TerezĂn
TerezĂn (en allemand : Theresienstadt) est une ville du district de Litoměřice, dans la rĂ©gion d'ĂšstĂ nad Labem, en TchĂ©quie. Sa population s'Ă©levait Ă 2 852 habitants en 2021[1].
TerezĂn | ||||
Administration | ||||
---|---|---|---|---|
Pays | Tchéquie | |||
RĂ©gion | ĂšstĂ nad Labem | |||
District | Litoměřice | |||
RĂ©gion historique | BohĂŞme | |||
Maire Mandat |
Daniel Trapani 2014 |
|||
Code postal | 411 55 | |||
Indicatif téléphonique international | +(420) | |||
DĂ©mographie | ||||
Population | 2 852 hab. (2021) | |||
Densité | 211 hab./km2 | |||
GĂ©ographie | ||||
Coordonnées | 50° 30′ 39″ nord, 14° 09′ 02″ est | |||
Altitude | 150 m |
|||
Superficie | 1 352 ha = 13,52 km2 | |||
Localisation | ||||
Géolocalisation sur la carte : Tchéquie
Géolocalisation sur la carte : Tchéquie
Géolocalisation sur la carte : région d'Ústà nad Labem
| ||||
Liens | ||||
Site web | www.terezin.cz | |||
TerezĂn est une ancienne forteresse et une ville de garnison. Pendant la Seconde Guerre mondiale, dans le cadre de la « Solution finale », les nazis mirent en place Ă Theresienstadt un camp de concentration, un camp de transit et un ghetto, oĂą furent enfermĂ©s principalement des Juifs tchĂ©coslovaques, allemands et autrichiens.
GĂ©ographie
TerezĂn est arrosĂ©e par l'OhĹ™e et l'Elbe et se trouve Ă 4 km au sud-est de Litoměřice, Ă 19 km au sud-est d'ĂšstĂ nad Labem et Ă 53 km au nord-ouest de Prague[2].
La commune est limitée par Litoměřice et Křešice au nord, par Travčice à l'est et au sud, par Bohušovice nad Ohřà au sud et par Keblice, Lovosice et Mlékojedy à l'ouest[3].
Histoire
À la fin du XVIIIe siècle, les Habsbourg érigent la forteresse à proximité de la confluence de l'Elbe et de l'Ohře et la baptisent Theresienstadt en l'honneur de l'impératrice Marie-Thérèse.
Sa construction commence en 1780 et dure dix ans. La forteresse couvre une surface totale de 3,89 km2, au centre d'une zone inondable. Les fortifications sont conçues dans la tradition de l'ingénieur d'Argencourt, concepteur de Brouage, en France. En temps de paix, la forteresse accueille une garnison de plus de 5 000 soldats ; en temps de guerre, elle aurait pu accueillir jusqu'à 11 000 soldats. Theresienstadt ne sera cependant jamais utilisée en temps de guerre. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, elle servira de prison.
Pendant la Première Guerre mondiale, la forteresse servit de camp de prisonniers. Gavrilo Princip, l'assassin de l'archiduc François-Ferdinand et de sa femme, y fut emprisonné et y mourut de la tuberculose en 1918.
Theresienstadt pendant la Seconde Guerre mondiale
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Gestapo transforma Theresienstadt en camp de transit pour les Juifs tchécoslovaques et en ghetto pour les Juifs allemands et autrichiens âgés ou célèbres[4]. Environ 144 000 Juifs furent déportés.
En 1943, Ă la suite du transfert Ă TerezĂn de 500 juifs danois, le gouvernement danois insista pour que la Croix-Rouge puisse accĂ©der au site. Les nazis mirent alors en place une vĂ©ritable mise en scène, une parfaite tentative d’intoxication Ă leur Ă©gard destinĂ©e Ă faire passer le camp de concentration de TerezĂn pour un camp modèle : de faux magasins et de faux cafĂ©s y furent construits pour donner une illusion de confort, les transferts vers le camp d’Auschwitz-Birkenau furent accĂ©lĂ©rĂ©s afin de rĂ©duire la surpopulation, les prisonniers visitĂ©s par la Croix-Rouge furent installĂ©s dans des pièces fraĂ®chement repeintes et un opĂ©ra pour enfants fut mĂŞme crĂ©Ă©. La supercherie fut un succès et la Croix-Rouge prĂ©senta alors ce camp comme un camp exemplaire. Un film y fut mĂŞme tournĂ©, dont les acteurs et le rĂ©alisateur furent ensuite dĂ©portĂ©s Ă Auschwitz.
Trente-trois mille déportés y périrent[5], principalement à cause d'atroces conditions de vie (faim, angoisse, maladies, épidémie de typhus à la fin de la guerre) et 88 000 furent déportés à Auschwitz et dans d'autres camps de concentration. À la fin de la guerre, il y avait seulement 19 000 survivants. Robert Desnos, poète français, y est mort du typhus le .
Après la libération
En , les camps passèrent aux mains de la Croix-Rouge pendant cinq jours, avant l'entrĂ©e de l’ArmĂ©e rouge. TerezĂn devint alors un camp de dĂ©tention pour Allemands des Sudètes, qui y connurent des conditions de dĂ©tention aussi dures que celles infligĂ©es aux juifs prĂ©cĂ©demment : Camp d'internement soviĂ©tique (1945-1948) (de).
Commémoration
En 1947, un mémorial national fut inauguré comprenant la visite de la forteresse, le musée du ghetto, le crematorium ainsi que des monuments commémoratifs[6].
La pièce de théâtre Pour ne jamais oublier ou le Cabaret Brundibár de TerezĂn est inspirĂ©e de l'OpĂ©ra pour Enfants "Brundibár" Ă©crit par Adolf Hoffmeister et le compositeur tchèque-allemand Hans Krása en 1938 et interprĂ©tĂ© par des enfants captifs Ă Theresienstadt.
TerezĂn aujourd'hui
Après la guerre, la ville fut rebaptisĂ©e TerezĂn. Elle conserva une garnison jusqu'en 1996, date Ă laquelle l'armĂ©e quitta la ville, causant un impact nĂ©gatif sur l'Ă©conomie locale. TerezĂn continue d'essayer de se dĂ©tacher de son passĂ© militaire et de devenir une ville moderne et active. Elle a considĂ©rablement souffert des inondations en 2002.
Administration
La commune se compose de quatre quartiers :
- České Kopisty
- Nové Kopisty
- PoÄŤaply
- TerezĂn
Transports
Par la route, TerezĂn se trouve Ă 4 km du centre de Litoměřice, Ă 31 km d'ĂšstĂ nad Labem et Ă 62 km de Prague[7].
Bibliographie
- Josef Bor, Le Requiem de Terezin, Éditions du Sonneur
Notes et références
Un Ă®le, une forteresse (sur TerezĂn) HĂ©lène Gaudy
Références
- (cs) Population des communes de la République tchèque au 1er janvier 2021.
- Distances Ă vol d'oiseau ou distances orthodromiques.
- D'après geoportal.gov.cz.
- Georges Bensoussan (dir.), Jean-Marc Dreyfus (dir.), Édouard Husson (dir.) et al., Dictionnaire de la Shoah, Paris, Larousse, coll. « À présent », , 638 p. (ISBN 978-2-035-83781-3), p. 541
- Dictionnaire de la Shoah, p. 542.
- « Litomerice : camps de concentration et de transit de TerezĂn » (consultĂ© le )
- Selon viamichelin.fr. Distances suivant l'itinéraire le plus court.
Liens externes
- TerezĂn - Czech.cz en français
- Crystal Touch Museum
- Terminus Terezin