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Rue Fortuny

La rue Fortuny est une voie située dans le quartier de la Plaine-Monceau, au sein du 17e arrondissement de Paris en France.

17e arrt
Rue Fortuny
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Rue Fortuny vue de la rue de Prony.
Voir la plaque.
Situation
Arrondissement 17e
Quartier Plaine-de-Monceaux
DĂ©but 38, rue de Prony
Fin 39, avenue de Villiers
Morphologie
Longueur 220 m
Largeur 12 m
Historique
DĂ©nomination 1877
Ancien nom Rue Guyot-Prolongée
GĂ©ocodification
Ville de Paris 3754
DGI 3745
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Rue Fortuny
GĂ©olocalisation sur la carte : 17e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 17e arrondissement de Paris)
Rue Fortuny
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Situation et accès

Longue de 220 mètres, elle commence au 38, rue de Prony et finit au 39, avenue de Villiers.

Elle est desservie par la ligne (M) (3) à la station Malesherbes.

Origine du nom

Habitée par des artistes attirés par la proximité du parc Monceau, elle porte le nom du peintre catalan Mariano Fortuny i Marsal (1838-1874)[1].

Historique

À la suite des différentes opérations de spéculation immobilière de la plaine Monceau qui commencent dès 1848 avec la création de la Société d'épargne immobilière, s'amplifient avec les frères Pereire en 1852 et se poursuivent à la suite du rattachement à Paris des communes périphériques, entre le mur des Fermiers généraux et l'enceinte de Thiers, dont Batignolles-Monceau, le [2], le quartier se dessine tel qu'il est aujourd'hui.

La rue est ouverte en 1876 sur des terrains appartenant au peintre Louis Godefroy Jadin, peintre des scènes de chasse de Napoléon III, et prend le nom de « rue Guyot-Prolongée » en avant d'être dénommée « rue Fortuny » par arrêté du . Elle comporte surtout des hôtels particuliers.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

Bâtiments remarquables

No 2 (angle de la rue de Prony).
Immeuble du no 9.
No 12.
À droite l'hôtel de S. Bernhardt (disparu). À gauche son atelier de sculpture (disparu). Dessin de Trimolet, 1881 (musée Carnavalet).
  • No 2 : immeuble de 1877[3]. Le 18 juin 1935, une plaque commĂ©morative y est posĂ©e Ă  la mĂ©moire du compositeur Auguste Chapuis, qui habita l’immeuble[4]. Le 9 juin 1948, c'est une plaque Ă  la mĂ©moire de l'Ă©crivain Edmond Rostand qui y est apposĂ©e, en prĂ©sence de sa veuve et de son fils[5]. Edmond Rostand y a habitĂ© entre 1891 et 1897. Il y a notamment Ă©crit Cyrano de Bergerac[6].
  • No 5 : immeuble de la rĂ©sidence de l'ambassadeur d'Iran en France. Cet immeuble a Ă©tĂ© acquis par l'État iranien au XIXe siècle et fut tour Ă  tour rĂ©sidence des rois iraniens de la dynastie Qajar, ambassade et consulat d'Iran et enfin, depuis la fin des annĂ©es 1960, rĂ©sidence de l'ambassadeur d'Iran. Ă€ noter que le shah d'Iran y a sĂ©journĂ© ainsi que le prĂ©sident Khatami lors de son deuxième dĂ©placement en France. Le bâtiment a subi une profonde rĂ©novation dans les annĂ©es 2003-2004.
  • No 7 : immeuble de rapport construit en 1913 par l'architecte Fernand Dupuis[7].
  • No 8 : hĂ´tel particulier[8], construit en 1882 pour Émilie Streich, par les architectes Alfred Boland et Auguste Latapy[9].
  • No 9 : hĂ´tel particulier[10] construit en 1891 pour M. Benjamin Morel sur les plans de l'architecte Paul-Adrien Gouny. Il est depuis 1997 inscrit aux monuments historiques[11]. La façade est dĂ©corĂ©e de cĂ©ramiques polychromes crĂ©Ă©es par Jules Paul Loebnitz[12]. Pendant une pĂ©riode, il est occupĂ© par un lycĂ©e professionnel de haute couture et d'esthĂ©tique, connu sous le nom de lycĂ©e Fortuny. En 2010, le site est transfĂ©rĂ© de l'État au conseil rĂ©gional d'ĂŽle-de-France puis louĂ© Ă  la sociĂ©tĂ© de production d'Albert Dupontel, qui y tourne le film 9 mois ferme[13] et des scènes d'Au revoir lĂ -haut[14]; le bâtiment est rendu Ă  la rĂ©gion, fin 2017, qui prĂ©voit de le vendre[13].
  • No 12 : hĂ´tel particulier, construit en 1892 par l'architecte Henri Grandpierre pour madame Huguet de Chataux[15].
  • No 13 : hĂ´tel particulier par l'architecte Paul-Casimir Fouquiau en 1879-1880 pour le peintre Paul Vayson (1841-1911). Marcel Pagnol l'a occupĂ© entre 1933 et 1950.
  • No 15 : hĂ´tel particulier construit par l'architecte Paul-Casimir Fouquiau en 1879-1880 pour Marsaudout[16].
  • No 17 : hĂ´tel particulier construit par l'architecte Édouard-Charles Weyland, en 1880, pour le prĂ©fet de la Loire-InfĂ©rieure entre 1879 et 1882, Louis Herbette. Siège de l'Agence juive, l'adresse est le lieu d'un attentat Ă  la bombe le [17].
  • No 19 : hĂ´tel particulier construit en 1891 par Jean Brisson-Duval pour Arsène Picard. Les sculptures sont de Joseph ChĂ©ret (1838-1894), frère cadet du peintre Jules ChĂ©ret.
  • No 25 : hĂ´tel particulier construit entre 1880 et 1890[18].
  • No 27 : hĂ´tel particulier construit en 1878 pour Englebert par l'architecte Adolphe Viel. On note sur la façade le carrelage qui souligne les diffĂ©rents Ă©tages. La Belle Otero y a habitĂ©.
  • No 29 : hĂ´tel particulier construit en 1878-1879, pour la veuve Perreau par l'architecte Adolphe Viel.
  • No 34 : hĂ´tel particulier construit en 1880, pour lui-mĂŞme, par l'architecte Albert Lalanne (1844-1930). Façade Ă©levĂ©e de deux Ă©tages carrĂ©s sur rez-de-chaussĂ©e, situĂ© au sein d'une sĂ©quence cohĂ©rente Ă©difiĂ©e Ă  la mĂŞme Ă©poque.
  • No 35 : emplacement de l'atelier de sculpture de Sarah Bernhardt, qu'elle a fait construire Ă  cĂ´tĂ© de son hĂ´tel particulier (voir n°37-41). L'atelier est ensuite dĂ©moli par StĂ©phane DervillĂ© (1848-1925), ancien prĂ©sident du PLM, peu après que sa mère ait achetĂ© l'hĂ´tel Sarah Bernhardt. Les DervillĂ© font construire ce petit hĂ´tel nĂ©o-gothique, suivi d'une partie Renaissance avec galerie Ă  l'Ă©tage. Outre l'architecte Louis-Victor Legrand, il est fait appel au dĂ©corateur Joseph ChĂ©ret pour la façade, ainsi que pour l'amĂ©nagement intĂ©rieur[19]. Ă€ noter les petits rats sculptĂ©s qui courent sur le mur.

En 2012, il a été acquis par l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin[20]. Il héberge aujourd'hui une société privée.

  • Angle No 37 et 41, avenue de Villiers : emplacement de l'hĂ´tel de Sarah Bernhardt, construit par l'architecte et peintre Nicolas-FĂ©lix Escalier (1843-1920), en 1876. Ă€ la dĂ©coration intĂ©rieure participèrent, outre l'architecte lui-mĂŞme, les peintres Godefroy Jadin, Georges Clairin et son ami Ulysse Butin, Ernest Ange Duez, Philippe Parrot[21] et le maĂ®tre verrier Joseph-Albert Ponsin, qui crĂ©a les deux grandes verrières reprĂ©sentant la tragĂ©dienne, respectivement dans le rĂ´le de la reine dans Ruy Blas et dans celui de Zanetto dans Le Passant, passĂ©es aux enchères Ă  l'hĂ´tel Drouot en 2010[22]. Sarah Bernhardt, ruinĂ©e, dut vendre son bien par adjudication en 1885 et elle emmĂ©nagea au 56, boulevard Pereire. Il fut achetĂ© par Madame veuve DervillĂ© pour elle et pour son fils StĂ©phane DervillĂ©.
    Démoli, il est remplacé par un immeuble construit en 1956 par des architectes Jean Lefèvre et Jean Connehaye. Ce bâtiment est caractéristique de l'architecture moderne, avec l'emploi du béton armé et du béton précontraint pour les dalles. Les étages supérieurs servent d'habitation et sont disposés en gradins pour respecter le règlement d'urbanisme[23] - [24].
  • No 42 : hĂ´tel particulier de style nĂ©o-Renaissance construit en 1879 par l'architecte Alfred Boland pour le maĂ®tre verrier Joseph-Albert Ponsin. Une de ses verrières avait Ă©tĂ© primĂ©e lors de l'Exposition universelle de 1878 qu'il avait fait placer sur la façade de son hĂ´tel. Elle a aujourd'hui disparu, les cariatides existantes sur la façade l'encadraient. Louis Esnault en donnait une description dans l'article « La grande verrière de l'Exposition universelle de 1878 » dans la revue L’Art, revue hebdomadaire de 1880. Joseph Ponsin prĂ©senta Ă  l'Exposition universelle de 1900 un « palais lumineux », en verre soufflĂ© et moulĂ©, crĂ©Ă© pour la manufacture de Saint-Gobain[25].
  • No 44 : hĂ´tel particulier construit en 1877 pour Soto par l'architecte Eugène Flamand. Il est surĂ©levĂ© en 1902 par l'architecte Henry Duchesne.
  • No 46 : hĂ´tel particulier de style nĂ©o-Renaissance, bâti pour GĂ©lin en 1880 par Eugène Flamand. L'ancien prĂ©sident de la RĂ©publique Nicolas Sarkozy y a passĂ© une partie de son enfance, car son grand-père, Benedict Mallah, y avait un cabinet mĂ©dical et son logement[26].
  • No 48 : le sculpteur Louis-Ernest Barrias, qui avait fait fortune en rĂ©alisant de la statuaire publique ou funĂ©raire, y a habitĂ©[27].

Notes et références

  1. « Rue Fortuny », www.parisrues.com.
  2. Alain Lemoine et Rodolphe Trouilleux, Des Ternes aux Batignolles. Promenade historique dans le XVIIe arrondissement, Délégation à l'action artistique de la Ville de Paris, Paris, 1986 (ISBN 2-905118-04-0), p. 175.
  3. Demandes de permis de construire parisiens, volume 6, Archives départementales de Paris.
  4. « À la mémoire d’Auguste Chapuis », L’Œuvre, 19 juin 1935, sur RetroNews.
  5. « À la mémoire de Cyrano », Combat, 10 juin 1948, sur RetroNews.
  6. « La très chic rue Fortuny », 11 novembre 2010, www.lepoint.fr.
  7. « 7, rue Fortuny », sur pss-archi.eu.
  8. « Hôtel 8, rue Fortuny », structurae.info.
  9. « 8, rue Fortuny », sur pss-archi.eu.
  10. Bernard Marrey et Marie-Jeanne Dumont, La Brique Ă  Paris, Picard Ă©diteur, Paris, 1991 (ISBN 2-7084-0414-8), p. 59.
  11. « Hôtel particulier, 9, rue Fortuny », notice no PA75170001, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  12. « Hôtel 9, rue Fortuny (Paris (17e), 1890) | Structurae », sur structurae.info (consulté le ).
  13. « Paris : Dupontel rendra en décembre l'immeuble loué à bas prix à la Région », www.leparisien.fr, 14 septembre 2017.
  14. « Hôtel Fortuny : la société de production d’Albert Dupontel se défend de tout passe-droit », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
  15. « 12, rue Fortuny », sur pss-archi.eu.
  16. « 15, rue Fortuny », sur pss-archi.eu.
  17. « Rue Fortuny », parisrevolutionnaire.com, (consulté le ).
  18. « Protections patrimoniales - 17e arrondissement ».
  19. Danièle Prévost, « Sarah Bernhardt chez elle à Paris », Bulletin de la Société historique et archéologique des 8e et 17e arrondissements, no 151.
  20. Anne Vidalie, « Patrimoine : demeure de maître pour Villepin », L'Express, 22 février 2012, www.lexpress.fr.
  21. « J'occupais alors tous mon temps à surveiller la construction d'un joli hôtel que je me faisais bâtir au coin de l'avenue de Villiers et de la rue Fortuny. […] Le gendre de Monsieur Régnier, Félix Escalier, architecte très à la mode, me construisit un ravissant hôtel. Rien ne m'amusait plus que d'aller dès le matin avec lui sur les chantiers. […] Je dépensais mes forces à aider mes amis peintres qui faisaient des plafonds dans ma chambre, dans ma salle à manger, dans mon hall : Georges Clairin, l'architecte Escalier qui était en même temps peintre de talent, Duez, Picard, Butin, Jadin et Perrot. » (Sarah Bernhardt, Ma double vie. Mémoires, Paris, E. Fasquelle, 1907, p. 354, online.)
  22. « Sarah Bernard en vedette à Drouot », Le Parisien, 6 décembre 2010, www.leparisien.fr.
  23. Kathy Borrus, Paris. Mille monuments, Paris, Mengès, 2005, 575 p. (ISBN 978-2856204627), p. 494.
  24. Éric Lapierre, Guide d'architecture Paris (1900-2008), Paris, Éditions du Pavillon de l'Arsenal, 2008, no 614 (ISBN 978-2-35487-003-4).
  25. Jean-Marie PĂ©rouse de Montclos (dir.), Le Guide du patrimoine. Paris, Paris, Hachette, 1994 (ISBN 978-2010168123), p. 202.
  26. Catherine Nay, Un pouvoir nommé désir, Paris, Grasset, 2007, chap. « Rue Fortuny », pp. 13-46
  27. Institut de France, Annuaire, 1886.

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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