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Dan (grade)

Le terme japonais dan (æź”) est utilisĂ© dans les arts martiaux ainsi que d’autres pratiques traditionnelles japonaises comme l’ikebana (arrangement floral), le go, le shƍgi ou la cĂ©rĂ©monie du thĂ© (chado ou chanoyu) pour signaler diffĂ©rents niveaux de maĂźtrise ou d’expĂ©rience.

Description

Le systĂšme des grades dan prend place aprĂšs celui des kyĆ«. Dans la plupart des arts martiaux, la qualitĂ© de dĂ©tenteur d’un grade dan (yĆ«dansha, æœ‰æź”è€…) est signalĂ©e par le port d’une ceinture noire. Les niveaux possibles vont traditionnellement, par ordre croissant de maĂźtrise, du premier au dixiĂšme dan. Les premiers dan peuvent gĂ©nĂ©ralement ĂȘtre obtenus sur prĂ©sentation Ă  des examens ou Ă  des compĂ©titions. Les grades les plus Ă©levĂ©s requiĂšrent en revanche des annĂ©es d’expĂ©rience et une contribution significative Ă  l’activitĂ© en question, par l’enseignement ou la recherche.

Les grades les plus Ă©levĂ©s ne peuvent ĂȘtre dĂ©cernĂ©s que par le titulaire d’un grade supĂ©rieur reprĂ©sentant une institution centrale. Toutefois, la toute premiĂšre fois qu’un grade de 10e dan a Ă©tĂ© dĂ©cernĂ©, cela Ă©tait logiquement et forcĂ©ment par un grade infĂ©rieur.

Certains maĂźtres japonais (maĂźtre Gichin Funakoshi) n’ont dĂ©livrĂ© aucun grade supĂ©rieur au 5e dan.

Leurs élÚves ont, en revanche, délivré des dan supérieurs à leur propre niveau (maßtre Jigoro Kano a reçu un 12e dan).

L’école de Ninjutsu Bujinkan dont l’enseignement couvre neuf styles d’arts martiaux, dĂ©livre jusqu’au 15e dan, (source : maĂźtre Masaaki Hatsumi et maĂźtre Takamatsu Toshitsugu).

Cette rĂ©alitĂ© a une forte signification : il est des grands maĂźtres (source : maĂźtre Henry PlĂ©e) qui restent au 10e dan depuis plus de 23 ans, alors que leurs approfondissements, recherches et dĂ©vouement Ă  leur art continuent d’apporter beaucoup Ă  tous (source : KaratĂ© Bushido Magazine, ).

Le systĂšme des grades dan est une invention datant du XXe siĂšcle afin de remplacer le systĂšme traditionnel de certificats d’aptitude (lesquels s'Ă©nonçaient cependant Ă©galement en dan). Ainsi, le premier dan correspond au moment oĂč, dans les Ă©coles traditionnelles, le candidat Ă  l’apprentissage finissait sa pĂ©riode de probation et Ă©tait considĂ©rĂ© comme digne de recevoir le vĂ©ritable enseignement. Strictement parlant, le premier dan est le grade du dĂ©butant (dĂ©signĂ© en japonais par shodan, qui signifie, non « premier dan », mais « dan dĂ©butant »). De mĂȘme, le dixiĂšme dan est en gĂ©nĂ©ral rĂ©servĂ© au fondateur de l’art martial, et ne peut ĂȘtre dĂ©cernĂ© que par lui (l'explication venant de l'ancien systĂšme de grades chinois[1], oĂč le neuviĂšme « niveau » reprĂ©sentait par dĂ©finition l'approche du divin, ou de la perfection, et ne pouvait donc ĂȘtre humainement dĂ©passĂ©). Cette situation a entraĂźnĂ© la disparition de ce grade dans certains arts martiaux.

En japonais, les grades portent les noms (voir Numération japonaise)[2] - [3] :

  • 1er dan : shodan (ici, sho ne dĂ©signe pas « un », mais « dĂ©but ») ;
  • 2e dan : nidan ;
  • 3e dan : sandan ;
  • 4e dan : yondan (ou shidan moins utilisĂ©) ;
  • 5e dan : godan ;
  • 6e dan : rokudan ;
  • 7e dan : nanadan (ou shichidan et parfois transcrit sitchidan moins utilisĂ©s) ;
  • 8e dan : hachidan ;
  • 9e dan : kyudan ;
  • 10e dan : judan;
  • 11e dan : jĂ»ichidan ;
  • 12e dan : jĂ»nidan ;
  • 13e dan : jĂ»sandan ;
  • 14e dan : jĂ»yondan ;
  • 15e dan : jĂ»godan.

En France

En France, la dĂ©livrance des dan est contrĂŽlĂ©e par l’État, qui autorise une fĂ©dĂ©ration par activitĂ© Ă  les dĂ©livrer. Cette dĂ©livrance « officielle » n’a en fait d’importance que si la personne veut enseigner en Ă©tant payĂ©e, puisqu’elle doit passer son brevet professionnel (BPJEPS) : la possession du 2e dan Ă©tait requise pour l’inscription aux brevets d’État (le BEES qui n'est plus dĂ©livrĂ©) de karatĂ©, taekwondo, judo, aĂŻkido. Aujourd'hui le 1er dan est requis pour le BPJEPS, le 2e dan est requis pour le CQP et DEJEPS et le 3e dan pour le DESJEPS. Cependant, rien n’empĂȘche un enseignant de dĂ©livrer un dan officieux, mais la personne ne saurait s’en prĂ©valoir, c’est-Ă -dire ne peut le faire figurer nulle part.

Par consĂ©quent, les dan dĂ©livrĂ©s Ă  l’étranger, et donc notamment par les fĂ©dĂ©rations japonaises, ne sont pas reconnus par l’État français.

Le Code du sport précise (loi 84-610 du , modifiée par la loi 2000-677 du ) :

En France, les seules fédérations reconnues par la CSDGE sont la Fédération Française de Judo et Disciplines Associées, la Fédération Française de Karaté et Disciplines Associées, la Fédération Française de Taekwondo et Disciplines Associées, L'Union de Fédération d'Aikido (soit la Fédération Française d'Aikido et de Budo ou La Fédération Française d'Aikido Aikibudo, Associées).

En France, seuls les grades reconnus par l'une de ces fĂ©dĂ©rations sont lĂ©galement reconnus par l'État et valables pour passer un diplĂŽme reconnu, soit le CQP, BPJEPS, DEJEPS, DESJEPS. Les personnes ne disposant pas d'un dan reconnu ne peuvent pas en faire Ă©tat sur une publicitĂ© quelconque et passer un diplĂŽme portant Ă  rĂ©munĂ©ration.

Article L212-1
I. - Seuls peuvent, contre rĂ©munĂ©ration, enseigner, animer ou encadrer une activitĂ© physique ou sportive [
] les titulaires d’un diplĂŽme [
] garantissant la compĂ©tence de son titulaire en matiĂšre de sĂ©curitĂ© des pratiquants et des tiers dans l’activitĂ© considĂ©rĂ©e ;
Article L212-5
Dans les disciplines sportives relevant des arts martiaux, nul ne peut se prĂ©valoir d’un dan ou d’un grade Ă©quivalent sanctionnant les qualitĂ©s sportives et les connaissances techniques et, le cas Ă©chĂ©ant, les performances en compĂ©tition s’il n’a pas Ă©tĂ© dĂ©livrĂ© par la commission spĂ©cialisĂ©e des dans et grades Ă©quivalents de la fĂ©dĂ©ration dĂ©lĂ©gataire ou, Ă  dĂ©faut, de la fĂ©dĂ©ration agrĂ©Ă©e consacrĂ©e exclusivement aux arts martiaux.
Un arrĂȘtĂ© du ministre chargĂ© des sports, fixe la liste des fĂ©dĂ©rations mentionnĂ©es au premier alinĂ©a.
Article L212-6
Les commissions spĂ©cialisĂ©es des dans et grades Ă©quivalents, dont la composition est fixĂ©e par arrĂȘtĂ© du ministre chargĂ© des sports aprĂšs consultation des fĂ©dĂ©rations concernĂ©es, soumettent les conditions de dĂ©livrance de ces dans et grades au ministre chargĂ© des sports qui les approuve par arrĂȘtĂ©.

La proposition de loi du du député Patrick Leroy[4] expose les motifs de cette réglementation :

L’évolution des pratiques sportives a nĂ©cessitĂ© la mise en place d’une rĂ©glementation propre Ă  certaines disciplines pouvant prĂ©senter des risques pour la sĂ©curitĂ© tant physique que morale des licenciĂ©s. Parmi ces disciplines figurent les arts martiaux dont la dĂ©livrance des titres que sont les grades et dan requiert un dispositif particulier. Cette rĂ©glementation fait partie intĂ©grante du service public du sport et vise Ă  Ă©viter entre autres les dĂ©rives sectaires.

Selon ce mĂȘme exposĂ©, entre 1993 et 1998, environ 60 000 grades dan ont Ă©tĂ© dĂ©livrĂ©s, toutes disciplines et niveaux confondus.

Notes et références

  1. Ce systĂšme, connu sous le nom de 9 Pin Zhi (en) (äčć“ćˆ¶) et dĂ©crit dans le Classique des Arts (en) (è‰ș经), s'inspirait du systĂšme des neuf-rangs.
  2. Manuel de japonais Kunio Kuwae, Ă©dition : langues du monde
  3. Petit dictionnaire français-japonais, édition : You-Feng
  4. « N° 1394 - Proposition de loi de M. Patrick Leroy relative Ă  la dĂ©livrance des
 », sur assemblee-nationale.fr (consultĂ© le ).

Articles connexes

Liens externes

  • DĂ©cret no 89-685 du 21 septembre 1989 (NOR:MENK8970070D) relatif Ă  l’enseignement contre rĂ©munĂ©ration et Ă  la sĂ©curitĂ© des activitĂ©s physiques et sportives
  • DĂ©cret no 91-260 du 7 mars 1991 (NOR:MENK9070108D) relatif Ă  l’organisation et aux conditions de prĂ©paration et de dĂ©livrance du brevet d’État d’éducateur sportif (BEES)
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