Saint-Mesmin (Aube)
Saint-Mesmin est une commune française, située dans le département de l'Aube en région Grand Est.
Saint-Mesmin | |
L'église Saint-Pierre-aux-Liens. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Aube |
Arrondissement | Nogent-sur-Seine |
Intercommunalité | Communauté de communes Seine et Aube |
Maire Mandat |
Jean-Michel Clercy 2020-2026 |
Code postal | 10280 |
Code commune | 10353 |
Démographie | |
Gentilé | Simates |
Population municipale |
891 hab. (2020 ) |
Densité | 55 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 26′ 41″ nord, 3° 55′ 35″ est |
Superficie | 16,15 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Troyes (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Creney-près-Troyes |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
Géographie
Le hameau de Courlanges est rattaché à Saint-Mesmin.
Urbanisme
Typologie
Saint-Mesmin est une commune rurale[Note 1] - [1]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[2] - [3].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Troyes, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 209 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[4] - [5].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (89,2 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (89,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (81,8 %), zones agricoles hétérogènes (7,4 %), forêts (5,7 %), zones urbanisées (4,4 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,6 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Histoire
Anciennement Broli ou Brolium (nom courant, qui signifie bois = breuil), le village devrait son nom au diacre Sanctus Memorieus[8] - également orthographié Nemorius[9] - qui y serait mort martyr. D'après les Œuvres Inédites de Pierre Jean Grosley il existerait une succincte Vie de saint Mémin, diacre qui aurait été envoyé par Loup, évêque de Troyes, « revêtu des habits de son ordre, et portant le texte de l'évangile, accompagné de sept jeunes clercs, avec la croix à leur tête, au devant du détachement qu'envoyait Attila à son arrivée de Metz, pour soumettre la ville de Troyes à son obéissance et s'y assurer le passage de la Seine alors réunie en un seul lit » en .
Grosley rapporte dans le premier volume de ses éphémérides une version de la mort de Memorius qui comporte la mort d'un général hun : « les rayons du soleil, qui donnaient sur les textes (évangiles), frappèrent, par réverbération, les yeux d'un cheval, monté par un des Généraux de l'armée, parent d'Attila : ce cheval s'emporta et renversa son maître qui fut tué. Attila, furieux de cet accident, s'écria que ces gens-là étaient des magiciens, et il ordonna leur mort : on les arrêta, et ils furent égorgés sur le bord du grand chemin »[10].
« At il le extracto gladio amputavit caput ejus (Memorii) » dit un manuscrit latin du président Bouhier à la bibliothèque de Dijon cité par Gustave Lapérouse[11], c'est-à -dire qu'il fut décapité.
Dans une série d'articles publiés dans L'Est Eclair dans les années 1950, un historien local a accrédité l'existence d'un campement de Huns à la limite de Vallant Saint Georges, lieu-dit Fonds du Pilori et le Tomini, où aurait été inhumé un personnage important, (« avec son épée d'or » d'après la tradition locale) même si l'hypothèse du passage d'Attila par Saint-Mesmin ne cadre pas avec ses déplacements connus[12]. Selon d'autres, ce même camp aurait été celui du général romain Aetius.
Jean Charles Courtalon-Delaistre donne la version la plus compliquée et détaillée de la mort de Mémorius, il y accomplit notamment un miracle, et fait dire à Attila que Memorius était un vieillard lors des faits[13].
Il aurait été décapité à un lieu autrefois marqué par une chapelle, à l'est du village, entre la Seine et la route de Rilly-Sainte-Syre. saint Mesmin serait un saint céphalophore : après sa mort Memorius auraient ramassé sa tête et marché jusqu'à l'actuelle église du village où sont ses reliques. Sous les noms de saint Memor[14] jusqu'à la Renaissance, ou Mémier[15], il existait une crypte où reposaient les reliques de saint Mesmin, et qui fut un lieu de pèlerinage, spécialement le , date à laquelle le Martyrologe romain fait mention du martyre de Memorius.
Gustave Lapérouse[16] donne une version différente :
« ...les reliques de Memorius et de ses compagnons, retirées, depuis, de la Seine où on les avait jetées, furent pieusement recueillies par les soins de saint Loup, dans des cercueils de pierre, et déposées dans une chapelle, sur le lieu même de leur martyre, qui est devenu le village de Saint-Mesmin.
L'emplacement de cet événement mémorable est encore marqué par les ruines de la Chapelatte, qui ne forment plus aujourd'hui qu'un tertre gazonné, surmonté d'une croix, au sud de Saint-Mesmin, à peu de distance de la Seine. Plus tard, sans que la tradition donne de ce déplacement une autre cause qu'une cause superstitieuse, et peut-être pour les mettre à l'abri de toute inondation, on a transféré les corps de ces saints martyrs dans une autre chapelle située à l'ouest du village, près de la station actuelle du chemin de fer ; cette chapelle a elle-même été détruite. Les tombes qui avaient renfermé les reliques de Saint Mesmin et de ses compagnons sont restées alors enfouies sous les décombres de la crypte où les pèlerins venaient les vénérer, et d'où il conviendrait de les dégager pour les rendre à la piété et à la reconnaissance publiques. »
Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[19]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[20].
En 2020, la commune comptait 891 habitants[Note 3], en augmentation de 5,82 % par rapport à 2014 (Aube : +1,08 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
L'inventaire sommaire des archives départementales pour l'Aube[23], par M. d'Arbois de Jubainville, donne quelques indications concernant :
- le XVIIe et XVIIIe siècles « Rôles de la taille de la communauté de Saint-Mesmin et Courlanges (Aube). - En 1677 ... nombre des contribuables, 58 ; En 1769, ..nombre des taillables, 103, dont 89 habitants.. »
« États statistiques, etc., des habitants de la communauté de Saint-Mesmin et Courlanges (Aube). - En 1787, 26 fabricants de bas possédant 30 métiers ; 30 femmes et filles occupées à la filature du coton ; 1.. - En 1788, 69 feux à Saint-Mesmin, 32 à Courlanges ; un petit château servant de ferme.. »
Voir aussi
Notes et références
Notes
- Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Jean-Charles Courtalon-Delaistre, Topographie historique de la ville et diocèse de Troyes (lire en ligne), p. 215
- Book of the Saints, Kessinger Publishing, (ISBN 978-0-7661-7269-2)
- Pierre Jean Grosley, Éphémérides de P.J. Grosley, vol. 1, (lire en ligne), p. 203
- Gustave Lapérouse, Etude sur le lieu de la défaite d'Attila dans les plaines de Champagne, Nabu Express, (lire en ligne)
- Société académique d'agriculture, des sciences, arts et belles-lettres du département de l'Aube, Mémoires de la Société académique d'agriculture, des sciences, arts et belles-lettres du département de l'Aube, vol. 18 et 19, (lire en ligne)
- Jean-Charles Courtalon-Delaistre, Topographie historique de la ville et diocèse de Troyes (lire en ligne), p. 68
- Antoine-Henri-François Corrard de Bréban, Recherches sur l'établissement et l'exercice de l'imprimerie à Troyes, contenant la nomenclature des imprimeurs de cette ville, depuis la fin du XVe siècle jusqu'à 1789, et des notices sur leurs productions les plus remarquables, (lire en ligne), p. 51
- Alexandre Clément Boitel, Recherches historiques, archéologiques et statistiques sur Esternay, son château et les communes du canton (lire en ligne)
- Gustave Lapérouse, Étude sur le lieu de la défaite d'Attila dans les plaines de Champagne, (lire en ligne), p. 42
- Site officiel de la préfecture de l‘Aube
- https://reader.cafeyn.co/fr/1927222/21598181
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- M. d'Arbois de Jubainville, Inventaire-sommaire des archives départementales (lire en ligne)
Liens externes
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Ressource relative aux organisations :
- Saint-Mesmin sur le site de l'Institut géographique national
- Histoire de saint Loup