Sônia Guajajara

Sônia Guajajara est née dans un village de l'Amazonie dans la zone de la forêt humide dans l'état du Maranhão. Issue d'une famille très modeste, ses parents sont analphabètes[1]. Elle doit quitter le foyer familial à l'âge de 10 ans pour pouvoir être scolarisée dans la ville la plus proche[1]. Elle étudie dans une école d'agriculture dans le Minas Gerais, et poursuit des études en sciences de l'éducation à l'Université Fédérale du Maranhão (en).

En 2018, elle est la candidate du Parti Socialisme et Liberté pour la vice-présidence du Brésil, la première autochtone en lice pour ce poste, aux côtés de Guilherme Boulos qui candidate pour la présidence[2]. Elle organise un certain nombre de manifestations en faveur des droits des peuples autochtones au Brésil. En 2013, elle joue un rôle important dans l'organisation d'une réunion des personnalités dirigeantes indigènes, avec la présidente du Brésil Dilma Rousseff[3].

Guajajara est la cheffe de file de Articulação dos Povos Indígenas do Brasil (pt) (l'APIB, l'Articulation des Peuples Indigènes du Brésil), qui représente plus de 300 groupes ethniques indigènes au Brésil[4].

En 2015, elle est nommée pour recevoir le Ordem do Mérito Culturel (Ordre du mérite culturel). Elle reçoit également  la médaille d'honneur de l'État du Maranhão.

Elle est invitée sur scène par Alicia Keys lors de Rock in Rio (Festival) en 2017, où elle s'exprime sur la chanson de Keys Kill your Mama[5].

De gauche à droite, Elizeu Guarani Kaiowá, Nara Baré, Sonia Guajajara, Alberto Terena, Angela Kaxuyana et Kretã Kaingang, membres de l'APIB, à Paris, le 12 novembre 2018, manifestant devant le siège de BNP Paribas, pendant la tournée européenne « Sang Autochtone, pas une goutte de plus ».

Du 17 octobre au 20 novembre 2019, Sônia Guajajara voyage dans douze pays d'Europe dans le cadre de la tournée « Sang Autochtone : pas une goutte de plus »[6], menée par huit leaders indigènes de l'APIB représentant les cinq régions du Brésil. Cette campagne vise à dénoncer les graves violations perpétrées contre les peuples autochtones et l’environnement au Brésil en nette progression depuis le début de la présidence de Jair Bolsonaro[7]. Pendant l'escale en France, Sônia Guajajara et les autres membres de la délégation de l'APIB renforcés par une centaine de militants français se rassemblent le 12 novembre 2019 devant le siège de la banque BNP Paribas[8] pour dénoncer le rôle des institutions financières françaises dans la destruction de la forêt amazonienne. Une lettre de dénonciation est remise à Bertrand Cizeau, directeur de communication de BNP Paribas.

En 2022, elles est citée parmi les 100 personnes les plus influentes au monde par le magazine Time[9].

En mars 2022, Sônia Guajajara est confirmée comme pré-candidate en tant que députée fédérale dans l'État de São Paulo aux élections législatives d'octobre 2022[10]. Le 3 octobre son élection est confirmée, elle devient la première femme indigène à être élue députée fédérale de l'État de São Paulo[11], élue avec 156 966 voix[12]. Elle est élue avec PSOL, au sein de la Fédération PSOL REDE.

Le 8 novembre 2022, l'équipe de transition de Lula annonce la création d'un groupe thématique (futurs ministères) dédié aux peuples autochtones, officialisant la création d'un Ministère des Peuples autochtones[13]. Dès l'annonce, la députée Guajajara s'est réjouie de la création du ministère[13]. « C’est une conquête collective des peuples indigènes, un moment historique pour le début de la réparation au Brésil. La création du Ministère est la confirmation de l’engagement que Lula assume », déclare-t-elle[14].

Le 10 novembre, elle est annoncée comme la future ministre du portefeuille, faisant consensus[15].

• Peuples indigènes du Brésil
• Paulo Paulino Guajajara

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