Sapmer
Sapmer est une entreprise de pêche originaire de l’île de la Réunion, département d'outre-mer français.
Sapmer | |
Logo de la Sapmer | |
Création | 13 avril 1989 |
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Fondateurs | Jean Chatel, Georges Michel et Raymond Latour |
Forme juridique | SA Ă conseil d'administration |
Action | Euronext : FP |
Slogan | Natural Seafood Since 1947 |
Siège social | Darse de pêche, Magasin 10 - BP 2012, 97823 Le Port Cedex, La Réunion France |
Direction | Adrien de Chomereau (PDG) |
Activité | Pêche en mer |
Produits | LĂ©gine australe, Langouste Saint-Paul, Thon albacore, bonite |
Société mère | Jaccar Holding |
Effectif | 177 en 2018 |
Siren | 350 434 494 |
SIREN | 350434494[1] |
Site web | www.sapmer.fr |
Chiffre d'affaires | 94 210 000 € en 2018 |
Résultat net | 12 933 000 € en 2018 |
Activité
Fondée en 1947 sous le nom de Société Anonyme de Pêche Malgache et de Ravitaillement elle deviendra en 1951 la Société Anonyme de Pêche Maritime et de Ravitaillement[2]. Le groupe Sapmer est aujourd'hui majoritairement détenu par une holding de Jacques de Chateauvieux, Jaccar Holding. Sapmer est l’opérateur historique de la grande pêche dans les eaux des Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF)[3] et ses activités de pêche et de valorisation de produits de la mer se concentrent en océan Indien. L’administration de ses activités est répartie à la fois à la Réunion, à l’île Maurice et aux Seychelles[4].
Les principales espèces pêchées et mises en marché par Sapmer sont la langouste de Saint-Paul, la légine australe, le thon albacore et le thon bonite. Sapmer est à ce jour le seul pêcheur autorisé à pêcher la langouste de Saint-Paul[5] et est considéré comme l’un des leaders mondiaux de la pêche à la légine australe[6]. Les produits de l’entreprise sont commercialisés à la fois en marque blanche (Carrefour, Picard, Auchan, etc.)[7] et sous sa propre marque de distributeur.
Sapmer possède en 2017 une flotte de 15 navires dont 9 thoniers senneurs, 4 palangriers surgélateurs, 1 chalutier caseyeur et 1 patrouilleur[8]. Le siège historique se situe à la Réunion ainsi que la première poissonnerie fine du groupe appelée « Le Comptoir ». Une division de l’entreprise dont un site de production sont logés à l’île Maurice, une unité logistique prend place aux Seychelles et des chambres froides sont disponibles sur 4 continents[8]. Le groupe emploie aujourd’hui plus de 1000 personnes[9].
Sapmer a effectué sa cotation en bourse le 8 juillet 2009 sur le marché Alternext Paris[10].
Historique
DĂ©buts 1947 Ă 1960
Les Réunionnais faisaient dans les années 1940 grande consommation de morue de l’Atlantique (Cabillaud)[11], mais le produit qui mettait parfois jusqu'à 7 ou 8 mois à débarquer sur l'île n’arrivait pas toujours dans un bon état de conservation[12]. Aussi les Réunionnais, amateurs de poisson salé, se rabattirent-ils sur le Saint-Paul (Latris lineata) communément appelé « fausse morue »[12], un poisson qui contrairement à celui en provenance de Terre-Neuve, est pêché beaucoup moins loin : devant les îles Saint-Paul et Nouvelle-Amsterdam situées entre le 37e et le 38e parallèle Sud et possessions françaises de l’océan Indien austral[12].
En 1947, trois entrepreneurs réunionnais s’associent pour acheter Le Cancalais, un trois-mâts à moteur auxiliaire et ancien terre-neuvas dans le but de l’envoyer à la pêche dans l’océan austral[13].
Le , Le Cancalais avec son équipage de 46 marins bretons et réunionnais met le cap vers le Sud à la conquête de la fausse morue[13].Les fondateurs de la Sapmer souhaitaient initialement installer une base à terre à Amsterdam, mais les conditions difficiles d’abordage de l’île et le climat hostile de cet environnement volcanique leur font abandonner l'idée [13]. Cette campagne de pêche permet par contre la découverte de petites langoustes rouges (Jasus paulensis) qui sont en si grand nombre qu’elles dévorent les appâts et coupent les lignes des pêcheurs. L’année suivante, les premiers essais de pêche de la langouste aux casiers s'avèrent fructueux encourageant ainsi l'armement à acheter un cargo frigorifique de 62 mètres et de le transformer en langoustier-congélateur[13]. La Sapmer marqua ainsi le premier jalon de sa stratégie d'entreprise[2].
À partir de 1951, les équipages de la Sapmer développent des compétences dans la pose de casiers dans les « creux » où les langoustes vivent en abondance. Dès le début de cette pêche, en collaboration avec l’administration des Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF) et le Muséum National d’histoire naturelle de Paris, un suivi scientifique de l’exploitation de la langouste est assuré, entre autres, par la fixation de quotas de captures annuels, dimension des casiers pour éviter la prise de juvéniles, saison de pêche limitée aux quatre mois de l'été austral, en dehors des périodes de ponte, etc[2].
Les années 1960 à 1980
En 1969, une loi qui impose une autorisation préalable de toutes activités de pêche dans les TAAF est appliquée, déclenchant ainsi des activités de braconnage sur la pêche à la langouste[13]. L'armement Sapmer qui s'implique alors dans la chasse aux braconniers arme un langoustier destiné à la surveillance de la pêche, le Folgor[13]. Dans les débuts des années 1970, plusieurs armements sont alors autorisés à pêcher la langouste et la surpêche de la ressource devient manifeste. Les quotas de pêche se voient fortement réduits passant de 960 à 450, puis éventuellement à 300 tonnes[13]. En 1975, l'administration des TAAF retire l'autorisation de pêche à un certain armement qui n'a su respecter ses engagements et propose de réattribuer un quota pour 5 ans aux armements réunionnais s'ils se regroupent et collaborent. Le Groupement des Armateurs Réunionnais (GAR) dont la Sapmer fait partie avec deux autres armateurs est donc constitué[13]. Sapmer obtient au sein du GAR 50 % du quota total accordé[13].
Dans les années suivantes, la ressource se reconstitue et la taille des prises augmente, phénomènes alors observés par le professeur Hureau conseiller scientifique des TAAF accompagné de son assistant le jeune scientifique Guy Duhamel. Ce dernier deviendra à son tour professeur au Muséum d'histoire naturelle et accompagnera jusqu'à aujourd'hui (2017) Sapmer dans ses campagnes de pêche dans les TAAF afin de servir ses travaux de fixation des quotas de capture dans cette zone[13].
Les années 1980 à 2000
Dans les années 1980, l'administration des TAAF encourage les armements réunionnais à étudier les ressources dans les eaux inhospitalières des quarantièmes rugissants et des cinquantièmes hurlants[14]. La Sapmer décide donc d’étendre son activité jusqu’aux îles Kerguelen. Plus australes encore que Saint-Paul et Amsterdam, ce groupe d’îles situé à plus de 3 400 km de la Réunion[15] était encore inconnu des marins. Les espèces s'y trouvant et pouvant être exploitées de par leur nombre sont principalement le poisson des glaces (Champsocephalus gunnari), le Colin austral (Lepidonotothen squamifrons) et le Colin des Kerguelen (Notothenia rossii)[16].
C’est en 1986 que le bateau de la Sapmer, L’Austral, se concentre sur une espèce qui n’avait guère attiré l’attention jusqu’alors : la légine australe (Dissostichus eleginoides) qui jusqu’alors était considérée comme une prise accessoire[17]. En 1990, après de nombreuses campagnes faites par l'équipage de L'Austral menées par le capitaine Barbarin, un homme qui a accumulé au fil du temps de vaste connaissances sur les mers australes et sur la pêche à la légine[14], la pêche dans les eaux des TAAF devient enfin rentable pour l’armement réunionnais[13].
Dans les années 2000, la légine conquiert les menus des restaurants de la planète notamment aux États-Unis et dans les pays asiatiques tels qu'à Hong Kong, au Japon et à Singapour. Elle remporte même aux États-Unis en 2001 le titre de "plat de l'année" décerné par un magazine américain renommé, le Bon appétit[14]. À ce jour (2017), seuls 7 armements réunionnais, dont la Sapmer ont actuellement le droit de pêcher la légine dans les zones économiques exclusives (ZEE) des TAAF[18].
Forte du succès de ces pêches australes, la Sapmer poursuit son exploration de l’océan Indien afin de développer ses activités sur des espèces dont la demande est grandissante. En 1996, l'armement fait ses premières expérimentations de pêches et de congélation de poissons pélagiques (espèce vivante à moins de 200 m de la surface, ni près du fond ni près du rivage ) dans les eaux seychelloises[19]. Visant la mise en marché de produits de thon sur l'Europe et particulièrement au Japon pour le sashimi, ce dernier requiérant du thon de première qualité, le pêcheur arme deux navires d'une unité frigorifique à ultra basse température pour le conditionnement et la congélation des prises permettant ainsi de conserver de façon optimale la qualité des produits dès la sortie de l'eau[19].
Les années 2000 à aujourd'hui
Dans les années 2000, les activités de pêche et de commercialisation du thon albacore et bonite se sont développées ainsi que la flotte de navires. Entre 2009 et 2015, le pêcheur s'est muni d'une flotte de 9 thoniers surgélateurs de dernière génération[20] et a formé ses équipages aux traitements des prises à bord, spécifiques aux exigences de qualité des importateurs japonais, les plus grands connaisseurs de la planète en matière de qualité de thon et premier marché de Sapmer[21] - [22].
Sapmer s’associe en 2007 au groupe mauricien Ireland Blyth Limited et investit dans une unité de production de produits de thon congelés portant le nom de Mer des Mascareignes.
Les différents canaux de distribution des produits de Sapmer font généralement appel à des intermédiaires entre le pêcheur et les consommateurs[23]. En 2017, le groupe a créé un circuit court via la mise en place d’un point de vente s’adressant directement aux consommateurs finaux. La première poissonnerie fine opérée par le groupe a été inaugurée en et porte le nom de Le comptoir par Sapmer. Par la suite l’entreprise a entrepris l'exploitation de deux autres points de vente directe, un à Shanghaï en Chine[24] et l'autre à Concarneau en Bretagne[25]. Le magasin de Concarneau ne rencontrant pas le succès espéré, Sapmer annonce en 2020 sa fermeture, qui est aussi attribuée à la crise que rencontre la société d'armement à la pêche, avec une baisse de 10 % à 165,3 millions d’euros de son chiffres d'affaires, et un endettement de 124 millions d'euros[26].
En 2020, l'entreprise connait de fortes pertes financières. Elle se restructure en vendant trois thoniers en 2021[27] et son principal actionnaire dit envisager de la vendre alors que l'entreprise est placée en 2022 sous procédure de sauvegarde[28].
Actionnaires
Au [29].
Nom | Actions | % |
JACCAR Holdings | 3 148 738 | 90,0% |
Montbleu Finance | 13 000 | 0,37% |
Inversis GestiĂłn | 1 014 | 0,029% |
Navires
Les navires qu’opère Sapmer sont construits sur les chantiers de Piriou en France et au Vietnam et naviguent sous différents pavillons maritimes[30].
La flotte de navires se compose de :
- 4 palangriers pour la pêche à la légine : Île Bourbon, Mascareignes III, Albius, Cap Horn (Pavillon de la France)[31].
- 9 thoniers senneurs pour la pêche au thon : Bernica, Manapany, Franche-Terre, Belouve, Dolomieu (Pavillon de la France), Belle-Rive, Belle-Isle (Pavillon de l’île Maurice), Morn Seselwa, Morn Blanc (Pavillon des Seychelles)[30].
- 1 patrouilleur pour surveiller les zones de pĂŞche et lutter contre la piraterie : Osiris (Pavillon de la France)[33].
Notes et références
Références
- Système national d'identification et du répertoire des entreprises et de leurs établissements, (base de données)
- Maria Lourdes D. Palomares and Daniel Pauly, Marine Fisheries Catches of SubAntarctic Islands, 1950 to 2010, Paris, The Fisheries Centre, University of British Columbia, , 48 p. (lire en ligne), p.41
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- « Pêche industrielle: pour sortir du rouge, Sapmer veut pêcher plus de thons », Marine et océans,‎ (lire en ligne)
- M. DOMINIQUE DUPILET, PROJET DE loi de finances pour 1999 (n° 1078), TOME II, AGRICULTURE ET PÊCHE, France, La commission de la Production et des Echanges de l'Assemblée nationale, (lire en ligne)
- Jean-Claude Ribaut, « La légine des grands fonds », Le Monde,‎ (lire en ligne)
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- « Sapmer; EN 7 CHIFFRES CLÉS », sur sapmer.fr (consulté le )
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