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Salamandre (entreprise)

Salamandre est une société française de renseignement et de conseil en stratégie[cit. 1].

Salamandre
Création 1997
Fondateurs Pierre Sellier
Personnages clés David Nataf
Forme juridique SAS - Ltd
Slogan J’y vis et je l’éteins
SiĂšge social Paris
Drapeau de la France France
ActivitĂ© SociĂ©tĂ© de conseil Ɠuvrant dans le renseignement et la stratĂ©gie - Secteurs de sĂ©curitĂ© nationale ou sensibles
Site web wwww.salamandre.com

Histoire

Salamandre est fondĂ©e en [1] - [2] par Pierre Sellier. Il est rejoint un peu plus tard par deux Ă©conomistes allemands : un ancien Ă©lĂšve de l'École polytechnique titulaire d'un PhD de la London School of Economics, et un ancien ‘Chief Economist’ de Rexecode [2].

Activités

Selon le site de la société, Salamandre intervient dans les domaines de la stratégie et des opérations tactiques en Europe et à l'international[3].

Pour FrĂ©dĂ©ric Charpier, Salamandre « appartient au petit groupe des cabinets français spĂ©cialisĂ©s dans l'influence [
] qui agit en appui du complexe militaro-industriel sous drapeau du « patriotisme Ă©conomique »[4] ». Salamandre intervient dans des dossiers dits « sensibles »[5].

Pour Renaud Lecadre de Libération, Salamandre est « un cabinet privé de conseil en stratégie ».

Pour les journalistes de Mediapart, Salamandre serait soit une sociĂ©tĂ© d’intelligence Ă©conomique[6], soit une sociĂ©tĂ© de conseil, selon l’ouvrage de Karl Laske et Fabrice Arfi “Avec les compliments du Guide”.

Selon Stéphanie Marteau du Monde, Salamandre est une société de conseil en stratégie[7].

Selon des sources externes à Salamandre, cette derniÚre compte parmi ses clients des groupes de défense et de sécurité comme EADS[8], Safran (dont Sagem et Morpho), le Groupe Industriel Marcel Dassault (GIMD), Areva[9], des entreprises allemandes telles que OHB-System (Satellites), Giesecke & Devrient (cartes à cryptoprocesseurs), Bundesdruckerei (Imprimerie fédérale de Berlin) ainsi que plusieurs sociétés françaises de haute technologie[2].

Conseil de supervision

Salamandre a constitué un conseil de supervision rassemblant des spécialistes du contre-espionnage, du renseignement et du complexe nucléaire[2]. Le Général François Mermet, ancien patron de la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE) et ancien directeur du Centre d'Expérimentations Nucléaires (CEN), est le premier à en faire partie, depuis 1998[2]. Il est rejoint par d'autres membres du complexe nucléaire comme Roger Baléras[10], ancien Directeur des Applications Militaires du Commissariat à l'énergie atomique (CEA)[2] et Jean-François Briand, ancien directeur de la Division Nucléaire puis Directeur International du Groupe Thomson-CSF.

Plus tard, en 2004, le conseil de supervision est renforcé par l'arrivée de Raymond Kendall[11], secrétaire général honoraire d'Interpol et membre du conseil de surveillance de l'Office Européen de Lutte Anti-Fraude (OLAF), et de Michel LacarriÚre, ancien Directeur du Renseignement de la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE) pendant dix ans et ancien directeur de cabinet de la Direction de la surveillance du territoire (DST)[12].

Interventions en milieu gouvernemental 

Le crĂ©neau de Salamandre rĂ©side principalement dans la dĂ©fense des intĂ©rĂȘts français en matiĂšre de sĂ©curitĂ© nationale et de techniques de pointe[4]. Selon Le Canard enchaĂźnĂ©, son fondateur se vante d'agir au nom des intĂ©rĂȘts supĂ©rieurs du pays, mais profite en fait des conflits d'Ă©tat-major pour proposer ses services aux plus offrants[13]. Le cabinet Salamandre a jouĂ© un rĂŽle dĂ©terminant dans la bataille qui a secouĂ© le groupe Safran et abouti Ă  la victoire en , de son poulain Jean-Paul Herteman, ancien dirigeant de SNECMA appuyĂ© par les anciens de Sagem[4]. Le cabinet Salamandre a Ă©galement Ă©tĂ© Ă  l'origine de l'affaire Gemplus, s'efforçant de contenir l'offensive de TPG (Texas Pacific Group) et de son PDG David Bonderman en contribuant Ă  crĂ©er une alternative française en matiĂšre d'infrastructure cryptographique de confiance face Ă  Verisign, soutenu par la NSA[4]. Salamandre est Ă©galement intervenue sur les aspects stratĂ©giques de dossiers comme Atos Origin ou encore ArcelorMittal.

Salamandre intervient essentiellement en milieu gouvernemental. En 2009, selon Challenges, le gouvernement aurait demandé aux entreprises à capitaux publics (Safran, Areva, EADS) de mettre un terme à leur contrat avec Salamandre et aux services secrets de cesser tout contact avec le fondateur de la société[13].

Pour Mediapart, la sociĂ©tĂ© a Ă©voluĂ© par exemple dans l'entourage proche du PrĂ©sident de la RĂ©publique Nicolas Sarkozy[cit. 2], ce qui est toutefois contredit par Airy Routier avec qui Salamandre est en conflit en 2009 , lui-mĂȘme contredit par plusieurs autres sources[14] - [15] - [2].

En janvier 2020, selon LibĂ©ration, « Salamandre tournoie autour du pouvoir en place, quelle que soit sa couleur politique Â» [16]. La sociĂ©tĂ© est ainsi successivement rĂ©putĂ©e proche des milieux Joxe, de Michel Rocard, de la droite française [16].

Proximité supposée avec la DGSE

La prédominance des profils issus du contre-espionnage et renseignement, notamment de la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE) et de la Direction de la Surveillance du Territoire (DST) , au conseil de supervision de Salamandre a été soulignée par plusieurs observateurs : ainsi, pour Pierre Péan, Salamandre est une société pionniÚre du renseignement privé en France, dont le conseil d'administration a vu passer plusieurs anciens membres de la DGSE[cit. 3]. « parmi les hommes passés au conseil d'administration de Salamandre aprÚs les services de contre-espionnage et de renseignement, plusieurs noms reviennent : le général François Mermet ou Michel LacarriÚre[17]. ».

Pour Sophie Coignard, Salamandre est « une entreprise de conseil en stratégie considérée comme proche de la DGSE »[18].

Évolutions du management

Pierre Sellier a dirigé Salamandre[19] jusqu'en , selon Edwy Plenel[cit. 4].

La marque européenne Salamandre est déposée en 1998 par Pierre Sellier[20].

En 2012, selon FrĂ©dĂ©ric Charpier, la sociĂ©tĂ© n’employait pas plus de cinq collaborateurs autour de sept associĂ©s[4] - [2]. Salamandre s'appuie sur un rĂ©seau de consultants et consultantes indĂ©pendants Ă  Londres, Singapour[2] et Tel Aviv[4].

Son conseil de supervision était composé en 2013 de Jean-François Mattéi, de Raymond Kendall[21] et de Jacques Lanxade[5].

En 2016, le site Intelligence on line informe que « Pierre Sellier refonde Salamandre »[22].

Références et Citations

Références

  1. « L'ex numéro deux de la DGSE entendu », sur Nouvel Observateur,
  2. Pierre Sellier « Copie archivée », (sur Internet Archive) sur intelligenceonline.com, article payant.
  3. Domaines d'intervention, salamandre.com, consulté le 15 novembre 2014
  4. L'Ă©conomie, c'est la guerre, F. Charpier 2012
  5. L'Ă©conomie, c'est la guerre, F. Charpier 2012, p. 251
  6. https://www.mediapart.fr/journal/international/131220/affaire-libyenne-les-lourds-secrets-du-contrat-eagle https://www.mediapart.fr/journal/international/131220/affaire-libyenne-les-lourds-secrets-du-contrat-eagle
  7. La valse des palaces, lemonde.fr, consulté le 14 novembre 2014
  8. Renaud Lecadre, « Clearstream : encore des nouvelles tĂȘtes », sur LibĂ©ration,
  9. (en) « Salamandre », Intelligence Online, no 680,‎ (lire en ligne [accĂšs payant])
  10. http://vadeker.net/ipri/archive/politique_nucleaire_militaire.pdf
  11. http://www.salamandre.com/conseillers_supervision.php?lg=_de&PHPSESSID=ed1d61558a3cbcf463d24170c5d51b52
  12. Big Guns for Salamandre sur intelligenceonline.com, article payant.
  13. « MĂȘme au bout du monde on entend parler de Salamandre », sur Challenges,
  14. Vincent Lamigeon, « ThalÚs Safran le retour de la salamandre », (Blogs) Supersonique, sur Challenges
  15. La création d'un pÎle minier français se précise sur africaintelligence.fr, article payant.
  16. https://www.liberation.fr/france/2020/01/20/pierre-sellier-un-pro-de-la-manipulation-rattrape-par-la-justice_1774179/
  17. D. Dufresne 2012, p. 448
  18. Un État dans l'État. Sophie Coignard, Albin Michel, 2009
  19. fiche de société
  20. https://euipo.europa.eu/eSearch/#basic/1+1+1+1/
  21. http://www.intelligenceonline.fr/intelligence-economique/premier-cercle/2016/03/30/pierre-sellier,108138934-BRE-REC
  22. « FRANCE : Pierre Sellier - 30/03/2016 », sur Intelligence Online, (consulté le )

Citations

  1. (en) « The Loopholes in OECD Pact », Intelligence Newsletter,‎ :
    « The Paris-based business intelligence and strategic consultants firm Salamandre has been attracting a lot of interest following the publication of a report on loopholes in the OECD convention on corruption. »
  2. « Salamandre, Ă©volue dans les cercles du pouvoir sarkozyste et qui a travaillĂ© pour le marchand d’armes Ziad Takieddine. » MĂ©diapart 31 aoĂ»t 2012.
  3. P. PĂ©an 2011, p. 120
    « Salamandre Stratégie, société de renseignement privée, est l'une des premiÚres à avoir été créées en France ; fondée par Pierre Sellier, elle a compté dans son conseil d'administration des anciens de la D.G.S.E. »
  4. « EnquĂȘte Takieddine : Mediapart visĂ© par des menaces de mort. » article d'Edwy Plenel, MĂ©diapart, le 01 septembre 2011.« Les compĂ©tences de sa sociĂ©tĂ© Salamandre sont utilisĂ©es par des sociĂ©tĂ©s liĂ©es au monde de la dĂ©fense et de l’armement. » Article payant

Voir aussi

Bibliographie

  • FrĂ©dĂ©ric Charpier, Une histoire de fous : Le roman noir de l'affaire Clearstream, Seuil, , 320 p. (prĂ©sentation en ligne)
  • Pierre PĂ©an, La rĂ©publique des mallettes : EnquĂȘte sur la principautĂ© française de non-droit, Fayard, , 484 p. (ISBN 978-2-213-66606-8 et 2-213-66606-7), p. 120


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