Super Low Altitude Test Satellite
Super Low Altitude Test Satellite, (Satellite expĂ©rimental d'altitude extrĂȘmement basse) ou SLATS ou Tsubame, est un micro-satellite expĂ©rimental dĂ©veloppĂ© par l'Agence d'exploration aĂ©rospatiale japonaise (JAXA) et lancĂ© le . Il a pour objectif de tester le recours Ă un moteur ionique pour compenser la trainĂ©e gĂ©nĂ©rĂ©e par l'atmosphĂšre rĂ©siduelle sur une orbite terrestre trĂšs basse (180-250 km).
Organisation | JAXA |
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Constructeur | Mitsubishi Electric Corp. |
Domaine | Technologie spatiale |
Statut | Mission terminée |
Autres noms | Tsubame |
Lancement | 23 décembre 2017 |
Lanceur | H-IIA |
Fin de mission | 30 septembre 2019 |
Durée | 2 ans |
DĂ©sorbitage | 2 octobre 2019 |
Identifiant COSPAR | 2017-082B |
Site | http://global.jaxa.jp/projects/sat/slats/ |
Masse au lancement | 400 kg |
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Propulsion | moteur ionique |
Source d'Ă©nergie | Panneaux solaires |
Puissance Ă©lectrique | 1 140 watts |
Orbite | Orbite terrestre basse |
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Altitude | 180-268 km |
Contexte
Un satellite placé sur une orbite terrestre trÚs basse (< 300 km) traverse une atmosphÚre résiduelle relativement dense qui génÚre une traßnée (résistance de l'air) 1 000 fois plus importante qu'à une altitude de 600 km. Cette orbite est donc rarement utilisée par les satellites d'observation de la Terre car ceux-ci sont obligés de consommer une grande quantité d'ergols pour se maintenir à cette altitude. Pourtant cette orbite présente plusieurs avantages pour les missions d'observation de la Terre : les instruments optiques bénéficient d'un pouvoir de résolution plus élevé pour effectuer leurs relevés de la surface, les liaisons radio exigent des émetteurs moins puissants et la mise en orbite nécessite un lanceur moins puissant donc moins cher. L'agence spatiale japonaise veut tester dans le cadre de la mission SLATS le recours à un moteur ionique qui permet de se maintenir sur une orbite de ce type sur de longues périodes. Un moteur ionique dispose d'un rendement 10 fois plus efficace qu'un systÚme de propulsion chimique ce qui permet de limiter la quantité d'ergols emportée. La faible poussée de ce type de moteur est suffisante pour contrebalancer la trainée atmosphérique[1].
Objectifs
Les objectifs de la mission SLATS sont :
- valider l'utilisation d'un moteur ionique de faible poussée pour le maintien sur une orbite ultra basse sur de longues durées.
- mesurer la densité de l'atmosphÚre à 200 km d'altitude.
- à basse altitude, l'oxygÚne présent dans l'atmosphÚre résiduelle est bombardée par le rayonnement ultraviolet qui casse la molécule en deux atomes. Ces radicaux trÚs réactifs dégradent les parties exposées des satellites. La mission doit mesurer les concentrations d'oxygÚne atomique à trÚs basse altitude et la détérioration des matériaux soumis à leur action pour permettre de concevoir des satellites utilisant une orbite basse.
Caractéristiques techniques
Le satellite, d'une masse inférieure à 400 kg, a une forme rectangulaire avec une section réduite (1,2 à 0,9 à 2,5 m). Des panneaux solaires déployés de part et d'autre du corps du satellite lorsque celui-ci est en orbite portent son envergure à 5,2 mÚtres et fournissent plus de 1 140 watts utilisés principalement pour faire fonctionner le moteur ionique. Celui-ci, baptisé NSTT (Next-generation Star Tracker) et développé par l'agence spatiale japonaise avec la société NEC Toshiba Space Systems, est testé sur le satellite expérimental Kiku-8. Il bénéficie d'un rendement plus élevé que celui utilisé sur les sondes spatiale Hayabusa. Il fournit une poussée de 11,5 à 17 milli newtons et éjecte du xénon en consommant 580 watts lorsque la poussée est à son maximum. SLATS dispose par ailleurs d'une propulsion chimique composée de quatre moteurs-fusées ayant une poussée d'un newton et brûlant de l'hydrazine avec une impulsion spécifique de 200 secondes[2].
SLATS emporte trois expériences[2] :
- AOFS (Atomic Oxygen Fluence Sensor), mesure la quantité d'oxygÚne atmosphérique présent sur la trajectoire. Le dispositif comprend 8 capteurs TQCMs (Thermoelectric Quartz Crystal Microbalances) placés à l'intérieur et à l'extérieur de la structure de SLATS qui mesure la diminution de la masse d'un film de polyimide réagissant avec l'oxygÚne atomique en se transformant en gaz.
- MDM (Material Degradation Monitor), comprend des Ă©chantillons de matĂ©riaux utilisĂ©s pour protĂ©ger les satellites ainsi qu'une camĂ©ra optique pour mesurer les effets de lâatmosphĂšre rĂ©siduelle sur ceux-ci. L'expĂ©rience est placĂ©e sur la face avant (dans le sens de la marche) du satellite.
- OPS (Optical Sensor), est une caméra destinée à mesurer l'évolution de la résolution spatiale en fonction de l'altitude.
DĂ©roulement de la mission
SLATS est mis en orbite le en tant que charge utile secondaire par le lanceur H-IIA qui place en orbite le satellite d'observation de la Terre GCOM-C chargĂ© d'effectuer des mesures de la composition de l'atmosphĂšre terrestre, d'Ă©valuer le bilan radiatif de la Terre et d'Ă©tudier le cycle du carbone[3]. Le satellite SLATS est placĂ© initialement sur une orbite Ă une altitude de 630 km qu'il ramĂšne avec ses propulseurs chimiques Ă 430 km. En utilisant la traĂźnĂ©e gĂ©nĂ©rĂ©e par l'atmosphĂšre rĂ©siduelle, il rĂ©duit par la suite son altitude Ă 250 km en 450 jours. Il dĂ©bute alors le cĆur de la mission qui doit durer trois mois (hors prolongement). Il utilise son moteur ionique pour stabiliser on orbite qu'il laisse diminuer par palier jusqu'Ă atteindre 180 km[2]. La mission s'achĂšve le aprĂšs avoir rempli ses objectifs[4]. Le satellite se dĂ©sintĂšgre dans l'atmosphĂšre terrestre le .
Notes et références
- (en) « Super Low Altitude Test Satellite "SLATS" », JAXA (consulté le )
- (en) « SLATS », sur EO Portal, Agence spatiale européenne (consulté le )
- (en) Patric Blau, « SLATS », sur Spaceflight101.com,
- (ja) Patric Blau, « è¶ äœé«ćșŠèĄæăă€ă°ăïŒSLATSïŒăăéçšç”äș », sur sorae.info,â
Bibliographie
- (en) Atsushi Noda et al., « The Study of a Super Low Altitude Satellite », Transactions of the Japan Society for Aeronautical and Space Sciences,â , p. 1-7 (DOI 10.2322/tstj.7.Pf_17, lire en ligne [PDF])
- (en) Hiroshi Nagano et al., « A New Orbit Control Algorithm for the 20 mN Class Ion Engine System », 33st International Electric Propulsion Conference,â , p. 1-10 (lire en ligne)