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Sanitas

Le Sanitas ou Sanitas-Rotonde est un quartier français du centre de Tours, situĂ© entre le centre-ville et les rives du Cher, Ă  proximitĂ© de la gare. Il a Ă©tĂ© construit après la Seconde Guerre mondiale pour partie sur un terrain autrefois dĂ©volu Ă  des ateliers et entrepĂ´ts de chemin de fer de la SNCF. Dans le contexte des Trente Glorieuses, son dĂ©veloppement est encouragĂ© par l’État pour faire face Ă  une demande inĂ©dite de logements. Essentiellement constituĂ© de grands ensembles sociaux, les Ă©tapes d'urbanisation du quartier s'Ă©talent entre la fin des annĂ©es 1950 et 1970. Son nom vient du latin « santĂ© Â» et lui a Ă©tĂ© attribuĂ© car la zone abritait autrefois des Ă©tablissements de soins.

Sanitas
De haut en bas, de gauche Ă  droite : la tour U, plus haute du quartier ; la place et l'Ă©glise Saint-Paul ; la place Neuve ; le gymnase de la Rotonde.
Administration
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Centre-Val de Loire
Ville Tours
DĂ©mographie
Population 8 783 hab. (2013[1])
DensitĂ© 43 915 hab./km2
Étapes d’urbanisation 1958-1978 et 1996
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 47° 22′ 50″ nord, 0° 41′ 51″ est
Superficie 20 ha = 0,2 km2
Localisation
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Sanitas
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Sanitas

    PeuplĂ© de quelque 9 000 habitants et comportant près de 5 000 logements, le quartier compte le plus grand parc d'habitations Ă  loyer modĂ©rĂ© (HLM) du dĂ©partement d'Indre-et-Loire et rencontre des difficultĂ©s Ă©conomiques et sociales importantes. Sa population est principalement jeune et modeste, le quartier Ă©tant le plus pauvre de la mĂ©tropole de Tours. Il est classĂ© en tant que quartier prioritaire et fait l'objet de projets de rĂ©habilitations de l'agence nationale pour la rĂ©novation urbaine depuis les annĂ©es 2000. Cependant, sa position relativement centrale au sein de la ville de Tours lui permet un bon accès aux transports et services publics.

    Historique du développement

    Origines

    La chapelle de la Maladrerie Saint-Lazare.

    L'appellation Sanitas vient du terme latin pour santé. Au Moyen Âge, l'emplacement actuel du quartier était une zone sujette aux inondations appelée la Varenne, qui s'étendait jusqu'au rives du Cher, tout en offrant certains espaces secs surélevés qui échappaient aux crues. Cela permet l'édification d'une léproserie, la maladrerie Saint-Lazare, au XIIe siècle, pour accueillir des lépreux en dehors de la ville. Au XIVe siècle, l'établissement sert de maladrerie, à cause des épidémies de peste. Il est ensuite transformé, en 1692, pour accueillir des officiers invalides. La chapelle Saint-Lazare est le dernier vestige de l'ancienne léproserie[2] ; à la suite de fouilles dans la nef, une soixantaine de squelettes portant des lésions caractéristiques de la lèpre y ont été trouvés[3]. La présence de cet établissement hospitalier, tout comme celle d'autres structures qui se sont multipliées dans cette zone avec les grandes épidémies de peste au XIVe siècle, explique le nom donné aujourd'hui à ce lieu.

    Jusqu’en 1880, le reste de ce territoire est composé de zones cultivées et de maisons rurales dont la population est très faible, du fait du caractère submersible de cette zone. Les quelques dizaines d'habitants, répartis en hameaux, dépendaient de Joué-lès-Tours, elle-même du ressort de l’élection de Tours jusqu'à la Révolution française[4] - [5]. Toutefois, ces terres sont riches et fertiles, et échappent au cens du fait du caractère multiple des parcelles, qui sont généralement directement exploitées par de petits propriétaires. En outre, on trouve la trace au XIVe siècle d'une exploitation d'argile noire, vraisemblablement dans des petites carrières, autour de Saint-Lazare[6].

    Au début du XXe siècle, une importante partie de la zone appartient à la SNCF du fait de sa proximité avec la gare de Tours et les lignes de chemins de fer. On y trouve des dépôts et des ateliers, qui se sont installés dès 1908 dans la zone. Parmi les usines, on trouve notamment les établissements Billard et une importante usine de construction de locomotives à vapeur. Dans la nuit du 19 au , au cours de la Seconde Guerre mondiale, la zone est bombardée par les Alliés et l'usine de locomotive est détruite[7].

    Fondation du Sanitas

    Immeubles issus du « lot des 811 Â» inaugurĂ©s en 1959.

    Après la Seconde Guerre mondiale, dans le contexte des Trente Glorieuses, la ville de Tours fait face à d'importants besoins de logements avec l'explosion des naissances, l'exode rural et l'arrivée de travailleurs immigrés. La commune acquiert alors une partie de l'emprise ferroviaire attenante à la gare de Tours. Des expropriations ont lieu et les entreprises ferroviaires quittent la zone industrielle en 1956[7]. Tours dispose alors de terrains à bâtir qui préfigurent un tout nouveau quartier appelé le « Sanitas ». Le déplacement de la gare afin de faciliter les travaux a été un temps envisagé avant d'être rejeté[8].

    En 1953, le ministre Maurice Lemaire accorde à la ville de Tours des fonds exceptionnels pour un programme pilote expérimental de vastes constructions de logements. Le chantier mis sur pied est d'une grande ampleur, et l'État le confie à l'architecte Jacques Henri-Labourdette en 1954. Il prévoit dans son projet un maillage de rues et deux grands axes : l'avenue du Général de Gaulle et le boulevard de Lattre de Tassigny. Les constructions de Labourdette sont à l'image de l'architecture audacieuse de l'époque, il réalise de grands ensembles avec des hautes tours et de longues barres, les premiers de l'agglomération[8].

    Urbanisation

    « Bâtiment E » construit en 1970 sur la rue Maurice Bedel.

    L'Organisme d'habitations Ă  loyer modĂ©rĂ© (OPAC) de Tours est le premier Ă  construire douze immeubles dans ce quartier très novateurs Ă  l'Ă©poque alors qu'il est submergĂ© par les demandes de locations et que la ville fait face Ă  un mal-logement problĂ©matique[8]. C'est le qu'est inaugurĂ© le dĂ©but des travaux, avec la prĂ©sence du maire de Tours Marcel Tribut et du ministre de la justice Michel DebrĂ©. Les premières livraisons de 811 logements ont lieu en 1959 pour ce qui concerne la première tranche Ă  l'est du boulevard de Lattre de Tassigny. Suivent la rĂ©alisation de 1 279 logements en 1961 pour la deuxième tranche, au mail du Petit-Prince et avenue du GĂ©nĂ©ral-de-Gaulle[7]. L'Ă©rection de la plus grande tour du quartier a lieu en 1965 : la Tour U, haute de 72 mètres, place du commandant Tulasne. Celle-ci marque l'entrĂ©e ouest du Sanitas et compte 84 logements Ă  loyer modĂ©rĂ© ainsi qu'un centre social[9] - [10].

    Vue du quartier depuis la passerelle Fournier, avec Ă  droite l'immeuble Blaise Pascal.

    Face Ă  une demande plus forte qu'attendue de nouveaux logements, les projets de constructions sont rapidement relancĂ©s dans le quartier avec des ensembles de taille largement plus modeste. Les troisième et quatrième tranches de logements sont construites entre 1963 et 1969, douze bâtiments Ă©tant dissĂ©minĂ©s Ă  divers endroits du quartier dans les espaces laissĂ©s libres, le long de l'avenue du GĂ©nĂ©ral de Gaulle, autour de la place Saint-Paul ou Ă  proximitĂ© des voies de chemins de fer notamment. Quelque 800 logements sont ainsi ajoutĂ©s et le Sanitas en compte dĂ©sormais près de 3 000[11].

    Les constructions sont ensuite Ă©tendues vers le sud et des entreprises pĂ©trolières le long des voies de chemins de fer sont expropriĂ©es. C'est ainsi que les dernières constructions ont lieu au dĂ©but des annĂ©es 1970 dans le secteur dit « Pasteur Â», oĂą sont implantĂ©es huit barres autour d'une tour de quatorze Ă©tages inaugurĂ©e en 1971. L'annĂ©e suivante, l'Ă©glise Saint-Paul est Ă©rigĂ©e au centre d'une place du mĂŞme nom[7]. Des difficultĂ©s financières touchent les derniers projets, qui sont rĂ©duits ou abandonnĂ©s dans les annĂ©es 1970. Un vaste espace laissĂ© libre sera du coup utilisĂ© pour crĂ©er le jardin de la place Meffre en 1979[12]. La dernière inauguration a lieu en 1978 sur l'avenue du GĂ©nĂ©ral de Gaulle, le bâtiment dit « 1 ter Â» qui enjambe l'allĂ©e de Luynes. Plus aucun immeuble ne sera ensuite implantĂ© dans le quartier, Ă  l'exception d'une tour de dix Ă©tages baptisĂ©e « Blaise Pascal Â» sur la place Neuve en 1996[13].

    Le Sanitas fait ainsi partie des quartiers populaires construits durant les Trente Glorieuses et surtout constituĂ©s de grands ensembles. Fait rare, celui-ci est proche du centre-ville mais se trouve en revanche partiellement enclavĂ© par les lignes de chemins de fer Ă  l'est et au sud du quartier[14]. Ă€ ce titre, le ministre dĂ©lĂ©guĂ© Ă  la ville Jean-Louis Borloo dĂ©clare en 2003 que « Tours est un des cas oĂą l'on a pas jouĂ© le phĂ©nomène centrifuge en expurgeant du centre-ville les difficultĂ©s potentielles de la ville, Ă  la diffĂ©rence de Blois Â»[15].

    Infrastructures et aménagement

    Infrastructures

    Le Palais des sports.

    La ville fait construire le Palais des sports de Tours en 1956, sur le boulevard de Lattre de Tassigny et comprenant une grande salle des sports de 3 000 places, une piscine olympique et une patinoire. Une salle de spectacle et des commerces s'installent ensuite de l'autre cĂ´tĂ© du boulevard, principalement des petits commerces et un supermarchĂ© sur la place Neuve.

    À partir de 1965, des logements du CROUS et un restaurant universitaire accueillent les étudiants de l'université François-Rabelais. Des écoles et un collège sont implantés au cœur du quartier. Le collège Pasteur ouvert en 1970 et prévu pour 600 élèves est fermé en 2013. Une église, qui porte le nom d'église Saint-Paul est inaugurée en 1972. Le marché s'établit sur la place Saint-Paul l'année suivante. Avec près de 125 commerçants en 2014, il est le second plus importante de la ville après celui de Velpeau[16].

    Le jardin Meffre est le plus important du quartier, suivi par le jardin Theuriet. Ce dernier est un des projets d'aménagements marquants du début du XXIe siècle. Jardin exotique inauguré le , il reprend l'emplacement de la barre Theuriet, construite en 1959 dans le lot des 811, et démolie en 2005[17].

    Transports

    Après des travaux de 2011 Ă  2013, le Sanitas est desservi par le tramway de Tours depuis aoĂ»t 2013 dans le but affichĂ© de dĂ©senclaver le quartier. Il le traverse en longeant les voies ferrĂ©es en partant de la gare, puis en empruntant le mail qui jouxte le boulevard de Lattre de Tassigny. Il rejoint ensuite l'avenue de Grammont en prenant l'avenue du GĂ©nĂ©ral de Gaulle. Il marque trois arrĂŞts dans le quartier, du nord au sud : « Palais des sports », « Saint-Paul » au niveau du boulevard de Lattre de Tassigny et enfin « LibertĂ© Â», entre la place du Commandant Tulasne et la place de la LibertĂ©.

    Les espaces publics ont été repensés, avec l'aménagement d'espaces verts et de voies piétonnes le long de la ligne de tramway[18].

    • Les travaux du tramway, en octobre 2011.
      Les travaux du tramway, en octobre 2011.
    • Les travaux du tramway, en octobre 2011.
      Les travaux du tramway, en octobre 2011.
    • Le tramway avenue du GĂ©nĂ©ral de Gaulle.
      Le tramway avenue du Général de Gaulle.

    Conditions de vie et politique de la ville

    Conditions sociaux-Ă©conomiques

    Place Saint-Paul du Sanitas.

    Le Sanitas est le plus important quartier d'habitations Ă  loyer modĂ©rĂ© (HLM) du dĂ©partement d'Indre-et-Loire, ceux-ci logeant 65 % des habitants du quartier. Il connait des conditions Ă©conomiques et sociales difficiles : en 2009, la part de population Ă  bas revenus Ă©tait de 38 % (contre en moyenne 7,3 % dans l'agglomĂ©ration tourangelle) avec un taux de chĂ´mage de 24,9 %[19], et le taux de pauvretĂ© se situe Ă  52,3 %. Le revenu moyen annuel est de 13 700 euros par mĂ©nage, soit environ 1 140 euros par mois[20], ce qui en fait le quartier le plus pauvre de l'agglomĂ©ration tourangelle[21]. Les disparitĂ©s sociales avec le reste de l'agglomĂ©ration sont donc Ă©levĂ©es, mais elles sont aussi importantes au sein mĂŞme du quartier. Le taux de pauvretĂ© se situe en effet Ă  63 % dans le sud (secteur Pasteur et Christophe Colomb) contre 36 % dans le nord[22].

    Le quartier Ă©tait une zone urbaine sensible de 1996 Ă  2014, devenu un « quartier prioritaire de la politique de la ville Â»[23] et bĂ©nĂ©ficie Ă  ce titre du programme de l'Agence nationale pour la rĂ©novation urbaine. Il est sujet Ă  des problèmes de dĂ©linquances et notamment de trafic de drogues et connait sporadiquement des pĂ©riodes de tensions, avec parfois des coups de feu. Un conflit couve avec le quartier Ă©galement prioritaire de la Rabière Ă  JouĂ©-lès-Tours, au sud de Tours[24]. Les trafics se sont longtemps centrĂ©s autour de la barre Saint-Paul et de la station essence, avant de se dĂ©placer vers la Rotonde après les destructions de 2020[25]. L'allĂ©e de Luynes est connue pour ĂŞtre un « entrepĂ´t de rĂ©sine et d’armes »[26]. Le quartier prĂ©sente en contrepartie un important rĂ©seau d'associations, comme le centre social Pluriel(le)s inaugurĂ© en 2013[27] et des Ă©ducateurs de rue[28]. Le plus connu est surtout l'Observatoire des inĂ©galitĂ©s, qui a Ă©tĂ© fondĂ© dans le quartier en 2003 et y siège toujours[29].

    RĂ©habilitations

    Ascenseurs externes installés en 2017.

    Le Sanitas fait l'objet de travaux de réhabilitations depuis les années 1990 mais ceux-ci ont été jusqu'à présent assez modestes. Le bailleur social a surtout procédé à des mises aux normes, aux rénovations de certaines façades, à la réalisation de toitures ainsi qu'au réaménagement de certains halls d'immeubles. L'aménagement le plus marquant est la destruction de la barre Theuriet et de ses 126 logements en 2005, remplacée par un jardin exotique. À proximité, la vétuste école primaire Diderot-Pascal est reconstruite en 2010[30] - [15].

    En 2016, le bailleur social installe des ascenseurs externes pour des immeubles de cinq Ă©tages qui disposaient alors uniquement d'escaliers et posaient problème pour une population vieillissante. Des appartements sont Ă©galement transformĂ©s en une dizaine de logements Ă©tudiants, afin de favoriser « l'inter-gĂ©nĂ©ration Â»[31]. Cependant, le Sanitas fait partie des quatre quartiers de la ville de Tours visĂ©s par le « nouveau programme national de renouvellement urbain » (NPNRU) sur la pĂ©riode 2014-2024 et fait Ă  ce titre l'objet de projets bien plus importants pour l'avenir[32].

    Futur du quartier

    Destruction de la barre « 37 », place Saint-Paul.

    L'agglomération de Tours et l'ANRU se mettent d'accord en 2016 pour un plan de réaménagement visant à des « destructions-reconstructions » et plusieurs études sont menées afin d'ouvrir le quartier et assurer une meilleure mixité sociale. La ville annonce en 2017 les grandes lignes du projet de restructuration du quartier pour 140 millions d'euros. La destruction de 470 logements est prévue d'ici 2024, soit 10 % de l'ensemble du parc social du quartier. En juillet 2020, la barre d'immeuble « 37 » de quatre étages située sur la partie est de la place Saint-Paul est détruite, conduisant à la disparition de la station d'essence et des commerces situés au rez-de-chaussée. En 2022, le nord du quartier voit ensuite la destruction de 230 logements dans un secteur idéalement situé à proximité de la gare et de la passerelle Fournier[33]. Trois immeubles de quatre étages sont d'abord démolis en début d'année sur l'allée Cheverny, puis la barre « D » de dix étages sur l'allée de Moncontour, bâtiment similaire à la barre Thieuret détruite en 2005. Leurs pierres de tuffeau sont récupérées pour être réutilisées sur de futurs chantiers[34].

    Destruction de la barre « D » sur les allées Bechellerie et Moncontour, issu du lot des 811.

    Enfin, les immeubles situés tout autour de la rue Aristide Briand seront également supprimés dans le sud du quartier, secteur Christophe Colomb, d'ici 2024. En lieu et place de ces logements sociaux, la mairie promet l'installation d'ici 2030 de 900 logements privés et un centre commercial, voire des bureaux d'entreprises, salles de sports ou logements étudiants. De nouveaux axes de circulation devraient également voir le jour avec la destruction partielle d'une barre d'immeuble sur l'allée de la Belle-fille, pour relier la place Saint-Paul avec la rue Saint-Lazare. La cour de récréation de l'ancien collège Pasteur devrait également laisser place à une nouvelle rue et le gymnase de la Rotonde serait détruit, pour laisser place à des logements et un nouveau gymnase, plus petit[33] - [35]. L'école Claude-Bernard sera reconstruite[36].

    Le projet rencontre l'hostilité de certains habitants qui s'inquiètent des priorités et pointent une volonté d'effacer l'histoire du Sanitas[37]. La refonte du quartier se concentre en effet surtout sur l’implantation de logements privés haut-de-gamme, dans le but affiché d'assurer une meilleure mixité sociale mais aussi afin de profiter de la position centrale du quartier dans la ville pour attirer des promoteurs et une population plus aisée. Elle risque donc de renvoyer les classes populaires vers des quartiers beaucoup plus excentrés[21], les habitants dénonçant ainsi un processus de « gentrification »[38]. Ils critiquent également la disparition des commerces. Un certain mépris de l'identité du quartier et de ses habitants est également pointé, alors que le protocole de préfiguration annonce la volonté de « faire émerger à l'intérieur du quartier prioritaire de nouveaux noms de quartier appelés à se substituer à celui du Sanitas »[39] - [40].

    Éducation

    L'ancien collège Pasteur.

    Les élèves du Sanitas sont scolarisés dans différents établissements, surtout au sein du quartier ou à proximité. On trouve à l'intérieur du quartier deux écoles maternelles : Marie Curie et Pauline Kergomard avec respectivement 126 et 165 élèves[41] - [42] ; et deux écoles primaires : Pascal-Diderot et Claude Bernard, qui comptent respectivement 126 et 212 élèves, en 2017[43] - [44]. À proximité, de nombreux enfants et adolescents du quartier sont scolarisés dans l'école élémentaire et le collège Michelet, rue Galpin Thiou, avec 124 et 500 élèves[45].

    Le collège Michelet a d'ailleurs rĂ©cupĂ©rĂ© une partie des Ă©lèves du collège Pasteur, le seul qui Ă©tait au sein du quartier mais qui a fermĂ© en 2013 dans le but d'assurer une meilleure mixitĂ©. Sa fermeture a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©e par le conseil gĂ©nĂ©ral d'Indre-et-Loire alors que le collège Ă©tait boudĂ© par les familles depuis l'assouplissement de la carte scolaire, comptant moins d'une centaine d'Ă©lèves sa dernière annĂ©e contre plus de 300 dix ans plus tĂ´t[46]. Il est le premier du dĂ©partement Ă  fermer ses portes[47] - [48] malgrĂ© des manifestations de la population. La dĂ©cision est Ă©galement contestĂ©e politiquement Ă  gauche alors que Marisol Touraine est critiquĂ©e en raison de sa promesse de ne pas fermer de collège[49]. Les anciens locaux du collège, situĂ©s dans le sud du quartier le long des voies de chemins de fer, accueillent dĂ©sormais des structures associatives rĂ©unies au sein de la « maison de la rĂ©ussite Â»[50].

    Galerie de photos

    • Façade ouest de l'Ă©glise Saint-Paul.
      Façade ouest de l'église Saint-Paul.
    • Passerelle Fournier.
      Passerelle Fournier.
    • MarchĂ© de la place Saint-Paul.
      Marché de la place Saint-Paul.
    • Immeuble 1ter avenue du gĂ©nĂ©ral de Gaulle.
      Immeuble 1ter avenue du général de Gaulle.
    • Immeuble rue Angerand.
      Immeuble rue Angerand.
    • Secteur Pasteur.
      Secteur Pasteur.
    • Rue Aristide Briand.
      Rue Aristide Briand.
    • Les rĂ©sidences Charcot en rĂ©novation.
      Les résidences Charcot en rénovation.

    Notes et références

    1. Quartier Prioritaire : Sanitas sur sig.ville.gouv.fr.
    2. Ancienne maladrerie Saint-Lazare, base Mérimée.
    3. Étude paléopathologique des sépultures de la Chapelle Saint-Lazare.
    4. Roger Dion, Le Val de Loire, étude géographique régionale, rémp. de l'édition de Tours, 1934.
    5. Carré de Busserolles, Dictionnaire géographique historique d'Indre-et-Loire et l'ancienne province de Touraine, Tours, 1878, réimp. 1966 en trois volumes.
    6. Rolande Collas, Histoire d'un quartier de Tours - Le Sanitas des origines Ă  nos jours, Monographies des villes & villages de France, Ed. Office d'Ă©dition du livre d'histoire, 1994, p. 25-28.
    7. L’histoire du Sanitas en images sur tmvtours.fr.
    8. Secteur urbain concerté du Sanitas sur patrimoine.regioncentre.fr.
    9. Ouhou, je vous Ă©cris du haut de la tour " U " ! sur La Nouvelle RĂ©publique du Centre-Ouest, le 29 septembre 2012.
    10. Immeuble dit tour U sur patrimoine.regioncentre.fr.
    11. Immeubles des troisième et quatrième tranches du Sanitas (ensemble de 12) sur patrimoine.regioncentre.fr.
    12. Immeubles dits opération Pasteur (ensemble de 9) sur patrimoine.regioncentre.fr.
    13. Plan du quartier du Sanitas sur patrimoine.regioncentre.fr.
    14. Juliette Verronneau, « Renouvellement urbain du quartier Sanitas-Rontonde », sur univ-tours.fr, 2015/2016 (consulté le ).
    15. Stéphane Fradet, Quel Tours voulons-nous?, Publibook, , 100 p. (ISBN 978-2-7483-4020-4, lire en ligne)
    16. Tours-Est : 182 commerces de proximité sur La Nouvelle République du Centre-Ouest, le 13 octobre 2014
    17. Sanitas – Quartier de mémoire Quartier d'avenir. Ville et pays d'Art et d'Histoire. Archives municipales de Tours. page 40.
    18. Choix paysagers pour le tramway de Tours.
    19. Ministère de l'Égalité des Territoires et du Logement.
    20. Tours - Sanitas - Rotonde sur kelquartier.com.
    21. Renouvellement urbain : comment la ville veut transformer le Sanitas (et ses habitants) sur larotative.info, le 21 février 2017.
    22. Riches et pauvres voisinent sur La Nouvelle République du Centre-Ouest, le 24 février 2014.
    23. Ministère de l'Égalité des Territoires et du Logement.
    24. Tension entre bandes devant la piscine sur La Nouvelle République du Centre-Ouest, le 21 février 2017.
    25. Tours : quel avenir pour le quartier de la Rotonde ? sur La Nouvelle RĂ©publique du Centre-Ouest, le 19 juillet 2022.
    26. Coups de feu au Sanitas : deux suspects recherchés à Tours sur La Nouvelle République du Centre-Ouest, le 17 janvier 2023
    27. Sanitas : un centre social pour une population plurielle sur La Nouvelle RĂ©publique du Centre-Ouest, le 21 octobre 2013.
    28. Le département veut rassurer les éducateurs de rue sur info-tours.fr, le 10 février 2017.
    29. L’Observatoire des inégalités à Tours sur 7degres-mag.fr.
    30. École primaire Blaise-Pascal - Denis-Diderot sur patrimoine.regioncentre.fr
    31. Le Sanitas en train de changer de look sur La Nouvelle République du Centre-Ouest, le 23 août 2016.
    32. 4 projets de démolition au Sanitas et à la Rabière sur info-tours.fr, le 7 avril 2016.
    33. DĂ©molitions et constructions : ce qui va changer au Sanitas sur info-tours.fr, le 12 mai 2017.
    34. Déconstruction de 230 logements au Sanitas pierre par pierre sur La Nouvelle République du Centre-Ouest, le 3 février 2022
    35. Ce que va devenir le Sanitas sur info-tours.fr, le 5 juin 2018
    36. Tours : le quartier du Sanitas entame sa mue sur La Nouvelle RĂ©publique du Centre-Ouest, le 16 mars 2022.
    37. Renouvellement urbain : les élus veulent faire disparaître le Sanitas sur larotative.info, le 4 mars 2017.
    38. Sanitas : " La réhabilitation plutôt que la destruction " sur La Nouvelle République du Centre-Ouest, le 28 avril 2017.
    39. Protocole de préfiguration des projets de renouvellement urbain de l’agglomération tourangelle sur anru.fr.
    40. Changer le nom du Sanitas : la violence symbolique de la politique de la ville sur larotative.info, le .
    41. École maternelle publique Curie (Marie) sur education.gouv.fr.
    42. École maternelle publique Kergomard (Pauline) sur education.gouv.fr.
    43. École élémentaire application Bernard-Pasteur sur education.gouv.fr.
    44. École élémentaire publique Diderot-Pascal sur education.gouv.fr.
    45. École élémentaire publique Michelet sur education.gouv.fr.
    46. Au collège Pasteur à Tours «il faut casser le ghetto» sur Libération, le 7 mai 2010.
    47. Emmanuel Tellier, « sur Le collège de mon enfance est-il toujours l'Ă©cole de la RĂ©publique ? », sur TĂ©lĂ©rama, le 5 fĂ©vrier 2015.
    48. A Tours, le couperet est tombé : le collège Pasteur ferme sur La Nouvelle République du Centre-Ouest, le 23 janvier 2013.
    49. Sanitas : la fermeture du collège Pasteur votée dans la douleur sur La Nouvelle République du Centre-Ouest, le 16 mars 2013.
    50. La Maison de la RĂ©ussite prend ses quartiers au Sanitas sur info-tours.fr, le 2 octobre 2016.

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Sanitas – Quartier de mĂ©moire Quartier d'avenir. Ville et pays d'Art et d'Histoire. Archives municipales de Tours.
    • Rolande Collas, Histoire d'un quartier de Tours - Le Sanitas des origines Ă  nos jours, Monographies des villes & villages de France, Ed. Office d'Ă©dition du livre d'histoire, 1994, 178 p..

    Liens externes

    Articles connexes

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