport Ă  2014 (RhĂŽne : +4,53 %, France hors Mayotte : +1,9 %).

    Évolution de la population [ modifier ]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    1 1311 2151 1731 4321 5501 6461 5801 7301 906
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    1 8471 9061 8451 9161 9331 8791 9551 9411 833
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    1 8101 7481 6361 3431 3951 4431 3531 3111 461
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008 2013
    1 4931 5411 6191 7922 1042 4512 7242 8002 964
    2018 2020 - - - - - - -
    3 0683 111-------
    De 1962 Ă  1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[41] puis Insee Ă  partir de 2006[42].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    Ancienne porte illustrĂ©e par JoannĂšs Drevet (1854–1940).
    • Église Saint-Martin qui se trouve sur la place centrale du village date de 1835.
    • Mairie du village.
    • Les doigts framboise.
    • L'escale.
    • Restaurant HĂŽtel Bonnier.
    • Auberge de la CĂŽte.
    • Stade municipal.
    • Salle des sports.
    • Barrage et lac de Thurins.

    Folklore

    • Depuis 1972, l'association thĂ©Ăątrale "Thurins ThĂ©Ăątre" met en scĂšne des piĂšces de thĂ©Ăątre diverses et variĂ©es. Ces reprĂ©sentations se font tous les ans entre le mois de Mai et le mois de Juillet.

    Thurins Théùtre propose des cafés théùtre un an sur deux en alternance avec des représentations en plein air dans lesquels tous les bénévoles se donne corps et ùmes pour créer des décors de toute beautés. Plus d'informations sur : www.thurinstheatre.com

    • Chaque annĂ©e durant le deuxiĂšme dimanche du mois de septembre, a lieu la fĂȘte du fruit qui attire des milliers de visiteurs autour d'activitĂ©s de dĂ©couvertes, de spectacles et d'animations. En effet, Thurins se considĂšre comme la capitale de la framboise et le montre principalement au travers de cette manifestation.
    • Depuis 2011, des interclasses sont organisĂ©es chaque 2e dimanche de juillet. Les Ă©quipes regroupent les personnes nĂ©es en 0, 1, 2
 et s'affrontent dans diffĂ©rents jeux tels que les boules de pĂ©tanque carrĂ©es, le tir Ă  la corde ou des courses Ă  ski.
    • Depuis 2016, le GFCT, grande soirĂ©e internationale de Full Contact est organisĂ©, par l ‘association « Thurins Full Contact » et son prĂ©sident CĂ©dric Balmont, Ă  la salle des sports de Thurins. Au cours de cette soirĂ©e est organisĂ©e plusieurs tournois internationaux , baptisĂ©s tournois des 4 Nations (4 combattants(e) de 4 nationalitĂ©s diffĂ©rentes s’affrontent pendant la soirĂ©e pour remporter la ceinture du Tournois) . Ainsi qu’un championnat du monde Pro (ISKA)

    Bibliographie

    • collectif, PrĂ©-inventaire des monuments et des richesses artistiques de Thurins, Lyon, DĂ©partement du RhĂŽne, , 123 p. (ISBN 2-910865-09-6).
    • De Christian Fougerouse :
      • BarthĂ©lemy Delorme : un AmĂ©ricain de Thurins (1825-1901), Ă©ditions Manoirante, 2011 ;
      • Les Cambarres : histoire et Ă©conomie rurale d'un lieu-dit en ruine Ă  Thurins en lyonnais du XVIIe au XXe siĂšcle, Ă©ditions universitaires europĂ©ennes ;
      • La premiĂšre mondialisation en milieu rural français : le cas du village de Thurins en lyonnais (1742-1914), Ă©ditions universitaires europĂ©ennes ;
      • Noix et noyers Ă  Thurins en lyonnais : un authentique terroir artisanal, Ă©ditions universitaires europĂ©ennes ;
      • Le patrimoine fruitier du terroir de Thurins en lyonnais (1673-1914), Ă©ditions universitaires europĂ©ennes.
      • La biodiversitĂ© des vaches Ă  Thurins en lyonnais (1732-1914), Ă©ditions universitaires europĂ©ennes.
      • ChĂšvres et brebis Ă  Thurins en lyonnais (1734-1914), Ă©ditions Manoirante, 2013.
      • La basse cour des fermes Ă  Thurins en lyonnais (1183-1914), Ă©ditions CEi, 2019.
    • « Commune de Thurins (69249) », sur Institut national de la statistique et des Ă©tudes Ă©conomiques, .

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé, en , celle d'aire urbaine afin de permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.

    Références

    1. Sandre, « le ruisseau de l’Artilla ».
    2. Sandre, « ruisseau de la Goutte de Bellevue ».
    3. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Commune rurale - dĂ©finition », sur le site de l’Insee (consultĂ© le ).
    5. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    6. « Unité urbaine 2020 de Lyon », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
    7. « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
    8. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unitĂ©s urbaines », sur le site de l'Institut national de la statistique et des Ă©tudes Ă©conomiques, (consultĂ© le ).
    9. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Lyon », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques (consulté le ).
    10. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier PĂ©gaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Institut national de la statistique et des Ă©tudes Ă©conomiques, (consultĂ© le ).
    11. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministÚre de la Transition écologique. (consulté le )
    12. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aĂ©riennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consultĂ© le ). Pour comparer l'Ă©volution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne sĂ©parative verticale et la dĂ©placer Ă  droite ou Ă  gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenĂȘtres en haut Ă  gauche de l'Ă©cran.
    13. Préinventaire 2000, p. 51.
    14. Préinventaire 2000, p. 54.
    15. Préinventaire 2000, p. 5.
    16. Marie-ThĂ©rĂšse Lorcin, « Thurins Ă  la fin du Moyen Âge », L'Araire,‎
    17. Préinventaire 2000, p. 35.
    18. Préinventaire 2000, p. 6.
    19. ouvrage collectif, Nouvelle histoire de Lyon et de la métropole, Toulouse, Privat, , 959 p. (ISBN 978-2-7089-8378-6), Paul Chopelin, p.456
    20. Préinventaire 2000, p. 95-99.
    21. A Hernoud, « Le grand moulin de Thurins », L'Araire,,‎ 2001, p. 89-94
    22. Préinventaire 2000, p. 111-114.
    23. Préinventaire 2000, p. 11.
    24. Préinventaire 2000, p. 42-43.
    25. A Hernoud, « Le barrage sur le Garon », L'Araire, pages 33-48,‎
    26. V Cassagnes, « Le barrage de Thurins, sa gestion et ses destinĂ©es », l'Araire, pages 49-64,‎
    27. Préinventaire 2000, p. 40-41.
    28. Préinventaire 2000, p. 50.
    29. Préinventaire 2000, p. 55.
    30. Préinventaire 2000, p. 62-63.
    31. Préinventaire 2000, p. 62.
    32. Préinventaire 2000, p. 64-65.
    33. Préinventaire 2000, p. 66-70.
    34. Préinventaire 2000, p. 71-72.
    35. Préinventaire 2000, p. 81-93.
    36. INSEE 2023.
    37. Préinventaire 2000, p. 45.
    38. Préinventaire 2000, p. 46-47.
    39. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
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