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Shintaido

Le shintaido (en japonais : 新䜓道, qui peut ĂȘtre traduit comme la « nouvelle voie du corps ») est un ensemble unique de mouvements permettant d’utiliser le corps comme moyen d’expression et de communication. MĂȘlant Ă  la fois pratique physique et artistique, il a Ă©tĂ© crĂ©Ă© au Japon dans les annĂ©es 1960. Il plonge ses racines dans les arts martiaux japonais, la mĂ©decine chinoise et les techniques bouddhistes de mĂ©ditation. Ses crĂ©ateurs ont Ă©galement Ă©tĂ© influencĂ©s par l'art contemporain et une forme trĂšs Ă©purĂ©e de christianisme protestant.

Stage de shintaido.

Le shintaido ne peut ĂȘtre rangĂ© dans aucune catĂ©gorie connue. Il peut ĂȘtre abordĂ© aussi bien comme une pratique martiale que comme une forme d’expression artistique, une pratique de santĂ©, ou un outil de dĂ©couverte et de transformation de soi.

Le shintaido se pratique à mains nues mais il existe également un cursus de pratique avec bùton, le shintaido bojutsu qui donne lieu à des cours spécifiques. il existe aussi une pratique avec sabre en bois, le « shintaßdo kenjutsu ».

Historique

Le shintaido a été créé dans les années 1960 par Hiroyuki Aoki.

Le karaté de Gichin Funakoshi à Shigeru Egami

Originaire de Chine, le karatĂ© a probablement Ă©tĂ© introduit dans l’üle d’Okinawa par le truchement d’ambassades et de voyageurs. À l’origine, les techniques de combat chinoises Ă©taient essentiellement rĂ©servĂ©es aux membres de la noblesse d’Okinawa, pour lesquels elles constituaient une prĂ©paration Ă  l’usage d’armes. Elles se diffusĂšrent ensuite trĂšs lentement dans la population, au fur et Ă  mesure que certains des reprĂ©sentants de la petite noblesse se trouvaient rĂ©intĂ©grĂ©s au peuple par les alĂ©as de la vie. À partir du XIXe siĂšcle, sous l’impulsion de plusieurs maĂźtres successifs, commença Ă  se crĂ©er une vĂ©ritable culture martiale. Le karatĂ© d’Okinawa se systĂ©matisa en intĂ©grant des techniques chinoises et japonaises jusqu’à devenir un art vĂ©ritablement original. Cet art s’exprimait dans des styles diffĂ©rents au travers de plusieurs Ă©coles. Gichin Funakoshi au dĂ©but des annĂ©es 1920 Ă©tudia ces diffĂ©rents courants, ce qui Ă©tait inhabituel Ă  l’époque. En 1922, il s’établit Ă  Tokyo et fit connaĂźtre et respecter le karatĂ© au reste du Japon et dans le monde.

L’un de ses disciples, Shigeru Egami poursuivit cette tĂąche et apporta au karatĂ© d’importantes modifications. Sous la direction, du maĂźtre ShĂŽyĂŽ InouĂ©, neveu du fondateur de l’aĂŻkido et directeur de l’école Shinwa-Taido il assimila Ă©galement l’hĂ©ritage de la tradition martiale japonaise. Cette influence s’avĂ©ra prĂ©pondĂ©rante et modifia sa pratique au point que le karatĂ© de Shigeru Egami a Ă©tĂ© classĂ© par Tokitsu en 1997 parmi les deux formes de karatĂ© qu’il considĂšre comme influencĂ©e par le budo. Aux alentours de 1955, Shigeru Egami commença Ă  enseigner dans les clubs universitaires de karatĂ©. Jeune pratiquant Ă  l’époque, Hiroyuki Aoki qualifia ensuite cette arrivĂ©e de « rai de lumiĂšre pĂ©nĂ©trant l’obscuritĂ© » d’une pratique vĂ©cue par lui comme passablement brutale et archaĂŻque, mĂȘme si bĂ©nĂ©fique en dernier lieu.

Le karaté de Shigeru Egami à Hiroyuki Aoki

Sous la direction de MaĂźtre Shigeru Egami, le jeune Hiroyuki Aoki pĂ©nĂ©tra profondĂ©ment dans le monde des arts martiaux. Il atteignit en quatre ans le plus haut niveau de sa fĂ©dĂ©ration, ce que tout un chacun accomplissait alors normalement en une vingtaine d'annĂ©es. Fervent admirateur des grands artistes occidentaux, Hiroyuki Aoki avait l’intention de se consacrer Ă  une carriĂšre artistique lorsque Shigeru Egami lui demanda son aide pour l’enseignement des nouvelles gĂ©nĂ©rations et le dĂ©veloppement de recherches qu’il ne pouvait plus poursuivre lui-mĂȘme en raison de son Ă©tat de santĂ©. Ils fondĂšrent alors un groupe de travail, la Rakutenkai, dont Hiroyuki Aoki prit la direction. Un passage de son livre donne une idĂ©e de ce que signifiait enseigner sous l'autoritĂ© de Shigeru Egami. Il renseigne Ă©galement sur la maniĂšre dont Hiroyuki Aoki Ă©tablissait des liens entre cette activitĂ© et sa passion pour l'art. Au chapitre "Le gorei comme direction d'orchestre"[1], il Ă©crit :

« Le gorei est tout Ă  fait comparable Ă  la direction d'un orchestre symphonique. Lorsque je donne le gorei, je compte en japonais –ichi, ni, san,... quelquefois Ă  voix haute, quelquefois silencieusement. Donner le gorei c'est aider chaque individu du groupe Ă  exprimer ses Ă©motions, ses pensĂ©es ou sa philosophie et amener tous les participants Ă  se fondre dans un ensemble plus grand. »

ParallĂšlement Ă  cette activitĂ©, MaĂźtre Shigeru Egami le prĂ©senta Ă  un nouveau professeur : MaĂźtre ShĂŽyĂŽ InouĂ© (voir prĂ©cĂ©demment). D’aprĂšs Shiko Hokali[2], qui fut membre de la Rakutenkai, MaĂźtre ShĂŽyĂŽ InouĂ© aurait transmis son enseignement au jeune Aoki sous forme de visions et de rĂȘves. Selon Masatake Egami - fils de Shigeru Egami, un temps disciple de Hiroyuki Aoki et finalement disciple de ShĂŽyĂŽ InouĂ© - MaĂźtre ShĂŽyĂŽ InouĂ© aurait toujours refusĂ© de corroborer cette histoire.

AprĂšs la deuxiĂšme guerre mondiale, le karatĂ© avait connu, comme le judo et d'autres arts martiaux japonais, un grand engouement international Ă  la suite de l'intĂ©rĂȘt que leur portĂšrent les GI au cours de l'occupation amĂ©ricaine du Japon. À la suite de cela un certain nombre de modifications majeures y avaient Ă©tĂ© apportĂ©es (particuliĂšrement l'institution de compĂ©titions officielles inconnues jusqu'alors). Le nombre d'Ă©coles s'Ă©tait multipliĂ©. Puis vint le choc : au cours des Jeux olympiques de Tokyo en 1964, les judokas japonais furent pour la premiĂšre fois de leur histoire vaincus par un Ă©tranger, le hollandais Anton Geesink qui, en plus de possĂ©der une technique hors pair, Ă©tait tout simplement plus grand et plus fort qu'eux. Ce fut un bouleversement pour tous les pratiquants japonais des arts martiaux. Pour MaĂźtre Shigeru Egami, ce fut aussi la rĂ©vĂ©lation que l'effort de rationalisation des arts martiaux, si souhaitable qu'il ait Ă©tĂ© pour leur diffusion, avait fini par les vider de leur substance sans leur en faire gagner une autre. AidĂ© de Hiroyuki Aoki, il s'engagea alors dans un effort de reconstitution (au-delĂ  du travail dĂ©jĂ  accompli par Gichin Funakoshi) et de transcription des katas, le patrimoine culturel du karatĂ©. Ils menĂšrent Ă©galement une recherche sur l'usage du corps et l'expression de la force. Ils en vinrent ainsi Ă  rĂ©aliser Ă  quel point un certain nombre de thĂ©ories ayant cours Ă  cette Ă©poque dans les arts martiaux Ă  ce propos pouvaient ĂȘtre erronĂ©es, voire proprement inutiles, alors que d'autres, qui Ă©taient nĂ©gligĂ©es, se rĂ©vĂ©laient de vĂ©ritables trĂ©sors.

Shigeru Egami a intĂ©grĂ© par la suite dans la pratique de son karatĂ©, dĂ©jĂ  trĂšs innovante, quelques-unes de leurs dĂ©couvertes. Au bout de quelques annĂ©es nĂ©anmoins, la dynamique d’évolution impulsĂ©e par son bouillant disciple devint telle qu’il ne fut plus possible Ă  Shigeru Egami de l’incorporer Ă  son karatĂ© sans risquer de perdre la partie des pratiquants que ces innovations dĂ©sorientaient. Selon Hiroyuki Aoki, Shigeru Egami lui conseilla alors de crĂ©er, malgrĂ© sa jeunesse, sa propre Ă©cole. Les membres du Rakutenkai fondĂšrent tout d’abord l’organisation Sogo Budo (art martial de synthĂšse) qui se fixa pour but, entre autres tĂąches, de produire une encyclopĂ©die des katas de karatĂ©. C’est ainsi que le travail de dĂ©frichage et de mise en valeur des deux maĂźtres aboutit au dĂ©but des annĂ©es 1970 Ă  la publication d'une sorte de "bible" de rĂ©fĂ©rence entiĂšrement en images : "Karate-Do Kata, For Professionals". Ceci fait, les membres de la RakutenkaĂŻ offrirent cette encyclopĂ©die en guise de cadeau d’adieu Ă  leur ancien maĂźtre, procĂ©dĂšrent Ă  la dissolution de l’organisation et en crĂ©Ăšrent une nouvelle, vĂ©ritablement indĂ©pendante, le Shintaido, capable de permettre la pleine expression des capacitĂ©s crĂ©atrices de H. Aoki.

D’autres sources laissent entendre que la sĂ©paration d’avec Shigeru Egami sensei et le karatĂ© aurait Ă©tĂ© plus houleuse que ce qu’en a racontĂ© Hiroyuki Aoki. Tomoji Miyatomo[3], Ă©lĂšve de Shigeru Egami Ă  l’époque, et qui a participĂ© Ă  quelques entraĂźnements de la Rakutenkai, raconte par exemple que Shigeru Egami et Hiroyuki Aoki auraient Ă©tĂ© en dĂ©saccord sur la teneur du livre "Karate-Do Kata For Professionals" et qu’Egami aurait fini par laisser Aoki faire ce qu’il voulait. Bien que le nom d’Egami figure sur la couverture, le livre, dit-il, reflĂšterait en fait la vision d’Hiroyuki Aoki.

Un « budo moderne »

Les aspirations spirituelles et artistiques de Hiroyuki Aoki n'étaient pas vraiment satisfaites par la discipline telle qu'elle existait vers le milieu des années 1960. Epris de beauté et de paix, il dit avoir été à la recherche « d'un mouvement qui soit à la fois doux et en expansion, s'étendant jusqu'aux confins de la terre, et une force tranquille tournée ni contre le corps ni contre la Nature ... [mais au contraire] en harmonie avec le rythme de la Nature qui bat profondément dans nos corps »[4].

ParallÚlement à ses activités avec Shigeru Egami, Hiroyuki Aoki avait donc rassemblé autour de lui son groupe de recherche hétéroclite comprenant des pratiquants expérimentés mais d'autres aussi qui avaient cessé la pratique, qu'ils trouvaient trop rude et impitoyable, et d'autres encore qui étaient limités physiquement.

En 1964 il avait atteint son but et dĂ©couvert, d’aprĂšs lui comment mouvoir le corps humain de la façon la plus naturelle, la plus belle et la plus efficace. NĂ©anmoins il eĂ»t fallu dix ou vingt ans de pratique Ă  un dĂ©butant avant d'accĂ©der Ă  cette sorte de mouvement. S'il voulait que ses dĂ©couvertes puissent amener le dĂ©veloppement de la nouvelle culture Ă  laquelle il aspirait, et qu’elles puissent ĂȘtre transmises facilement, il fallait qu'il traduise ces mouvements en un systĂšme de formes capable de conduire pas Ă  pas Ă  la maĂźtrise avec une rapiditĂ© et une facilitĂ© relatives. Il voulait donc crĂ©er un art martial qui conviendrait au grand public.

Ce nouvel art martial devait ĂȘtre un moyen de revitaliser le corps et l’esprit, de donner l'Ă©nergie et l'espoir de mener une vie plus colorĂ©e et empreinte de fraĂźcheur, de renouveler chaque jour la conscience. En tant que budo il devait Ă©galement :

"s'appuyer sur des idĂ©es qui englobent la poursuite de la vĂ©ritĂ© et des idĂ©aux, l'amour impartial du prochain, ainsi que la qualitĂ© d'humilitĂ© inhĂ©rente Ă  cette quĂȘte (...). La vie et la mort sont des rĂ©alitĂ©s humaines universelles et restent une question fondamentale pour chacun de nous. Dans cette perspective, le budo japonais est une philosophie unique qui a systĂ©matisĂ© une Ă©thologie dont le but est de rĂ©pondre Ă  la question : "comment perfectionner la vie face Ă  la mort?". Ce budo futur doit de la mĂȘme maniĂšre trouver ses racines (...) en vue d'ĂȘtre acceptĂ© et apprĂ©ciĂ© par les gens de la terre entiĂšre. Il doit donc dans ses moindres dĂ©tails satisfaire le principe Ă©lĂ©mentaire du budo : regarder la mort en face.

Il serait prĂ©fĂ©rable que ce nouveau budo prĂ©sente quelques formes ou techniques simples contenant toute l'essence des arts martiaux traditionnels, en plus des thĂ©rapies physiques et respiratoires, du massage, de la mĂ©ditation, etc. (...) D'un certain point de vue, ces katas doivent exprimer la quĂȘte, la louange et la dĂ©votion envers Dieu, un idĂ©al, la vĂ©ritĂ©, l'amour, la paix et la libertĂ© ; mais ils doivent Ă©galement ĂȘtre les techniques les plus efficaces qui puissent rĂ©pondre aux exigences du budo."[5].

Fervent admirateur de la culture occidentale, MaĂźtre Aoki dit aujourd'hui qu'il cultivait par ailleurs le secret dĂ©sir d'amener les arts martiaux au mĂȘme niveau d'accomplissement artistique que les Ɠuvres immortelles d'artistes passĂ©s tels que Beethoven, Van Gogh ou DostoĂŻevski mais aussi de contemporains comme Henry Miller, Jackson Pollock ou Walt Whitman, qu'il admirait au plus haut point.

La RakutenkaĂŻ

Le , compte tenu de toutes ces idées, il rassembla tous ceux qui lui étaient proches et forma un groupe qu'il nomma « Rakutenkai ».

Dans les statuts du groupe, les membres se donnaient pour but de : " ... rechercher la vérité dans la vie quotidienne pour acquérir une parfaite liberté, vivre dans la lumiÚre et devenir la lumiÚre du monde".

L'organisation était informelle. Les seules conditions pour appartenir au groupe étaient de pratiquer au moins deux fois dans l'année.

Parmi les membres il y avait non seulement des instructeurs de haut niveau mais aussi des femmes, des handicapés physiques, des gens qui avaient cessé la pratique, des jeunes et des vieux.

Hiroyuki Aoki avait le souci d'offrir aux plus faibles les meilleurs fruits d'une pratique dont les procĂ©dures traditionnellement sĂ©lectives, fruits d'Ă©poques rĂ©volues, aboutissaient immanquablement Ă  "prĂȘter aux riches". Fort de sa propre expĂ©rience et en vertu d'une lecture intelligente des textes, Hiroyuki Aoki considĂ©rait que correctement "nourries" ces personnes auraient toutes chances de se rĂ©vĂ©ler comme des "trĂ©sors" pour leurs contemporains. Il proposa au groupe les repĂšres suivants :

1. N'allez pas au-delĂ  de vos propres principes moraux. 2. N'oubliez pas votre esprit originel. 3. Ne jugez pas les autres. 4. Aimez votre prochain comme vous-mĂȘme. 5. Vide (chaque membre le remplissait selon sa propre croyance).

Formation d'une Ă©quipe et travail de recherche

Parmi ce groupe, Hiroyuki Aoki sélectionna une équipe d'environ trente instructeurs chevronnés pour mener des recherches approfondies sur la pratique.

Le keiko de karatĂ© de l'Ă©poque Ă©tait ordinairement plutĂŽt sĂ©vĂšre et rigoureux. Dans son ouvrage, "The art of Karate-do" MaĂźtre Shigeru Egami explique que la maniĂšre correcte de pratiquer un kata consiste Ă  le rĂ©pĂ©ter dix, vingt, cinquante cent fois sans s’arrĂȘter et sans se poser de questions. Il faut passer par l’épuisement physique quitte Ă  tomber ou s’évanouir de fatigue.

Ces pratiques se situaient toutefois dans le cadre de formes amplement expĂ©rimentĂ©es. Le monde particulier de perceptions dans lequel pĂ©nĂ©traient les pratiquants Ă  mesure que s'Ă©puisaient leurs forces physiques Ă©tait en quelque sorte « balisĂ© » par les formes mĂȘmes qui les Ă©puisaient et leur instructeur bĂ©nĂ©ficiait de l'expĂ©rience accumulĂ©e de ses prĂ©dĂ©cesseurs dans la conduite de cette exploration.

Dans la recherche pour une nouvelle pratique, rien de tel. Hiroyuki Aoki avançait résolument dans des contrées inexplorées de l'organisme et du psychisme humain et chaque membre du groupe savait d'avance qu'il existait une probabilité non négligeable qu'il n'en revßnt pas.

« La pratique menĂ©e par Aoki SenseĂŻ Ă©tait extrĂȘmement rigoureuse. (...) Pour faire l'expĂ©rience de ce qui arrivait au-delĂ  des limites humaines, lĂ  oĂč ordinairement nous perdons connaissance, une pratique incroyable fut mise en place, mĂȘme lors de jeĂ»nes de plusieurs jours. En plus des pratiques quotidiennes, ils s'entraĂźnaient presque chaque nuit, Ă  proximitĂ© de la maison de leur maĂźtre, Ă  Yokohama, oĂč ils sĂ©journaient.

Ils lui parlaient et l'écoutaient jusque tard dans la nuit et quand tout le monde était arrivé, ils allaient pratiquer dans un parc ou sur la plage. Ce fut pratiquement un gashuku permanent qui dura presque trois ans. Durant toute cette époque ils dormirent en moyenne trois ou quatre heures par nuit seulement."[6]

Tous les membres Ă©taient volontaires et pouvaient quitter (ce que certains firent) la pratique Ă  tout instant sans en ĂȘtre bannis pour autant, ce qui Ă©tait la coutume des arts martiaux traditionnels

La nouvelle pratique

À partir de ces keikos expĂ©rimentaux de la rakutenkaĂŻ, Hiroyuki Aoki choisit les mouvements et waza mis en Ɠuvre par ce groupe restreint qui rĂ©pondaient Ă  ses exigences pour un nouveau budo, et les introduisit dans son nouveau keiko. Trois katas de base virent successivement le jour durant cette pĂ©riode : Tenshingoso, Eiko et Hikari (voir ci-aprĂšs).

Les principaux katas

La plupart des katas du shintaido peuvent ĂȘtre pratiquĂ©s seuls, Ă  deux ou en groupe. Ils peuvent ĂȘtre effectuĂ©s de façon lente et mĂ©ditative (sei)ou au contraire dynamique et expressive (dai). Certains katas sont accompagnĂ©s de la voix.

Tenshingoso

Tenshingoso kumite.

Il s'agit de l’un des katas essentiels du shintaido. Selon le cadre dans lequel on envisage sa pratique, il prend une signification totalement diffĂ©rente. Comme technique martiale, il est le condensĂ© de toutes les principales techniques (attaques, coupes, projections) des budo japonais et permet de rĂ©guler le souffle. Comme symbolique artistique, il est une mĂ©taphore d'un cycle de vie biologique, de la naissance Ă  la mort. Comme mĂ©thode de dĂ©veloppement personnel, il est une encyclopĂ©die des principales postures de mĂ©ditation (mudras).

Eiko

LittĂ©ralement jailli de l’art du sabre, entre ciel et terre, idĂ©al et rĂ©alitĂ©, Eiko est un hymne Ă  la gloire de l’aventure humaine. PratiquĂ© avec conviction, il a pour effet de faire sortir les pratiquants de leur « petit monde » et de les plonger dans une marĂ©e de sensations nouvelles. Pratiquer Eiko, c'est ouvrir Ă  la fois l’espace autour de soi et en soi. Avec un partenaire, Eiko permet de dĂ©velopper le sens du timing, la concentration et la capacitĂ© Ă  repousser ses limites.

Hikari

RĂ©putĂ© indescriptible, Hikari (littĂ©ralement « jouer avec la lumiĂšre ») peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme l’Ɠuvre maĂźtresse du fondateur du Shintaido sur le plan artistique. C’est en tout cas une forme unique de son expression personnelle. Sans forme prĂ©cise Hikari ne s’enseigne pas en tant que lui-mĂȘme. Il est un aboutissement. Il est plutĂŽt rĂ©servĂ© Ă  des pratiquants ayant un certain niveau d’expĂ©rience.

Wakamé Taisso

Dans WakamĂ© Taisso (« l’algue et l’ocĂ©an ») deux personnes debout, face Ă  face, jouent alternativement le rĂŽle de l’algue et de l’ocĂ©an. « L’algue », bien enracinĂ©e au fond de la mer, ondule souplement au grĂ© des mouvements que lui imprime « l’ocĂ©an » en la poussant avec douceur du bout des doigts. L’algue s’efforce d’absorber l’influx sans perdre son Ă©quilibre puis, comme une algue aprĂšs le passage de l’onde, revient en position initiale. Le rythme, au dĂ©part doux et lent peut s’accĂ©lĂ©rer si l’ocĂ©an perçoit que son partenaire est suffisamment rĂ©ceptif. Pour des pratiquants expĂ©rimentĂ©s, les stimulations de l’ocĂ©an peuvent se transformer en vĂ©ritables projections (nage wasa). Cet exercice permet d’entrer rapidement dans un Ă©tat de dĂ©tente profonde. Sur un plan martial, WakamĂ© Taisso est aussi une technique qui dĂ©veloppe la capacitĂ© Ă  anticiper une attaque et Ă  y rĂ©pondre avec fluiditĂ©.

Taimyo


Dernier-nĂ© des katas de Shintaido, Taimyo (« Le Grand MystĂšre ») a Ă©tĂ© crĂ©Ă© Ă  l’origine pour permettre aux personnes de constitution fragile (personnes ĂągĂ©es ou affaiblies, femmes enceintes) de rĂ©cupĂ©rer leurs forces. Il a donc une vocation thĂ©rapeutique. Outre son effet rĂ©gĂ©nĂ©rateur, il amĂšne le pratiquant Ă  un Ă©tat de profonde mĂ©ditation.

Les différentes facettes

Un art martial moderne et non violent

Le shintaido part du constat suivant : Ă  l’heure actuelle, les difficultĂ©s Ă  surmonter dans les sociĂ©tĂ©s occidentales, relĂšvent plus souvent de l’ordre psychologique ou Ă©motionnel que de l’ordre de l’affrontement physique. Ce ne sont plus des techniques de combat qui sont nĂ©cessaires mais des moyens permettant de vivre dans les sociĂ©tĂ©s modernes et de faire face aux difficultĂ©s qu’elles gĂ©nĂšrent.

Le shintaido propose des mouvements corporels qui permettent de dĂ©velopper des ressources pour mieux vivre. Ces mouvements conduisent progressivement les pratiquants Ă  adopter une nouvelle façon d’ĂȘtre: intuitive, plus Ă  l’écoute de soi et avec moins de tensions.

Une pratique artistique d’expression de soi

La peinture et la musique occidentales ont fait partie des sources d’inspiration du shintaido lors de sa crĂ©ation dans les annĂ©es 1960. Le secret espoir de son fondateur, Aoki Hiroyuki, Ă©tait de crĂ©er un art martial qui se situerait au niveau des rĂ©alisations des grands artistes occidentaux. La beautĂ© et la fluiditĂ© des mouvements sont une composante essentielle du shintaido.

Un outil de développement personnel

La pratique du shintaido est destinĂ©e Ă  dĂ©velopper la conscience corporelle et la rĂ©ceptivitĂ© aux multiples informations que communique le corps. Elle est un conçue comme un outil de dĂ©couverte de l’état intĂ©rieur du pratiquant, de son Ă©volution, de ses freins mais aussi de ses ressources. Les exercices avec partenaire sont l’occasion de dĂ©couvrir et dĂ©velopper la capacitĂ© Ă  communiquer et Ă  s’affirmer. Le dojo peut ĂȘtre aussi utilisĂ© comme un espace dans lequel on peut explorer d’autres façons d’ĂȘtre, en toute sĂ©curitĂ© : le relĂąchement dans l’action, l’affirmation de soi, la dĂ©termination, la concentration.

Une pratique de santé

La mĂ©decine chinoise et diverses techniques de soins issues de cette tradition ont inspirĂ© au fondateur du shintaido des mouvements qui favorisent la circulation de l’énergie et donc, le mieux-ĂȘtre. La pratique du shintaido dĂ©veloppe la tonicitĂ© du corps, sans tension musculaire. Les exercices, qui utilisent la voix et le souffle, apprennent aux pratiquants Ă  bien rĂ©guler leur respiration.

Un antidote au stress

La pratique libĂšre le corps de ses tensions et lui permet de retrouver un mouvement naturel et libre. L’idĂ©e est que plus le corps est libre, plus les mouvements sont efficaces. Ce mieux-ĂȘtre dans le corps rejaillit ensuite dans la vie de tous les jours.

Un art martial destiné à tous

Le shintaido fait appel Ă  des qualitĂ©s (le relĂąchement, l’ouverture, le ressenti, l’intuition) qui ne nĂ©cessitent pas une force physique particuliĂšre. Dans cette perspective, les cours comprennent souvent une partie trĂšs dynamique destinĂ©e Ă  dĂ©passer l’énergie physique/volontaire des pratiquants. Cette Ă©nergie volontaire qui s’exprime souvent par l’usage excessif d’un nombre limitĂ© de muscles, n’a en effet aucun intĂ©rĂȘt pour la pratique du shintaido. Une fois cette Ă©nergie Ă©puisĂ©e, le pratiquant entre dans un mode Ă©nergĂ©tique trĂšs diffĂ©rent qui le rĂ©gĂ©nĂšre. Le mouvement devient naturel, sans effort, le souffle et le geste sont unifiĂ©s.

Une voie de développement spirituel

Le shintaido peut ĂȘtre vĂ©cu comme une « voie » de dĂ©veloppement spirituel. Il amĂšne souvent chez les pratiquants une conscience de plus grande proximitĂ© ou d’union avec la nature. Il intĂšgre de nombreux exercices de mĂ©ditation issus du bouddhisme Ă©sotĂ©rique. Chaque cours dĂ©bute et se termine par une courte mĂ©ditation.

À qui s’adresse le shintaido ?

Le shintaido s’adresse Ă  des adultes quel que soit leur Ăąge. Il offre diffĂ©rents modes de pratique adaptĂ©s aux conditions physiques et aux attentes de chacun. Ainsi le shintaido yokitai (pratique douce du shintaido) est plus particuliĂšrement adaptĂ© aux personnes dĂ©sirant des exercices plus calmes et mĂ©ditatifs. À l’inverse, le shintaido kaihotai, plus dynamique, convient bien Ă  des personnes dĂ©sirant exprimer leur Ă©nergie physique. Le shintaido attire autant les femmes que les hommes.

Les points-clés

Le relĂąchement

Le premier objectif du shintaido est de rendre le corps et l’esprit complĂštement souples, fluides et dĂ©tendus. On cherche Ă  imiter la flexibilitĂ© de la mĂ©duse et de l’algue.

L’extension

Dans une seconde Ă©tape, on dĂ©veloppe l’amplitude des formes et des mouvements Ă  travers lesquels on exprime sa force vitale et ses talents.

L’ouverture

Beaucoup d’exercices permettent d’ouvrir le corps : les hanches, le ventre, la poitrine, les mains. Les pratiquants cherchent Ă  dĂ©velopper un esprit d’ouverture face Ă  la vie et aux autres.

L’efficacitĂ©

Les kumitĂ©s (exercices avec partenaire) permettent de tester l’efficacitĂ© des techniques enseignĂ©es. La dĂ©tente du corps, l’amplitude des mouvements, la justesse de l’intention rendent les techniques efficaces.

La beauté

La fluidité, la clarté des mouvements sont une part essentielle du shintaido. Les mouvements ont un sens, les pratiquants sont encouragés à les « habiter ».

La coopération

Il n'y a pas de compétition. Chaque participant est encouragé à s'exprimer librement et à découvrir son potentiel dans un esprit de coopération, de respect de l'autre et de confiance.

La liberté

Dans le shintaido, la discipline est une voie conduisant Ă  la libertĂ© du mouvement. Lors d’un kumitĂ©, la pratique, d’abord formelle, se transforme progressivement en une sorte de danse entre les partenaires.

Les cours, les stages

Kumitachi.

La durĂ©e d'un cours de shintaido est gĂ©nĂ©ralement d’une heure et demie Ă  deux heures. Des journĂ©es de pratique avec un thĂšme spĂ©cifique sont rĂ©guliĂšrement organisĂ©es. Des stages rĂ©gionaux ou nationaux de plusieurs jours ont Ă©galement lieu plusieurs fois par an. Entre autres stages, tous les ans a lieu le Kangeiko («Pratique au CƓur de l’Hiver »). Ce stage, particuliĂšrement dynamique, se dĂ©roule, en extĂ©rieur, de prĂ©fĂ©rence sur une plage.

Chaque cours est unique. Son dĂ©roulement est fonction de l’instructeur, de la condition physique des participants, des circonstances, du lieu et de la saison. Les cours peuvent ĂȘtre plus ou moins dynamiques, plus ou moins mĂ©ditatifs. Certains cours sont plus spĂ©cialement axĂ©s sur la dĂ©tente et le bien-ĂȘtre. La plupart des cours comprennent un Ă©chauffement, des sauts, la pratique de katas et une courte mĂ©ditation au dĂ©but et Ă  la fin.

Les sauts

Saut « Kaikaku-zenshin-sho ».

Les katas

AprĂšs l’échauffement et les sauts, viennent l’enseignement et la pratique de katas.

La tenue

La tenue traditionnelle dans un cours de shintaido est un keikogi blanc semblable à celui utilisé par les pratiquants de karaté. La ceinture est blanche, quel que soit le niveau. Les instructeurs portent par-dessus leur keikogi une sorte de jupe blanche traditionnelle, le hakama.

Le cursus

Le shintaido comprend cinq dan. Le niveau le plus Ă©levĂ© n’est Ă  l’heure actuelle dĂ©tenu que par quatre personnes.

En moyenne, une dizaine d’annĂ©es de pratique rĂ©guliĂšre est nĂ©cessaire pour obtenir le diplĂŽme d’instructeur de shintaido (1er dan).

En Europe, les examens peuvent ĂȘtre prĂ©sentĂ©s dans chaque pays jusqu’avant le niveau 1er dan. À partir du niveau 1er dan, les examens se dĂ©roulent obligatoirement au cours du stage europĂ©en annuel organisĂ© par le European Shintaido College (ESC). À partir du niveau 3e dan, les examens ne peuvent ĂȘtre passĂ©s qu’à l’occasion du stage international qui a lieu tous les quatre ans.

Les institutions

Internationales

Une fĂ©dĂ©ration internationale, l’ISC (International Shintaido College) dont le siĂšge est au Japon regroupe les instructeurs de shintaido. L’ISC se rĂ©unit tous les quatre ans. À cette occasion a lieu une session d’examens. L’ISC Ă©tant seule habilitĂ©e Ă  dĂ©livrer les diplĂŽmes du niveau san dan (instructeur senior) et plus.

L'ISC-TC (Technical Committee) comprend neuf membres reprĂ©sentant chacune des trois rĂ©gions du « monde Shintaido» : l’Europe, les AmĂ©riques et l’Asie. Chaque rĂ©gion choisit trois instructeurs pour la reprĂ©senter. Ce comitĂ© Ă©tant de crĂ©ation rĂ©cente ses missions sont encore mal dĂ©finies. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, son rĂŽle consiste Ă  veiller Ă  l’harmonisation des pratiques au niveau international et la rĂ©gulation des Ă©changes entre groupes continentaux.

Asie

Comprenant le Japon et l’Australie. Le Japon, pays d’origine du Shintaido, compte de nombreux instructeurs. Certains sont regroupĂ©s Ă  l’intĂ©rieur de l’association Shintaido (NPO) et d’autres sont indĂ©pendants.

Amériques

Le Shintaido est pratiqué aux USA, au Canada et au Brésil. Les instructeurs des USA sont regroupés au sein de Shintaido Of America.

En dehors de cette structure, il n’existe pas d’association regroupant les instructeurs des diffĂ©rents pays du continent, chaque pays ayant sa propre organisation.

Europe

L’ESC (European Shintaido Federation) regroupe la majoritĂ© des instructeurs europĂ©ens. Les pays reprĂ©sentĂ©s sont l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, la France, la Grande-Bretagne, l’Italie, la RĂ©publique TchĂšque, la Suisse. L’ESC se rĂ©unit une fois par an au cours d’un « Forum ». À cette occasion des pratiques sont organisĂ©es sous forme d’échanges d’offres et de demandes. Il s’y tient Ă©galement une assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des membres et des examens de niveau sho dan et ni dan (instructeur auxiliaire et instructeur). Ces niveaux d’examens ne peuvent ĂȘtre passĂ©s qu’à cette occasion. Des passages de grades des niveaux infĂ©rieurs sont organisĂ©s dans chacun des pays europĂ©ens en accord avec les rĂšgles de l’ESC.

L’ETC (European Technical Committee) veille Ă  la rĂ©gularitĂ© des passages d’examen et Ă©labore les curricula d’examen ou d’enseignement Ă  l’intention des instructeurs europĂ©ens. Il se rĂ©unit environ deux fois par an.

Le shintaido est gĂ©nĂ©ralement enseignĂ© par des instructeurs membres de l’ESC mais certains instructeurs non membres se rĂ©clament Ă©galement du shintaido. Chaque pays a sa propre organisation (regroupement national d’instructeurs ou associations locales).

Allemagne

L’association shintaido deutschland e. V. regroupe les instructeurs allemands affiliĂ©s Ă  l’ISF et Ă  l’ESC

France

  • AffiliĂ©s ISF et ESC

L’Association Française des Instructeurs de Shintaido (AFIS) regroupe la majoritĂ© des instructeurs. Ses membres sont Ă©galement affiliĂ©s Ă  l’ESC. Le site permet d’obtenir les noms et adresses des associations locales de chaque instructeur. Les principales associations dont les instructeurs enseignent Ă  l’heure actuelle sont :

Association Alizarine (Midi Pyrénées)

Projet H 20 (région parisienne)

Richesses du Japon (Oise)

Shintaido Bo-Jutsu (région parisienne)

Shintaido Paris (Paris)

Shintaido RhĂŽne-Alpes (Lyon)

Centre d'Arts Corporels

Shintaido Val de Loire

Shintaido Cîte d’Azur

Shintaido Paris CONGAS (Bernard LĂ©pinaux)

  • Non affiliĂ©s ISF et ESC

La Société des gens de geste / Shintaido Arambol

  • Pratiques dĂ©rivĂ©es

KitaĂŻdo

Grande-Bretagne

L’association British Shintaido regroupe les instructeurs affiliĂ©s Ă  l’ISF et Ă  l’ESC

Italie

L’association shintaido italia regroupe les instructeurs italiens affiliĂ©s Ă  l’ISF et Ă  l’ESC

Suisse

Deux associations regroupent les instructeurs Suisses affiliés à l'ISF et l'ESC :

  • Shintaido of Switzerland
  • Shintaido LĂ©man )

Notes

  1. Hiroyuki Aoki Shintaido, un art de mouvement et d'expression de la vie, 1982
  2. Shiko Hokali Les origines du Shintaido, 1981
  3. interview de Tomoji Miyamoto, http://www.mushinkai.net/pages/french/HistoireDuKarateFrenchSite/Miyamoto01French.htm
  4. Shiko Hokali, op.cit., p.3-8
  5. Shiko Hokali,op.cit., p. 2-1
  6. Shiko Hokali, op.cit.p. 5-1

Bibliographie

  1. Aoki H. Total Stick Fighting: Shintaido Bojutsu (Bushido -The Way of the Warrior), Kodansha International Ltd, Tokyo, 2000
  2. Aoki H. Shintaïdo Un art de mouvement et d'expression de la vie, 1982, Poissy, réédité en 2007 (pour se procurer cet ouvrage, visiter le site internet de l'AFIS)
  3. Aoki H. Shintaido: the body is a message of the universe (pour se procurer ce fascicule, s'adresser Ă  Shintaido of America )
  4. Hokali S. Les origines du Shintaido, 1981, texte non publié
  5. Quettier P. Communication de messages complexes par des séquences gestuelles:les kata dans les arts martiaux japonais (Ecole Shintaïdo) 2000, ThÚse de doctorat, Université Paris 8
  6. Thompson, M. Untying Knots: a Shintaido Chronicle (pour se procurer cet ouvrage, s'adresser Ă  Shintaido of America )
  7. Cutting the Blue Sky(pour se procurer ce recueil d'articles, s'adresser Ă  Shintaido of America )
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