Sam Bankman-Fried
Sam Bankman-Fried, nĂ© le Ă Stanford en Californie, aussi connu par ses initiales SBF, est un homme d'affaires et investisseur amĂ©ricain. Il est le fondateur de l'entreprise FTX, plateforme centralisĂ©e d'Ă©change de cryptomonnaies et de son entreprise sĆur Alameda Research (en), toutes deux basĂ©es aux Bahamas dans les mĂȘmes bĂątiments et enregistrĂ©es Ă Antigua-et-Barbuda. Les faillites de FTX et Alameda Research Ă la fin de l'annĂ©e 2022 crĂ©ent un scandale financier international et conduisent Ă son arrestation et inculpation, notamment pour fraude.
Directeur général FTX | |
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jusqu'au |
Naissance | |
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Nom de naissance |
Samuel Benjamin Bankman-Fried |
Pseudonyme |
SBF |
Nationalité | |
Domiciles | |
Formation |
Massachusetts Institute of Technology (baccalauréat universitaire Ús sciences) (- Crystal Springs Uplands School (en) |
Activités |
Chef d'entreprise, investisseur, entrepreneur, donateur politique |
PĂšre |
Joseph Bankman (en) |
MĂšre |
Barbara Fried (en) |
Fratrie |
Gabriel Bankman-Fried (d) |
ParentĂšle |
Linda P. Fried (tante) |
A travaillé pour |
FTX (- Jane Street Capital (- Alameda Research (en) Centre for Effective Altruism (en) |
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Membre de | |
Distinctions |
Biographie
Ătudes et dĂ©buts professionnels
Fils de deux professeurs de la facultĂ© de droit (en) de l'universitĂ© Stanford, Samuel Benjamin Bankman-Fried grandit en Californie[1]. Lors de ses Ă©tudes en physique et en mathĂ©matiques au Massachusetts Institute of Technology (MIT), il effectue un stage comme opĂ©rateur de marchĂ© pour Jane Street, une entreprise rĂ©putĂ©e de Wall Street, stage qui se transforme en emploi une fois ses Ă©tudes achevĂ©es[2]. Alors qu'il occupe ce poste, quâil conserve trois ans et demi entre 2014 et 2017, Sam Bankman-Fried commence Ă donner la moitiĂ© de son salaire Ă des Ćuvres caritatives, influencĂ© par les thĂšses du philosophe William MacAskill[1] - [3].
Création d'un empire en crypto-actifs
AprĂšs avoir quittĂ© Jane Street en 2017, Sam Bankman-Fried crĂ©e son entreprise de trading de cryptomonnaies, Alameda Research[1]. Il loue des bureaux Ă Berkeley et emploie une vingtaine d'opĂ©rateurs de marchĂ© spĂ©cialisĂ©s dans le secteur en plein essor des cryptomonnaies[1]. Travaillant jour et nuit, dormant Ă son bureau rĂ©guliĂšrement, il exploite les diffĂ©rences de prix des actifs numĂ©riques entre les diffĂ©rentes rĂ©gions du monde[1]. Cette diffĂ©rence de cours lui permet de gagner 20 millions de dollars dans les trois premiĂšres semaines d'existence de l'entreprise[1]. En , lâentreprise, qui a perfectionnĂ© sa mĂ©thode pour dĂ©placer l'argent entre banques et internationalement, prospĂšre en rĂ©alisant un million de dollars par jour[3].
En 2018, l'homme d'affaires amĂ©ricain rĂ©alise une confĂ©rence sur les cryptomonnaies Ă Macao et rencontre diffĂ©rents acteurs du marchĂ©[1]. Imaginant les possibilitĂ©s de revenus dans un pays dans lequel la rĂ©glementation du secteur serait plus souple, il dĂ©mĂ©nage lâentreprise Ă Hong Kong[1].
En 2019, alors quâil laisse le contrĂŽle d'Alameda Research Ă sa partenaire Caroline Ellison, Sam Bankman-Fried y crĂ©e l'entreprise FTX, 80% de ses revenus, qui proviennent de la plateforme d'Ă©change de cryptomonnaies, sont considĂ©rĂ©s comme illĂ©gaux aux Ătats-Unis[1]. En 2021, Sam Bankman-Fried transfĂšre les activitĂ©s de FTX et Alameda Research de Hong Kong aux Bahamas en quelques semaines Ă la suite d'une enquĂȘte sur la rĂ©gulation du secteur des cryptomonnaies dont il est devenu une figure emblĂ©matique[4].
Avant ses 30 ans, SBF accumule une fortune estimĂ©e Ă plus de 17 milliards de dollars, faisant de lui la personne la plus riche de sa gĂ©nĂ©ration[5] - [6]. Milliardaire mĂ©diatique, il se prĂ©sente de maniĂšre modeste, conduisant une Toyota Corolla, habillĂ© en tenues de sport ou en sweat-shirts[4]. Il se dit prĂȘt Ă donner sa supposĂ©e fortune Ă des causes et Ă aider les start-ups en difficultĂ© du secteur[7] - [8] - [9].
Engagé politiquement, Sam Bankman-Fried est l'un des principaux donateurs du Parti démocrate. Il donne plus de dix millions de dollars pour la campagne présidentielle de Joe Biden de 2020 et à nouveaux plusieurs dizaines de millions lors des élections de mi-mandat de 2022[10].
En 2022, Sam Bankman-Fried est sélectionné par le magazine Time comme l'une des cent personnalités les plus influentes du monde[11]. En mai, l'homme d'affaires acquiert 7,6% des parts de l'entreprise Robinhood[12] par l'intermédiaire de la société Emergent Fidelity Technologies Ltd. basée à Antigua-et-Barbuda dont il est le seul actionnaire et qui n'est pas listée dans les sociétés mises en faillite lors de la déconfiture de FTX[13]. En , la plateforme d'échange qu'il dirige est la troisiÚme plus importante en termes de volume quotidien d'échange avec 9,4 milliards échangés en moyenne[4]. L'entreprise, qui emploie environ 300 personnes, aurait réalisé un bénéfice net de 388 millions de dollars en 2021[4]. FTX est évaluée à 32 milliards de dollars et investit dans des partenariats avec la salle du Heat de Miami, qui devient la FTX Arena, et avec le joueur de football américain Tom Brady, qui lui, investit 600 millions de dollars dans FTX[3].
Faillite et enquĂȘtes judiciaires
En , Sam Bankman-Fried dĂ©missionne de l'entreprise FTX Group qui est confrontĂ©e Ă un dĂ©faut de liquiditĂ©s se transformant rapidement en problĂšme de solvabilitĂ©, qui aboutit Ă sa faillite, entrainant Alameda Research et environ 130 sociĂ©tĂ©s[14] appartenant Ă la nĂ©buleuse FTX Group dans sa chute[15]. L'entreprise FTX bloque alors les portefeuilles numĂ©riques d'environ 1,2 million de ses clients qui n'ont dĂ©sormais plus aucun accĂšs Ă leurs dĂ©pĂŽts[3]. SBF perd 94% de sa fortune en une journĂ©e[16]. Ces Ă©vĂ©nements mettent un terme Ă plusieurs mois de lobbying pour lĂ©gifĂ©rer le secteur des cryptomonnaies[17] - [18]. Quelques jours aprĂšs la faillite de l'empire de Bankman-Fried, deux enquĂȘtes criminelles sont lancĂ©es sur celle-ci, dĂ©montrant rapidement d'importantes fautes de gestion[19].
SoupçonnĂ© d'avoir dĂ©tournĂ© des fonds dĂ©posĂ©s sur la plate-forme par des clients, Sam Bankman-Fried est invitĂ© Ă une confĂ©rence organisĂ©e par le New York Times Ă la fin du mois de novembre alors qu'il risque des inculpations criminelles[20]. Il y participe Ă distance depuis les Bahamas, contre l'avis des avocats assurant la dĂ©fense de ses intĂ©rĂȘts, dĂ©clarant que sa fortune a Ă©tĂ© rĂ©duite Ă environ cent mille dollars et que les investissements de lâentreprise dans lâarchipel, environ 300 millions de dollars dans l'immobilier, avaient pour objectif de recruter des talents[21]. Le parc immobilier comprend la villa de SBF, estimĂ©e Ă prĂšs de 40 millions de dollars, partagĂ©e avec plusieurs cadres de l'entreprise dont Caroline Ellison, ainsi qu'une villa estimĂ©e Ă 16,4 millions de dollars occupĂ©e par ses parents[22]. Au lendemain de cette confĂ©rence, interrogĂ© par George Stephanopoulos pour Good Morning America, il se dĂ©clare responsable de la faillite de son empire par ses insuffisances dans la gestion des risques[23].
Il est arrĂȘtĂ© Ă la demande des Ătats-Unis le Ă Nassau, aux Bahamas, oĂč il rĂ©side, la veille d'une audition importante au CongrĂšs[24] - [25]. Le , il accepte son extradition vers les Ătats-Unis qui est exĂ©cutĂ©e le mĂȘme jour. Trois personnes â Caroline Ellison, Gary Wang et SBF â sont inculpĂ©es de huit chefs d'accusation, dont de fraude comptable et financiĂšre, par le procureur fĂ©dĂ©ral de Manhattan[26]. Il est rapidement remis en libertĂ© contre une caution de 250 millions de dollars payĂ©e par ses parents chez lesquels il est assignĂ© Ă rĂ©sidence dans leur maison de Palo Alto jusqu'Ă son procĂšs, assurant lui-mĂȘme disposer de moins de cent mille dollars[27]. Le , devant le tribunal de New-York, il dĂ©clare plaider non coupable dans le procĂšs de la faillite de FTX. Son procĂšs dĂ©butera le et il encourt une peine maximale de cent quinze annĂ©es de prison. Caroline Ellison et Gary Wang, ses deux associĂ©s et co-accusĂ©s, ont auparavant plaidĂ© coupable[28].
Notes et références
- (en) David Yaffe-Bellany, « A Crypto Emperorâs Vision: No Pants, His Rules » , The New York Times, (consultĂ© le ).
- Nessim AĂŻt-Kacimi, « Quand Sam Bankman-Fried faisait des Ă©tincelles dans le trading » , Les Ăchos, (consultĂ© le ).
- (en) Joe Tidy, « The fall of the FTX âKing of Cryptoâ Sam Bankman-Fried » , BBC, (consultĂ© le ).
- (en) Alexander Osipovich, « The 30-Year-Old Spending $1 Billion to Save Crypto » , The Wall Street Journal, (consulté le ).
- Isabelle Lesniak, « FTX : Sam Bankman-Fried, le nouveau milliardaire des cryptomonnaies » , Les Ăchos, (consultĂ© le ).
- (en) « Meet Sam Bankman-Fried: The Richest Person Under 30 In The World » [vidéo], Forbes, (consulté le ).
- (en) Tracy Wang, « Sam Bankman-Friedâs crypto empire âwas run by a gang of kids in the Bahamasâ who all dated each other » , Fortune.com, (consultĂ© le ).
- Ingrid Vergara, « Sam Bankman-Fried, lâhomme fort qui Ă©merge dans la crise des cryptomonnaies », Le Figaro, (consultĂ© le ).
- Thomas Pontiroli, « « SBF », la chute d'un prodige des cryptos » , Les Ăchos, (consultĂ© le ).
- (en) Elena Schneider, « How the newest megadonor wants to change Washington » , Politico, (consulté le ).
- (en) « Sam Bankman-Fried » , Time, (consulté le ).
- (en) Orla McCaffrey, « FTX Founder Sam Bankman-Fried Buys 7.6% Stake in Robinhood » , The Wall Street Journal, (consulté le ).
- (en) « FTX Founder Sam Bankman-Fried Buys 7.6% Stake in Robinhood. SEC filing » , SEC, (consulté le ).
- (en) « FTX Trading Ltd., Alameda Research LLC et al: Chapter 11 Petition » , offshorealert.com, (consulté le ).
- (en) David Yaffe-Bellany, « Embattled Crypto Exchange FTX Files for Bankruptcy » , The New York Times, (consulté le ).
- Emma Confrere, « Cryptomonnaies : la chute de Sam Bankman-Fried, l'ex-milliardaire de FTX, désormais ruiné » , Le Figaro, (consulté le ).
- (en) Brian Schwartz, « Washington turns up heat on crypto âdarlingâ Sam Bankman-Fried following FTX bankruptcy » , CNBC, (consultĂ© le ).
- (en) Kenneth P. Vogel, Emily Flitter et David Yaffe-Bellany, « Inside Sam Bankman-Friedâs Quest to Win Friends and Influence People » , The New York Times, (consultĂ© le ).
- (en) Tabby Kinder, « Sam Bankman-Fried ran FTX as personal fiefdom, court hears » , Financial Times, (consulté le ).
- Le Monde avec AFP, « Lâex-patron de FTX se dit « dĂ©solĂ© » de la faillite de la plate-forme dâĂ©change de cryptomonnaies » , Le Monde, (consultĂ© le ).
- (en) David Yaffe-Bellany, « Sam Bankman-Fried Blames âHuge Management Failuresâ for FTX Collapse » , The New York Times, (consultĂ© le ).
- Richard Flurin, « Colis livrés par jet privé, 200 euros pour se restaurer... Les dépenses exorbitantes des salariés de FTX » , Le Figaro, (consulté le ).
- (en) Mark Guarino, « FTX crypto collapse: Ex-CEO Sam Bankman-Fried denies 'improper use' of customer funds » , ABC News, (consulté le ).
- « Faillite de FTX : Sam Bankman-Fried interpellĂ© aux Bahamas Ă la veille dâune audition clĂ© au CongrĂšs », Le Monde.fr,â (lire en ligne , consultĂ© le )
- (en-US) Alexander Saeedy, Justin Baer, Dave Michaels, Vicky Ge Huang et Andrew Scurria, « Former FTX CEO Sam Bankman-Fried Arrested in Bahamas », The Wall Street Journal, New York, Dow Jones and Company,â (ISSN 0099-9660 et 2574-9579, OCLC 4299067, BNF 34471950, lire en ligne, consultĂ© le )
- « Sam Bankman-Fried, ancien PDG de la plate-forme de cryptomonnaies FTX, a Ă©tĂ© extradĂ© vers les Etats-Unis », Le Monde.fr,â (lire en ligne , consultĂ© le )
- « Lâex-patron de FTX libĂ©rĂ© contre une caution de 250 millions de dollars », sur www.20minutes.fr, (consultĂ© le )
- JosĂ©phine Boone, « FTX : l'ancien patron Sam Bankman-Fried plaide non coupable » , Les Ăchos, (consultĂ© le )