Takaroa
Takaroa est un atoll situé dans l'archipel des Tuamotu en Polynésie française dans le sous-groupe des Îles du Roi Georges. Celui-ci est le chef-lieu de la commune de Takaroa regroupant également Takapoto et Tikei.
Takaroa | |||
Vue satellite de la NASA | |||
GĂ©ographie | |||
---|---|---|---|
Pays | France | ||
Archipel | Tuamotu | ||
Localisation | Océan Pacifique | ||
Coordonnées | 14° 27′ 00″ S, 144° 58′ 59″ O | ||
Superficie | 20 km2 | ||
GĂ©ologie | Atoll | ||
Administration | |||
Collectivité d'outre-mer | Polynésie française | ||
District | Tuamotu | ||
Commune | Takaroa | ||
DĂ©mographie | |||
Population | 674 hab. (2017[1]) | ||
Densité | 33,7 hab./km2 | ||
Plus grande ville | Teavaroa | ||
Autres informations | |||
DĂ©couverte | 1616 | ||
Fuseau horaire | UTC-10 | ||
Géolocalisation sur la carte : îles Tuamotu
Géolocalisation sur la carte : Polynésie française
| |||
Atolls en France | |||
GĂ©ographie
Situation
Takaroa est situé à 10 km à l'est de Takapoto, l'île la plus proche, et à 570 km au nord-est de Tahiti. L'atoll de forme allongée s'étend sur 26 km de longueur et 6,5 km de largeur maximale pour une superficie de terres émergées de 20 km2. Le lagon fait 93 km2 de surface et est accessible par une passe unique à l'ouest appelée Teauonae ; il est parcouru dans son pourtour et par deux traverses par un réseau de chenaux précisément balisés (avec plus de quarante balises pour la navigation)[2].
DĂ©mographie
En 2017, la population totale de Takaroa est de 674 personnes[1] - [2] principalement regroupées dans le village de Teavaroa et sur tout le pourtour de l'atoll ; son évolution est la suivante :
Climat
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 25,8 | 25,9 | 26,4 | 26,5 | 26,1 | 25,5 | 25 | 24,7 | 24,9 | 25,1 | 25,4 | 25,5 | 25,6 |
Température moyenne (°C) | 28,2 | 28,3 | 28,7 | 28,6 | 28,1 | 27,4 | 26,9 | 26,6 | 26,9 | 27,3 | 27,7 | 28 | 27,7 |
Température maximale moyenne (°C) | 30,6 | 30,7 | 30,9 | 30,7 | 30,1 | 29,3 | 28,7 | 28,6 | 28,9 | 29,5 | 30,1 | 30,4 | 29,9 |
Record de froid (°C) date du record |
19,5 10.1976 |
20,9 10.1974 |
21,6 07.1975 |
21,3 26.1955 |
21,2 28.1968 |
20,2 25.1964 |
20 15.1956 |
20,9 15.1955 |
20,6 24.2013 |
20,3 11.1965 |
20,9 06.1975 |
20,7 23.1964 |
19,5 1976 |
Record de chaleur (°C) date du record |
35,6 20.1998 |
35,3 02.1998 |
35 05.1998 |
33,5 17.1994 |
32,9 05.1991 |
32 09.1997 |
31,6 12.1993 |
32,1 30.1993 |
31,9 23.1982 |
33 17.1994 |
33 03.1979 |
33,8 29.1993 |
35,6 1998 |
Ensoleillement (h) | 223,4 | 212,9 | 238,5 | 233,9 | 223,5 | 213,1 | |||||||
Précipitations (mm) | 204,6 | 183,5 | 147,1 | 110,9 | 110,3 | 82,9 | 69,7 | 60,4 | 86,2 | 132,7 | 182,1 | 228,6 | 1 599 |
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 1 mm | 16,9 | 15,2 | 13,6 | 11,1 | 11,4 | 10,6 | 10,1 | 9,2 | 10,1 | 13,2 | 15,1 | 16,9 | 153,4 |
Nombre de jours d'orage | 3,3 | 3,9 | 3,1 | 1,7 | 0,9 | 0,4 | 0,1 | 0,1 | 0 | 0,9 | |||
Nombre de jours avec brouillard | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 |
Histoire
Peuplement polynésien et découverte par les Européens
À la suite des études de l'archéologue Kenneth Emory dans les années 1930 puis de l'ethno-archéologue Jean-Michel Chazine dans les années 1980, des découvertes indiquent un peuplement ancien par les Polynésiens avec la mise en évidence d'un marae et d'un four à destination alimentaire mais aussi cultuel, voire potentiellement anthropophagique[4] - [5].
La première mention attestée de l'atoll par les Européens est faite par les explorateurs hollandais Willem Schouten et Jacob Le Maire le qui lui donnent le nom de Zonderground Eiland[6] - [7]. Puis c'est leur compatriote Jakob Roggeveen qui l'aborde un siècle plus tard le [6]. Il est ensuite visité les Britanniques : le par John Byron, qui lui donne le nom polynésien de Tioka, en par James Cook qui mentionne Tiokea, et le par James Wilson[6]. Le Français Jules Dumont d'Urville l'aborde en septembre 1838 puis l'année suivante c'est l'Américain Charles Wilkes qui le mentionne le lors de son expédition australe[6].
PĂ©riode moderne
Au XIXe siècle, Takaroa devient un territoire français, peuplé d'environ 75 habitants, où se développe la production d'huile de coco (avec environ 30 tonneaux par an vers 1860)[8]. Au milieu du XIXe siècle, l'atoll est évangélisé avec la fondation de la paroisse Sainte-Thérèse-de-l'Enfant-Jésus en 1858, puis la construction de l'église homonyme en 1922, rattachée au diocèse de Papetee[9].
Économie
Perliculture et exploitation de la mer
Historiquement, l'atoll participait de manière notable à la production d'huîtres nacrières (destinées à la fabrication en Europe de boutons) en Polynésie française qui, au début du XXe siècle, atteignait en moyenne 15 à 30 tonnes par an[10] ; cette activité a fortement diminué depuis. Cependant, la perliculture s'y est substituée et l'atoll de Takaroa est dans ce domaine l'un des plus actifs de la Polynésie française avec 550 ha de lagon – dispersés sur la totalité de son étendue sauf dans sa pointe Nord-Est – dédiés au greffage et à l'élevage avec 1 000 lignes maximum de collectage de naissain autorisées[2].
La pêche de subsistance, mais également pour l'exportation, est pratiquée grâce à trois parcs à poissons situés près de l'aéroport et d'un hoa au Nord[2].
Tourisme et services
Le tourisme s'est également beaucoup développée dans les années 1980. Depuis 1986, Takaroa possède un petit aérodrome – avec une piste de 1 100 m de longueur – situé au nord du village de Teavaroa. Assez fréquenté, il accueille en moyenne environ 420 vols et 7 000 passagers par an, dont la moitié en transit[11].
L'aterrage du câble sous-marin Natitua au site de Tefekmaugakura[2] et sa mise en service en permet à Takaroa d'être relié à Tahiti et à l'internet mondial à haut-débit[12].
Notes et références
- Recensement de 2017 – Répartition de la population de la Polynésie française par îles, Institut de la statistique de la Polynésie française (ISPF), consulté le 27 février 2019.
- Atlas de Polynésie : Takaroa, Direction des ressources marines du Gouvernement de la Polynésie française, consulté le 9 avril 2019.
- Population, naissances et décès entre deux recensements (RP), Institut de la statistique de la Polynésie française (ISPF), consulté le 27 février 2019.
- « Des Tuamotu à Bornéo », émission Le Salon noir de Vincent Charpentier du 5 mars 2008 sur France Culture, consultable sur le site de l'INRAP.
- Le four cannibale de Takaroa enseveli… sur Hiro'a le 2 novembre 2010.
- Jacques Bonvallot, Les Atolls des Tuamotu, Ă©ditions de l'IRD, 1994, (ISBN 9782709911757), p. 275-282.
- Pierre-Yves Toullelan, Tahiti et ses archipels, Ă©ditions Karthala, 1991, (ISBN 2-86537-291-X), p. 61.
- Étienne Avalle, Notices sur les colonies françaises, éditions Challamel aîné, Paris, 1866, p. 636.
- Paroisse Sainte-Thérèse-de-l'Enfant-Jésus sur le site l'archidiocèse de Papeete.
- [PDF] L'Huître nacrière et perlière en Polynésie française : mutation de l'exploitation par André Intès dans La Pêche maritime no 1272 de mars 1984.
- Statistiques de l'aérodrome de Takaroa, Union des aéroports français, consulté le 28 février 2019.
- « Numérique en Polynésie : Le câble domestique Natitua est entré en service », outremers360.com, 19 décembre 2018.
Liens externes
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :