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The End (chanson des Doors)

The End est une chanson du groupe The Doors, parue en 1967 sur leur premier album The Doors.

D'une durée de presque 12 minutes, ce morceau est notamment célèbre pour avoir fait partie de la bande son du film de Francis Ford Coppola Apocalypse Now (1979).

Composition et enregistrement

Le texte de The End a été à l'origine écrit par Jim Morrison à la suite de sa rupture avec sa petite amie Mary Werbelow. Cette chanson sera travaillée lorsque le groupe jouera au Whisky A Go Go en 1966. Le groupe étant contraint de jouer deux sets par nuit, il étendra le morceau de manière à faire du remplissage. Au fur et à mesure de son évolution, la chanson prend forme. Le , lors d'une performance au Whisky A Go Go, Jim Morrison qui est sous acide[1], improvise un passage faisant référence au complexe d'Œdipe dans lequel il dit : « Father / Yes son? / I want to kill you / Mother, I want to… fuck you! » (« Père ? / Oui fils ? / Je veux te tuer / Mère, je veux te… baiser ! »)[1] - [2].

La légende veut que le groupe ait été viré le soir même par Phil Tanzini, le patron du Whisky A Go Go, ce qui n'est pas totalement exact[3]. Bien que mis à la porte, The Doors honoreront leurs engagements jusqu'à la fin de la semaine, jouant encore trois concerts dans le club[4].

La chanson paraîtra sur leur premier album The Doors en . La version enregistrée comprend la partie dite œdipienne, bien que le mot fuck ne soit pas prononcé et ait été remplacé par un son de vomissement. Le morceau aurait été enregistré live, sans ajout d'instrument[5], Jim Morrison chantant dans le noir, à côté d'une bougie[6]. Deux prises auraient été nécessaires et c'est la seconde qui figure sur l'album[6] - [7].

Ă€ propos des paroles, Jim Morrison dira plus tard en 1969 :

« Chaque fois que j'entends cette chanson, elle signifie quelque chose d'autre pour moi. Je ne sais pas vraiment ce que j'essayais de dire. Cela a commencé comme une simple chanson d'adieu. Probablement à une fille mais cela pourrait être aussi un adieu à une sorte d'enfance. Je ne sais pas vraiment. C'est suffisamment complexe et universel que cela pourrait être presque toute chose qu'on voudrait que cela soit »

« (every time I hear that song, it means something else to me. I really don't know what I was trying to say. It just started out as a simple goodbye song. Probably just to a girl, but I could see how it could be goodbye to a kind of childhood. I really don't know. I think it's sufficiently complex and universal in its imagery that it could be almost anything you want it to be) »[8]

Ă€ propos du morceau

  • Le morceau contient notamment le passage Father / Yes son? / I want to kill you / Mother, I want to… (fuck you)! (« Père ? / Oui fils ? / Je veux te tuer / Mère, je veux te… (baiser) ! »), les deux derniers mots Ă©tant inintelligibles dès l'enregistrement en studio et dans la plupart des performances du groupe. Les paroles font probablement rĂ©fĂ©rence au complexe d'Ĺ’dipe et/ou Ă  la pièce Ĺ’dipe roi de Sophocle. C'est Ă  cause de ce passage que le groupe s'est fait renvoyer du Whisky A Go-Go.
  • Le morceau est très cĂ©lèbre pour avoir fait partie de la bande son du film de Francis Ford Coppola Apocalypse Now (1979). Le film dĂ©bute par la chanson qui accompagne une scène de bombardement au napalm dans la jungle.
  • Le morceau a aussi une place très importante dans le film d'Oliver Stone The Doors (1991). Il accompagne une scène oĂą le groupe prend de la mescaline dans le dĂ©sert, et oĂą Jim Morrison (jouĂ© par Val Kilmer), sous l'effet du peyotl, a la vision de sa propre mort. On assiste ensuite Ă  la prestation de The End au Whisky A Go-Go et au renvoi du groupe de ce bar Ă  cause des paroles sulfureuses de la chanson.
  • C'est aussi le titre d'une bande dessinĂ©e parue aux Ă©ditions Casterman (2007), qui retrace la vie de Jim Morrison.
  • Le morceau fait partie des 500 plus grandes chansons de tous les temps selon le magazine Rolling Stone (336e position).
  • The End fait directement rĂ©fĂ©rence Ă  la psychanalyse freudienne ainsi qu’au chamanisme. Dès son adolescence, Jim Morrison avait lu les Ă©crits de Sigmund Freud, et très tĂ´t il a Ă©tĂ© attirĂ© par le chamanisme. Au travers de cette chanson il s’agit d’une vĂ©ritable plongĂ©e dans le subconscient (point de vue scientifique), ou dans le monde des Esprits (point de vue animiste). Les individus ayant pratiquĂ© le chamanisme Ă  base d’ayahuasca racontent qu’on se retrouve face Ă  un serpent, incarnant nos propres dĂ©mons, et qu’il s’agit d’arriver Ă  tuer ce serpent (ou de le vomir). On retrouve le mĂŞme principe dans la psychothĂ©rapie. Francis Ford Coppola avait compris tout le sens de cette chanson en lui donnant comme images — dans Apocalypse Now — Willard allant Ă  la rencontre de son principal fantĂ´me, Kurtz, afin de le tuer.
  • The End accompagne le gĂ©nĂ©rique de fin de la saison 1 de Nerdz jusqu'au premier couplet.
  • Douze ans avant Apocalypse Now, The End est utilisĂ©e pour la première fois au cinĂ©ma dans une scène du premier film du cinĂ©aste Martin Scorsese : Who's That Knocking at My Door. On y retrouve le jeune Harvey Keitel dans une scène de sexe entre lui et deux femmes dont Anne Collette. Le dĂ©but de The End est coupĂ©, mais mis Ă  part cela, la mise en scène reste bien en accord avec la musique. Par exemple, pendant les dernières secondes du morceau (oĂą l'on entend Jim Morrison prononcer le mot Kill plusieurs fois), on voit Harvey Keitel mimer le tir d'un pistolet en utilisant un paquet de cartes qu'il envoie sur une des deux filles, cette dernière faisant comme si elle avait reçu une balle.
  • The End a Ă©tĂ© reprise par le chanteur amĂ©ricain Marilyn Manson en 2019.

Notes et références

  1. « thedoorsguide.com/history/1966… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
  2. (en) The End, Songfacts.
  3. « The Doors at The Whisky A Go-Go », sur waiting-forthe-sun.net (consulté le ).
  4. william barrett hadley, « Doors1966 », sur doorshistory.com (consulté le ).
  5. Classic Albums: The Doors. Classic Albums.
  6. « doors1966 », sur the Doors Interactive Chronological History (consulté le )
  7. Various Mojo Magazine (2007). Irvin, Jim; Alexander, Phil, eds. The Mojo collection: the ultimate music companion; brought to you by the makers of Mojo magazine (4th ed.). Edinburgh: Canongate Books. p. 75. (ISBN 1-84767643-X). (ISBN 978-1-84767-643-6).
  8. (en) « The Rolling Stone Interview: Jim Morrison » (consulté le ).

Liens externes


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