Sondages d'opinion sur le mouvement des Gilets jaunes

Dans le sondage d'Elabe du 28 novembre 2018, 35 % des sondés affirment avoir affiché un « gilet jaune » sous le pare-brise de leur voiture, un message de soutien au mouvement[11].

Les sondages témoignent d'un important soutien et d'une compréhension à l'égard des Gilets jaunes, qui obtiennent l'adhésion d'environ trois quarts des sondés des études. Durant les deux premiers mois, le pourcentage de ces derniers oscille entre 65 % et 75 %[16] - [19]. C'est la représentation d'un soutien massif de la population française, bien plus important que pour les derniers mouvements de protestations de salariés[19].

Même s'il se dégrade au fil des mois, le soutien reste majoritaire[11] - [16] - [21]. Les violences en manifestation, comme celle de l'acte III[11] - [16], ou les premières aides annoncées par Emmanuel Macron, n'ont pas d'impact particulier sur l'adhésion au mouvement, ce qui relève de l'inabituel[19] - [22].

La journaliste Aude Lorriaux de Slate et l'historien et sociologue Stéphane Sirot observent à travers différentes études réalisées entre novembre et décembre 2018 deux à trois « cercles » de Gilets jaunes et de soutiens : le premier regroupe les manifestants, au nombre de 20 % des sondés[n 12], le deuxième les personnes ayant affiché leur soutien au mouvement par divers moyens (gilet affiché sous son pare-brise, activité sur les réseaux sociaux, etc.) et en dernier les simples soutiens, majoritaires. Ces deux derniers cercles représent 54 % des sondés, les 20 % de manifestants non compris[11] - [19].

Les classes populaires et rurales sont les principales composantes du premier cercle, celui actif dans les manifestations hebdomadaires, ainsi que du deuxième cercle. Le troisième est plus diversifié, démontrant une adhésion majoritaire qui traverse les différentes catégories socioprofessionnelles de la population française, des ouvriers (54 %) au cadres et professions intellectuelles (44 %)[11]. D'autres sondages, réalisés par Harris Interactive et Ifop-Fiducial, confirment ce soutien national[11] - [16].

Même s'il est soutenu par l'ensemble des catégories socioprofessionnelles, le mouvement des Gilets jaunes est l'illustration d'une division entre plusieurs France. Ainsi, l'adhésion est plus importante dans les communes rurales et les petites villes, parmi les Français les plus pauvres et les moins diplômés, que chez les citadins, les plus aisés et les plus diplômés. Également, le soutien de ces derniers s'amenuise bien plus rapidement. Le même schéma se répète entre classes sociales[11].

L'électorat politique est lui aussi très divisé : électeurs d'extrême droite (Rassemblement national) et de gauche radicale (La France insoumise) au premier tour de l'élection présidentielle de 2017, aux forts taux de soutien, s'opposent à ceux qui ont voté plus au centre gauche et au centre droit (Parti socialiste et La République en marche)[11].