Taux effectif global
Le taux effectif global (TEG)[1] est la traduction, sous forme d'un taux, du coĂ»t rĂ©el d'un crĂ©dit immobilier ou un crĂ©dit Ă la consommation selon les normes de calcul appliquĂ©es en France. Ce taux doit ĂȘtre fourni obligatoirement par les Ă©tablissements de crĂ©dit français dans l'offre de crĂ©dit proposĂ©e aux emprunteurs.
Le coĂ»t rĂ©el d'un crĂ©dit est difficile Ă Ă©tablir compte tenu des clauses financiĂšres trĂšs diverses pouvant figurer dans une offre de crĂ©dit et de la complexitĂ© du calcul actuariel. Le TEG prend en compte l'ensemble de ces paramĂštres et permet Ă l'emprunteur de connaitre le cout rĂ©el de son crĂ©dit et de pouvoir comparer les offres des diffĂ©rents Ă©tablissements de crĂ©dit. Le calcul du TEG prend en compte le taux d'intĂ©rĂȘt mais Ă©galement la pĂ©riodicitĂ© de remboursement (mensuel, trimestriel, in fine, ...) du crĂ©dit, ainsi que tous les frais et accessoires liĂ©s Ă ce crĂ©dit et acquittĂ©s par l'emprunteur (frais de dossier, assurance crĂ©dit obligatoire, autres commissions). Le TEG est enfin et surtout l'outil de mesure prescrit par le Code de la consommation pour s'assurer que le coĂ»t du crĂ©dit ne dĂ©passe pas le taux de l'usure.
France
Remarque liminaire
- Depuis le , les articles du Code de la consommation font l'objet d'une nouvelle numérotation. Celle-ci est notamment applicable aux dispositions touchant le TEG ainsi que le TAEG.
DĂ©finition
Le TEG est l'un des deux taux effectifs existant, avec le Taux annuel effectif global (ou TAEG).
Le TEG, pris au sens large, repose sur un taux d'intĂ©rĂȘt, dit "taux dĂ©biteur" ou "taux nominal", auquel s'ajoutent un ensemble de coĂ»ts liĂ©s au crĂ©dit. La diffĂ©rence entre le TEG et le taux nominal du crĂ©dit permet de connaĂźtre l'incidence actuarielle (le supplĂ©ment de taux) des frais et accessoires attachĂ©s Ă l'octroi du crĂ©dit. De ce point de vue, le TEG est l'un des Ă©lĂ©ments qui participent Ă la responsabilitĂ© du banquier dispensateur de crĂ©dit.
Le taux d'intĂ©rĂȘt dĂ©biteur peut se prĂ©senter de deux maniĂšres distinctes : soit il s'agit d'un taux fixe sur toute la durĂ©e du crĂ©dit, soit il s'agit d'un taux rĂ©visable, selon des rĂšgles de rĂ©vision prĂ©cisĂ©es dans le contrat de prĂȘt. Le plus souvent, l'indice monĂ©taire utilisĂ© est soit le taux de l'EURIBOR 1 an ou de l'EURIBOR 3 mois auquel est ajoutĂ© un Ă©lĂ©ment fixe exprimĂ© en pour cent (ou points de taux). Ă l'instar des pays anglo-saxons, la premiĂšre rĂ©vision peut intervenir aprĂšs plusieurs annĂ©es d'application du taux initial. D'autres indices peuvent ĂȘtre utilisĂ©s, mais sont de prĂ©fĂ©rence rĂ©servĂ©s Ă des professionnels ou Ă une clientĂšle avertie.
En cas de prĂȘt Ă taux rĂ©visable et jusqu'en 2008, le calcul du TEG se faisait Ă partir du taux initial du prĂȘt, le seul connu et certain Ă la date de la signature du contrat. Des accords de Place, signĂ©s par les Ă©tablissements de crĂ©dits en 2008/2009 Ă l'initiative des Pouvoirs publics, sont convenus que serait dĂ©sormais tenue compte, pour le calcul du TEG, de la valeur du taux dĂ©biteur Ă la date de la premiĂšre rĂ©vision, que ce soit sous trois mois ou dans 10 ans. La rĂšgle, prĂ©cisĂ©e dans le contrat de prĂȘt, consiste Ă prendre la valeur de l'indice de rĂ©fĂ©rence connue au dĂ©but du mois de l'offre, augmentĂ©e de l'Ă©lĂ©ment fixe, et de l'appliquer au tableau d'amortissement qui suit la premiĂšre rĂ©vision du taux, en respectant les rĂšgles de rĂ©vision des Ă©chĂ©ances dĂ©crites dans le contrat.
La transposition en 2016 en droit français de la directive europĂ©enne relative au TAEG des crĂ©dits immobiliers consentis Ă des particuliers organise le maintien de ce principe. Elle prĂ©cise que cette mĂ©thode est applicable si le taux dĂ©biteur ainsi rĂ©visĂ© est supĂ©rieur au taux initial, afin d'Ă©viter que le TEG d'un prĂȘt Ă taux rĂ©visable puisse ĂȘtre infĂ©rieur ou Ă©gal au taux initial du prĂȘt, comme observĂ© dans certains cas depuis 2009, dĂ©naturant les deux objectifs principaux du TEG : ne pas excĂ©der le taux de l'usure ; donner une mesure en points et centiĂšmes de point de taux des frais supportĂ©s au titre du crĂ©dit en supplĂ©ment du taux du prĂȘt.
Le TEG se calcule au plus tard à la date de la signature du contrat de crédit, sur la base des éléments connus et certains à cette date (cf. article L.313-1 du Code de la consommation).
Le TEG intÚgre tous les coûts qui conditionnent l'octroi du crédit
L'emprunteur doit pouvoir comprendre les caractéristiques de l'offre de crédit qui lui est faite et peser financiÚrement sa prise de risque et son engagement.
Le taux effectif global a Ă©tĂ© mis en place afin de permettre aux emprunteurs de comparer sur une seule et mĂȘme base les propositions de crĂ©dit effectuĂ©es par des Ă©tablissements de crĂ©dits diffĂ©rents et aux caractĂ©ristiques diffĂ©rentes[2].
Depuis la dĂ©finition entrĂ©e en vigueur le , les coĂ»ts entrant dans lâassiette du TAEG rĂ©pondent nĂ©cessairement Ă trois critĂšres cumulatifs parmi les quatre suivants :
- ces coĂ»ts sont effectivement payĂ©s par lâemprunteur
- les montants de ces coûts sont connus (ou déterminés)
- ces frais correspondent Ă des services exigĂ©s du prĂȘteur comme condition dâoctroi du prĂȘt (ou comme condition pour obtenir les conditions du prĂȘt)[3].
En effet, la dĂ©finition du TEG/TAEG en vigueur depuis 2016 expose : « Dans tous les cas, pour la dĂ©termination du taux effectif global du prĂȘt, comme pour celle du taux effectif pris comme rĂ©fĂ©rence, sont ajoutĂ©s aux intĂ©rĂȘts les frais, les taxes, les commissions ou rĂ©munĂ©rations de toute nature, directs ou indirects, supportĂ©s par l'emprunteur et connus du prĂȘteur Ă la date d'Ă©mission de l'offre de crĂ©dit ou de l'avenant au contrat de crĂ©dit, ou dont le montant peut ĂȘtre dĂ©terminĂ© Ă ces mĂȘmes dates, et qui constituent une condition pour obtenir le crĂ©dit ou pour l'obtenir aux conditions annoncĂ©es » (article L. 314-1 du code de la consommation).
Sous réserve que ces trois conditions soient respectées, peuvent constituer des frais à prendre en compte dans le TAEG, par exemple :
- les frais de dossier (« ou droits d'instruction ou frais d'ouverture de compte de prĂȘt »)
- les cotisations d'assurance (ou assurance emprunteur)
- les rémunérations (commissions) versées aux intermédiaires bancaires[4]
- les frais de constitution de garantie (« hypothĂšque, caution, frais de nantissement de contrats d'assurance-vie ou de parts d'OPCVM »), mais pas l'intĂ©gralitĂ© des frais de notaire (« distinguer les « frais de vente », exclus, et les « frais de prĂȘt », inclus »[5])
- les souscriptions de parts sociales, dans les banques coopératives
- les frais de gestion du compte de prĂȘt (« Ă distinguer du compte courant ») ouvert Ă l'occasion de la conclusion du contrat de prĂȘt.
Les frais liĂ©s Ă l'exĂ©cution du contrat de prĂȘt sont exclus (par exemple, les primes de l'assurance - incendie incluses dans les primes de l'assurance Multi-Risque Habitation que ne manque pas de souscrire tout occupant responsable. Sur ce point, voir l'arrĂȘt de la Cour de cassation du - Civ, 11-13.779).
Il est utile de distinguer entre coûts accessoires liés à des services (maintenance par exemple pour un crédit automobile) et coûts accessoires d'assurance.
Certaines pratiques visent à développer des produits et solutions de financement qui s'apparentent juridiquement à des locations, évitant ainsi l'obligation de produire le TEG contractuellement. Affaire de communication, le taux, souvent mis en avant par les publicités relÚve d'une durée généralement courte (12 ou 24 mois, en particulier pour les crédits à la consommation, qui n'utilisent pas le TEG, mais le TAEG) voire le cas échéant portant sur un effet promotionnel trÚs limité dans le temps.
La législation tend à clarifier ces processus en imposant la communication publicitaire sur une norme du TEG d'une part et en gérant "l'effet-annonce" en obligeant l'annonceur à une rigueur et à une information de plus en plus précise quant au coût total de l'opération de crédit, au prix d'une moindre lisibilité des publicités.
Remarque : l'indication du TEG est obligatoire lors d'une proposition (offre) de crédit immobilier ou pour une publicité à propos d'un crédit ; les organismes de crédit communiquent donc avec des exemples chiffrés de crédits avec assurance décÚs invalidité (ADI). Les TEG communiqués tiennent donc compte de cette assurance ADI, dÚs lors qu'elle est obligatoire.
Usages du TEG
Le TEG concerne tous les crédits. Lorsque le TEG s'applique à un crédit à un consommateur (crédit mobilier à la consommation ou crédit immobilier), il est dénommé "Taux annuel effectif global" (TAEG, art. L. 314-3 du code de la consommation). Les crédits aux entreprises et aux personnes morales de droit public[6] comportent le TEG.
Du jusqu'au , le TAEG était utilisé uniquement pour les crédits à la consommation (le TEG s'appliquait aux crédits immobiliers aux consommateurs). Depuis (différé au 1er octobre pour la France), le taux annuel effectif global (TAEG), déjà en usage depuis pour les crédits à la consommation aux consommateurs est étendu à tous les crédits aux consommateurs.
Le Taux Effectif « équivalent » est le TAEG
Distinct du TEG, le TAEG est le taux effectif utilisé en France pour les principaux crédits aux particuliers, qu'il s'agisse de crédits à la consommation ou de crédits immobiliers.
Le principe du TAEG est posé par l'article L. 314-3 du Code de la consommation, au ; son mode de calcul est défini à l'annexe de l'article R.313-1 [7]du Code de la consommation :
- c'est un taux annuel, à terme échu, exprimé en pourcentage et calculé selon la méthode d'équivalence ;
- sa précision est d'au moins une décimale ;
- l'unité de période correspond à la périodicité des versements.
Des exemples sont donnés dans le Décret n° 2002 - 928 du , pris en application de l'article 1er du Décret n° 2002 - 927 du relatif au calcul du taux effectif global du crédit à la consommation et portant modification du Code de la consommation.
Comme le TEG, il comprend l'ensemble des coûts annexes au crédit, à l'exception notable des frais d'actes notariés - le cas échéant.
Il est juridiquement présenté comme "TAEG" : Taux Annuel Effectif Global (Décret n°2002-928 du ), décrit ici comme Taux annualisé effectif global.
Remarque : la traduction de cet acronyme est malheureuse à deux titres : un taux est toujours, par convention internationale, une donnée annuelle, sauf mention expresse du contraire ; la lettre "A" signifiait dans la directive européenne d'origine "actuariel", par opposition à "proportionnel".
Formule de calcul du TAEG
Il s'agit de résoudre l'équation ci-dessous, d'inconnue le TAEG :
oĂč :
- K est le montant prĂȘtĂ©, supposĂ© versĂ© intĂ©gralement et en une seule fois ;
- k est le numĂ©ro d'ordre (ou rang) de paiement d'une Ă©chĂ©ance et/ou de frais ; le numĂ©ro d'ordre renvoie aux frais acquittĂ©s immĂ©diatement, en mĂȘme temps que le versement des fonds, c'est-Ă -dire Ă l'instant ;
- n est le dernier numéro d'ordre de paiement d'une échéance ou de frais ;
- est le montant d'une échéance et/ou de frais payable au numéro d'ordre k ;
- désigne l'intervalle de temps, exprimé en années et fractions d'années, entre la date du versement des fonds, origine du calcul, et la date de chacun des paiements suivants.
En cas de versements fractionnĂ©s des fonds (ou de prĂȘts multiples dans un mĂȘme contrat), pour des montants connus et fixĂ©s par avance, Ă des dates distinctes, connues et fixĂ©es par avance, la formule de calcul est la suivante :
oĂč :
- i est le numĂ©ro d'ordre des versements fractionnĂ©s des fonds (ou du dĂ©blocage du prĂȘt numĂ©ro i) ;
- p est le dernier numĂ©ro d'ordre des versements fractionnĂ©s des fonds (ou du dĂ©blocage du dernier prĂȘt) ;
- est le montant du prĂȘt (ou du crĂ©dit) versĂ© au numĂ©ro d'ordre i ;
- le montant total du crédit consenti est égal à ;
- désigne l'intervalle de temps, exprimé en années et fractions d'années, entre la date du premier versement des fonds (ou du premier crédit), origine du calcul, et la date de chacun versements suivants ;
- dans ce cas de versements fractionnés des fonds, c'est le numéro d'ordre qui définit l'origine du calcul des intervalles de temps ;
- les sommes versées de part et d'autre de l'égalité à différents moments ne sont pas nécessairement de montants égaux ni versées à des intervalles de temps égaux ;
- par définition, on a .
Exemples
Les exemples ci-dessous sont empruntés à ceux de l'annexe du Décret n° 2002 - 928 du . La base de calcul est une année standard, savoir : un an = 365 jours ou bien 365,25 jours ou 52 semaines ou 12 mois normalisés. Un mois normalisé est composé de 365/12=30,416 66 jours, une année compte 12 mois normalisés et 365 jours, que l'année soit bissextile ou pas.
Echéance unique
Soit un prĂȘt de montant K = 1.000 âŹ, en date du 1er. Il est remboursĂ© en une seule fois et en intĂ©gralitĂ© le d'un montant de 1.200 âŹ, soit 1,5 an aprĂšs, ou alors 365+182,5 = 547,5 jours aprĂšs le point de dĂ©part du crĂ©dit.
Le TAEG est le taux x qui vérifie l'équation ci-aprÚs :
Soit x = 0,129 24 arrondi à 12,9 %, ou alors à 12,92 % si on préfÚre une précision de deux décimales.
Echéance unique et frais initiaux
Soit un prĂȘt de montant K = 1.000 âŹ, en date du 1er. Il est remboursĂ© en une seule fois et en intĂ©gralitĂ© le d'un montant de 1.200 âŹ, soit 1,5 an aprĂšs, ou alors 365+182,5 = 547,5 jours aprĂšs le point de dĂ©part du crĂ©dit. Les frais de dossier sont Ă©gaux Ă 50 âŹ, acquittĂ©s en mĂȘme temps que la mise Ă disposition des fonds.
Le TAEG est le taux x qui vérifie l'équation ci-aprÚs :
Soit x = 0,168 526 arrondi à 16,9 %, ou alors à 16,85 % si on préfÚre une précision de deux décimales.
Deux échéances annuelles constantes et frais initiaux
Soit un prĂȘt de montant K = 1.000 âŹ, en date du 1er, remboursable en deux Ă©chĂ©ances de 600 ⏠chacune le et le , soit 1 an et deux ans aprĂšs la mise Ă disposition des fonds. Les frais de dossier sont Ă©gaux Ă 20 âŹ, acquittĂ©s en mĂȘme temps que la mise Ă disposition des fonds.
Le TAEG est le taux x qui vérifie l'équation ci-aprÚs :
Soit x = 0,146334 arrondi à 14,6 %, ou alors à 14,63 % si on préfÚre une précision de deux décimales.
Trois échéances apériodiques
Soit un prĂȘt de montant K = 1.000 âŹ, en date du 1er, remboursable en trois Ă©chĂ©ances d'un montant Ă©gal Ă :
272 ⏠aprÚs 3 mois, soit le (0,25 année ou 91,25 jours) ;
272 ⏠aprÚs 6 mois, soit le (0,5 année ou 182,50 jours) ;
544 ⏠aprÚs 12 mois, soit le (1 année ou 365 jours).
Montant total des versements = 1.088 âŹ
Le TAEG est le taux x qui vérifie l'équation ci-aprÚs :
Soit x = 0,131855 arrondi à 13,2 %, ou alors à 13,19 % si on préfÚre une précision de deux décimales.
Echéances mensuelles constantes en début de mois
Soit un prĂȘt de montant K = 1.000 ⏠consenti le 1er janvier. Le taux conventionnel pĂ©riodique mensuel pratiquĂ© par le prĂȘteur est de 0,50 %. L'Ă©chĂ©ancier des remboursements prĂ©voit 36 mensualitĂ©s constantes d'un montant Ă©gal Ă 30,42 âŹ, Ă payer le 1er de chaque mois, Ă partir du 1er fĂ©vrier.
Echéances mensuelles constantes en fin de mois
Soit un prĂȘt de montant K = 1.000 ⏠consenti le (fin de mois). Le taux conventionnel pĂ©riodique mensuel pratiquĂ© par le prĂȘteur est de 0,50 %. L'Ă©chĂ©ancier des remboursements prĂ©voit 36 mensualitĂ©s constantes d'un montant Ă©gal Ă 30,42 âŹ, Ă payer en fin de mois, Ă partir du .
Le TAEG est le taux x qui vérifie l'équation ci-aprÚs :
(tous les mois sont réputés égaux, on utilise la notion de mois normalisé).
La résolution de l'équation par itérations successives (programmables sur des logiciels de calculs libres ou commerciaux) donne x = 6,2 % ou 6,16 % si on préfÚre une précision de deux décimales.
ĂchĂ©ances constantes plus frais initiaux
Soit un prĂȘt de montant K = 1.000 ⏠consenti le 1er janvier. Le taux conventionnel pĂ©riodique mensuel pratiquĂ© par le prĂȘteur est de 0,50 %. Ce dernier retient 10 ⏠de frais de dossier sur le versement des fonds. L'Ă©chĂ©ancier des remboursements prĂ©voit 36 mensualitĂ©s constantes d'un montant Ă©gal Ă 30,42 âŹ, Ă payer le 1er de chaque mois, Ă partir du 1er fĂ©vrier.
Le TAEG est le taux x qui vérifie l'équation ci-aprÚs :
(tous les mois sont réputés égaux, on utilise la notion de mois normalisé).
La résolution de l'équation par itérations successives (programmables sur des logiciels de calculs libres ou commerciaux) donne x = 6,9 % ou 6,88 % si on préfÚre une précision de deux décimales.
ĂchĂ©ances constantes et durĂ©e totale non entiĂšre
Soit un prĂȘt de montant K = 10.000 ⏠consenti le . Le taux conventionnel pratiquĂ© par le prĂȘteur est de 8,70 %, soit 0,725 % par mois.
L'Ă©chĂ©ancier des remboursements prĂ©voit 36 mensualitĂ©s constantes d'un montant Ă©gal Ă 317,74 âŹ, Ă payer Ă la fin chaque mois, Ă partir du . Deux mĂ©thodes peuvent ĂȘtre indiffĂ©remment utilisĂ©es pour dĂ©terminer le TAEG selon le principe suivant : les Ă©carts entre deux dates peuvent ĂȘtre mesurĂ©s soit en rapportant le nombre exact de jours de cette pĂ©riode Ă 365, soit en fraction entiĂšre d'annĂ©e pour la partie bornĂ©e par des quantiĂšmes mensuels identiques, Ă laquelle on ajoute ou soustrait le nombre de jours restants rapportĂ©s Ă 365.
MĂ©thode 1 : il y a 46 jours entre le et le .
Le TAEG est le taux x qui vérifie l'équation ci-aprÚs :
La résolution de l'équation par itérations successives (programmables sur des logiciels de calculs libres ou commerciaux) donne x = 9,0471 %, arrondi à 9,0 % ou 9,05 % si on préfÚre une précision de deux décimales.
MĂ©thode 2 : il y a 15 jours entre le 15 et le .
Le TAEG est le taux x qui vérifie l'équation ci-aprÚs :
La résolution de l'équation par itérations successives (programmables sur des logiciels de calculs libres ou commerciaux) donne x = 9,0571 %, arrondi à 9,1 % ou 9,06 % si on préfÚre une précision de deux décimales.
Conclusion : deux mĂ©thodes de calcul sont admises, deux rĂ©sultats diffĂ©rents en rĂ©sultent. Et aucun des deux ne sera dĂ©clarĂ© erronĂ© (c'est le sens de l'arrĂȘt de la cour de cassation du 26.11.2014).
Nota Bene relatif au dernier exemple
- On relÚve une légÚre erreur dans l'exemple numéro 5bis du décret cité en référence. L'esprit n'en est pas pour autant modifié.
Il est mentionnĂ© une Ă©chĂ©ance constante d'un montant Ă©gal Ă 317,73 âŹ, alors que l'Ă©quation de la mĂ©thode 1 retient 317,78 âŹ. Nonobstant cette infime coquille, les intĂ©rĂȘts Ă©chus au , date du paiement de la premiĂšre Ă©chĂ©ance, correspondent Ă 1,5 mois normalisĂ©, soit 108,75 âŹ. L'Ă©chĂ©ance constante de remboursement du crĂ©dit est donc Ă©gale Ă 317,74 âŹ, solution en m de l'Ă©quation actuarielle ci-dessous, avec i = 0,725 % :
- Si l'on tient à conserver les deux exemples du décret, il convient alors d'apporter les précisions suivantes.
Sur 46 jours, sont dus 109,64 ⏠d'intĂ©rĂȘts Ă payer le . L'Ă©chĂ©ance constante est Ă©gale Ă 317,77 âŹ, solution en m de l'Ă©quation ci-aprĂšs :
Le TAEG est égal à 9,05399 %, soit 9,1 % ou bien 9,05 % si arrondi aux deux premiÚres décimales.
Si l'on compte 15 jours puis un mois normalisĂ©s d'intĂ©rĂȘts, ces derniers ressortent Ă 108,25 âŹ, l'Ă©chĂ©ance constante Ă 317,73 âŹ, solution en m de l'Ă©quation ci-aprĂšs :
Le TAEG est égal à 9,04412 %, soit 9,0 % ou bien 9,04 % si arrondi aux deux premiÚres décimales.
Rappel : dans chaque cas, il convient de s'assurer que le TAEG ainsi déterminé n'excÚde pas le taux de l'usure de la catégorie du crédit et du trimestre considérés.
Précisions
(applicables aussi bien pour le calcul du TAEG que celui du TEG)
- L'écart entre les dates utilisées pour le calcul est exprimées en années ou en fractions d'années. Une année compte 365 jours, ou, pour les années bissextiles, 366 jours, 52 semaines ou 12 mois normalisés. Un mois normalisé compte 30,416 66 jours (c'est-à -dire 365/12 jours), que l'année soit bissextile ou non.
- Dans le cas oĂč il y a incertitude sur les dates et/ou les montants de versements fractionnĂ©s des fonds, il est de rĂšgle Ă©tablie de considĂ©rer que 100 % des fonds sont versĂ©s immĂ©diatement (sur ce point, consulter l'ouvrage de GĂ©rard BIARDEAUD citĂ© en bibliographie)
- Le résultat du calcul est exprimé avec une exactitude d'au moins une décimale. Si le chiffre de la décimale suivante est supérieur ou égal à 5, le chiffre de la décimale précédente sera augmenté de 1.
Remarques
- Dans le cas de paiements irrĂ©guliers, l'unitĂ© de pĂ©riode est celle du plus petit intervalle de paiements de l'emprunteur, sans pouvoir ĂȘtre infĂ©rieure Ă un mois.
- L'article R. 313-1 est la transposition en droit français de la directive 98/7/CE du Parlement européen et du Conseil du .
Le calcul du taux effectif global est dĂ©terminĂ© par la rĂ©solution de l'Ă©quation dite des intĂ©rĂȘts composĂ©s (selon la pĂ©riodicitĂ© des versements), ou dite de façon Ă©quivalente et plus moderne, de l'Ă©galitĂ© des flux actualisĂ©s entrant et sortant, Ă l'instar du calcul d'un taux de rentabilitĂ© interne (TRI voir Taux de rentabilitĂ© interne).
Le TEG est un taux « proportionnel » calculé selon la méthode actuarielle
L'article R.314-2 du nouveau Code de la consommation distingue une catĂ©gorie de crĂ©dit pour laquelle le calcul doit ĂȘtre effectuĂ© diffĂ©remment. Il s'agit des crĂ©dits destinĂ©s Ă financer les entreprises, l'immobilier et ceux accordĂ©s Ă des personnes morales de droit public.
Le calcul doit tout d'abord dĂ©terminer, selon la mĂ©thode actuarielle (voir Taux actuariel) le taux de pĂ©riode, c'est-Ă -dire celui applicable Ă la pĂ©riode de remboursement (par exemple : le mois). Le taux annuel est ensuite calculĂ© en multipliant le taux de pĂ©riode par le rapport entre la durĂ©e de l'annĂ©e et celle de la pĂ©riode unitaire (soit pour une Ă©chĂ©ance mensuelle, une multiplication par douze), d'oĂč le qualificatif de "proportionnel".
Formule de calcul
Il s'agit de résoudre l'équation ci-dessous, d'inconnue le taux de période txper :
oĂč :
- K est le montant prĂȘtĂ©, supposĂ© versĂ© intĂ©gralement et en une seule fois ;
- p est le rang de l'Ă©chĂ©ance, c'est-Ă -dire le nombre de mois (pour un prĂȘt Ă Ă©chĂ©ances mensuelles) qui suit le versement intĂ©gral des fonds ; le rang p = 0 renvoie aux frais acquittĂ©s immĂ©diatement, en mĂȘme temps que le versement des fonds. C'est le rang utilisĂ© quand on ignore la date exacte de paiement de certains frais. Le TEG en est majorĂ©, par prudence ;
- n est la durĂ©e totale initiale contractuelle du crĂ©dit. Elle est exprimĂ©e en nombre de mois pour un prĂȘt Ă Ă©chĂ©ance mensuelle ;
- Fp est le montant de l'Ă©chĂ©ance due par l'emprunteur au rang p ; ce montant intĂšgre les intĂ©rĂȘts dus sur la pĂ©riode considĂ©rĂ©e, le plus souvent le mois, la fraction d'amortissement du montant prĂȘtĂ© K, ainsi que les accessoires pĂ©riodiques rĂ©currents (les assurances emprunteurs, le plus souvent) et apĂ©riodique rĂ©currents (frais de gestion annuels du compte de prĂȘt, par exemple).
Par dĂ©finition, on a, pour un prĂȘt Ă Ă©chĂ©ances mensuelles :
Depuis le , mutatis mutandis, on a, pour le mĂȘme prĂȘt :
On notera qu'en l'espÚce, le TAEG est toujours supérieur au TEG.
Tous les calculs sont effectuĂ©s avec toute la prĂ©cision permise par l'automate utilisĂ©, les taux (de pĂ©riode et effectif global) sont affichĂ©s avec une prĂ©cision d'au moins une dĂ©cimale. L'usage a consacrĂ© un affichage arrondi aux deux premiĂšres dĂ©cimales, Ă l'image des taux d'intĂ©rĂȘt des prĂȘts ou des rendements des placements communiquĂ©s au grand public.
Année Lombarde
Ce taux de pĂ©riode doit, lui-mĂȘme, ĂȘtre rapportĂ© Ă la durĂ©e de l'annĂ©e civile, soit 365 jours (ou 366 jours). Pourtant, les Ă©tablissements de crĂ©dit pratiquent souvent les calculs de taux selon une annĂ©e fictive de 360 jours, dite Lombarde.
Historiquement, la raison de l'usage de l'annĂ©e Lombarde est que le nombre de diviseurs de 360=23Ă32Ă5 est Ă©gal Ă 24, facilitant les multiples opĂ©rations manuelles de calculs.
Cela Ă©tant, c'est le mode de calcul des intĂ©rĂȘts sur le marchĂ© monĂ©taire interbancaire, en particulier les taux EURIBOR. Cette rĂšgle de calcul est appelĂ©e base EXACT/360,de convention internationale sur tous les taux - IBOR ( - Interest Banking Offered Rates), le prĂ©fixe indiquant le nom de la place financiĂšre sur laquelle les cotations sont organisĂ©es : EURIBOR pour les taux monĂ©taires en Euro Ă Frankfort, GBP LIBOR pour la Livre Sterling Ă Londres, Ă l'image de l'USD LIBOR, de l'EURO LIBOR, ... (sur ces points de techniques de marchĂ©s, consulter entre autres l'ouvrage de J. M Dalbarade citĂ© en bibliographie).
Mois normalisé
Il convient de ne pas confondre le calcul dit "sur la base de l'annĂ©e Lombarde" (calcul sur la base du nombre exact de jours dans le mois - Ă savoir 28, 29, 30 ou 31 jours - rapportĂ© Ă 360 jours, prohibĂ© de jurisprudence constante depuis au moins 2005, bien que d'usage courant sur le marchĂ© monĂ©taire interbancaire) et le calcul selon la notion de mois normalisĂ© (voir l'annexe de l'article R.313-1 du Code de la consommation). Dans le premier cas, la stipulation d'intĂ©rĂȘt est erronĂ©e, puisque le taux affichĂ© est implicitement majorĂ© (le coefficient multiplicateur est Ă©gal au quotient 365/360 ou 366/360), tandis que dans le second cas, il n'y a aucune erreur, chaque mois ayant la mĂȘme durĂ©e, soit un douziĂšme de la durĂ©e fixe de l'annĂ©e civile, savoir 365 jours.
Un arrĂȘt de la Cour de cassation du (Chambre civile, 1, n° 15-16498) indique qu'il convient d'apporter la preuve par le calcul de l'usage de la mĂ©thode lombarde en lieu et place de celle du mois normalisĂ© ; qu'il ne suffit pas d'Ă©voquer la mention "360" figurant dans le contrat de crĂ©dit pour prononcer la dĂ©chĂ©ance de la stipulation conventionnelle des intĂ©rĂȘts (cet arrĂȘt casse l'arrĂȘt de la cour d'appel de Colmar du ).
Le calcul des intĂ©rĂȘts sur la base du mois normalisĂ© s'effectue comme suit :
- soit K l'assiette de calcul des intĂ©rĂȘts dus sur un mois normalisĂ© ;
- soit TX le taux d'intĂ©rĂȘt conventionnel, exprimĂ© en pour cent ;
alors le montant I des intĂ©rĂȘts dus pour un mois normalisĂ© est Ă©gal Ă :
.
Le calcul en mois normalisé est donc équivalent au mode de calcul obligataire (aussi appelé Bond Basis)[8], selon lequel chaque année est composée de 12 mois de 30 jours, soit 360 jours. Cette convention de calcul a considérablement simplifié la détermination du montant du coupon obligataire couru entre deux dates d'échéances.
Cette Ă©quivalence est rappelĂ©e dans un arrĂȘt de la Cour d'Appel de Paris du (RG 15/14.551) qui Ă©nonce :[...] ; Qu'aux termes de l'article R313â1 du code de la consommation, les intĂ©rĂȘts sont calculĂ©s Ă partir d'une annĂ©e de 365 jours et de 12 mois normalisĂ©s de 30,41666 jours, ce qui aboutit au mĂȘme rĂ©sultat mathĂ©matique qu'en retenant une annĂ©e de 360 jours et 12 mois de 30 jours, de sorte que la critique formulĂ©e de ce chef n'est pas fondĂ©e ;.
Selon ce dispositif, tous les mois ont 30,416 66 jours normalisĂ©s, soit 30 jours de 1,013889 jour normalisĂ©, y compris le mois de fĂ©vrier. Par exemple, entre le et le , il y a 30,416 66 jours normalisĂ©s (soit un mois normalisĂ©) et 31 jours exacts. Entre le et le , il y a 60,833 33 jours normalisĂ©s (soit 2 mois normalisĂ©s) et 62 jours exacts. Pour une annĂ©e non bissextile, entre le et le 1er mars de la mĂȘme annĂ©e, il y a 3,416 67 jours normalisĂ©s et 1 jour exact. Si l'annĂ©e est bissextile, il y a toujours 3,416 67 jours normalisĂ©s mais 2 jours exacts, Ă cause du .
Cette mĂ©thode de calcul est appelĂ©e mĂ©thode proportionnelle ou lĂ©gale, puisque organisĂ©e par les textes, les autres bases de calculs ne respectant pas une stricte proportionnalitĂ© constante pour un mĂȘme nombre de jours courus, en particulier pour le calcul des intĂ©rĂȘts intercalaires, ceux compris entre la date de versement des fonds et la date d'Ă©chĂ©ance qui suit immĂ©diatement et dont la durĂ©e est infĂ©rieure par dĂ©finition Ă la durĂ©e d'un mois.
Le second avantage est de rendre le calcul de l'Ă©chĂ©ance constante d'un prĂȘt indĂ©pendante de la date du point de dĂ©part de l'amortissement.
Remarque : une année selon la Sécurité Sociale est composée de 13 mois de 28 jours chacun, soit 364 jours.
Pour les crĂ©dits immobiliers, le Taux Effectif Global est donc, nĂ©cessairement et jusqu'Ă 01/10/2016, proportionnel au taux de pĂ©riode. La Cour de cassation l'a d'ailleurs rappelĂ©, dans un arrĂȘt du .
Pour information, cet arrĂȘt a cassĂ© un arrĂȘt de la Cour d'appel d'Aix en Provence qui avait jugĂ© que le TEG de n'importe quel crĂ©dit devait ĂȘtre un taux actuariel Ă©quivalent, c'est-Ă -dire un TAEG.
Exemples
Figurent ci-aprĂšs des exemples de calcul du TEG de crĂ©dits conçus Ă partir de cas rĂ©els. Pour dĂ©terminer les Ă©lĂ©ments constitutifs du TEG en points de taux Ă partir du taux d'intĂ©rĂȘt du prĂȘt, il est nĂ©cessaire de faire les calculs pas Ă pas, ajoutant un nouvel Ă©lĂ©ment aux prĂ©cĂ©dents, et non de maniĂšre dĂ©taillĂ©e, un terme remplaçant un autre. En effet, du fait de la forme hyperbolique de la fonction d'actualisation, les Ă©lĂ©ments supplĂ©mentaires convertis en points de taux se cumulent. ProcĂ©der Ă une mesure de l'incidence en points de taux de chaque Ă©lĂ©ment pris sĂ©parĂ©ment, puis les additionner, conduit invariablement Ă un Ă©cart avec le TEG calculĂ© en intĂ©grant en une seule fois tous les Ă©lĂ©ments.
Exemple 1
Le TEG d'un crĂ©dit Ă taux fixe et Ă pĂ©riodicitĂ© constante, sans frais ni accessoire, est Ă©gal, quelles que soient les modalitĂ©s de remboursement du capital ( Ă©chĂ©ances constantes, progressives ou dĂ©gressives, amortissement constant, progressif ou dĂ©gressif, in fine ou Ă la carte) au taux nominal du prĂȘt si le taux pĂ©riodique de calcul des intĂ©rĂȘts est proportionnel au taux nominal. Ce rĂ©sultat intangible est la consĂ©quence directe du principe de construction du tableau d'amortissement d'un prĂȘt.
Preuve : soit K le montant du prĂȘt, j le taux mensuel proportionnel au taux du crĂ©dit et n la durĂ©e du crĂ©dit en nombre de mois. On note CRDp le capital restant dĂ» aprĂšs paiement de l'Ă©chĂ©ance de rang p. Le rang est compris entre 1 et n. On remarque que CRD0 = K et on fait l'hypothĂšse non restrictive que CRDn = 0. Soit ECH l'Ă©chĂ©ance constante de ce crĂ©dit, acquittĂ©e durant n mois.
Ă chaque rang p, on a les relations de rĂ©currence suivantes, qui donnent le montant mensuel des intĂ©rĂȘts Ă©chus et dus, et la part d'amortissement du capital prĂȘtĂ© :
Ecrit autrement, on obtient :
Soit :
La somme verticale (cf. suite télescopique) de toutes ces égalités permet de simplifier les termes identiques à gauche et à droite de chaque égalité et de faire apparaßtre le résultat suivant :
Ce qu'on voulait Ă©tablir.
PS : ce rĂ©sultat se gĂ©nĂ©ralise avec des Ă©chĂ©ances non nĂ©cessairement constantes et un taux d'intĂ©rĂȘt pĂ©riodique constant.
Exemple 2
Soit un crĂ©dit immobilier de 100.000 âŹ, au taux fixe de 3,60 %, amortissable en 300 Ă©chĂ©ances constantes (soit d'une durĂ©e de 25 ans) d'un montant Ă©gal Ă 506 âŹ. Les droits d'instruction s'Ă©lĂšvent Ă 1.000 âŹ, les frais de garantie hypothĂ©caire, Ă 2.500 ⏠et les primes d'assurance DĂ©cĂšs InvaliditĂ©, payables Ă terme Ă©chu, Ă 30 ⏠par mois, durant 300 mois.
Le taux de période mensuelle txper solution de l'équation ci-dessous, est égal à 0,374428 % et le TEG, à 4,4931 %.
Seront indiquĂ©s dans l'offre de prĂȘt un taux de pĂ©riode, arrondi aux deux premiĂšres dĂ©cimales, Ă©gal Ă 0,37 %, et un TEG, arrondi aux deux premiĂšres dĂ©cimales, Ă©gal Ă 4,49 %, Ă comparer au taux de l'usure en vigueur Ă la date de la signature du contrat.
Les Ă©lĂ©ments additionnels au taux du prĂȘt se dĂ©composent comme suit :
Droits dâinstruction : 0,09 %
Frais de garantie : 0,24 %
Assurance DécÚs - Invalidité : 0,56 %
(calculs effectués avec une calculatrice financiÚre de poche d'une précision de 9 décimales)
A compter du 01/10/2016, le TAEG = 4,5868 % arrondi Ă 4,59 %
Exemple 2 bis
Soit un crĂ©dit immobilier de 100 000 âŹ, au taux fixe de 3,60 %, amortissable en 300 Ă©chĂ©ances constantes (soit d'une durĂ©e de 25 ans) d'un montant Ă©gal Ă 506 âŹ. Les droits d'instruction s'Ă©lĂšvent Ă 1 000 âŹ, les frais de garantie hypothĂ©caire, Ă 2 500 ⏠et les primes d'assurance DĂ©cĂšs InvaliditĂ©, payables Ă terme Ă©chu, Ă 30 ⏠par mois, durant 300 mois.
S'agissant d'un crĂ©dit pour financer la construction d'un bien immobilier, il est prĂ©cĂ©dĂ© d'une phase de prĂ©financement d'une durĂ©e de 24 mois. Durant cette phase, sont acquittĂ©es les primes d'assurance emprunteur ainsi que les intĂ©rĂȘts sur les fonds dĂ©bloquĂ©s.
Puisque les montants et les dates des fonds débloqués sont inconnus par avance, est faite l'hypothÚse standard (cf. BIARDEAUD) que les fonds sont versés en intégralité et en une seule fois.
La durĂ©e du crĂ©dit est donc allongĂ©e de 24 mois durant lesquels l'emprunteur est supposĂ© s'acquitter de 30 ⏠mensuels de cotisation d'assurance et de 300 ⏠d'intĂ©rĂȘts mensuels.
Le taux de période mensuelle txper solution de l'équation ci-dessous, est égal à 0,368944 % et le TEG, à 4,4273 %.
Seront indiquĂ©s dans l'offre de prĂȘt un taux de pĂ©riode, arrondi aux deux premiĂšres dĂ©cimales, Ă©gal Ă 0,37 %, et un TEG, arrondi aux deux premiĂšres dĂ©cimales, Ă©gal Ă 4,43 %, Ă comparer au taux de l'usure en vigueur Ă la date de la signature du contrat.
Les Ă©lĂ©ments additionnels au taux du prĂȘt se dĂ©composent comme suit :
Droits dâinstruction : 0,08 %
Frais de garantie : 0,22 %
Assurance DécÚs - Invalidité : 0,53 %
(calculs effectués avec logiciel de calcul commercial d'une précision supérieure à 15 décimales)
A compter du 01/10/2016, le TAEG = 4,5183 % arrondi Ă 4,52 %
Exemple 2 ter
Soit un crĂ©dit immobilier de 100.000 âŹ, au taux fixe de 3,60 %, amortissable en 300 Ă©chĂ©ances constantes (soit d'une durĂ©e de 25 ans) d'un montant Ă©gal Ă 506 âŹ. Les droits d'instruction s'Ă©lĂšvent Ă 1.000 âŹ, les frais de garantie hypothĂ©caire, Ă 2.500 ⏠et les primes d'assurance DĂ©cĂšs InvaliditĂ©, payables Ă terme Ă©chu, Ă 30 ⏠par mois, durant 300 mois.
S'agissant d'un crĂ©dit pour financer la construction d'un bien immobilier, il est prĂ©cĂ©dĂ© d'une phase de prĂ©financement en compte courant d'une durĂ©e de 24 mois. Durant cette phase, sont acquittĂ©es les primes d'assurance emprunteur ainsi qu'une fraction des intĂ©rĂȘts dus sur les fonds dĂ©bloquĂ©s. Tout intĂ©rĂȘt venu Ă Ă©chĂ©ance et non acquittĂ© est portĂ© mensuellement, Ă chaque date d'Ă©chĂ©ance, au capital et est productif d'intĂ©rĂȘts. C'est le mode de fonctionnement en "compte courant (qui permet en particulier des versements et des retraits Ă tout moment)" qui autorise cette pratique.
Cette modalitĂ© de financement de la phase de construction suppose de convenir d'un montant d'intĂ©rĂȘts dus et non acquittĂ©s Ă l'issue des 24 mois. S'il est par exemple convenu que ce montant soit Ă©gal Ă une annĂ©e d'intĂ©rĂȘts, soit 3.600 âŹ, alors le montant du capital Ă rembourser Ă la fin de la phase de construction est Ă©gal Ă 103.600 âŹ.
Puisque les montants et les dates des fonds débloqués sont inconnus par avance, est faite l'hypothÚse standard (cf. BIARDEAUD) que les fonds sont versés en intégralité et en une seule fois.
La durĂ©e du crĂ©dit est donc allongĂ©e de 24 mois durant lesquels l'emprunteur est supposĂ© s'acquitter de 30 ⏠mensuels de cotisation d'assurance et du montant mensuel d'intĂ©rĂȘts qui permet de passer de 100.000 ⏠à 103.600 âŹ. Ce montant mensuel constant est Ă©gal Ă 155,11 âŹ.
Ă l'issue des 24 mois, l'Ă©chĂ©ance constante sur les 300 mois dâamortissement de la dette est Ă©gale Ă 524,22 âŹ.
Le taux de période mensuelle txper solution de l'équation ci-dessous, est égal à 0,366739 % et le TEG, à 4,4009 %.
Seront indiquĂ©s dans l'offre de prĂȘt un taux de pĂ©riode, arrondi aux deux premiĂšres dĂ©cimales, Ă©gal Ă 0,37 %, et un TEG, arrondi aux deux premiĂšres dĂ©cimales, Ă©gal Ă 4,40 %, Ă comparer au taux de l'usure en vigueur Ă la date de la signature du contrat.
Les Ă©lĂ©ments additionnels au taux du prĂȘt se dĂ©composent comme suit :
Droits dâinstruction : 0,08 %
Frais de garantie : 0,21 %
Assurance DécÚs - Invalidité : 0,51 %
(calculs effectués avec logiciel de calcul commercial d'une précision supérieure à 15 décimales)
A compter du 01/10/2016, le TAEG = 4,4907 % arrondi Ă 4,49 %
Exemple 2 quater
Soit un crĂ©dit immobilier de 100.000 âŹ, au taux fixe de 3,60 %, d'une durĂ©e de 25 ans, amortissable in fine. L'Ă©chĂ©ancier est composĂ© de 299 Ă©chĂ©ances d'un montant Ă©gal Ă 300 âŹ, la derniĂšre est Ă©gale Ă 100.300 âŹ. Les droits d'instruction s'Ă©lĂšvent Ă 1.000 âŹ, les frais de garantie hypothĂ©caire, Ă 2.500 ⏠et les primes d'assurance DĂ©cĂšs InvaliditĂ©, payables Ă terme Ă©chu, Ă 30 ⏠par mois, durant 300 mois.
Le taux de période mensuelle txper solution de l'équation ci-dessous, est égal à 0,348836 % et le TEG, à 4,1860 %.
Seront indiquĂ©s dans l'offre de prĂȘt un taux de pĂ©riode, arrondi aux deux premiĂšres dĂ©cimales, Ă©gal Ă 0,35 %, et un TEG, arrondi aux deux premiĂšres dĂ©cimales, Ă©gal Ă 4,19 %, Ă comparer au taux de l'usure en vigueur Ă la date de la signature du contrat.
Les Ă©lĂ©ments additionnels au taux du prĂȘt se dĂ©composent comme suit :
Droits dâinstruction : 0,06 %
Frais de garantie : 0,16 %
Assurance DécÚs - Invalidité : 0,37 %
(calculs effectués avec une calculatrice financiÚre de poche d'une précision de 9 décimales)
A compter du 01/10/2016, le TAEG = 4,2673 % arrondi Ă 4,27 %
Exemple 3
Soit un crĂ©dit immobilier de 100.000 âŹ, au taux fixe de 3,60 %, amortissable en 300 Ă©chĂ©ances constantes (soit d'une durĂ©e de 25 ans) d'un montant Ă©gal Ă 506 âŹ. Les droits d'instruction s'Ă©lĂšvent Ă 1.000 âŹ, payables en 5 fois sans frais, avec les 5 premiĂšres Ă©chĂ©ances ; les frais de caution sont de 1.850 âŹ, les primes mensuelles d'assurance DĂ©cĂšs InvaliditĂ©, payables Ă terme Ă©chu, de 30 ⏠durant les 180 premiers mois, puis de 18 ⏠durant les 120 derniers mois. Les frais de courtage s'Ă©lĂšvent Ă 800 âŹ.
Le taux de période mensuelle txper solution de l'équation ci-dessous, est égal à 0,370574 % et le TEG, à 4,4469 %.
Seront indiquĂ©s dans l'offre de prĂȘt un taux de pĂ©riode, arrondi aux deux premiĂšres dĂ©cimales, Ă©gal Ă 0,37 %, et un TEG, arrondi aux deux premiĂšres dĂ©cimales, Ă©gal Ă 4,45 %, Ă comparer au taux de l'usure en vigueur Ă la date de la signature du contrat.
Les Ă©lĂ©ments additionnels au taux du prĂȘt se dĂ©composent comme suit :
Droits dâinstruction : 0,09 %
Frais de caution: 0,18 %
Frais de courtage : 0,08 %
Assurance DécÚs - Invalidité : 0,50 %
(calculs effectués avec un logiciel de calcul commercial d'une précision supérieure à 15 décimales)
A compter du 01/10/2016, le TAEG = 4,5387 % arrondi Ă 4,54 %
Exemple 4
Soit un crĂ©dit immobilier de 100.000 âŹ, au taux fixe de 3,60 %, amortissable en 300 Ă©chĂ©ances constantes (soit d'une durĂ©e de 25 ans) d'un montant Ă©gal Ă 506 âŹ. Les droits d'instruction s'Ă©lĂšvent Ă 1.000 âŹ, payables en 5 fois sans frais, avec les 5 premiĂšres Ă©chĂ©ances ; les frais de caution sont de 1.850 âŹ, dont 300 ⏠de frais de dossier de caution payables immĂ©diatement et 1.550 ⏠de coĂ»t de cautionnement payables avec la derniĂšre Ă©chĂ©ance ; les primes mensuelles d'assurance DĂ©cĂšs InvaliditĂ©, payables Ă terme Ă©chu, s'Ă©lĂšvent Ă 30 ⏠durant les 180 premiers mois, puis Ă 18 ⏠durant les 120 derniers mois. Les frais de courtage s'Ă©lĂšvent Ă 800 âŹ.
Le taux de période mensuelle txper solution de l'équation ci-dessous est égal à 0,361931 % et le TEG, à 4,3432 %.
Seront indiquĂ©s dans l'offre de prĂȘt un taux de pĂ©riode, arrondi aux deux premiĂšres dĂ©cimales, Ă©gal Ă 0,36 %, et un TEG, arrondi aux deux premiĂšres dĂ©cimales, Ă©gal Ă 4,34 %, Ă comparer au taux de l'usure en vigueur Ă la date de la signature du contrat.
Les Ă©lĂ©ments additionnels au taux du prĂȘt se dĂ©composent comme suit :
Droits dâinstruction : 0,09 %
Frais de caution: 0,09 %
Frais de courtage : 0,08 %
Assurance DécÚs - Invalidité : 0,48 %
(calculs effectués avec un logiciel de calcul commercial d'une précision supérieure à 15 décimales)
A compter du 01/10/2016, le TAEG = 4,4307 % arrondi Ă 4,43 %
Exemple 5
Soit un crĂ©dit immobilier de 100.000 âŹ, au taux fixe de 3,60 %, amortissable en 300 Ă©chĂ©ances constantes (soit d'une durĂ©e de 25 ans) d'un montant Ă©gal Ă 506 âŹ. Les droits d'instruction s'Ă©lĂšvent Ă 600 âŹ, payables en 24 fois sans frais, d'un montant constant Ă©gal Ă 25 âŹ, les 24 premiĂšres Ă©chĂ©ances ; les frais de garantie sont de 2.500 âŹ, payables dĂšs le versement des fonds ; les primes mensuelles d'assurance DĂ©cĂšs InvaliditĂ©, payables Ă terme Ă©chu, s'Ă©lĂšvent Ă 30 ⏠durant les 60 premiers mois, puis Ă 60 ⏠durant les 240 derniers mois. Les frais de gestion du compte de prĂȘt sont Ă©gaux Ă 40 âŹ, payables Ă terme Ă©chu, Ă chaque date anniversaire du contrat, tous les douze mois.
Le taux de période mensuelle txper solution de l'équation ci-dessous est égal à 0,406914 % et le TEG, à 4,8830 %.
Seront indiquĂ©s dans l'offre de prĂȘt un taux de pĂ©riode, arrondi aux deux premiĂšres dĂ©cimales, Ă©gal Ă 0,41 %, et un TEG, arrondi aux deux premiĂšres dĂ©cimales, Ă©gal Ă 4,88 %, Ă comparer au taux de l'usure en vigueur Ă la date de la signature du contrat.
Les Ă©lĂ©ments additionnels au taux du prĂȘt se dĂ©composent comme suit :
Droits dâinstruction : 0,05 %
Frais de garantie: 0,24 %
Assurance DécÚs - Invalidité : 0,93 %
Frais de gestion du compte de prĂȘt : 0,06 %
(calculs effectués avec un logiciel de calcul commercial d'une précision supérieure à 15 décimales)
A compter du 01/10/2016, le TAEG = 4,9937 % arrondi Ă 4,99 %
DĂ©terminer avec certitude le mode de calcul des intĂ©rĂȘts du prĂȘt
Il existe une mĂ©thode incontestable pour dĂ©terminer si les intĂ©rĂȘts du crĂ©dit ont Ă©tĂ© calculĂ©s selon la mĂ©thode dite "Lombarde" - dans la terminologie financiĂšre, on parle de base de calcul EXACT/360 - ou dans celles prĂ©conisĂ©es par les textes.
Il suffit de calculer le TEG du crĂ©dit Ă partir de l'Ă©chĂ©ancier communiquĂ© par le prĂȘteur, en n'intĂ©grant dans la formule de calcul que les Ă©chĂ©ances hors assurances du tableau d'amortissement prĂ©visionnel.
Hors frais et accessoires, le TEG du crĂ©dit est Ă©gal Ă son taux nominal si les intĂ©rĂȘts ont Ă©tĂ© calculĂ©s conformĂ©ment aux textes en vigueur.
Si les intĂ©rĂȘts ont Ă©tĂ© dĂ©terminĂ©s selon la mĂ©thode dite "Lombarde" proscrite de jurisprudence constante, hors frais, accessoire et assurances, le TEG du crĂ©dit ressortira au taux nominal pondĂ©rĂ© par un coefficient Ă©gal au quotient 365/360 = 1,0139.
Ce résultat est insensible aux modalités d'amortissement du crédit.
Par exemple, si le taux du prĂȘt est Ă©gal Ă 3,60 %, dans le premier cas le TEG sera Ă©gal Ă 3,60 %, tandis que dans le second cas, il affichera un niveau Ă©gal Ă 3,65 %.
En effet, dans le premier cas, l'Ă©chĂ©ance mensuelle constante est Ă©gale Ă 719,80 âŹ. Dans le second cas, et en supposant un point de dĂ©part de l'amortissement fixĂ© au 06/01/2010 (et donc une derniĂšre Ă©chĂ©ance le 06/01/2025), l'Ă©chĂ©ance mensuelle constante ressort Ă 722,23 âŹ.
RĂ©glementation
Le taux effectif global a Ă©tĂ© introduit par la loi n° 66 - 1010 du [9], qui a dĂ©fini la notion de prĂȘt usuraire comme un "prĂȘt (...) consenti Ă un TEG qui excĂšde de plus du quart (aujourd'hui, du tiers) le taux effectif moyen pratiquĂ© par les autres Ă©tablissements de crĂ©dit (...)". Pour s'assurer que les conditions financiĂšres attachĂ©es Ă un prĂȘt (intĂ©rĂȘt, frais et accessoires) ne dĂ©passent pas le seuil de l'usure Ă la date de l'obtention du crĂ©dit, a Ă©tĂ© construit la notion de TEG permettant de mesurer actuariellement tous les coĂ»ts attachĂ©s Ă celui-ci.
Depuis , pour les crédits à la consommation, c'est le taux annuel effectif global (TAEG) qui est utilisé[10], dont le mode de calcul a fait l'objet d'une normalisation européenne[11]. La désignation d'un TEG dédié aux crédits à la consommation, appelé alors TAEG, est effective en France, depuis le , consécutivement au Décret n°2002-927 du - art. 1 JORF en vigueur le , repris par la Loi n°2010-737 du , portant sur les crédits à la consommation [12].
Depuis le premier , par transposition d'une directive europĂ©enne, le TAEG remplace le TEG pour les crĂ©dits immobiliers consentis aux particuliers. Sa mention dans un contrat de prĂȘt est impĂ©rative[13]. Il intĂšgre les coĂ»ts associĂ©s prĂ©vus contractuellement, Ă savoir frais de dossiers, commissions diverses, coĂ»t de garanties particuliĂšres, frais d'assurance, frais d'acte liĂ©s Ă la garantie hypothĂ©caire, coĂ»ts directement liĂ©s Ă l'octroi du crĂ©dit et connus au plus tard Ă la date de la signature du contrat de prĂȘt.
Son mode de calcul, normalisĂ© (cf. Journal officiel du p.10357 et celui du ), autorise la comparaison entre des crĂ©dits similaires (en particulier, ils doivent avoir la mĂȘme durĂ©e et les mĂȘmes modalitĂ©s de remboursement), alors que le seul taux nominal de calcul des intĂ©rĂȘts (dit « taux dĂ©biteur ») ne le permet pas.
Sanction en cas de TEG erroné
En cas d'erreur de calcul du TEG par le prĂȘteur, la sanction jurisprudentielle maximale est le remplacement du taux conventionnel par le taux d'intĂ©rĂȘt lĂ©gal en France. Ce dernier, publiĂ© au JORF, change chaque dĂ©but d'annĂ©e, et au dĂ©but de chacun des deux semestres de l'annĂ©e depuis le premier . Pour information, il Ă©tait Ă©gal Ă 0,04 % pour les annĂ©es 2013 et 2014, puis il est passĂ© Ă 0,93 % pour le premier semestre 2015, Ă 0,99 % pour le second semestre et il est Ă©gal Ă 1,01 % (pour les professionnels) pour premier semestre 2016 (cf. arrĂȘtĂ© du relatif Ă la fixation du taux d'intĂ©rĂȘt lĂ©gal - JORF du ). Il Ă©tait de 0,93 % pour le second semestre 2016 et est Ă©gal Ă 0,90 % pour le premier et second semestre 2017 (cf. arrĂȘtĂ© du relatif Ă la fixation du taux d'intĂ©rĂȘt lĂ©gal - JORF du et arrĂȘtĂ© du - JORF du ).
Un arrĂȘt de la Cour d'appel de Paris (en date du ) prĂ©cise qu'en la matiĂšre, seule la dĂ©chĂ©ance de la stipulation d'intĂ©rĂȘts peut ĂȘtre retenue, en aucun cas la nullitĂ© (organisĂ©e par l'article 1907 du code civil) qui prive le juge de proportionnaliser la sanction Ă hauteur du prĂ©judice subi.
Le principe est que soit restituĂ©e Ă l'emprunteur par la banque fautive, selon des modalitĂ©s dĂ©cidĂ©es par le juge, la diffĂ©rence entre les intĂ©rĂȘts conventionnels et les intĂ©rĂȘts calculĂ©s sur la base d'un taux d'intĂ©rĂȘt (lĂ©gal le cas Ă©chĂ©ant), dĂ©cidĂ© par le juge. Il arrive le plus frĂ©quemment depuis ces derniĂšres annĂ©es que le juge, souverain, dĂ©cide d'un montant en Euros et non d'une rĂ©duction du taux d'intĂ©rĂȘt conventionnel pour proportionner le prĂ©judice subi Ă l'erreur commise.
En cas de taux lĂ©gal, le calcul est effectuĂ© sur la base des taux annuels ou semestriels lĂ©gaux successifs, Ă partir de la date de mise en place du crĂ©dit jusqu'Ă la derniĂšre date connue. Les intĂ©rĂȘts calculĂ©s avec le taux lĂ©gal sont effectuĂ©s sur la base du nombre exact de jours de la pĂ©riode considĂ©rĂ©e rapportĂ©s Ă une annĂ©e de 365 ou 366 jours (base de calcul dite "EXACT/EXACT", comme le taux d'intĂ©rĂȘt "au jour le jour" EONIA).
S'il n'est pas nĂ©cessaire de dĂ©montrer que l'erreur de TEG constitue un prĂ©judice pour le dĂ©biteur, titulaire du crĂ©dit (comme, par exemple, une perte de chance de souscrire Ă de meilleures conditions financiĂšres auprĂšs d'une banque concurrente), des dĂ©cisions rĂ©centes, en particulier celles du TGI de Paris, montrent qu'il y a lieu de dĂ©montrer avec prĂ©cision qu'il y a bien une erreur. Mais, lorsque le TEG du crĂ©dit recalculĂ© sur la base d'Ă©lĂ©ments obligatoires et omis intentionnellement venait Ă excĂ©der le taux de l'usure en vigueur Ă la date d'octroi, il y a manifestement de la part de la banque une manĆuvre dolosive sanctionnable Ă plusieurs chefs.
Toutefois, l'erreur de TEG doit prĂ©senter une certaine ampleur ; un arrĂȘt de la Cour de cassation (Civ 1, , pourvoi n° 13-23.033), rappelle qu'un Ă©cart, positif ou nĂ©gatif, infĂ©rieur Ă la premiĂšre dĂ©cimale n'est pas suffisant pour dĂ©clencher la sanction.
Un nouvel arrĂȘt de la Cour de cassation (Civ 1, , pourvoi n° 15-25034) vient prĂ©ciser qu'un Ă©cart supĂ©rieur Ă la premiĂšre dĂ©cimale, par dĂ©faut, ne fait pas grief.
Il est écrit "mais attendu qu'ayant relevé que les emprunteurs arguaient d'un TEG inférieur à celui qui était stipulé, de sorte que l'erreur alléguée ne venait pas à leur détriment, la cour d'appel a, par ce seul motif, à bon droit, statué comme elle l'a fait ; que le moyen n'est pas fondé [...]".
En l'espĂšce, le TEG annoncĂ© Ă©tait Ă©gal Ă 6,42 %, et celui allĂ©guĂ© Ă©tait Ă©gal Ă 6,32 %. L'arrĂȘt de la cour d'appel de Versailles du n'a donc pas Ă©tĂ© cassĂ©.
DĂ©lai de prescription
Il rĂ©sulte des dispositions combinĂ©es des articles 1304, 1907 du Code civil et du L.312-2 du Code de la consommation qu'en cas d'octroi d'un crĂ©dit Ă un consommateur ou Ă un non-professionnel, le point de dĂ©part de la prescription quinquennale de l'action en nullitĂ© de la stipulation de l'intĂ©rĂȘt conventionnel engagĂ©e par celui-ci en raison d'une erreur affectant le TEG est la date de la convention lorsque l'examen de sa teneur permet de constater l'erreur, ou lorsque tel n'est pas le cas, la date de la rĂ©vĂ©lation de celle-ci Ă l'emprunteur[...]"[14].
Un arrĂȘt de la Cour de cassation du (Civ 1, numĂ©ro 14-29.615) indique " [...] que le point de dĂ©part de l'action en nullitĂ© du taux effectif global se situe au jour oĂč l'emprunteur a connu ou aurait dĂ» connaĂźtre l'erreur affectant celui-ci, [...], la Cour d'appel a souverainement estimĂ© que cette date constituait le point de dĂ©part de l'action en nullitĂ© de la stipulation de l'intĂ©rĂȘt conventionnel puisque les emprunteurs avaient eu alors connaissance ou avaient la possibilitĂ© de prendre connaissance de l'erreur par eux invoquĂ©e, et qu'ils ne pouvaient valablement se prĂ©valoir de l'inattention prĂȘtĂ©e Ă ce document pour indiquer qu'ils n'avaient rĂ©alisĂ© l'erreur que 7 ans aprĂšs, au reçu d'une lettre de l'association de l'aide contre les abus bancaires
En l'espÚce, il s'agissait d'un crédit in fine consenti par une banque à des particuliers le , dont la période d'amortissement était précédée d'une phase de préfinancement ; que le contrat, en date du , faisait mention d'un TEG de 6,362 % ; à la clÎture de la phase de préfinancement, était mentionné dans le tableau d'amortissement édité le un TEG égal à 7,02 %.
C'est par une lettre en date du de l'Association d'Aides contre les Abus Bancaires que les emprunteurs ont pris connaissance d'une erreur sur le TEG, de sorte que pour eux, la date de la révélation de l'erreur était le .
Par cet arrĂȘt, la Cour de cassation prĂ©cise que si la simple lecture du contrat de crĂ©dit permet de se convaincre d'une erreur sur le TEG du prĂȘt, le dĂ©lai de 5 ans court Ă partir de la date de la signature du contrat.
Deux autres arrĂȘts de la Cour de cassation, pris en , confirment ce principe.
Celui du (Civ 1, numĂ©ro 15-12.495) rejette le pourvoi formĂ© contre un arrĂȘt de la Cour d'appel de Paris () en ces termes : "Mais attendu, d'une part, qu'ayant souverainement constatĂ© que l'offre de prĂȘt, dont elle avait reproduit la teneur, permettait de comprendre les modalitĂ©s de calcul du taux effectif global, faisant ainsi ressortir que les emprunteurs avaient Ă©tĂ© mis en mesure de dĂ©celer les erreurs par eux allĂ©guĂ©es, la cour d'appel, sans ĂȘtre tenue de procĂ©der Ă une recherche qui ne lui Ă©tait pas demandĂ©e, en a exactement dĂ©duit que le point de dĂ©part de la prescription Ă©tait la date de l'acceptation de l'offre ;
Attendu, d'autre part, que la cour d'appel qui a constatĂ© la prescription de l'action en annulation de la stipulation des intĂ©rĂȘts contractuels, n'avait pas Ă rĂ©pondre Ă un moyen sans influence sur la solution du litige et, comme tel, inopĂ©rant ; D'oĂč il suit que le moyen ne peut ĂȘtre accueilli..."
Un second arrĂȘt, en date du (Civ 1, numĂ©ro 15-14.760) s'appuie sur le mĂȘme principe, confirmant un arrĂȘt de la Cour d'appel de NĂźmes et rejetant le pourvoi formĂ© contre lui.
On peut y lire en particulier : "Mais attendu qu'ayant fait ressortir que la prĂ©cision de l'offre et le dĂ©tail des charges annexes permettaient Ă l'emprunteur de dĂ©celer par lui-mĂȘme que le TEG n'intĂ©grait pas le coĂ»t de certaines de ces charges, au nombre desquelles figuraient la commission d'engagement et, selon le grief, les frais de dossier et de tenue de compte, la cour d'appel a lĂ©galement justifiĂ© sa dĂ©cision."
Annexes
Bibliographie
- (en) Marie-ThérÚse Calais-Auloy, « Consumer Credit Law in Selected Countries: France », dans Royston Miles Goode (dir.), Consumer Credit, Brill, (ISBN 90-286-0928-8)
- Octave Jokung-Nguena, Mathématiques et gestion financiÚre, Bruxelles/Paris, De Boeck Université, , 567 p. (ISBN 2-8041-4402-X, lire en ligne), « 1.4 Le taux effectif global (T.E.G.) »
- Fédération bancaire française (dir.), Le coût d'un crédit, série « Les mini-guides bancaires », novembre 2012 [lire en ligne]
- Jean-Marcel Dalbarade, Mathématiques des marchés financiers, Editions ESKA, 07/2005 3e édition, « 1.3 Les conventions de durées - les conventions de base »
- Gérard BIARDEAUD, Guide pratique pour LE CONTROLE DES CREDITS IMMOBILIERS, LITEC, , « Numéro 113 - page 85 »
- Alexandre Duval-Stalla et Constance Monod, Un an de jurisprudence du TEG en matiÚre de crédit immobilier, études et commentaires AFFAIRES 1094, La semaine juridique JCP - ENTREPRISE ET AFFAIRES - N°6- ETUDE DROIT BANCAIRE ET FINANCIER,
Notes et références
- erronĂ© TEG, « La mention du TEG erronĂ© dans le contrat de prĂȘt ne dĂ©pend pas de la qualitĂ© de lâemprunteur et doit figurer, indĂ©pendamment de celui-ci, dans tous les contrats de prĂȘt. », Rosali (consultĂ© le )
- Le crĂ©dit qui, Ă taux nominal et modalitĂ© de remboursement identiques, propose le TEG le plus bas est le crĂ©dit le moins cher aprĂšs prise en compte de l'ensemble des Ă©lĂ©ments constituant le crĂ©dit et rendus obligatoires par le prĂȘteur (frais de dossier, garantie(s), assurances...).
- Voir dans le sens de cette nouvelle définition : Cour de cassation, Com. du 20 avril 2017, 15-24278 et Cour de cassation, Civ. 1Úre du 31 janvier 2018, 16-22945
- Qui sont donc exclues en revanche si la prestation de courtage en crĂ©dit ne fait pas partie des conditions exigĂ©es par le prĂȘteur pour lâoctroi du prĂȘt â Cour dâappel de Rennes, du 10 janvier 2020, n° 16/06110, Cour dâappel de Toulouse, du 13 mai 2020, n° 18/02867, Cour dâappel de Rennes, du 15 mai 2020, n°17/00004, Cour dâappel de Bordeaux, du 30 juin 2020, n° 18/01669 et Cour dâappel de Metz, du 17 septembre 2020, n°19/00692
- Principe confirmĂ© par un arrĂȘt de la Cour de cassation - Chambre civile 1 - en date du 18/10/2016, pourvoi numĂ©ro 15-19643 - non publiĂ© au Bulletin
- « legifrance.gouv.fr », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
- à l'annexe du R 314-3 modifié depuis le 1er juillet 2016
- l'étude de 2016 d'Alexandre Duval - Stalla et de Constance Monod citée en bibliographie qui fait le point sur la jurisprudence de l'espÚce de septembre 2014 à décembre 2015
- "Mention du taux effectif global - Etude d'une mesure à l'efficacité et à la cohérence discutables. PremiÚre partie : Etendue de la mesure" par Ariane PERIN - DUREAU, maßtre de conférences à l'Université Panthéon - Sorbonne (Paris 1) - Revue de droit bancaire et financier - Revue bimestrielle lexisnexis jurisclasseur - septembre/octobre 2016
- Pour la France, voir Calais-Auloy (1978), p. 223
- Fédération bancaire française-http://www.fbf.fr/fr/la-federation-bancaire-francaise/normes-et-preconisations-professionnelles/bons-usages-fbf/relations-banques-clients/taux-variables-credit-immobilier---glossaire Taux variables crédit immobilier : glossaire -
- http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006069565&idArticle=LEGIARTI000006292489&dateTexte=&categorieLien=cid
- Pour la France, voir Calais-Auloy (1978), p. 224
- cf. étude d'Alexandre Duval-Stalla et Constance Monod citée en bibliographie