Salvador Moreno Fernández
Salvador Moreno Fernández, né à Ferrol le et mort à Madrid le , est un officier de marine et homme politique espagnol. Ayant participé au soulèvement contre la seconde République espagnole qui déclenche la guerre d'Espagne, il occupe à l'issue de celle-ci le poste de ministre de la Marine sous la dictature franquiste de 1939 à 1945 et de 1951 à 1957.
Salvador Moreno Fernández | |
Fonctions | |
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Ministre de la Marine | |
– (5 ans, 11 mois et 11 jours) |
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Chef de l'État | Francisco Franco |
Successeur | Francisco Regalado RodrĂguez |
Ministre de la Marine | |
– (5 ans, 7 mois et 6 jours) |
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Chef de l'État | Francisco Franco |
PrĂ©dĂ©cesseur | Francisco Regalado RodrĂguez |
Successeur | Felipe José Abárzuza y Oliva |
Biographie | |
Nom de naissance | Salvador Moreno Fernández |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Ferrol (Espagne) |
Date de décès | |
Lieu de décès | Madrid (Espagne) |
Nationalité | Espagnole |
Profession | Officier de marine |
Biographie
Salvador Moreno Fernández a son père, Salvador Moreno de Eliza, qui a été vice-amiral de la marine espagnole. Il a un frère aîné, Francisco, qui a été amiral et chef de la flotte nationaliste durant la guerre d'Espagne. Il a également une sœur cadette, Concepción, qui épouse Francisco Bastarreche, dont la carrière militaire le mène également au grade d'amiral. Le dernier membre de sa fratrie, Juan Antonio, est capitaine dans l'artillerie. Marié à Rosina Aznar Bárcenas, le couple a 10 enfants[1].
Salvador Moreno Fernández entre en 1903 dans la marine par l'Ă©cole navale flottante Ă©tablie Ă bord de la frĂ©gate Asturias, devenant alfĂ©rez de navĂo en 1908 puis teniente de navĂo en 1916 et alors affectĂ© auprès de son père. Capitaine de corvette en 1922 puis Capitaine de frĂ©gate en 1931, il occupe alors le poste de chef de la base navale de RĂos, Ă Vigo. Il est nommĂ© en 1933 commandant du navire-Ă©cole Juan Sebastián de Elcano et garde ce poste jusqu'en 1935[1].
En juillet 1936, il rejoint immĂ©diatement le soulèvement dans l'arsenal de Ferrol, rĂ©ussissant Ă s'emparer du croiseur lĂ©ger Almirante Cervera qui Ă©tait ancrĂ© dans le port de Ferrol contrĂ´lĂ© par des officiers, des marins et des civils opposĂ©s au soulèvement. Moreno Fernández monte Ă bord du croiseur accompagnĂ© du capitaine d'artillerie MartĂnez Lorenzo et parvient Ă prendre le contrĂ´le du navire. Pour ce fait, en 1939, il devient chevalier croix laurĂ©e de l'ordre de Saint-Ferdinand[2].
Le 23 juillet, il prend la mer aux commandes du croiseur Almirante Cervera où il joue un rôle de premier plan dans les opérations maritimes sur le front nord. Sa première mission consiste à se rendre à Gijón pour aider les militaires assiégés dans les casernes Zapadores et Simancas. Il donne l'ordre de bombarder des cibles indiquées par les assiégés, cibles qui sont militaires mais aussi civiles. L'efficacité militaire de ces canonnades est faible mais elles ont une influence négative sur le moral des combattants républicains selon Moreno Fernández[3].
Promu capitaine de vaisseau, Moreno Fernández commande ensuite Ă partir de fĂ©vrier 1937 le croiseur lourd Canarias[1] dans l'Atlantique et en MĂ©diterranĂ©e. En fĂ©vrier 1937, aux commandes du Canarias, il est impliquĂ© dans le massacre de la route Malaga-AlmerĂa. Ă€ cause de la bataille de Málaga, des milliers de personnes fuient en direction d'AlmerĂa par la seule voie disponible et sont bombardĂ©s par l'aviation et plusieurs navires nationalistes dont le Canarias. Selon les sources, entre 3000 et 5000 personnes meurent[4]. Il remporte en mars 1937 la bataille du cap Matxitxako. Il recueille 20 prisonniers issus du navire Navarra. Ceux-ci sont quelques mois plus tard jugĂ©s en conseil de guerre et condamnĂ©s Ă mort. Salvador Moreno Fernández, impressionnĂ© par le courage des marins du Navarra intercède en leur faveur auprès du gĂ©nĂ©ral Franco[5]. Ces marins sont acquittĂ©s et libĂ©rĂ©s en 1938.
Nommé en octobre 1937 second chef d'état-major de la Marine, il devient en juillet 1939 contralmirante et en août 1939 ministre de la Marine, poste qu'il occupe à deux reprises dans différents gouvernements, de 1939 à 1945 puis entre 1951 et 1957[4]. Il est chargé de la reconstruction de la marine espagnole après la guerre civile. En tant que ministre, il fait partie des membres du régime qui s'opposent à une participation de l'Espagne à la Seconde Guerre mondiale. Il nomme l'officier de marine Luis Carrero Blanco pour rédiger un rapport et ses conclusions vont dans le sens de la neutralité espagnole. Sans participer officiellement à la guerre, Franco autorise néanmoins l'envoi d'une division composée de volontaires, la Division Bleue. Malgré cette neutralité théorique, les ports espagnols sont également utilisés à plusieurs reprises entre 1940 et 1942 par les sous-marins de la Kriegsmarine pour leur ravitaillement en carburant ainsi que pour la livraison de dix torpilles selon les archives militaires allemandes[6]. La tentative avortée de réparation de l'U-573 à Carthagène en 1942 suscite les protestations de l'ambassade britannique à Madrid.
Promu vicealmirante en 1942 puis amiral en 1950[4], il devient en 1951 grand-croix du mérite aéronautique. Il est également chevalier de l'Ordre de Saint-Lazare de Jérusalem et est enterré au Panthéon des marins illustres de San Fernando[1].
Accusation de crimes contre l'humanité
Salvador Moreno Fernández est l'un des trente-cinq cadres du régime franquiste inculpés par l'Audience nationale dans le référé ordonné en 2008 par Baltasar Garzón, pour les crimes de détention illégale et crimes contre l'humanité commis pendant la guerre civile espagnole et dans les premières années du régime[4], et il n'est pas poursuivi lorsque sa mort est constatée. Par la suite, le Tribunal suprême considère que la qualification de Garzón de "crimes contre l'humanité" était erronée, puisque ce concept a été défini après les faits allégués.
Distinctions
- Chevalier croix laurée de l'ordre de Saint-Ferdinand (1939)[2]
- Grand-croix de l’ordre d'Isabelle la Catholique (1941)[7]
- Grand-croix du très distingué ordre royal de Charles III (1945)[8]
- Grand-croix de l’ordre du Mérite aéronautique (1951)
- Chevalier de l'Ordre de Saint-Lazare de JĂ©rusalem
Notes et références
- (es) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « Salvador Moreno Fernández » (voir la liste des auteurs).
- Adolfo Morales Trueba, « Salvador Moreno Fernández », sur dbe.rah.es, Diccionario biográfico español (consulté le ).
- (es) « Orden de 30 de mayo de 1939 concediendo la Cruz laureada de San Fernando al Contralmirante Excmo. Sr. don Salvador Moreno Fernández. », sur boe.es, BoletĂn oficial del Estado, .
- (es) Javier RodrĂguez Muñoz, « El sangriento 14 de agosto », sur lne.es, .
- (es) Marcos Pérez Pena, « ¿Quién fue Salvador Moreno, el militar golpista defendido por Rajoy? », sur eldiario.es, .
- (es) « La Marina de Guerra Auxiliar de Euzkadi », sur blogs.deia.com (consulté le ).
- (es) « El régimen de Franco abasteció a los submarinos nazis en la II Guerra Mundial, a pesar de su neuralidad », sur abc.es, ABC, .
- (es) « Decretos de 6 de enero de 1941 por los que se concede la Gran Cruz de la Orden de Isabel la CatĂłlica a los Excmos. Sres. D. Salvador Moreno Fernández, Ministro de Marina; D. Juan VigĂłn SuerodĂaz, Ministro del Aire; D. Esteban Bilbao Eguia, Ministro de Justicia; D. JosĂ© Larraz LĂłpez, Ministro de Hacienda; D. Demetrio Carceller Segura, Ministro de Industria y Comercio; D. JoaquĂn Benjumea Burin, Ministro de Agricultura; D. JosĂ© Ibáñez MartĂn, Ministro de EducaciĂłn Nacional, y a D. Pedro Gamero del Castillo, Ministro Vicesecretario del Partido », sur boe.es, BoletĂn oficial del Estado, .
- (es) « Decretos de 20 de julio de 1945 por los que se concede la Gran Cruz de la Muy Distinguida Orden de Carlos III a don JosĂ© FĂ©lix de Lequerica y Erquiza, don Carlos Asensio Cabanillas, don Salvador Moreno Fernández, don Juan VigĂłn SuerodĂaz, don Eduardo AunĂłs PĂ©rez, don Demetrio Carceller Segura, don Miguel Primo de Rivera y Saenz de Heredia, don Alfonso Peña Boeuf y don Jose Luis de Arrese Magra », sur boe.es, BoletĂn oficial del Estado, .
Liens externes
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :