Thomas de Marle
Thomas de Marle[1], dit Thomas Feriæ, de la Fère (né vers 1073 et mort en 1130), fils d'Enguerrand de Boves et d'Ade (Adèle) de Marle et Coucy, était sire de Coucy, seigneur de La Fère et de Marle qui lui venaient de son grand-père maternel, Létard (ou Létaud) de Marle (ou de Roucy), frère puîné du comte Ebles Ier de Roucy.
Thomas de Marle | |
Fonctions | |
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Seigneur de Coucy | |
– (14 ans) |
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Prédécesseur | Enguerrand Ier de Coucy |
Successeur | Enguerrand II de Coucy |
Seigneur de Marle | |
– (14 ans) |
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Prédécesseur | Enguerrand Ier de Coucy |
Successeur | Enguerrand II de Coucy |
Biographie | |
Dynastie | Maison de Coucy |
Date de naissance | v. 1073 |
Date de décès | (à ~ 57 ans) |
Lieu de décès | Laon |
Père | Enguerrand Ier de Coucy |
Mère | Ade de Marle |
Conjoint | Ide de Hainaut Ermengarde de Montaigu Mélisende de Crécy |
Enfants | Premier Mariage Béatrice de Coucy Ide de Coucy Troisième Mariage Mélisende de Coucy Enguerrand II de Coucy Robert de Boves |
Famille
Avant de partir en croisade, Thomas fut marié en premières noces avec Ide de Hainaut (†1101), fille de Baudouin II de Hainaut et d'Ide de Louvain, et veuve de Guy de Chièvres. Il eut avec Ide de Hainaut deux filles :
- Ide ou Bazilie qui Ă©pousa :
- en premières noces, Alard, seigneur de Chimay dont naquit :
- Gille, et
- Hadevide qui Ă©pousa Canon, seigneur de Villers et Ham,
- puis en secondes noces, Bernard d'Orbais, dont naquit :
- Enguerrand ;
- en premières noces, Alard, seigneur de Chimay dont naquit :
- Béatrice, mariée à Erard III, seigneur de Breteuil-en-Beauvaisis dont naquit :
- Valéran, seigneur de Breteuil,
- Erard, comte de Squillace au royaume de Naples,
- Hugues de Breteuil.
Vers 1102, il épousa en secondes noces une fille de Roger, seigneur de Montaigu, et d'Ermengarde. Ce mariage fut annulé en 1104 pour cause de consanguinité.
En troisièmes noces, il épousa en 1104 Mélisende de Crécy (†1114), fille de Guy (†1147), seigneur de Crécy, avec laquelle il eut :
- Mélisende de Crécy (ou de Coucy?) (° v. 1107 - †?) qui épousa :
- Adelelme, fils d'Adam, châtelain d'Amiens,
- Hugues IV, sire de Gournay, seigneur de la Ferté, Beaussault et Gaillefontaine ;
- Enguerrand II de Coucy (° v. 1110 - †1147/1149) ;
- Robert de Boves (° ? - †1191), sire de Boves et comte d'Amiens. Il épousa Béatrix de Saint-Pol, fille de Hugues II comte de Saint-Pol. La suite des sires de Boves est donnée à l'article Boves.
Biographie
Thomas de Marle fut seigneur de Coucy, Boves, Marle, La Fère, Crépy et Vervins. Comme la paternité de son père était douteuse, ce dernier détestait son fils Thomas et aurait voulu le déshériter. Sa mère Ade de Marle, connue aussi sous le nom d'Ade (Adèle) de Roucy, fut répudiée par son mari pour adultère.
La Croisade
Parti en avril 1096 avec son père pour la Première croisade, Thomas s'y couvrit de gloire et participa à plusieurs batailles :
- le siège de Nicée en ;
- la Bataille de Dorylée en ;
- la Bataille d'Al-Bara en ;
- le Siège d'Antioche en ;
- en juillet 1099, le Siège de Jérusalem : il fut l'un des premiers croisés à entrer dans la Ville sainte.
La lutte entre le père et le fils
Rentré au pays, certainement frustré et déçu du peu de profit d'une si longue expédition en Terre sainte, Thomas de Marle, installé dans la forteresse de Montaigu, se mit à ravager et dévaster les régions autour de Laon, d'Amiens à Reims.
Enguerrand de Boves, son père, en fut fort mécontent et fit le siège de la forteresse avec :
- Ebles II de Roucy, fils d'Hildouin ;
- André de Roucy, seigneur de Ramerupt, son frère ;
- Hugues dit le Blanc, seigneur de Laferté ;
- Robert de PĂ©ronne, seigneur de Crespy.
Thomas de Marle, averti, s'échappa, alla rejoindre Louis, fils du roi Philippe Ier, dont il obtint du secours, et fit lever le siège. Mais Thomas perdit la forteresse de Montaigu après la dissolution de son mariage avec l'héritière de Montaigu.
La commune d'Amiens
En 1113, les habitants d'Amiens obtinrent du roi Louis VI la permission de s'établir en commune. Avec le support de leur évêque, Geoffroy, et du vidame Guermond, ils demandèrent à Thomas de Marle de les soutenir dans leurs œuvres contre Adam, le châtelain qui tenait la garde de la Tour du Castillon pour Enguerrand, le comte d'Amiens, père de Thomas. Mais Thomas se réconcilia avec ce dernier et combattit à ses côtés contre les habitants d'Amiens. Thomas s'empara des terres et villages avoisinants, commit désordres et cruautés. Sibylle de Château-Porcien, sa belle-mère qui le tenait en inimitié, le trahit en avertissant Gormond de Picquigny de ses agissements. Guermond lui tendit une embuscade et le blessa grièvement d'un coup de lance dans le jarret. Thomas se réfugia en son château de Marle. Gormond de Picquigny en profita pour attaquer le château où Adam commandait : il obtint le soutien du roi Louis VI qui lui envoya du renfort et entra dans Amiens le .
La défaite de Thomas de Marle
Revenu à Marle pour se soigner, Thomas chercha à se venger et fit exécuter Gautier, archidiacre de Laon, demi-frère de Sibylle de Château-Porcien, qui avait soutenu le mariage adultérin de sa sœur avec Enguerrand et qui était un des principaux instigateurs de la révolte des Amiénois. Le clergé décida alors de l'excommunier lors d'un synode tenu à Beauvais le .
Comme Thomas continuait ses méfaits, le roi fut contraint de l'assaillir : il lui enleva les châteaux de Crécy et de Nouvion (-le-Comte, -l'Abbesse ?), et ruina les forts érigés sur les terres appartenant à l'abbaye Saint-Jean de Laon. Le roi assiégea ensuite la tour de Castillon (Catillon, Châtillon ?) et la rasa après deux ans de siège.
Thomas fit la paix avec le roi contre une grande somme de deniers et la promesse de réparer tous les dommages causés à l’Église.
La perte du comté d'Amiens
Après la mort d'Enguerrand de Boves en 1116, le roi Louis VI le Gros confia en 1117 le comté d'Amiens à Adèle de Vermandois[2], fille d'Herbert IV et d'Adèle (Alix) de Crépy, elle-même fille de Raoul, comte d'Amiens, Valois et Vexin. Adèle de Vermandois le donna aussitôt en dot à sa fille née d'un second mariage avec Renaud II de Clermont, Marguerite de Clermont, mariée à Charles Ier de Flandre qui prit donc le titre de comte d'Amiens.
Pour se venger de ce que le roi avait donné le comté d'Amiens - qui devait lui revenir de droit à la suite de la mort de son père Enguerrand - Thomas s'allia à Baudouin, comte de Hainaut et Hugues, comte de Saint-Pol. En 1130, il tua Henri de Vermandois, seigneur de Chaumont-en-Vexin, fils d'Adèle de Vermandois et frère du comte Raoul Ier de Vermandois dit le Vaillant.
La mort du sire de Coucy
En octobre 1130, Thomas fut grièvement blessé par ledit comte Raoul de Vermandois lors du siège de Coucy ordonné par le roi Louis VI qui voulait en finir avec les exactions de son vassal. Thomas de Marle rendit l'âme le . Raoul de Vermandois vengeait ainsi la mort de son frère Henri. Thomas fut inhumé sous la tour de l'église abbatiale de l'abbaye de Nogent-sous-Coucy et son corps y resta jusqu'au , date où il fut transféré dans la nouvelle église que son petit-fils Enguerrand III avait fait construire.
Le chroniqueur de l'époque, Guibert de Nogent, abbé de l'abbaye bénédictine de Nogent-sous-Coucy, dit de lui qu'il fut le plus grand coquin connu de son époque.
Notes et références
Bibliographie
- Guibert de Nogent, La Vie de Guibert de Nogent, Livre III, chapitre XII, .
- Thierry Dardart, Les pâques sanglantes, Laon 1112, Pour les Siècles des Siècles (ISBN 978-2-9558715-0-8) (br).