Sofiane Bennacer

Sofiane Bennacer débute en tant que comédien en 2018. En février de cette même année il endosse le rôle de Hippolyte dans la lecture de la pièce de Sarah Kane L'Amour de Phèdre, mise en scène par Michel Ducros pour la Compagnie La Variante à Aix-en-Provence[5]. Il apparait ensuite en septembre 2018 dans une vidéo mise en ligne sur le site Youtube, proposant une interprétation théâtrale du poème Polices ! de Sonia Chiambretto[6].

Les Amandiers, réalisé par Valeria Bruni Tedeschi, 2022.

Après des études à l'Ecole du Théâtre national de Strasbourg, il apparait en 2021 dans la série La stagiaire (troisième épisode de la sixième saison), dans le rôle secondaire d'Emilio da Costa. Toujours en 2021 il apparaît à l'affiche de son premier long-métrage : Cette musique ne joue pour personne réalisé par Samuel Benchetrit. Il y joue aux côtés, notamment, de Vanessa Paradis et Valeria Bruni Tedeschi, qui le repérera à cette occasion pour son film Les Amandiers[1].

En 2022, Sofiane Bennacer interprète ainsi l'un des rôles principaux du film Les Amandiers de Valeria Bruni Tedeschi : il campe le ténébreux et torturé Étienne, qui s’éprend de l’héroïne Stella. Un personnage inspiré par le destin tragique de Thierry Ravel, décédé en 1991 à l'âge de 28 ans[1]. Sa performance est applaudie par la critique et lui vaut d'apparaître sur la liste des révélations des César 2023. Néanmoins, après la découverte par le grand public de sa mise en examen pour viols et violences, son nom est retiré de la liste[1].

Le 22 novembre 2022, le journal Le Parisien révèle dans un article que l'acteur est "mis en examen pour viols et violences sur des ex-conjointes" : "Sofiane Bennacer, 25 ans, a été mis en examen en octobre par une juge d’instruction de Mulhouse à la suite d’accusations de quatre ex-compagnes dont des comédiennes"[7]. Il est accusé de viols présumés sur deux ex-conjointes, de "violences sur conjoint" sur une troisième, et est "placé sous le statut de témoin assisté dans le cadre d’une quatrième plainte déposée par une autre ex-compagne, qui l’accuse de viol"[4]. Ces faits se seraient déroulés entre 2018 et 2019 à Mulhouse, Strasbourg et Paris. Selon Le Parisien, les plaignantes "décrivent une liaison sous emprise, au cours de laquelle des relations non consenties auraient eu lieu"[7].

À la suite de ces révélations, l'Académie des César prend la décision de retirer le nom de Sofiane Bennacer de la liste des révélations masculines 2023. Le 2 janvier 2023, l'Académie déclare dans un communiqué que par "respect pour les victimes (même présumées en cas de mise en examen ou de condamnation non définitive), il a été décidé de ne pas mettre en lumière des personnes qui seraient mises en cause par la justice pour des faits de violence"[8].

Certains cinémas décident par ailleurs de retirer le film Les Amandiers de leur programmation. C'est le cas du cinéma associatif Le Beaulieu à Bouguenais, ainsi que le Concorde à la Roche-sur-Yon[9] et l'Ecran de Saint-Denis[10].

Face à ces révélations, Sofiane Bennacer prend le parti de démentir les accusations dont il fait l'objet et de clamer son innocence. Dans une publication Instagram du 23 novembre 2022, l'acteur écrit : "La présomption d’innocence existe-t-elle encore ? Ou sommes-nous dans un Etat de non-droit, un Etat où la simple accusation sans fondement peut détruire une vie ?". Il dénonce également de faux témoignages : "Je vais être libre dans quelques mois, car je n’ai rien fait."[4].

L'acteur reçoit le soutien de diverses personnalités dans cette affaire. Dès le 25 novembre 2022, sa compagne et réalisatrice de Les Amandiers, Valeria Bruni Tedeschi, s'exprime en dénonçant un "lynchage médiatique"[4]. Elle est par ailleurs soutenue par sa sœur, Carla Bruni, qui dit apporter un "soutien total et absolu" à Valeria et souhaiter défendre la présomption d'innocence[4]. Le 18 janvier 2023, le journal Le Point publie une tribune contre la "mise au pilori" de Sofiane Bennacer. Celle-ci est signée par 136 personnalités, dont Charlotte Gainsbourg et Fanny Ardant, qui estiment notamment que "la défense des femmes est une affaire trop sérieuse pour être laissée aux mains d'une doxa activiste – relayée par une sphère médiatique obnubilée par les effets de buzz"[11].