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Suliac

Saint Suliac, appelé aussi saint Suliau ou Sulian ou Silio ou Sulien, est un moine gallois évangélisateur du pays de Galles et de l'Armorique au VIe siècle. Il fait partie des saints de l'église britannique[1] et des saints bretons d'Armorique.

Saint Suliac
Image illustrative de l’article Suliac
Buste reliquaire de l’Église Saint-Suliau de Sizun.
Saint
Naissance v. 548
Powys (Pays de Galles)
Décès v. 640
Abbaye de Saint-Suliac (Armorique)
Nom de naissance Tysilio ap Brochfael
Autres noms Suliau, Sulian, Silio ou Sulien
Vénéré par Église catholique, Église orthodoxe
FĂŞte 1er octobre, 8 novembre

En gallois, il est appelé Tysilio ou Tyssilio ou Tyssel[2] ap Brochfael. Il a vécu au pays de Galles, puis en Bretagne, sur les hauteurs du Mont Garrot, dominant la Rance, près du bourg actuel de Saint-Suliac (Ille-et-Vilaine) et y a fondé un monastère, dont la chapelle Saint-Laurent (VIe siècle) aurait été la première église paroissiale de Saint-Suliac.

C'est un saint des Églises chrétiennes fêté le 1er octobre dans la liste des saints de Bretagne célébrés au diocèse de Quimper et Léon le 8 novembre par les Orthodoxes.

Biographie

Tysilio ap Brochfael, parfois orthographié Tysilio ap Brochmael (548? – 640), était un prince de Powys (royaume de l'est du pays de Galles), deuxième fils du roi Brochfael Ysgythrog (Crocs-de-Chien ou Longues-Dents) et de la reine Arddun Penasgell, (fille du roi Pabo Post Prydein), il avait trois frères et comme cousins, saint Asaph et saint Deinol.

Il évangélisa l'Anglesey et devint père abbé de Meifod. Très jeune, Tysilio choisi la religion, mais son père préférait pour lui une carrière militaire. Il s'enfuit de la cour du Powys de son père, pour se placer sous la protection de l'abbaye Gwyddfarch de Meifod et se fit moine.

Après avoir tenté de le récupérer, le roi Brochwel Ysgythrog finit par accepter le sort de son fils. Tysilio tenta néanmoins de s'éloigner davantage de son père en construisant son ermitage sur l'île Tysilio (Ynys Tysilio en gallois, Church Island en anglais) dans le détroit de Menai (le canal séparant Anglesey du reste du pays de Galles). L'ermitage a été reconstruit au XIVe siècle et l'île se trouve aujourd'hui très près de la ville de Menai Bridge (Porthaethwy en gallois) et serait en partie responsable du nom touristique du village de Llanfairpwllgwyngyllgogerychwyrndrobwllllantysiliogogogoch. Saint Tysilio y resta sept ans et évangélisa Anglesey, avant de revenir à Meifod et de devenir père abbé, où Il reconstruit l'abbaye et édifie l'église Saint-Tyssilio. Il évangélisa le pays de Galles.

Vers 613-615, à la mort de son frère Iago ap Brochwel, sa belle-sœur, la reine Haiarnwedd, se mit en tête de l'épouser, pour revenir sur le trône. Après avoir refusé, il fut persécuté et il décida alors de passer de Grande-Bretagne en Armorique. Il s'arrêta dans l'île de Sercq, puis vint se fixer sur la rive droite de l'estuaire de la Rance, où se trouve maintenant un village appelé Saint-Suliac. Il y fonda un monastère, sur le Mont-Garot, où il eut une quinzaine de moines sous sa direction et évangélisa la Bretagne. il décède à l'âge de soixante seize ans, vers 640 650. On peut voir encore le couvercle de son sarcophage, dressé, au bas de l'église paroissiale de Saint-Suliac ; on ignore toutefois si son monastère subsista longtemps après lui[3]".

Tysilio est traditionnellement dit être l'auteur d’une chronique des Rois de la Grande-Bretagne, une variante de la chronique galloise Brut y Brenhinedd.

Toutefois ce texte original dit Tysilio Brut a été remanié et continué par les moines de Saint-Suliac. (Il est mort vers 640, mais le livre enregistre la mort de Cadwaller en 688 ) Ce qui prouve que le monastère de Saint-Suliac a perduré après le décès de Tysillio. Puis, le texte Tysillio Brut a été amalgamé, vers 1500, avec des versions anciennes du Brut y Brenhiedd et de l’Historia regum Britanniae, en latin du XIIe siècle, de Geoffroy de Monmouth[4].

C'est un saint, qui est aussi honoré en Bretagne, qu'au pays de Galles.

Ses traces au pays de Galles

  • Meifod (en) Ă©tait l'abbaye principale du Powys, oĂą les rois et princes du Powys Ă©taient enterrĂ©s, Tyssilio, reconstruit l'abbaye et Ă©difie l'Ă©glise Saint-Tyssilio, oĂą par son architecture, son mobilier, son administration et ses offices, elle excellait. Sa fĂŞte Ă©tait toujours cĂ©lĂ©brĂ© ici. Au XVIIIe siècle, Tyssilio figurait dans les vitraux du sanctuaire. l'Ă©glise est surnommĂ©e : La Demeure des trois saints et Le SĂ©pulcre des rois.

Il y a de nombreuses églises dédiées au "Royal Saint-Tyssilio" au pays de Galles :

  • Ă€ Llangammarch Ă  Built, en Brecknockshire, Tyssilio se cache pendant le persĂ©cution de sa belle-sĹ“ur : dans le fond d'une province appelĂ©e Buelt, oĂą il bâtit une Ă©glise et un monastère.
  • L'Ă©glise de Shrewsbury, (anciennement : Penwern), ville de Brochwel Ysgythrog, ancienne capitale du Powys, est une fondation de Tyssilio.
  • L'Ă©glise de Llanllugan, dans le Montgomeryshire, est fondĂ©e par Tyssilio.
  • L'Ă©glise de Llandyssilio, dans le Montgomeryshire.
  • L'Ă©glise de Llandyssilio, sur l'Ă®le d'Anglesey.
  • L'Ă©glise de Llantyssilio et de Bryn Eglaus (Ffynnon Dysilio), dans le Denbighshire.
  • L'Ă©glise de Llandyssilio Gogo, dans le Ceredigion.

Des reliques :

  • La pierre de Maen Tysilio Ă  Rhislas, dans le Denbighshire.
  • La fontaine de Ffynnon Nant Dyssilio Ă  Oswestry, dans le Shropshire.

Hors du pays de Galles :

  • L'Ă©glise de Luxulyan (Lansulien en cornique), en Cornouailles, est une fondation de Tyssilio, lorsque celui-ci traverse la Cornouailles avec quelques moines, pour aller s'installer en Bretagne et curieusement la paroisse riveraine est celle de Saint-Sampson, en Golant.
  • L'Ă©glise de Selllach (Lann Suluc), dans le Herefordshire.
  • L'Ă©glise de Llancillo (Lann Sulbiu), dans le Herefordshire.

Ses traces dans la Bretagne actuelle

  • Saint-Suliac, (Sancta Suliani en 1156, Sancti Sulini 1210, S. Selya 1256)[5]commune du dĂ©partement d'Ille-et-Vilaine, situĂ©e sur les bords de la Rance. L'Ă©glise paroissiale Saint-Suliac du XIIIe-XIVe siècle, classĂ©e MH, abrite le tombeau de saint Suliac, ainsi que sa statue en granite du XIIIe siècle. En 1831, les dernières ruines de l'abbaye du Mont-Garot et de sa chapelle de Saint-Laurent, sont enlevĂ©es. On peut imaginer que le monastère fondĂ© par le saint se serait implantĂ© Ă  l'emplacement de l'Ă©glise paroissiale actuelle et que la chapelle Saint-Laurent Ă©tait un tĂ©moin d'un simple prieurĂ© annexe, voire totalement indĂ©pendant[6]. Le PouillĂ© de Rennes stipule que les deux monastères construits successivement en Saint-Suliac, l'un au bourg par saint Suliac lui-mĂŞme au VIe siècle, l'autre sur le Mont Garot, au XIIe, par les BĂ©nĂ©dictins de Saint-Florent de Saumur, prouvent l'antiquitĂ© de cette paroisse.

Le saint fonda lui-même un certain nombre d'églises et de chapelles, à travers toute la Bretagne, des biens devenus parfois propriétés de l'abbaye de Saint-Suliac :

Notes et références

  1. S. Baring-Gould, M.A. & John Fisher, B.D. "The Lives of The Bristish Saints", London, 1907, 4 vol. T.IV p. 296 Ă  305
  2. Ty était un titre honorifique, lié à son rang
  3. Dom Lobineau, "Vie des Saints de Bretagne"
  4. Brynley F. Roberts, Brut y Brenhinedd, Dublin Institute for Advanced Studies, 1971, pp. xxiv-xxxi
  5. Elvire de Cerny "Saint-Suliac et ses traditions" Imp. J.R. Huart, Dinan, 1861, (réédité en 1987).
  6. (fr) « ETYMOLOGIE et HISTOIRE de SAINT-SULIAC », sur www.infobretagne.com (consulté le )
  7. (fr) « Fontaine saint Suliau et deux lavoirs », sur patrimoine.region-bretagne.fr (consulté le )
  8. Louis Pape, Sizun. Renaissance du Léon. Légende de Saint-Suliau, éditions Jos Le Doaré
  9. Jacques Baudouin, Grand livre des saints: culte et iconographie en Occident, Art, 2006
  10. (fr) « Photographie de la chapelle. », sur www.flickr.com (consulté le )
  11. Albert Deshayes, Dictionnaire des prénoms celtiques, Ed° Le Chasse-Marée, 2000

Bibliographie

  • (en) Peter Bartrum, A Welsh classical dictionary: people in history and legend up to about A.D. 1000, Aberystwyth, National Library of Wales, (ISBN 9780907158738), p. 720-722 TYSILIO ap BROCHWEL YSGITHROG. (515)

Lien externe

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