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Tatiana Radziwill

Tatiana Radziwill (en polonais : Tatiana Radziwiłł), de son nom d'épouse Tatiana Fruchaud, est née le à Rouen, en France. Fille du prince Dominique Radziwill et de la princesse Eugénie de Grèce, elle est une aristocrate de nationalité française et d'origine polonaise et grecque, connue pour sa proximité avec les familles royales de Grèce et d'Espagne.

Tatiana Radziwill
(pl) Tatiana Radziwiłł
Description de cette image, également commentée ci-après
La princesse Tatiana aux funérailles
de son cousin Michel Ier de Roumanie.
Biographie
Titulature Princesse Radziwill
Dynastie Maison Radziwill
Naissance
Rouen (France)
Père Dominique Radziwill
Mère Eugénie de Grèce
Conjoint Jean-Henri Fruchaud
Enfants Fabiola Fruchaud
Alexis Fruchaud
Religion Catholicisme

Famille

La princesse Tatiana est la fille aînée du prince polonais Dominique Radziwill (1911-1976) et de son épouse la princesse Eugénie de Grèce (1910-1989). Par son père, elle descend du prince Jérôme Radziwill (1885-1945) et de son épouse l'archiduchesse Renée d'Autriche-Teschen (1888-1935) tandis que, par sa mère, elle est la petite-fille du prince Georges de Grèce (1869-1957) et de la princesse Marie Bonaparte (1882-1962).

Le , Tatiana épouse, à Athènes, le cardiologue français Jean « John » Henri Fruchaud (1937)[N 1], fils du médecin-colonel Henri Fruchaud (1894-1960) et de sa seconde épouse Eunice McCooey. De ce mariage naissent deux enfants :

  • Fabiola Fruchaud (1967)[N 2] qui s'unit à Thierry Herrmann (1965) avant de divorcer et de se remarier à Didier Fradin (1959). D'où une fille, Titiana Herrmann (1996), et un fils, Édouard Fradin (2007) ;
  • Alexis Fruchaud (1969), qui épouse Natalie Chandler. D'où une fille, Thalia Fruchaud (2008).

Biographie

Fille de Dominique Radziwill et d'Eugénie de Grèce, Tatiana Radziwill naît en Normandie quelques jours avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale[1] - [2]. L'invasion de la France par l'Allemagne en mai-juin 1940 pousse cependant la famille de la princesse à se réfugier dans le sud de l'hexagone[3] avant de s'exiler en Afrique du Sud[4]. Dans le dominion britannique, les Radziwill sont bientôt rejoints par les parents de la princesse Eugénie, Georges de Grèce et Marie Bonaparte[5], ainsi que par d'autres membres de la famille royale de Grèce, parmi lesquelles la princesse royale Frederika et ses enfants[6].

Rapidement, Tatiana se lie d'amitié avec Sophie de Grèce, future reine d'Espagne, qui a le même âge qu'elle. L'affection qui unit les deux cousines est d'ailleurs si forte que les biographes de la souveraine considèrent aujourd'hui Tatiana comme sa seule véritable amie[7] - [8]. La princesse passe par ailleurs beaucoup de temps avec sa grand-mère, qui l'adore[9] mais qui l'utilise aussi comme une sorte d'objet d'étude[10]. Ardente psychanalyste, Marie Bonaparte a en effet entrepris l'écriture d'un journal, Le Livre de Tatiana, après la naissance de sa petite-fille, et elle y note absolument tout ce qui la concerne[2] - [11].

En 1942, les parents de Tatiana donnent naissance à un deuxième enfant, le prince Georges Radziwill[12] - [13]. Malgré tout, le couple s'éloigne et il décide de divorcer, peu après son retour en France, en 1945[14]. Confiés aux soins de leur mère, Tatiana et Georges se retrouvent séparés de leur père, qui repart vivre en Afrique du Sud après son remariage avec une riche Américaine. Tatiana passe par contre de longues périodes aux côtés de ses grands-parents maternels, avec lesquels elle effectue de nombreux voyages en Europe[15], en Amérique du Nord[16], en Afrique[17] et en Asie[18] - [19].

La princesse reçoit une éducation soignée, au sein de différents établissements situés en France[20] et en Grèce[18]. Elle parvient ainsi à parler couramment cinq langues et devient une bonne joueuse de piano[21]. Étroitement apparentée à de nombreuses familles souveraines, elle assiste par ailleurs à de nombreux événements liés à la vie du gotha, parmi lesquels le couronnement de la reine Élisabeth II du Royaume-Uni (1953)[22], la croisière des rois (1954)[23], le mariage de Juan Carlos d'Espagne et de Sophie de Grèce (1962) ou l'union de Constantin II de Grèce et d'Anne-Marie de Danemark (1964)[18]. Cette proximité familiale explique d'ailleurs que Tatiana ait été, un temps, envisagée comme épouse du futur Harald V de Norvège[18].

Devenue infirmière à Saint-Cloud, Tatiana Radziwill y fait la connaissance du cardiologue Jean « John » Henri Fruchaud, dont elle tombe amoureuse. Le couple s'unit à Athènes en 1964, en présence de la famille royale de Grèce et d'autres personnalités importantes comme la reine Ingrid de Danemark[24]. Après son mariage, le couple s'installe à Paris et donne le jour à deux enfants, Fabiola (1967) et Alexis (1969)[25]. Toujours aussi proche de la reine Sophie d'Espagne, Tatiana est régulièrement reçue avec son mari aux palais de la Zarzuela et de Marivent[26]. La princesse accompagne par ailleurs régulièrement sa cousine dans ses voyages privés à l'étranger[27].

Gardienne des papiers de Marie Bonaparte[28], Tatiana Radziwill est l'objet de critiques de la part d'auteurs opposés à la psychanalyse, qui l'accusent de protéger la doxa freudienne[29] - [30]. D'autres chercheurs la remercient pourtant pour avoir mis à leur disposition des documents issus de ses archives familiales[31].

Dans la culture

Le rôle de la princesse Tatiana est interprété par l'actrice Paloma Bloyd dans le téléfilm espagnol Sofía (2011) d'Antonio Hernández[32].

Le personnage de la princesse apparaît par ailleurs, bébé, dans la deuxième partie du téléfilm Princesse Marie (2004) de Benoît Jacquot.

Dans La Récréation (2013), Frédéric Mitterrand évoque la visite d'une exposition consacrée à Marie Bonaparte en compagnie de la princesse Tatiana et des souverains belges Albert II et Paola, en 2010[33].

Quartiers de la princesse

Bibliographie

Publication de la princesse Tatiana

  • (fr) Tatiana Fruchaud, « Marie Bonaparte et Georges de Grèce, Souvenirs de Tatiana », dans Emmanuelle Le Bail et Marlène Cordier, Catalogue de l’exposition – Marie Bonaparte : portrait d’une femme engagée, Saint-Cloud, Musée d’art et d’histoire de Saint-Cloud, , p. 17-25.

Sur la princesse Tatiana

  • (es) Carmen Enríquez, « Tatiana Radziwill, su prima del alma », dans Sofía, Nuestra reina, Madrid, Aguilar, (ISBN 8403519206).
  • (es) Ricardo Mateos Sáinz de Medrano, « Tatiana Radziwill, la amiga de siempre », dans La Familia de la Reina Sofía, La Dinastía griega, la Casa de Hannover y los reales primos de Europa, Madrid, La Esfera de los Libros, (ISBN 84-9734-195-3), p. 397-401. Document utilisé pour la rédaction de l’article

Sur la princesse et sa famille

Articles de presse

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. L'époux de Tatiana a publié une thèse, intitulée Les endocardites après 50 ans (1974). Il a également participé, sous la direction de Christiane Masquet, à la publication d'un ouvrage intitulé Rôle de l’impédance caractéristique de l’aorte ascendante dans l’évaluation des indices de performance ventriculaire gauche en phase éjectionnelle (1977), qui a obtenu le prix Mathieu-Bourceret de l’Académie nationale de médecine.
  2. Cavalière émérite, Fabiola Fruchaud a donné son nom au « trofeo Fabiola Fruchaud », décerné chaque année à Bunyola, aux Baléares. Avec son deuxième époux, elle est aujourd'hui la gérante du château de Maudétour.

Références

  1. Bertin 1982, p. 331.
  2. Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 398.
  3. Bertin 1982, p. 335 et 336.
  4. Bertin 1982, p. 337.
  5. Bertin 1982, p. 338.
  6. Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 113-114.
  7. Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 397 et 398.
  8. (es) Jaime Peñafiel, « Tatiana, el paño de lágrimas de la reina Sofía », sur Reino de Corazones, (consulté le ).
  9. Bertin 1982, p. 345, 349, 368.
  10. Fruchaud 2010, p. 17-25.
  11. Bertin 1982, p. 331 et 333.
  12. Bertin 1982, p. 340.
  13. Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 241.
  14. Bertin 1982, p. 352.
  15. Bertin 1982, p. 352-353, 359, 364, 371, 372, 383, 395.
  16. Bertin 1982, p. 353-356.
  17. Bertin 1982, p. 398.
  18. Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 399.
  19. Bertin 1982, p. 401.
  20. Bertin 1982, p. 368 et 390.
  21. Enríquez 2018.
  22. Bertin 1982, p. 372 et 383.
  23. Bertin 1982, p. 388.
  24. Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 399-400.
  25. Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 400.
  26. Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 397.
  27. Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 400-401.
  28. Mateos Sáinz de Medrano 2004, p. 401.
  29. (en) Mikkel Borch-Jacobsen, Remembering Anna O. : A Century of Mystification, Routledge, (ISBN 978-1-317-72185-7 et 1-317-72185-3), p. 95-96.
  30. Jacques Bénesteau, Mensonges freudiens : histoire d'une désinformation séculaire, Mardaga, , 400 p. (ISBN 2-87009-814-6, lire en ligne), p. 85-86.
  31. Daniel Ferrer et Jean-Michel Rabaté, « Cahiers d'enfance, séquence du Crayon de bouche », Genesis, no 8, , p. 151.
  32. (en) Sofía sur l’Internet Movie Database.
  33. Frédéric Mitterrand, « Dimanche 12 décembre 2010 », dans La Récréation, Paris, Robert Laffont, (ISBN 2221133544), p. 47.
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