Senven-Léhart
Senven-Léhart [sɛ̃vɛ̃leaʁ] est une commune française située dans le département des Côtes-d'Armor en région Bretagne.
Senven-Léhart | |||||
Mairie de Senven-Léhart. | |||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Bretagne | ||||
Département | Côtes-d'Armor | ||||
Arrondissement | Guingamp | ||||
Intercommunalité | Guingamp-Paimpol Agglomération | ||||
Maire Mandat |
Gilbert Burlot 2020-2026 |
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Code postal | 22720 | ||||
Code commune | 22335 | ||||
Démographie | |||||
Population municipale |
237 hab. (2020 ) | ||||
Densité | 19 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 48° 25′ 33″ nord, 3° 04′ 05″ ouest | ||||
Altitude | 227 m Min. 120 m Max. 266 m |
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Superficie | 12,5 km2 | ||||
Unité urbaine | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de Callac | ||||
Législatives | Quatrième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Côtes-d'Armor
Géolocalisation sur la carte : Bretagne
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Le nom de la commune en breton est Senven-Lehard.
Géographie
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[2].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Kerpert », sur la commune de Kerpert, mise en service en 1987[7] et qui se trouve à 7 km à vol d'oiseau[8] - [Note 4], où la température moyenne annuelle est de 10,7 °C et la hauteur de précipitations de 1 130,6 mm pour la période 1981-2010[9]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 5], « Saint-Brieuc », sur la commune de Trémuson, mise en service en 1985 et à 20 km[10], la température moyenne annuelle évolue de 11 °C pour la période 1971-2000[11] à 11,2 °C pour 1981-2010[12], puis à 11,4 °C pour 1991-2020[13].
Urbanisme
Typologie
Senven-Léhart est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6] - [14] - [15] - [16]. La commune est en outre hors attraction des villes[17] - [18].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (89 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (87,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (75,1 %), terres arables (13,7 %), forêts (11 %), prairies (0,2 %)[19].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[20].
Le territoire de la commune présente un habitat épars, souvent par groupes de 2 ou 3 corps de ferme anciens. Le réseau hydrique est particulièrement dense sur la commune avec de nombreux puits (dont celui de Kerprat de l'ancienne ferme Bihannic qui est sous de gros blocs de granit et tout à fait remarquable) , fontaines, trous d'eau. Cela peut être un des facteurs qui explique l'importante mortalité infantile jusqu'apres la seconde guerre mondiale. Jusqu'aux années 1970, la commune connaît une forte activité agricole avec des zones de culture et des prés dans les zones humides. De nos jours, la deprise a gagné les terres agricoles les moins intéressantes et une partie de la commune est maintenant couverte de Landes, friches et taillis rendant parfois inaccessibles certains îlots anciennement habités tel le moulin de Kerprat.
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous la forme Saint Neven en 1543[21].
Senven-Léhart vient du breton Néven (vieux breton Numin) et de Léhart (nom, semble-t-il, de la seigneurie de Léhart)[22]. Noms des villages : Gatarlouarn La croix Kerfelec Kerprat Kerscouharat
Histoire
La commune de Senven Lehart présente encore des traces de l'habitat rural traditionnel de la fin du 19e-début du 20e siècle. La ferme était constituée d'une longère. Maison basse avec l'habitation (généralement une seule étroite fenêtre et une porte basse) et l'étable pour les animaux au bout (vaches, cheval de trait) . Dans le grenier on stockait les céréales. Dans la cour, le puits, le tas de fumier et la meule de foin et celle de litière (fauchage des Landes et prés trop grossier pour l'alimentation des animaux qu'on utilisait pour le paillage). Et le four à pain qui permet aussi de cuire les pommes de terre pour le cochon. Le critère de bonne santé financière de ces exploitations étant le nombre de chevaux. À noter certaines maisons, très anciennes avec étage et façade ouvragée (chapiteaux, pierre taillée).
Les guerres du XXe siècle
Le monument aux morts porte les noms des 61 soldats morts pour la Patrie[23] :
- 56 sont morts durant la Première Guerre mondiale ;
- 5 sont morts durant la Seconde Guerre mondiale.
Le maquis de Goas-Hamon
Un groupe de résistants s'était formé à partir du mois de mai 1944 dans la commune de Senven-Léhart et installé dans le château de Goas-Hamon[24], qui appartenait à la famille Novello ; ils furent attaqués par les Allemands le : sept résistants (Jean Marion, Georges Le Saux, Jean Marini, Edmond Corbel, Jean Julienne, Ernest Le Flammec et Marcel Le Bihan) furent tués au combat ou massacrés sur place, douze furent arrêtés (Briac Blanchard, Albert Fouilhon, Paul Herviou, Joseph Le Bihan, Henri Le Gac, Alphonse Le Pape, Jean Le Tallec, Jean Lossouarn, Jean Peron, Albert Pinson, Paul Riou, Christian Savary) et furent condamnés à mort le par un tribunal militaire allemand et exécutés le même jour au camp d'aviation de Servel près de Lannion. Le château, incendié par les Allemands, fut complètement détruit ; il n'a jamais été reconstruit et ses pierres ont été vendues pour construire un nouveau manoir.... aux États-Unis[25]. Les Allemands, dans les derniers mois, exercercaient une pression importante sur la population. La nuit, craignant les raffles, les adultes allaient se cacher dans les lieux reculés tel le moulin de Kerprat laissant les enfants seuls. Ces enfants de l'époque se souviennent encore des allemands entrant la nuit dans les maisons et qui, fort heureusement, constatant l'absence d'adultes partaient comme ils étaient venus.
Politique et administration
Liste des maires
Rësultats électoraux
2ers du deuxième tour de l'élection présidentielle le , Senven-Léhart a été la commune de la région Bretagne ayant donné le plus fort pourcentage de voix (65,62%) à Marine Le Pen, devant Billio (62,5 %) et Landébia (61,45 %).
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[26]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[27].
En 2020, la commune comptait 237 habitants[Note 7], en augmentation de 2,16 % par rapport à 2014 (Côtes-d'Armor : +1,05 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
La population
La position isolée, loin des pôles économiques, la nature de l'environnement ont eu un impact sur la démographie de Senven Lehart dont la population très majoritairement agricole avait un niveau de vie inférieur au reste du département.
Jusqu'apres la seconde guerre mondiale, la mortalité infantile y était importante, allant jusqu'à 1 enfant sur 2 avant leur sixième anniversaire.
Dans les années 1960, avec le plan Pisani, la commune a été profondément modifiée. Dans chaque ferme était une main d'œuvre jeune, parfois nombreuse. Les garçons ont été envoyés dans les centres de formation du bâtiment et, avec l'essor économique, se sont souvent mis à leur compte dans des zones économiquement plus favorables. Le garçon restant sur la ferme, s'il avait une épouse se voyait encouragé à monter un élevage de poulets 'moderne' en complément de revenus. Senven est ainsi devenue une des communes où il y avait le plus de poules pondeuses au km2. Les fermes se sont agrandies, les jeunes ont étudié et sont partis travailler en ville.
Lieux et monuments
- Église Notre-Dame.
La chapelle de Saint-Tugdual
Construite au lieu-dit Pen Léhart au XVIe siècle, elle marque les limites de l'ancien évêché de Tréguier, étant vraisemblablement une fondation des seigneurs de Léhart, eux-mêmes juveigneurs de la maison d'Avaugour.
Face à l'état de ruine, l'abbé Le Cam, recteur de Senven-Léhart de 1970 à 1997, prit l'initiative de restaurer entièrement l'édifice. La statue en bois polychrome de saint Tugdual du début du XVIe siècle trônant à l'intérieur de la chapelle rappelle l'œuvre évangélisatrice du fondateur de l'évêché de Tréguier.
À la porte ouest se trouve une stèle gauloise de l'âge du fer qui, jusqu'au XXe siècle, était au centre d'une croyance païenne selon laquelle les femmes stériles devaient s'y frotter le ventre dans l'espoir d'une maternité (copie de la plaquette murale sur la façade sud de l'édifice).
Un premier muret d'une hauteur avoisinant le 1,10 m sur une longueur de 40 m est visible à 40 mètres de la chapelle façade nord-est. Puis un deuxième muret plus important (hauteur : 1 mètre, longueur : 340 m) et en grande partie recouvert par la végétation. Ce muret borne la façade nord du champ attenant au Nord et Nord-Est de la chapelle.
Le moulin de Kerprat
Le bâtiment en lui même ne présente aucun intérêt mais, par contre le chaos granitique à travers lequel passé la rivière est intéressant. Dans les sous-bois, couvert de mousse, un site propice aux légendes. On y trouve, sur l'un des blocs 'le pied du diable' : une empreinte telle celle d'une chaussure avec le talon.
Le calvaire
Le calvaire de Senven-Léhart (XVIIe siècle) est classé le au titre des Monuments historiques[30].
Voir aussi
Liens externes
Notes et références
Notes
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[3].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[4].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Notes
Références
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
- « Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Bretagne », sur www.chambres-agriculture-bretagne.fr, (consulté le )
- « Station Météo-France Kerpert - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
- « Orthodromie entre Senven-Léhart et Kerpert », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France Kerpert - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Senven-Léhart et Trémuson », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station météorologique de Saint-Brieuc - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Saint-Brieuc - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Saint-Brieuc - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Office Public de la Langue Bretonne, « Kerofis ».
- infobretagne.com, « Étymologie et Histoire de Motreff ».
- « MémorialGenWeb Relevé », sur www.memorialgenweb.org (consulté le ).
- « Document sans nom », sur cerp22.free.fr (consulté le ).
- « BLANCHARD Briac, Augustin, Marie - Mémoire et Espoirs de la Résistance », sur Mémoire et Espoirs de la Résistance (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- Notice no PA00089662, base Mérimée, ministère français de la Culture.