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Shakya (clan)

Les ƚākyas, Shakyas ou Sakyas, encore appelĂ©s Çñkyas, Sokyās, Sakkas ou Sākiyās (en pali), « capables » en sanskrit, Ă©taient une tribu Ă©tablie au nord de la pĂ©ninsule indienne aux VIe et Ve siĂšcles av. J.-C.. Ils appartenaient Ă  la caste des kshatriyas vouĂ©s Ă  la guerre et Ă  l’administration.

Ils sont surtout connus comme le clan dont est issu le Bouddha[1], également nommé « Sage des Shakyas » (Shakyamuni). Le roi Ashoka et les rois de Ceylan sont présentés dans la littérature bouddhique comme leurs descendants.

Leur territoire s’étendait au nord de Gorakhpur sur les contreforts de l’Himalaya, sur l’actuel Uttar Pradesh oriental et le TeraĂŻ nĂ©palais, atteignant Magadha Ă  l'est. Leurs rois Ă©taient sans doute Ă©lus et ils avaient une salle d’assemblĂ©e (santhagara) Ă  Kapilavastu, leur ville (ou village) principale, ainsi qu'Ă  Catuma. Certaines sources mentionnent que le Bouddha aurait Ă©tĂ© invitĂ© Ă  inaugurer par des prĂȘches la nouvelle assemblĂ©e de Kapilavastu. Les autres villes Shakya connues sont Khomadussa, Sāmagāma, Devadaha, SÄ«lavatÄ«, Nagaraka, Medatalumpa, Sakkhara et Ulumpa. L’Agganna Sutta fait d’eux des vassaux du roi Pasenadi de Kosala. NĂ©anmoins, la lĂ©gende de leur dispersion Ă©voquĂ©e plus bas ne les montre pas trĂšs respectueux envers leur suzerain.

Shakyamuni, le plus célÚbre des Shakyas. Bronze du Tibet, XIe siÚcle.

Shakyas et Koliyas

Les Shakya entretenaient des relations d’intermariage et de rivalitĂ© avec le clan des Koliyas, avec lequel ils avaient d’ailleurs une origine commune. Mayadevi et Mahaprajapati, mĂšre et belle-mĂšre de Gautama, venaient trĂšs probablement d’une famille Koliya. Selon certaines sources, lorsque Gautama revenait dans son pays d’origine, il se partageait entre Kapilavastu, ville de son pĂšre, et Koliyanagara, capitale des Koliyas. Ces derniers obtinrent de garder Ă  sa mort un huitiĂšme de ses reliques. Cependant, les choses n’allaient pas toujours bien entre les deux clans, comme en tĂ©moignent les accusations de « promiscuitĂ© incestueuse, comme les chiens et les chacals » portĂ©es Ă  l’égard des Shakyas par les Koliyas qui se voyaient parfois refuser des alliances au profit de mariages endogames. Les Shakyas, pour leur part, traitaient parfois leurs alliĂ©s d’« animaux vivant dans les branches des arbres » (le nom du clan est celui d’un arbre). L’intervention du Bouddha pour empĂȘcher une guerre entre les deux tribus au sujet de l’utilisation des eaux de la riviĂšre Rohini qui sĂ©parait leurs territoires est un Ă©pisode cĂ©lĂšbre de sa vie.

Origine des Shakyas et des Koliyas

Les Shakyas se considĂ©raient comme descendants du roi lĂ©gendaire Okkaka (Ikshvaku), et selon certaines sources leur gotta principal Ă©tait Adicca, l'un des noms du dieu soleil Surya. Epris d’une nouvelle Ă©pouse, Okkaka aurait dĂ©cidĂ© de laisser le royaume Ă  son fils Jantukumara. Les neuf enfants de la premiĂšre Ă©pouse s’exilĂšrent Ă  Himavā (Himalaya), oĂč ils fondĂšrent Kapilavastu. Ils dĂ©cidĂšrent de considĂ©rer leur aĂźnĂ©e, Piya, comme leur mĂšre, et les autres frĂšres et sƓurs s’épousĂšrent les uns les autres. Ayant eu vent des Ă©vĂšnements, le roi Okkaka les aurait complimentĂ©s de leur dĂ©brouillardise, d’oĂč le nom du clan, Shakya (capable).

(Lignée des Shakyas depuis Okkara jusque Jayasena, arriÚre-grand-pÚre du Bouddha : Okkāka, Okkāmukha, Nipuna, Candimā, Candamukha, Sivisañjaya, Vessantara, Jāli, Sīhavāhana, Sīhassara, Jayasena)

Piya, l’aĂźnĂ©e des Shakyas, fut contaminĂ©e par la lĂšpre et dut s’exiler dans la forĂȘt. Elle y rencontra le roi Rama de BĂ©narĂšs qui, atteint jadis du mĂȘme mal, avait laissĂ© la ville aux mains de son fils et vivait en ermite ; il avait depuis guĂ©ri. Il soigna Ă  son tour Piya et l’épousa. Le couple et ses nombreux fils (trente-deux selon une version) fondĂšrent une ville dans la forĂȘt, avec l’aide du nouveau roi de BĂ©narĂšs. Ils durent pour cela abattre des kolas (arbre), d’oĂč le nom de leur ville (Kolanagara - lieu des kolas) et de leur clan, Koliya. Du temps du Bouddha, leurs principales citĂ©s Ă©taient RĂĄmagĂĄma et Devadaha.

Du Bouddha Ă  Ashoka

Siddharta Gautama se rattache aux descendants d’Okkara par Sihahanu et Yasodhara, respectivement fils et fille de Jayasena. Une union croisĂ©e avec deux enfants de Devadahasakka, chef Koliya de Devadaha, eut lieu : son fils Anjana Ă©pousa Yashodhara et sa fille Kaccana Ă©pousa Sihahanu.

Anjana et Yashodhara seraient les parents de Mayadevi et de Mahaprajapati, ainsi que de leurs frùres Dandapani et Suppabuddha ; l’un de ces derniers serait le pùre de Yashodhara (ou Baddhakaccana), femme du Bouddha.

SÄ«hahanu et Kaccana eurent deux filles et cinq fils, au nombre desquels Shuddhodana, pĂšre du Bouddha.

La dispersion des Shakyas aurait dĂ©butĂ© du vivant de Gautama. Le roi Pasenadi de Kosala, suzerain des Shakyas, avait demandĂ© une de leurs filles en mariage mais les Shakyas, ne le considĂ©rant pas digne d’une « sang bleu » de leur clan, lui proposĂšrent Vasabhakhattiya, nĂ©e de Nagamunda, concubine de basse position, mais sans lui rĂ©vĂ©ler ce dĂ©tail. Un fils naquit, Vidudabha, avant que Pasedani ne se rende compte qu’il avait Ă©tĂ© dupĂ©. Furieux, il rĂ©duisit la mĂšre et le fils Ă  une position plĂ©bĂ©ienne. AprĂšs que Siddharta Gautama lui-mĂȘme fut venu plaider leur cause, il les rĂ©tablit dans leur haute position mais garda rancune contre les Shakyas. Devenu roi, il entreprit de se venger, mais Ă  chaque tentative d’envahir les Shakyas, Gautama sut l’en dissuader. Toutefois, aprĂšs que les Shakyas aient tentĂ© de tuer les Kosalas en empoisonnant la riviĂšre Dano, Pasenadi entreprit le massacre des Shakyas, hommes, femmes et enfants, et les sources bouddhiques prĂ©cisent que cette fois Gautama ne put rien faire, et attribuent ces faits au karma collectif des Shakyas.

Lors de cette guerre d’extermination, certains Shakyas se seraient Ă©chappĂ©s vers l’Himalaya pour y fonder Moriyanagara « lieu des paons », qui serait selon la tradition bouddhique le berceau de la dynastie Moriya (Maurya) dont est issu l’empereur Ashoka qui favorisera le bouddhisme. Pandu, fils d’Amitodana, aurait traversĂ© le Gange et fondĂ© une citĂ© de l’autre cĂŽtĂ©. Sa fille Bhaddakaccānā Ă©pousera Panduvāsudeva, roi de Ceylan. Six de ses frĂšres l’auraient suivie pour fonder dans l’üle Rāma, Uruvela, Anurādha Vijita, DÄ«ghāyu et Rohana.

Divers historiens datent les événements : 563 av. J.-C. pour la naissance du Bouddha, 524 av. J.-C. pour la mort de Shuddhodana le pÚre du Bouddha Gautama, 487 av. J.-C. pour la rencontre entre Pasenadi et le Bouddha dans la république shakya, 485 ou 484 av. J.-C. pour la destruction de Kapilavastu[2].

Voir aussi

Références

  1. (en) The Princeton dictionary of buddhism par Robert E. Buswell Jr et Donald S. Lopez Jr aux Ă©ditions Princeton University Press, (ISBN 0691157863), page 741
  2. Hans Wolfgang Schumann, Le bouddha historique (1982), trad., Sully, 2011, p. 20, 140, 285, 286.

Bibliographie

  • M. B. Emeneau Was There Cross-Cousin Marriage among the Sakyas? Journal of the American Oriental Society, Vol. 59, No. 2 (Jun., 1939), pp. 220-226 doi:10.2307/594063

Liens externes

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