Armand-Jean de Mauvillain
Armand-Jean de Mauvillain (1620-1685), dit aussi « Jean-Armand de Mauvillain » par d'anciens auteurs, était un médecin français. Doyen de la Faculté de médecine de Paris de 1666 à 1668 il est considéré comme un ami de Molière.
Portrait sur un jeton frappé à sa demande en 1668.
Naissance |
Paris |
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Décès |
Paris |
Nationalité | française |
Domicile | rue Beaubourg |
Formation | Faculté de médecine de Paris |
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Titres |
docteur (1649) docteur régent (1650) |
Profession |
médecin professeur de botanique |
Employeur | médecin de Molière |
Signature
Biographie
Naissance, parents et fratrie
Armand-Jean de Mauvillain[alpha 1] est né en 1620[alpha 2] au domicile familial. Il est le deuxième enfant de Jean de Mauvillain[alpha 3] et de Marguerite Cardinal qui habitent une maison en location, avec boutique à l'enseigne du Dauphin, rue de la Calandre sur l'Île de la Cité à Paris. Ses parents se sont mariés le , son père est « chirurgien juré » fils du marchand Sébastien Mauvillain et de Marguerite Chardonneau qui habitent alors le village de Meslay près de Montaigu. Sa mère est la fille de Loys Cardinal, un marchand bourgeois de Paris, et de Madeleine Grognet qui habitent rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie à Paris[3].
Armand est le deuxième enfant d'une fratrie qui en comptera quatre : l'ainé Louis, né en 1616, fait des études à la Sorbonne (bachelier) puis devenu prêtre il sera chanoine à Cathédrale de Luçon avant d'être prieur à Beaulieu-sur-Mareuil ; et deux filles : Marie, née en 1628, devient religieuse au couvent des Ursulines de la ville de Beauvais, et Marie la cadette, née en 1629, qui épouse André Decourt, « greffier de la Chambre civile Tournelle et Police du Châtelet de Paris »[3].
Formation en médecine
Armand-Jean commence sa scolarité à Paris et est reçu « maître ès arts » le . Il part alors à la Faculté de médecine de Montpellier[alpha 4] puis deux ans plus tard revient à Paris[5]. À la Faculté de médecine de Paris il présente plusieurs « thèses quodlibétaires » : « An eunuchus monstrum ? » (l'eunuque est-il un monstre ? réponse affirmative) en 1647 ; « An aegre convalescentibus aquae Forgenses ? » (Les eaux des forges sont-elles mauvaises pour les convalescents ? réponse affirmative) et « An the chinensium menti confert ? » (Le thé de Chine est-il bénéfique pour l'esprit ? réponse affirmative), cette dernière provoque des réactions négatives, notamment de Guy Patin qui y voit « l'impertinente nouveauté du siècle ». Durant ce cycle[alpha 5], Armand-Jean est reçu bachelier[4].
Ayant réussi sa licence, Armand-Jean fait son « acte du paranymphe » le et il passe et réussit son doctorat sur « An ridere sapientis ? Ignari ? » (Le rire est-il le propre du sage ou de l'ignorant ?) le . Il a 31 ans lorsqu'il est reçu docteur, avec la remise du « bonnet carré » le de la même année[4].
Médecin
Le , Armand-Jean est nommé professeur à l'Université de Paris dans la Faculté de médecine[6]. Il s'oppose à la volonté des chirurgiens de se réunir au sein d'un collegium, contre l'avis de la Faculté. Il soutint aussi l'usage de l'antimoine, sous la forme du vin émétique, contre Blondel.
Notes et références
Notes
- Warolin précise qu'il doit sa particule à ses ancêtres et il le prénomme « Armand-Jean »[1], comme dans le recueil de 1752 de Hyacinthe Baron[2], contrairement à ses anciens biographes qui inversent les prénoms en « Jean-Armand ».
- Warolin indique que l'acte de baptême d'Arman-Jean a sans doute été détruit en 1871 comme de nombreux autres à Paris[3].
- Warolin démontre que les anciens biographes font erreur lorsqu'ils affirment que Jean de Mauvillain était « bibliothécaire de Richelieu et, qu'à ce titre, celui-ci avait tenu Armand-Jean sur les fonts baptismaux »[3].
- Warolin n'a pas trouvé de traces de son inscription à Montpellier, mais admet que c'est plausible[4].
- Pour Ganière il devient bachelier le [5], alors que Warolin donne une fourchette entre le et le [4]
Références
- Warolin 2005, p. 113.
- Baron 1752, p. 43-44.
- Warolin 2005, p. 114.
- Warolin 2005, p. 117.
- Ganière 1975, p. 390.
- Warolin 2005, p. 118.
Voir aussi
Bibliographie
- (la) Hyacinthe Baron, Quaestionum Medicarum, Paris, (lire en ligne), p. 43-44.
- Nicolas Éloy, Dictionnaire historique de la médecine ancienne et moderne : ou Mémoires disposés en ordre alphabétique pour servir à l'histoire de cette science, et à celle des médecins, anatomistes, botanistes, chirurgiens et chimistes de toutes nations, t. 3 : L-P, Mons, H. Hoyois, (lire en ligne), p. 198-199.
- Achille Chéreau, Le médecin de Molière, Paris, F. Malteste, , 15 p. (lire en ligne).
- Maurice Raynaud, Les médecins au temps de Molière : mœurs, institutions, doctrines, Paris, Didier et Cie Libraires-éditeurs, , 464 p. (lire en ligne), chap. VIII, p. 424-437.
- Paul Ganière, « Un curieux conseiller de Molière : le docteur Jean-Armand Mauvillain », Bulletin de l'Académie Nationale de Médecine, t. 159, no 5,‎ , p. 390-394 (lire en ligne, consulté le ).
- Christian Warolin, « Armand-Jean de Mauvillain (1620-1685), ami et conseiller de Molière, doyen de la Faculté de médecine de Paris (1666-1668) », Histoire des sciences médicales, t. XIX, no 2,‎ , p. 113-129 (lire en ligne).
- Christian Warolin, « Armand-Jean de Mauvillain, le jeune (1651-1677), séminariste, docteur-régent de la Faculté de médecine de Paris, et le placet adressé au roi, par Molière, lors de la représentation du Tartuffe, le 5 février 1669 », Dix-septième siècle, no 3,‎ , p. 529-533 (lire en ligne)
Articles connexes
- Ancienne université de Paris
- Faculté de médecine de Paris
- Molière (dont il est le médecin et l'ami)
- Rue de la Calandre
- Rue Beaubourg