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Signalisation routière horizontale en France

La signalisation routière horizontale regroupe, dans le cadre de la signalisation routière, l'ensemble des marques sur chaussées utilisées pour matérialiser les règles d'utilisation des voies ouvertes à la circulation publique. Elle constitue une aide importante à la conduite, en canalisant les flux de circulation, en précisant des règles de prescription, en matérialisant le stationnement et en guidant visuellement l'usager, en particulier la nuit en rase campagne.

Marquage au sol d'une voie rapide urbaine (ici celle de Chambéry). Différents types de marquages sont présents en raison de la proximité de l'échangeur de la Boisse.

Contexte réglementaire

En France, la signalisation routière horizontale est régie par l'arrêté du 10 mai 2000 (conformité des produits), par l'arrêté de 1967 (convention internationale de Vienne sur la signalisation routière) et par l'Instruction interministérielle sur la signalisation routière, en particulier la 7e partie du livre I de la Signalisation Routière[1]. L'arrêté interministériel s'applique à toutes les voies ouvertes à la circulation publique (art. 44), tant en milieu urbain qu'en rase campagne. Les voies ouvertes à la circulation publique comprennent les routes interurbaines et urbaines (autoroutes, voies rapides, voies rapides urbaines, routes nationales, routes départementales, routes communales), mais également l'ensemble des espaces publics ou privés correspondants (parkings publics ou commerciaux, zones d'activités industrielles ou commerciales). Ces règles traduisent certaines dispositions du Code de la Route.

Le marquage n'est pas obligatoire, sauf sur les routes à chaussées séparées, les routes express à quatre voies en rase-campagne, ou bien en tant que marque associée aux signaux « Stop » ou « Cédez le passage » ou en tant que ligne d'effet de feux tricolores. Le marquage des voies de circulation incombe au maître d'ouvrage (État, collectivité, concessionnaire, propriétaire privé) qui en a la compétence.

Dès qu'une voie ouverte à la circulation publique est marquée, la signalisation horizontale doit respecter les règles définies dans la réglementation.

Couleurs des marques

Le blanc est la couleur utilisée pour les marquages sur chaussée.

Pour certains marquages spéciaux, on utilise d'autres couleurs dans les conditions suivantes :

  • Le jaune pour :
    • les marques interdisant l'arrĂŞt ou le stationnement (article 118.2.B),
    • les lignes zigzag indiquant les arrĂŞts d'autobus (article 118.3.C),
    • le marquage temporaire (article 122.B de la 8e partie de l'instruction sur la signalisation routière).

L'emploi de la couleur sur la chaussée est de plus en plus fréquent. La disparité des traitements actuels entraîne des confusions et incompréhensions pour l'usager. La circulaire du 15 mai 1996[2] donnait des directives et des recommandations visant à ne pas abuser de l'utilisation de la couleur sur la chaussée.

Largeur des lignes

La largeur des lignes est définie par rapport à une largeur unité "u" différente selon le type de route[3].

On adopte les valeurs suivantes pour l'unité "u" :

Type de routes Valeur de "u"
Autoroutes,
Routes à chaussées séparées,
Routes Ă  4 voies de rase campagne
7,5 cm
Routes importantes,
notamment routes Ă  grande circulation
6 cm
Autres routes5 cm
Lignes tracées sur les pistes cyclables3 cm

La valeur de "u" doit être homogène sur tout un itinéraire. En particulier, elle ne doit pas varier au passage d'un département à l'autre.

Marques longitudinales

Ligne continue

Il est interdit aux conducteurs de franchir ou chevaucher une ligne longitudinale continue axiale ou séparative de voies de circulation. Les différents types de lignes continues sont les suivants.

Cependant, depuis le [4], il est autorisé le chevauchement pour dépasser un cycliste qu'il soit hors agglomération ou en agglomération, sous réserve de respecter les prescriptions concernant le dépassement.

Type de

modulation

Usage RĂ©f instruction Largeur
Continue Ligne axiale ou de délimitation des voies2u
Ligne axiale à l’approche d’un îlotArticle 115.43u
Ligne axiale sur chaussée à 4 voiesArticle 114-2 et 114-55u
Ligne séparant les sens de circulation opposés sur les routes à trois voies situées hors agglomération avec deux voies affectées à un sens de circulationArticle 114-13u
Ligne oblique marquant un rétrécissement de route de trois à deux voiesArticle 116-23u

Caractéristiques des lignes discontinues

Pour la bonne compréhension des marquages, quatre types de modulations de lignes longitudinales ont été retenus, se différenciant par le rapport des pleins aux vides.

Ces modulations (tirets plus intervalles) sont des multiples de 13 mètres.

Pour les lignes transversales, la modulation T'2 comporte alternativement 0,5 m de trait et 0,5 m de vide.

Le tableau ci-après donne les caractéristiques de tous les types de lignes discontinues :

Type de

marquage

Type de

modulation

Longueur

du trait (en m)

Intervalle

entre 2 traits (en m)

Rapport

plein/vide

Axial

longitudinal

T13101/3
T’11,551/3
T331,333
Rive T233,51
T’32063
T4[5]39133
Types de lignes discontinues longitudinales sur chaussées en France.

Typologie des lignes discontinues

Lignes longitudinales axiales :

  • Ligne de guidage (T1) :
    Cette ligne est composĂ©e de pleins de 3 mètres espacĂ©s d'intervalles vides de 10 mètres.
    Elle peut être franchie pour dépasser. Elle délimite les différentes voies sur les chaussées à sens unique, ainsi que sur les routes à double sens de circulation sur lesquelles les dépassements sont autorisés.
    Il est aussi possible qu'elle double une ligne continue (ligne mixte) sur une route à double sens : elle permet alors aux véhicules circulant du côté de la ligne discontinue de dépasser.
    Tout conducteur peut franchir ou chevaucher une ligne discontinue si celle-ci se trouve la plus proche de son véhicule au début de la manœuvre et à condition que cette manœuvre soit terminée avant la fin de la ligne discontinue[6]
  • Ligne de dissuasion (T3) :
    Les traits sont courts et rapprochĂ©s : ils mesurent 3 mètres et sont espacĂ©s de 1,33 mètre.
    On rencontre ce type de ligne dans deux cas de figures :
    • Sur les routes Ă©troites et/ou sinueuses, elle dĂ©conseille les dĂ©passements autres que ceux de vĂ©hicules lents tels que cyclomoteurs, cyclistes, tracteurs, vĂ©hicules de voirie ou de travaux... ou roulant lentement comme voiture ou camion roulant avec ses feux de dĂ©tresse allumĂ©s et Ă  30 km/h par exemple [7] ;
    • Sur autoroute, Ă  l'approche d'une sortie, elle dissuade les vĂ©hicules roulant Ă  gauche de se rabattre au dernier moment Ă  droite pour sortir, coupant ainsi dangereusement la route aux vĂ©hicules roulant Ă  droite [8].
  • Ligne d'annonce :
    Elle prévient le conducteur de l'approche d'une ligne continue. Il ne faut plus entamer de dépassement à son niveau. Trois flèches de rabattement y sont intercalées. Lorsque la flèche pointe dans la direction opposée à celle du véhicule, la ligne d'avertissement concerne seulement les véhicules en sens inverse.

Lignes longitudinales de rives ou de délimitation de certaines voies
Quatre types de modulations peuvent être employées en rive de chaussée ou pour délimiter certaines voies :

  • T2 ;
  • T3 ;
  • T'3 ;
  • ou T4.

Les domaines d'usages sont décrits dans le tableau ci-après :

Type de

modulation

Usage Référence instruction Largeur
T2 Ligne de rive de chausséeArticle 114.4 A3u
Ligne de délimitation des voies de décélération, d’insertion ou d’entrecroisementArticle 117-35u
Ligne d’entrée et de sortie des voies pour véhicules lentsArticle 114-35u
T3 Ligne de délimitation de voies pour véhicules lentsArticle 114.35u
Ligne de délimitation dans certains cas d’un couloir réservé aux autobusArticle 114.35u
Ligne de délimitation de bandes cyclablesArticle 114.35u
T'3 Ligne de rive aux approches de certains carrefours et dans les bretelles de raccordementArticle 114.43u
T4 Ligne délimitant une bande d’arrêt d’urgence, en section courante (hors bretelles de raccordement)
sur autoroutes et routes à chaussées séparées et à carrefours dénivelés
Article 114.4 B3u

Marques transversales

On distingue trois types de marques transversales :

Type de modulation Type de marquage Longueur du trait Intervalle
entre 2 traits
Largeur
Continue
Ligne continue d'arrĂŞt
Selon la largeur de la chaussée050 cm
T’2
Ligne discontinue de "CĂ©dez le passage"
50 cm50 cm50 cm
T’2
Ligne discontinue d'effet des feux de circulation
50 cm50 cm15 cm

Marquage d'une route en rase campagne

Le marquage d'une route de rase campagne en section courante, c’est-à-dire hors points singuliers et hors intersections, est le suivant :

  • la ligne axiale discontinue de guidage est du type T1 et de largeur 2u ;
  • les lignes de rive sont de type T2 et de largeur 3u sur routes Ă  2, 3, 4 ou 2Ă—2 voies et de type T4 sur autoroute.

Marquage d'une route en milieu urbain

Le marquage des routes en milieu urbain permet de délimiter les voies de circulation afin de mieux utiliser l'espace roulable en canalisant le trafic. Il est notablement différent de celui en rase campagne.

Marquage de voies particulières

Voies de stockage

Ce sont des voies permettant d'effectuer un changement de direction. Les voies de stockage sont signalées par des flèches de sélection, et sont délimitées par une ligne discontinue très large.

Voies d'accélération et de décélération

Ces voies permettent d'accéder ou de quitter les routes à chaussées séparées et les autoroutes. Comme pour les voies de stockage, une voie d'accélération ou de décélération se prend dès le début. Elles sont aussi délimitées par des traits plus larges.

Les voies d'accélération permettent aux véhicules entrants d'atteindre progressivement la vitesse de ceux roulant sur la route rejointe afin de pouvoir s'insérer dans la circulation par une manœuvre de rabattement effectuée au moment opportun. Elles se terminent par un panneau « cédez-le-passage » qui rappelle que les véhicules empruntant cette voie n'ont pas la priorité : en cas de trafic intense sur la voie principale, les conducteurs doivent, au besoin, ralentir voire stopper, afin d'attendre de pouvoir s'insérer dans la circulation.

Les voies de décélération se terminent souvent par un virage serré. La vitesse de la voie sur laquelle le conducteur circule (110 km/h ou 130 km/h) étant nettement supérieure à celle nécessaire pour prendre le virage (50 km/h voire moins), il est nécessaire de ralentir considérablement : c'est la fonction de la voie de décélération. Des panneaux de limitation de vitesse le long de la voie indiquent de combien ralentir.

Voies d'entrecroisement seule

Ce sont des voies qui permettent à la fois d'entrer et de sortir d'une route. Le marquage de séparation d'avec la section courante est constitué par une ligne discontinue T2 de largeur 5u.

Voies pour véhicules lents

On les rencontre généralement dans les côtes. Elles sont réservées et obligatoires pour tous les véhicules roulant à 60 km/h ou moins, afin qu'ils ne gênent pas la circulation normale ; toutefois, un véhicule lent peut sortir de cette voie pour effectuer le dépassement d'un autre véhicule lent[9].

Le marquage de ce type de voie est le suivant[10] :

  • une ligne discontinue du type T3 de largeur 5u sĂ©pare la voie rĂ©servĂ©e aux vĂ©hicules lents des autres voies ;
  • Ă  hauteur du dĂ©crochement du biseau de crĂ©ation de la voie, le marquage est constituĂ© d’une ligne discontinue de type T2 de largeur 5u ;
  • la fin de la voie est marquĂ©e Ă©galement par une ligne discontinue de type T2 de largeur 5u sur une longueur de prĂ©signalisation L.

Au début de la voie, on trouve un panneau d'obligation où est écrit "véhicules lents" complété par un panonceau où est dessinée une flèche pointant en bas à droite.

Voies réservées à certains usagers

Article détaillé : Aménagement cyclable

  • Voies rĂ©servĂ©es aux autobus :
    • les voies pour autobus sont dĂ©limitĂ©es par une ligne blanche discontinue très large (en gĂ©nĂ©ral, les traits sont de longueur 0,50 m et espacĂ©s de 0,50 m), et souvent complĂ©tĂ©es par l'inscription « BUS Â» au sol, ainsi qu'un panneau en dĂ©but de voie. Parfois, les taxis, ambulances et cyclistes sont autorisĂ©s Ă  rouler sur cette voie ; cela est alors mentionnĂ© par un panonceau. Il est permis de traverser cette voie Ă  un carrefour ; lors de la traversĂ©e d'un carrefour, la voie pour bus est matĂ©rialisĂ©e par des damiers blancs. Les voies rĂ©servĂ©es aux autobus sont parfois Ă  contre-sens dans les rues Ă  sens unique.
  • RĂ©servĂ©es aux cyclistes :
    • piste cyclable : c'est une chaussĂ©e (sĂ©parĂ©e de la route) destinĂ©e Ă  la circulation des cyclistes ;
    • bande cyclable : c'est une voie particulière de la route rĂ©servĂ©e aux cyclistes. Elle est dĂ©limitĂ©e par une ligne discontinue large Ă  traits rapprochĂ©s (3 mètres, intervalle 1,33 m). Souvent un vĂ©lo y est dessinĂ© Ă  intervalles rĂ©guliers.

Il est interdit de stationner ou s'arrêter sur une piste ou une bande cyclable. Parfois, les cyclomoteurs sont autorisés à y rouler : un panonceau le précise alors (décision prise par arrêté municipal).

Marquages relatifs aux priorités

Une signalisation horizontale complète, aux intersections, les panneaux de priorité :

  • si la prioritĂ© est Ă  droite, il n'y a pas de marquage au sol ;
  • si le conducteur rencontre un stop, une large ligne continue est peinte au sol. Il faut s'arrĂŞter au niveau de cette ligne (pas au niveau du panneau). Parfois « STOP Â» est prĂ©cĂ©demment Ă©crit sur la chaussĂ©e ;
  • si le conducteur rencontre un cĂ©dez-le-passage, une large ligne discontinue est peinte, au niveau de laquelle il faut s'arrĂŞter si un vĂ©hicule arrive Ă  droite ou Ă  gauche ;
  • parfois une ligne discontinue est peinte dans les carrefours Ă  feux, indiquant oĂą les vĂ©hicules doivent s'arrĂŞter quand le feu est au rouge.

Le marquage doit accompagner le panneau pas l'un sans l'autre.

Autres marquages

  • ArrĂŞts de bus : lignes zigzag jaunes.
  • Passages pour piĂ©tons : larges bandes blanches parallèles au trottoir et traversant la chaussĂ©e.
  • "ZĂ©bras" : ce sont des hachures blanches dĂ©limitĂ©es par une ligne continue. Il est interdit de stationner, s'arrĂŞter ou circuler sur des zĂ©bras. Les zĂ©bras jouent le rĂ´le d'un terre-plein central.
  • Un quadrillage jaune, dans un carrefour, dĂ©limite une zone oĂą il est seulement permis de circuler : on ne doit donc s'engager dans le carrefour que si on est sĂ»r de passer sans avoir Ă  s'arrĂŞter sur le quadrillage.
  • Damiers blancs et rouges : on les trouve dans les grandes descentes. Ils annoncent une voie de dĂ©tresse (terminĂ©e par un bac de sable) servant Ă  arrĂŞter les vĂ©hicules dont les freins sont dĂ©faillants.
  • Ralentisseur : le ralentisseur est signalĂ© par un certain nombre de triangles isocèles pointant vers l'avant.

Notes et références

  1. Instruction interministérielle sur la signalisation routière - Partie 7 – Marques sur chaussées [PDF]
  2. Voir le texte sur LĂ©gifrance
  3. « INSTRUCTION INTERMINISTERIELLE SUR LA SIGNALISATION ROUTIERE », sur http://www.equipementsdelaroute.equipement.gouv.fr/, (consulté le )
  4. décret no 2015-808 du , publié au Journal officiel le
  5. cf La ligne T4, bien qu'expérimentée depuis plusieurs années a été réglementée dans l'arrêté du 11 février 2008 relatif à l’approbation de modifications de l’instruction interministérielle sur la signalisation routière - Art 113-1 et 114-4
  6. Article R412-20 du code de la route
  7. Article 116.A.4 de l'IISR
  8. Article 117-3.B de l'IISR
  9. Code de la route - Article R422-1 (lire en ligne)
  10. cf Arrêté du 11 février 2008 relatif à l’approbation de modifications de l’instruction interministérielle sur la signalisation routière.

Annexes

Articles connexes

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