Rue de la Calandre
La rue de la Calandre est une ancienne rue de Paris, aujourd'hui disparue. Elle était située quartier de la Cité sur l'île de la Cité et a disparu lors de la reconstruction du bâtiment de la préfecture de police de Paris.
Origine du nom
L'origine du nom proviendrait d'un des ancêtres de Jean de la Kalendre mentionné dans le censier de Saint-Éloi. D'autres historiens y voient plutôt une référence aux calandres, machines pour presser et donner du lustre à des étoffes.
Situation
Elle commençait rue de la Cité (rue de la Juiverie et rue du Marché-Palu avant 1834) et finissait rue de la Barillerie (moitié ouest de l'actuel boulevard du Palais)[1]. Elle prolongeait la rue Saint-Christophe qui menait au parvis Notre-Dame. Y aboutissaient au nord, la rue Saint-Éloi et la rue aux Fèves ; au sud, la rue des Cargaisons et le passage Saint-Germain-le-Vieux[2].
Juste avant la Révolution française, elle était à cheval sur plusieurs paroisses : Saint-Germain-le-Vieux au sud et à l'est, Saint-Pierre-des-Arcis au nord, sauf les dernières parcelles à l'angle nord-est avec la rue de la Barillerie dont les étages dépendaient de Saint-Pierre-des-Arcis, mais les boutiques appartenaient à la paroisse Saint-Barthélemy[3]. Pendant la Révolution française, elle fait partie de la section de la Cité, qui devient le quartier de la Cité lors de la création de l'ancien 9e arrondissement en 1795.
Historique
Saint Marcel (Ve siècle) serait peut-être né dans cette rue. La rue existe déjà en 1250. Elle est alors dénommée « rue qui va du Petit-Pont à la place Saint-Michel ». La place Saint-Michel ne désigne pas l'actuelle place Saint-Michel mais l'espace situé rue de la Barillerie devant la chapelle Saint-Michel-du-Palais. La rue était dans l'alignement de la porte donnant accès au palais de la Cité[4].
Dans le poème Le Dit des rues de Paris, Guillot de Paris la nomme « rue de Kalendre ».
Le jour de l'Ascension, le clergé de Notre-Dame y faisait une station[1].
En 1620, Armand-Jean de Mauvillain (médecin et ami de Molière), est né au domicile de ses parents qui louent, dans cette rue, une maison avec boutique à l'enseigne du Dauphin[5].
En 1631, Théophraste Renaudot, résidant dans la maison du Grand Coq, y rédige La Gazette[6].
En 1702, la rue, qui fait partie du quartier de la Cité, possède 65 maisons et 8 lanternes[7].
La rue est détruite au début des années 1860 pour permettre la construction des bâtiments de la préfecture de Police de Paris[8], qui occupe la totalité de l'emprise de la rue.
Références
- FĂ©lix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, Ă©dition de 1844, p. 100 [lire en ligne].
- Cadastre de Paris par îlot (1810-1836), plan 35e quartier « Cité », îlots nos 23 et 24, F/31/90/10, îlot no 25, F/31/90/11, îlot no 30, F/31/90/15, îlots nos 31 à 33, F/31/90/16 et îlots nos 34 et 35, F/31/90/17.
- Jean Junié, Plan des paroisses de Paris avec la distinction des parties éparses qui en dépendent dressé par J. Junié, ingénieur géographe de Monseigneur l’Archevêque et géomètre des Eaux et forêts de France en 1786, Service des Travaux historiques de la Ville de Paris, 1904 [lire en ligne].
- Albert Lenoir et Adolphe Berty, Histoire topographique et archéologique de l'ancien Paris. Plan de restitution, feuille X, Paris, Martin et Fontet [lire en ligne].
- Christian Warolin, « Armand-Jean de Mauvillain (1620-1685), ami et conseiller de Molière, doyen de la Faculté de médecine de Paris (1666-1668) », Histoire des sciences médicales, t. XIX, no 2,‎ , p. 113-129 (lire en ligne).
- Musée Renaudot.
- Description de la ville de Paris par Jean de la Caille.
- Frères Avril, Plan d'expropriation pour la construction de la préfecture de police et du marché aux fleurs, Paris, imp. Lemercier, 1860 [lire en ligne].