Rotonde ferroviaire de Marseille-Saint-Charles
La rotonde ferroviaire de Marseille ou rotonde Pautrier est l'un des éléments d'un ancien dépôt de locomotives proche de la gare de Marseille-Saint-Charles. Construite en , elle est rénovée entre et dans le cadre de l’aménagement d'une plateforme de remisage et de maintenance des rames TER. C'est l'une des seules rotondes complètes de la compagnie PLM à n'avoir pas été démolie.
Rotonde Pautrier
Type |
Rotonde ferroviaire |
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Destination initiale |
Remisage et entretien |
Destination actuelle |
Remisage, nettoyage, maintenance |
Style |
PLM |
Construction |
1889 |
Propriétaire |
Pays | |
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RĂ©gion | |
DĂ©partement | |
Commune |
Coordonnées |
43° 18′ 33″ N, 5° 23′ 40″ E |
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La rotonde Pautrier est le dernier témoin du dépôt aménagé à partir de en contrebas du quartier des Chutes Lavie, à l'intersection des lignes Paris-Marseille et Marseille-Aubagne.
Histoire
La gare Saint-Charles est inaugurée le , la liaison Paris-Marseille, en 1855. La ligne Marseille-Aubagne, future axe vers l'Italie est inaugurée en 1858. En 1864 Nice est relié à Marseille[1]. Les premières installations de maintenance sont alors plus proches de la gare.
La première rotonde
Dans les années 1860-1870 la gare de Marseille Saint-Charles est profondément remaniée et les installations du dépôt sont repoussées au nord à la jonction des lignes de Paris et de Toulon, sur le site actuel.
Une première rotonde circulaire de 75 m de diamètre, comportant 36 voies rayonnantes et une plaque tournante, est construite entre 1862 et 1864[1] - [2]. Détruite au cours de la seconde guerre mondiale, les voies sont dès lors utilisées comme voies de garage à ciel ouvert jusqu'en 1962, date de l’électrification[2].
La deuxième rotonde
Pour répondre à l'accroissement du trafic, une deuxième rotonde est construite par le PLM entre 1887 et 1889. Séparée de la première par un atelier de levage, celle-ci mesure 90 m de diamètre et possède 36 voies rayonnantes permettant de garer 36 à 54 locomotives[1] - [2]. Elle est construite dans le style du PLM, c'est-à -dire avec des murs en pierre, une double toiture et une coupole soutenues par des colonnes de fonte fournies par les fonderies Chazelle de Besseges, semblable aux rotondes de Nîmes ou Avignon.
En 1905, la rotonde fut baptisée du nom de la rue adjacente, Alphonse Pautrier, chef de section du PLM et maire de Bouc-Bel-Air[2]. La coupole centrale est détruite en 1922 ou 1923[3] et des avant-toits métalliques sont installés sur le pourtour intérieur de la rotonde[2].
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le dépôt est bombardé et partiellement remis en état. Le pont-tournant Jeumont est installé[2].
En décembre 1951, le dépôt est reconverti pour le matériel diesel, il sera électrifié en 1962 avec la section Miramas – Marseille. Saint-Charles devient alors un dépôt relais.
La rotonde restera en service jusqu'en 2008.
La requalification du site Pautrier
La rotonde Pautier fait partie des cinq dernières rotondes complètes de la fin du XIXe siècle conservées en France (avec celle du dépôt de Dijon-Perrigny qui a été partiellement dénaturée, celle de Lyon-Mouche, qui pourrait rapidement être menacée puisqu’elle vient d’être désaffectée, celle d’Annemasse, dont la démolition est prévue et celle de Mohon à Charleville-Mézières).
En 2014, la SNCF dépose un permis de démolir mais la ville de Marseille s'y oppose, soucieuse de préserver un témoignage de l'architecture ferroviaire de la fin du XIXe siècle, et demande son classement au titre des monuments historiques[2] - [3] - [4]. Le bâtiment est finalement préservé alors que le site conserve son usage ferroviaire.
La requalification du site Pautrier et de sa rotonde, élaboré par l’agence d'architecture AREP en partenariat avec le pôle Ingénierie & Projet de la SNCF, est réalisée entre et . Le programme permet d’associer la valorisation d’un patrimoine ferroviaire et industriel remarquable aux nécessités de développer l’offre TER[5]. Seul le pont tournant n’est pas conservé.
La réalisation du centre de remisage et de maintenance Pautrier s’inscrit dans la perspective des grands travaux de reconfiguration du nœud ferroviaire marseillais et de la création de la ligne nouvelle Provence-Côte d’Azur[6]. Il permet également la désaturation du site de maintenance de La Blancarde[7].
- Rotonde Pautrier pendant les travaux, février 2018.
- La rotonde en rénovation, avril 2019.
- Trace de l’ancien pont tournant supprimé lors de la réhabilitation la rotonde.
- Extrémité des quais et buttoirs sous la rotonde.
- Rames de TER en maintenance.
- Charpente métallique Polonceau .
Notes et références
- « Le dépôt de la gare de Marseille Saint-Charles. Un exemple de l’évolution de la typologie architecturale des dépôts du matériel ferroviaire (1847-1940) », sur Revue d'histoire des chemins de fer, (consulté le )
- « Remise ferroviaire (rotonde Pautrier) - Inventaire Général du Patrimoine Culturel », sur dossiersinventaire.regionpaca.fr (consulté le )
- David Coquille, « Sauvée, la rotonde Pautrier à Marseille remisera les TER d’ici 2020 », Journal La Marseillaise,‎ (lire en ligne, consulté le )
- David Coquille, « #Marseille : la rotonde Saint-Charles donne le tournis à la SNCF », Journal La Marseillaise,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « La rotonde Pautrier, un patrimoine industriel sauvegardé et réhabilité », sur Arep.fr - AREP Group (consulté le )
- « Mise en service du nouveau site de maintenance ferroviaire Marseille-Pautrier », sur maregionsud.fr, (consulté le ).
- « Réaménagement du dépôt de Marseille Saint-Charles en site de remisage et de maintenance du matériel roulant ferroviaire (TER et Intercités) : Marseille - Pautrier », sur sncf-reseau.com, (consulté le ).
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Rotonde ferroviaire Pautrier, le donut sauvé de justesse sur Marseille Tourisme.