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The Laundromat : L'Affaire des Panama Papers

The Laundromat : L'Affaire des Panama Papers est un film américain réalisé par Steven Soderbergh et sorti en 2019. Il s'inspire de l'affaire des Panama Papers, un scandale qui a secoué le monde en 2016.

The Laundromat
L'Affaire des Panama Papers

Titre original The Laundromat
RĂ©alisation Steven Soderbergh
Scénario Scott Z. Burns
Musique David Holmes
Acteurs principaux
Sociétés de production Anonymous Content
Grey Matter Productions
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre comédie dramatique
Durée 95 minutes
Sortie 2019

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Il est présenté en compétition officielle lors de la Mostra de Venise 2019 puis au festival international du film de Toronto 2019 avant une sortie exclusive sur Netflix. Il reçoit des critiques mitigées dans la presse.

Argument et structure

The Laundromat tient du film Ă  sketches ou du film choral[1] - [2], enchaĂźnant les historiettes sur le fil rouge du rĂ©cit fait par JĂŒrgen Mossack et RamĂłn Fonseca, qui ont dirigĂ© Ă  PanamĂĄ un des plus gros cabinets mondiaux de montage financier, jusqu’à son implosion aprĂšs la fuite des Panama papers.

Il s’agit d'une adaptation du livre de Jake Bernstein, journaliste membre de l’ICIJ, le consortium qui a dĂ©pouillĂ© les gigaoctets de donnĂ©es des Panama papers : Secrecy World: Inside the Panama Papers Investigation of Illicit Money Networks and the Global Elite. Le livre et le film dĂ©montent les mĂ©canismes opaques des sociĂ©tĂ©s offshore, et ce qu’elle recouvre de lĂ©gal comme d’illĂ©gal : optimisation fiscale, fraude fiscale, blanchiment de l’argent des rĂ©seaux criminels et de la corruption[3].

C’est un exemple de film brisant le « quatriĂšme mur »[2] : les personnages principaux passent de la fiction prohibant le regard camĂ©ra Ă  l’adresse au spectateur, dans laquelle ils lui expliquent (leur version de) l'affaire des Panama Papers.

Synopsis détaillé

JĂŒrgen Mossack et RamĂłn Fonseca, au cƓur de l'affaire des Panama Papers, dĂ©voilent aux spectateurs plusieurs « secrets » sur le montage offshore et l'argent en gĂ©nĂ©ral. Ils commencent leur histoire, en smoking et en buvant du champagne, avec un groupe du palĂ©olithique infĂ©rieur pour expliquer la naissance de l’argent. L’action des cinq chapitres qui suivent se dĂ©roule en 2010.

Premier secret
« Les humbles sont dans la mouise »

Ellen Martin et son mari sont victimes d’un naufrage sur le lac George et lui se noie. L’assureur du bateau, de rachat en rĂ©assurance, rĂ©pond qu’elle ne peut couvrir le naufrage du bateau du capitaine Perry. L'assureur est United, une sociĂ©tĂ© basĂ©e Ă  NiĂ©vĂšs (Ăźle des CaraĂŻbes), en relation Ă©troite avec Mossack Fonseca et dirigĂ©e par Irvin Boncamper.

DeuxiĂšme secret
« Ce ne sont que des coquilles »

Ellen achĂšte un superbe appartement panoramique Ă  Las Vegas. En le visitant, elle dĂ©couvre que la vente est annulĂ©e, l’appartement est vendu Ă  des Russes qui ont payĂ© comptant le double. La banque de ceux-ci les a mis en relation avec Mossack Fonseca, pour placer (blanchir
) leurs revenus en faisant acheter des appartements aux États-Unis par une sociĂ©tĂ©-Ă©cran et Ă©chapper Ă  l’impĂŽt : ni locaux, ni employĂ©s, mais confidentialitĂ©. Ellen prend l’avion pour Nieves pour rencontrer Boncamper. Devant les dizaines de boĂźtes aux lettres de sociĂ©tĂ©s fantĂŽmes, elle le demande Ă  quelqu’un qui assure ne pas le connaĂźtre : Boncamper. Elle le revoit par hasard Ă  l’aĂ©roport de Miami, oĂč il est arrĂȘtĂ© sous ses yeux. À Panama, Mossack est informĂ© de son arrestation. Ellen dĂ©couvre que la sociĂ©tĂ© acheteuse de son appartement est panamĂ©enne et fait partie des sociĂ©tĂ©s crĂ©Ă©es par Mossack Fonseca. Ellen tente vainement d’alerter la presse. AprĂšs la mort accidentelle d’une employĂ©e de Mossack Fonseca, « directrice » de 25 000 sociĂ©tĂ©s, le cabinet doit remplir 25 000 formulaires de changement de direction.

TroisiĂšme secret
« Dites-le à un ami »

RamĂłn Fonseca raconte qu’il est devenu avocat pour aider les humbles, mais qu’il s’est avĂ©rĂ© plus facile de s’aider lui-mĂȘme, en aidant 240 000 entreprises Ă  « l’esquive fiscale ». Parmi ces clients, le chef du cartel de Sinaloa
 et quelques autres du mĂȘme acabit.

QuatriĂšme secret
« Le b-a-ba des pots-de-vin »

Charles, un client africain de Mossack Fonseca vivant Ă  Los Angeles, est surpris par sa fille avec une de ses amies. Il veut acheter son silence en lui cĂ©dant une sociĂ©tĂ© dont les titres sont au porteur, valant 20 millions de dollars. Lorsqu’elle vient prendre possession de sa sociĂ©tĂ©, Mossack lui apprend que celle-ci, administrĂ©e par un fonds enregistrĂ© aux Seychelles, ne vaut plus que 37 dollars. Tout en faisant leurs courses, Mossack et Fonseca expliquent la diffĂ©rence entre confidentialitĂ© (fermer la porte des toilettes) et secret (fermer la porte pour y faire autre chose que son usage habituel). Mais il arrive qu’ayant un peu bu, la confidentialitĂ© passe la nuit avec le secret
 Ainsi une chambre peut ĂȘtre en Chine et sa fenĂȘtre aux Ăźles Vierges britanniques. Ils croisent Ellen, stupĂ©faite de l’étendue des pots-de-vin, de la corruption, du blanchiment que cache cette imbrication de sociĂ©tĂ©s et qu’elle a dĂ©couverte sur Internet.

CinquiĂšme secret
« Assassinats »

Les narrateurs expliquent que ce n’est pas leur faute, ce qui s’est passĂ© Ă  Chongqing, en Chine. L'homme d'affaires Maywood (inspirĂ© de Neil Heywood) dissimule les fonds de Bo Xilai, haut responsable chinois, dans les Ăźles Vierges britanniques et dans une villa de la CĂŽte d'Azur : « un gant blanc pour qu’ils ne se salissent pas les mains ». Il a rendez-vous avec Gu Kailai, son Ă©pouse, qu’il tente de faire chanter : elle l’empoisonne. Elle essaie de se faire couvrir par la police, mais Bo Xilai est arrĂȘtĂ© pour corruption Ă  l’issue d’un vibrant rĂ©quisitoire contre
 la corruption devant le comitĂ© central du PCC, ainsi que Gu Kailai, pour assassinat. Ce n’est pas leur faute. Dans une Ă©glise, Mossack et Fonseca demandent d’oĂč viennent les mĂ©thodes qu’ils appliquent ? Des États-Unis, comme dans le Delaware, oĂč une seule adresse est le siĂšge de 285 000 sociĂ©tĂ©s, dont aucune ne paye d’impĂŽts — en confidence, Mossack et Fonseca chuchotent que le rĂ©alisateur du film en possĂšde cinq et le scĂ©nariste une
 La Suisse, le Luxembourg ou Hong Kong ne font que les imiter. C’est lĂ©gal, c’est de l’optimisation fiscale, dont la distance avec la fraude fiscale est aussi mince qu’un mur de prison. Ils passent le relais Ă  Ellen, qui a tout perdu, rĂ©duite Ă  prier dans cette mĂȘme Ă©glise. Elle demande Ă  Dieu si les humbles hĂ©riteront de la Terre de son vivant. Si tous les escrocs savaient le mal qu’ils leur font, demanderaient-ils leur pardon ? Mais ils le savent, et peu leur importe.

. Mossack et Fonseca dĂ©couvrent avec stupeur la divulgation des Panama Papers par « John Doe ». Ellen, ravie, regarde Barack Obama rĂ©agir Ă  la tĂ©lĂ©vision : « La plus grande partie de tout cela est lĂ©gal, et c’est ça, le problĂšme ». Le scandale cause le dĂ©part de plusieurs chefs de gouvernement. Une rĂ©union de Mossack Fonseca est interrompue par un appel tĂ©lĂ©phonique demandant des informations sur Odebrecht[4]. Ils sont arrĂȘtĂ©s pour leur implication dans le scandale Odebrecht et avec 3 500 autres criminels, protestent en clamant que le prĂ©sident panamĂ©en lui-mĂȘme Ă©tait financĂ© par Odebrecht. Le cabinet doit fermer, ils regrettent juste
 de n’avoir pas plus investi dans la sĂ©curitĂ© informatique. Ils concluent devant une plage tropicale qui se transforme en cellule de prison, dont ils sortent 3 mois plus tard, en demandant si nous voulons revenir au troc prĂ©historique. Et qui a gagnĂ© ? « Les États-Unis, le plus grand paradis fiscal du monde. » Et tous leurs concurrents, qui prospĂšrent toujours. En quittant le studio, ils croisent leur nouvelle « directrice » de 25 000 sociĂ©tĂ©s : c’est « John Doe », qui enlĂšve ses postiches : c’est Ellen ou son interprĂšte, Meryl Streep. Changer est urgent, lance-t-elle en brandissant
 sa brosse Ă  cheveux dans une posture rappelant la statue de la LibertĂ©.

Fiche technique

IcĂŽne signalant une information Sauf indication contraire ou complĂ©mentaire, les informations mentionnĂ©es dans cette section peuvent ĂȘtre confirmĂ©es par la base de donnĂ©es IMDb.

Distribution

Source et légende : version française (VF) sur RS Doublage[5]

Production

GenÚse et développement

En , il est annoncé que Steven Soderbergh va produire un film sur l'affaire des Panama Papers[6]. En , Steven Soderbergh devient par ailleurs le réalisateur du film, désormais intitulé The Laundromat. Alors que la production doit débuter à l'automne 2018, il est révélé que le scénario est signé par Scott Z. Burns, qui avait déjà collaboré avec Steven Soderbergh pour The Informant! (2009), Contagion (2011) et Effets secondaires (2013)[7].

En , il est annoncé que le film sera distribué par Netflix qui ne paye d'ailleurs pas d'impÎts[8].

Distribution des rĂŽles

En , Meryl Streep, Gary Oldman et Antonio Banderas entrent en négociation pour jouer dans le film[9] - [10].

En , Alex Pettyfer rejoint la distribution[11]. Il retrouve ainsi Steven Soderbergh, qui l'avait dirigé dans Magic Mike (2012). En , les noms de Matthias Schoenaerts, Jeffrey Wright, Chris Parnell, Sharon Stone, James Cromwell, Melissa Rauch, Larry Wilmore et Robert Patrick s'ajoutent au film[12] - [13].

Tournage

Le tournage débute le [14]. Il a lieu en Californie (Los Angeles, Santa Clarita, Lake Arrowhead), en Floride (Miami, Key West) ainsi qu'à Las Vegas[15].

Accueil

Le film reçoit des critiques mitigĂ©es. Sur l'agrĂ©gateur amĂ©ricain Rotten Tomatoes, il rĂ©colte 41% d'opinions favorables pour 174 critiques et une note moyenne de 5,50⁄10[16]. Sur Metacritic, il obtient une note moyenne de 57⁄100 pour 35 critiques[17].

Les journaux français rĂ©servent pour leur part un accueil plus favorable. LibĂ©ration juge le film « plaisant et impertinent, quoiqu'un peu trop farcesque »[18]. Pour Le Nouvel Observateur, il s’agit d’une « Ă©vocation drolatique »[19]. Si TĂ©lĂ©rama considĂšre que « cette comĂ©die noire sĂ©duit grĂące Ă  la virtuositĂ© du rĂ©alisateur amĂ©ricain et de ses grands interprĂštes (Meryl Streep, Antonio Banderas, Gary Oldman) », c’est pour ensuite nuancer : « Mais quel crĂ©dit accorder Ă  son propos alors que le film est diffusĂ© sur Netflix et que la plateforme est connue pour pratiquer l’optimisation fiscale ? »[20].

Distinctions

SĂ©lection

Notes et références

  1. « “The Laundromat” : Steven Soderbergh se paye les paradis fiscaux... sur Netflix », sur TĂ©lĂ©rama.fr (consultĂ© le )
  2. « The Laundromat : critique lessivée », sur EcranLarge.com (consulté le )
  3. (en) Moises Naim, « Inside the secret world where oligarchs and criminals hide their money », The Washington Post,‎ (lire en ligne)
  4. Voir Opération Lava Jato
  5. « Fiche du doublage français du film », sur RS Doublage (consulté le )
  6. (en) Dave McNary, « Panama Papers Movie in the Works from Steven Soderbergh », sur Variety.com, (consulté le ).
  7. (en-US) Rodrigo Perez, « Steven Soderbergh Shooting 'Panama Papers' Movie Next, Title Revealed », The Playlist,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  8. « Netflix distribuera le film de Steven Soderbergh sur les Panama Papers », sur Le Point, (consulté le )
  9. (en) Meryl Streep to Star in Panama Papers Thriller for Steven Soderbergh (Exclusive)
  10. (en) Steven Soderbergh Panama Papers Pic ‘The Laundromat’ Has Gary Oldman, Meryl Streep & Antonio Banderas Circling
  11. « Alex Pettyfer Talks Favorite Acting Project, Reveals Upcoming Steven Soderbergh Film Role », sur YouTube (consulté le )
  12. (en) Charles Barfield, « Matthias Schoenaerts, Jeffrey Wright & More Join Steven Soderbergh’s ‘The Laundromat’ », sur The Playlist, (consultĂ© le )
  13. (en) Anthony D'Alessandro, « Robert Patrick Boards Steven Soderbergh’s Panama Papers Netflix Drama ‘The Laundromat’ », sur Deadline.com, (consultĂ© le )
  14. (en) « The Laundromat », sur Production List (consulté le )
  15. (en) Locations sur l’Internet Movie Database
  16. (en) « The Laundromat (2019) », sur Rotten Tomatoes, Fandango Media (consulté le )
  17. (en) « The Laundromat Reviews », sur Metacritic, CBS Interactive (consulté le )
  18. Marcos Uzal, « Mostra de Venise, dĂ©sillusions optiques », LibĂ©ration,‎ (lire en ligne)
  19. Guillaume Loison, « Des « Panama Papers », Steven Soderbergh tire une sĂ©rie pour Netflix », Le Nouvel Observateur,‎ (lire en ligne)
  20. Louis Guichard, « “The Laundromat” : Steven Soderbergh se paye les paradis fiscaux... sur Netflix », TĂ©lĂ©rama,‎ (lire en ligne)

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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