Rue de l'HĂ´tel-de-Ville (Paris)
La rue de l'HĂ´tel-de-Ville est une voie, ancienne, du 4e arrondissement de Paris, en France.
4e arrt Rue de l'HĂ´tel-de-Ville
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Situation | |||
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Arrondissement | 4e | ||
Quartier | Saint-Gervais | ||
DĂ©but | 1, rue du Fauconnier 1, rue du Figuier |
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Fin | 2, rue de Brosse | ||
Morphologie | |||
Longueur | 446 m | ||
Largeur | 4 m | ||
Historique | |||
Création | Antérieure au XIIIe siècle | ||
DĂ©nomination | 1835 | ||
Ancien nom | Rue de la Foulerie Rue de la Mortellerie |
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GĂ©ocodification | |||
Ville de Paris | 4582 | ||
DGI | 4668 | ||
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
GĂ©olocalisation sur la carte : 4e arrondissement de Paris
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Images sur Wikimedia Commons | |||
Situation et accès
La rue de l'Hôtel-de-Ville, d'une longueur de 446 m, est orientée globalement est-ouest, dans le 4e de Paris. Elle débute à l'est au niveau des rues du Fauconnier et du Figuier, à côté de l'hôtel de Sens, et se termine au 2, rue de Brosse.
Outre ces voies, la rue de l'Hôtel-de-Ville est rejointe ou traversée par plusieurs rues ; d'est en ouest :
- nos 8-10 : rue des Nonnains-d'Hyères
- en face des nos 10 à 28 : bordée par la place du Bataillon-Français-de-l’ONU-en-Corée
- nos 28-50 : rue Geoffroy-l'Asnier
- en face des nos 50 à 60 : bordée par la place Marie-Claude-Vaillant-Couturier
- nos 60-62 : rue du Pont-Louis-Philippe
- no 62 : rue des Barres
La rue est parallèle au quai de l'Hôtel-de-Ville, juste au sud.
Origine du nom
Ainsi dénommée, depuis 1835, parce que cette voie, alors dénommée « rue de la Mortellerie », débouchait en face de l'hôtel de ville de Paris[1].
Historique
Cette voie existait en 1212, d'abord sous le nom de « rue de la Foulerie », en raison de la présence de nombreux foulons qui y étaient établis, ensuite de « rue de la Mortellerie ». C'était la rue principale d'un bourg de pêcheur et de bateliers qui était situé sur le flanc sud du monceau Saint-Gervais.
Dès le XIIIe siècle, de nombreux maçons s’installent dans cette rue, principalement des morteliers[2] qui désigne le fabricant d'auges de pierre qu'on appelle « mortiers » et ensuite celui qui brise et réduit des pierres dures en poussière pour en faire du ciment[3]. Cette activité nécessite une forte consommation d’eau et la proximité avec la Seine est ici très pratique pour eux. La rue prend donc le nom de « rue de la Mortellerie ».
Les frères Lazare indiquent que quelques auteurs prétendent que cette dénomination lui avait été donnée en raison des meurtres qui s'y commettaient la nuit.
Sauval pense qu'elle doit ce nom Ă un des ancĂŞtres de Richard le Morlelier, bourgeois de Paris, qui y demeurait en 1348.
Selon Jaillot, mortelier, en vieux langage, signifie « maçon », celui qui fait le mortier, car cette rue a été habitée par ces ouvriers.
Elle est citée dans Le Dit des rues de Paris de Guillot de Paris sous le nom de « rue la Mortelerie » dans les rimes plates :
Je ving en la Mortelerie,
OĂą a mainte tainturerie.
Elle porta le nom de « rue de la Mortelleria » et « rue de la Morterelia » en 1264, puis « rue de la Mortelière », « rue de la Morteillerie ».
Elle est citée sous le nom de « rue de la Mortellerie » dans un manuscrit de 1636.
Une décision ministérielle du 13 thermidor an VI (), signée François de Neufchâteau, fixe la largeur de cette voie publique à 7 mètres. Cette largeur est portée à 10 mètres, en vertu d'une ordonnance royale du .
Au XIXe siècle, cette rue, alors appelée jusqu'en 1835 « rue de la Mortellerie », d'une longueur de 526 mètres, qui était située dans l'ancien 9e arrondissement, commençait au 3, rue de l'Étoile et 1, rue du Figuier et finissait place de l'Hôtel-de-Ville puis aux 2-4, rue de Lobau.
Les nos 1 Ă 21 et 2 Ă 6 Ă©taient dans le quartier de l'Arsenal[4].
Les nos 23 Ă 155 et 8 Ă 56 Ă©taient dans le quartier de l'HĂ´tel-de-Ville[5].
Les numéros de la rue étaient rouges[6]. Le dernier numéro impair était le no 155, et le dernier numéro pair était le no 156.
En 1832, la population de la rue de la Mortellerie fut décimée par un fléau redoutable qui porta le trouble et la désolation dans Paris. Du mois de mars au mois de septembre, soit durant 189 jours, le choléra-morbus enleva près de 18 500 habitants de la capitale. Le quartier de l'Hôtel-de-Ville fut un de ceux où cette horrible maladie exerça ses plus cruels ravages. Sur une population de 12 740 personnes, on compta 671 décès, soit 53 pour 1 000. La rue de la Mortellerie, seule, perdit 304 habitants sur 4 688, soit 64 pour 1 000[1].
Elle reçoit la dénomination de « rue de l'Hôtel-de-Ville », à la suite d'une décision ministérielle du .
En 1837, pour faciliter l'agrandissement de l'hôtel-de-ville et de l'ouverture de la rue de Lobau la chapelle des Haudriettes et 21 maisons de cette rue sont démolies.
En juin 1848 la rue fut le théâtre d'un combat sanglant immortalisé par un tableau d'Ernest Meissonier : La Barricade, rue de la Mortellerie, .
Afin de pouvoir permettre la construction de la caserne Lobau et de la rue Lobau, la partie de la rue de l'Hôtel-de-Ville comprise entre les rues de Brosse et de Lobau a été supprimée à la suite d'un décret du ainsi que :
No 95, ancienne inscription : « rue de la Mortellerie ». Tableau de Messonnier : La Barricade, rue de la Mortellerie, juin 1848, dit aussi Souvenir de guerre civile. Rue au niveau de l'hôtel de Sens (photo Eugène Atget, vers 1900).
Le 30 mars 1918, durant la première Guerre mondiale, un obus lancé par la Grosse Bertha explose au no 20 rue de l'Hôtel-de-Ville[7].
La partie sud de la rue a été en grande partie démolie après la Grande Guerre, dans la résorption de l'îlot insalubre no 16, faisant ainsi disparaitre des petites rues qui la reliait au quai de l'Hôtel-de-Ville :
- la rue de la Masure qui datait du XVIe siècle
- la rue du Paon-Blanc très étroite et également du XVIe siècle
- la rue Frileuse
- la ruelle des Trois-Maures
- la rue des Haudriettes
Rue de l'HĂ´tel-de-Ville, Saint-Gervais, Chez Julien.
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
- No 56 : maison dont la cave est inscrite au titre des monuments historiques en 1925[8].
- No 62 et 2, rue des Barres : l'actuel restaurant Chez Julien réunit deux commerces voisins au rez-de-chaussée d'un immeuble datant du premier quart du XIXe siècle : l'ancienne auberge Au pigeon blanc conserve sa grille en fonte datant de 1820 ; à l'angle de la rue du Pont-Louis-Philippe, une ancienne boulangerie présente un décor de panneaux fixés sous verre réalisés vers 1900 par l'atelier Gilbert, avec des médaillons montrant un moulin, des moissonneurs et des gerbes de blé. Le plafond peint, à l'intérieur, montre un ciel avec envol d'oiseaux. La devanture fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le , cette protection a été remplacée le par une inscription de la devanture et du décor intérieur au titre des monuments historiques et d'une label « patrimoine du XXe siècle »[9].
No 62, Chez Julien.
- No 80 : immeuble du XVIIIe siècle dont le mur est comprend un fronton et un cadran solaire provenant du 4, rue du Marché-des-Blancs-Manteaux ; inscrit au titre des monuments historiques en 1956[10].
No 80, cadran solaire.
- No 103 : voie Ă©troite vers le quai de l'HĂ´tel-de-Ville ; ce passage ne porte pas de nom.
Entrée du passage. Le passage.
Cité internationale des arts, rue de l'Hôtel-de-Ville, en 2010. Café Louis-Philippe.
Notes, sources et références
- FĂ©lix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments.
- Étienne Boileau et Georges-Bernard Depping, Règlements sur les arts et métiers de Paris, rédigés au XIIIe siècle, et connus sous le nom du Livre des métiers d'Étienne Boileau, Crapelet, 1837.
- Pierre Witier et Gérard Platret, Analyse et caractérisation de matériaux de construction, Éditions Techniques Ingénieur, p. 6.
- Cadastre de Paris par îlot (1810-1836), plan 36e quartier « Arsenal », îlots nos 9 et 10, F/31/89/10, îlot no 11, F/31/89/11, îlot no 13, F/31/89/13.
- Cadastre de Paris par îlot (1810-1836), plan 34e quartier « Hôtel de Ville », îlot no 2, F/31/89/19, îlots nos 3 à 6, F/31/89/20, îlots nos 7 à 9, F/31/89/21, îlot no 11, F/31/89/23, îlots nos 12 à 15, F/31/89/24, îlots nos 16 à 18, F/31/89/25, îlots nos 21 bis à 23, F/31/89/28.
- Jean de La Tynna, Dictionnaire topographique, Ă©tymologique et historique des rues de Paris, 1817.
- Excelsior du 9 janvier 1919 : Carte et liste officielles des obus lancés par le canon monstre et numérotés suivant leur ordre et leur date de chute
- « Maison », notice no PA00086347, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Ancienne boulangerie, actuel restaurant Chez Julien », notice no PA00086243, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Immeuble », notice no PA00086348, base Mérimée, ministère français de la Culture.
Annexes
Bibliographie
- Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris.
- FĂ©lix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments.
- Jean de La Tynna, Dictionnaire topographique, Ă©tymologique et historique des rues de Paris, 1817.