Stenopterygius
Stenopterygius est un genre éteint d'ichthyosaures ayant vécu au Jurassique au cours du Toarcien et de l'Aalénien, soit il y a environ entre 182,7 et 170,3 millions d'années.
Règne | Animalia |
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Embranchement | Chordata |
Sous-embr. | Vertebrata |
Classe | Sauropsida |
Super-ordre | †Ichthyopterygia |
Ordre | †Ichthyosauria |
Clade | †Neoichthyosauria |
Clade | †Thunnosauria |
Espèces de rang inférieur
- †S. quadriscissus (Quenstedt, 1856 [appelé à l'origine Ichthyosaurus]) (espèce type)
- †S. triscissus (Quenstedt, 1856 [appelé à l'origine Ichthyosaurus])
- †S. longifrons (Owen, 1881)
- †S. uniter (von Huene, 1931)
- †S. banzensis von Huene, 1922
- †S. cayi (Fernandez, 1994 [appelé à l'origine Chacaicosaurus])
- †S. aaleniensis Maxwell et al., 2012
Un grand nombre d'espèces a été rattaché à ce genre.
Ses restes fossiles sont connus en Europe (Allemagne, Angleterre, France, Luxembourg et Suisse)[1] - [2].
Étymologie
Son nom signifie « aile étroite » en raison de ses nageoires plus minces que celles des autres ichthyosaures.
Description
Stenopterygius était physiquement proche de Ichthyosaurus, mais il avait un crâne plus petit que lui et des nageoires étroites. Ses fossiles les mieux conservés proviennent des couches du lagerstätte des argiles bitumineuses à Posidonies dites « Posidonienschiefer » du Toarcien inférieur d'Holzmaden dans le Bade-Wurtemberg dans le sud-ouest de l'Allemagne.
Son crâne avait une mâchoire à la forme d'un bec et celle-ci était armée d'une grande quantité de dents. Comme la plupart des ichthyosaures, il possédait une queue semblable à celle des poissons. Il avait également une nageoire dorsale ressemblant à celle d'un requin comme Ichthyosaurus. Il mesurait au maximum 4 mètres de longueur pour un poids avoisinant les 600 kilogrammes[1] - [3] - [4].
Paléobiologie
Le mode de vie de Stenopterygius était similaire à celui de nos dauphins actuels. Il devait passer la plus grande partie de sa vie au milieu de l'océan dans les eaux profondes où il chassait des poissons, des céphalopodes et d'autres animaux du milieu aquatique. La cavité abdominale des squelettes de Stenopterygius montrent souvent la présence de restes de ces animaux.
En 1990, un célèbre fossile montre une mère décédée en train d'accoucher de son petit (les ichthyosaures étaient vivipares). Ceci prouve que les nourrissons sortaient la queue en premier du corps de la mère, tout comme les cétacés, pour les empêcher de se noyer[5].
En 2018, l'étude de la composition cellulaire et moléculaire de tissus mous préservés d'un spécimen d'Holzmaden (MH 432) a permis plusieurs découvertes[6] :
- sa peau est composée de deux couches (épiderme et derme) morphologiquement distinctes ;
- celles-ci reposent sur une couche de graisse isolante qui aurait amélioré son aérodynamisme et sa flottabilité ;
- cette graisse aurait aussi favorisé la conservation de la chaleur du corps, ce qui, associé à la viviparité, connue depuis longtemps des ichthyosaures, conforterait sa possible homéothermie ;
- la répartition des mélanophores contenant un pigment d'eumélanine, varie selon les régions du corps, avec une pigmentation plus sombre sur la face dorsale que sur la face ventrale, ce qui se traduirait pour cet animal par un camouflage en contre-illumination, un phénomène fréquent chez les animaux actuels et, en particulier, les poissons et les mammifères marins.
La convergence évolutive des ichthyosaures avec les amniotes marins actuels, comme les odontocètes ou cétacés à dents, parait ainsi s'étendre du domaine ultra-structurel au domaine moléculaire, reflétant une adaptation similaire aux contraintes environnementales de leurs vies pélagiques[6].
Classification
L'analyse phylogénétique des ichthyosaures réalisée par Patrick Druckenmiller (en) et Erin E. Maxwell en 2010 conduit au cladogramme suivant, ici limité aux Thunnosauria[7] :
â—„ Thunnosauria |
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Notes et références
- (en) Michael W. Maisch and Andreas T. Matzke, « The Ichthyosauria »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Stuttgarter Beiträge zur Naturkunde: Serie B, , p. 1–159
- (de) Michael W. Maisch, « Revision der Gattung Stenopterygius Jaekel, 1904 emend. von Huene, 1922 (Reptilia: Ichthyosauria) aus dem unteren Jura Westeuropas », Palaeodiversity, vol. 1,‎ , p. 227–271 (lire en ligne)
- (de) Huene F. von 1939. Ein ganzes Ichthyosaurier-Skelett aus den westschweizerischen Voralpen. Mitteilungen der Naturforschenden Gesellschaft in Bern 1939, pp.: 1-14
- (en) McGowan C, Motani R. 2003. Ichthyopterygia. – In: Sues, H.-D. (ed.): Handbook of Paleoherpetology, Part 8, Verlag Dr. Friedrich Pfeil, 175 pp., 101 figs., 19 plts; München
- (de) Böttcher R, « Neue Erkenntnisse über die Fortpflanzungsbiologie der Ichthyosaurier », Stuttgarter Beiträge zur Naturkunde Serie B (Geologie und Paläontologie), vol. 164,‎ , p. 1–51
- (en) Johan Lindgren, Peter Sjövall, Volker Thiel, Wenxia Zheng, Shosuke Ito, Kazumasa Wakamatsu, Rolf Hauff, Benjamin P. Kear, Anders Engdahl, Carl Alwmark, Mats E. Eriksson, Martin Jarenmark, Sven Sachs, Per E. Ahlberg, Federica Marone, Takeo Kuriyama, Ola Gustafsson, Per Malmberg, AurĂ©lien Thomen, Irene RodrĂguez-Meizoso, Per Uvdal, Makoto Ojika et Mary H. Schweitzer, « Soft-tissue evidence for homeothermy and crypsis in a Jurassic ichthyosaur », Nature, vol. 564, no 7736,‎ , p. 359–365 (DOI 10.1038/s41586-018-0775-x)
- (en) Patrick S. Druckenmiller and Erin E. Maxwell, « A new Lower Cretaceous (lower Albian) ichthyosaur genus from the Clearwater Formation, Alberta, Canada », Canadian Journal of Earth Sciences, vol. 47, no 8,‎ , p. 1037–1053 (DOI 10.1139/E10-028, Bibcode 2010CaJES..47.1037D, lire en ligne).
- (en) Arkhangel’sky, M. S., 1998, On the Ichthyosaurian Genus Platypterygius: Palaeontological Journal, v. 32, n. 6, p. 611-615.
Annexes
Articles connexes
Références taxinomiques
- (en) Référence Paleobiology Database : Stenopterygius Jaekel, 1904