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Romanov (race ovine)

La romanov est une race ovine russe. C'est une brebis noire, Ă  la laine plus ou moins grise. Elle fait partie des races de mouton d'Europe du Nord Ă  queue courte. Elle a Ă©tĂ© introduite en France au cours des annĂ©es 1960 pour servir de race amĂ©lioratrice de la prolificitĂ©. En croisement avec des races bouchères, on obtient en F1 des mères qui donnent et nourrissent deux agneaux en moyenne, qui sont ensuite mises Ă  la reproduction avec des races bouchères pour obtenir des agneaux de boucherie. La romanov a aussi Ă©tĂ© utilisĂ©e par l'INRA pour former la race INRA 401. L'effectif est de 3 000 animaux, dont 1 000 brebis inscrites au registre et 160 bĂ©liers reproducteurs.

Romanov
Mouton romanov
Mouton romanov
Région d’origine
RĂ©gion Drapeau de la Russie Russie
Caractéristiques
Taille Moyenne
Toison Blanche, noire et marron
Peau Noire
Prolificité 280 %
Statut FAO (conservation) non menacée (2007)
Autre
Diffusion Européenne
Utilisation Viande, prolificité

Historique

Cette race est originaire de Russie, et plus prĂ©cisĂ©ment des rives de la Volga au nord-ouest de Moscou. Elle tient d'ailleurs son nom de la famille Romanov qui rĂ©gna en Russie du XVIIe siècle jusqu'Ă  la RĂ©volution de fĂ©vrier 1917. L'existence de cette brebis dans ce pays est reportĂ©e pour la première fois au XVIIIe siècle. Du fait de sa prolificitĂ© record, divers pays producteurs de moutons se sont intĂ©ressĂ©s Ă  cette race qui s'est exportĂ©e un peu partout dans le monde dans la seconde partie du XXe siècle. Elle est dans un premier temps arrivĂ©e en Allemagne, puis les Ă©leveurs français se sont intĂ©ressĂ©s Ă  elle. En 1980, 14 brebis et 4 bĂ©liers sont achetĂ©s en France par le gouvernement canadien pour tester ses performances, et elle s'est par la suite rĂ©pandue en AmĂ©rique du Nord[1].

L'effectif français actuel est de 3 000 animaux, dont 1 000 brebis inscrites au registre et 160 bĂ©liers reproducteurs[2].

Morphologie

Elle a une toison longue qui marie le noir et le marron avec une prĂ©dominance de blanc. Les agneaux naissent intĂ©gralement noirs, avant d'acquĂ©rir petit Ă  petit leur coloration adulte. Elle a une petite tĂŞte anguleuse, qui porte des oreilles dressĂ©es bien mobiles. Les yeux sont volumineux. Mâles et femelles ne portent pas de cornes. Ses cĂ´tes sont bien arrondies, et l'animal paraĂ®t un peu haut sur pattes[3]. C'est une race de taille moyenne, la femelle pesant 60 Ă  70 kg et le bĂ©lier 80 Ă  90 kg[4].

Aptitudes

La première qualitĂ© de la romanov est sa prolificitĂ© record, qui est une des plus Ă©levĂ©s de toutes les races de brebis avec la finnoise. Elle atteint facilement 280 % en lutte de printemps et 300 % en lutte d'automne. Ainsi, il arrive frĂ©quemment que les brebis mettent bas Ă  3 ou 4, voire 5 agneaux, et on peut atteindre des portĂ©es allant jusqu'Ă  7 agneaux vivants. On reporte notamment le cas d'une brebis ayant donnĂ© naissance Ă  64 agneaux en 12 agnelages[3]. Au-delĂ  de sa prolificitĂ©, elle est intĂ©ressante pour l'ensemble de ses qualitĂ©s maternelles, puisqu'elle est bien fertile, a suffisamment de lait pour Ă©lever des portĂ©es importantes avec des croissances correctes de l'ordre de 240 g/j entre 10 et 30 jours[2]. Elle possède une saison de reproduction assez longue, un instinct maternel bien dĂ©veloppĂ© et ses agneaux sont vigoureux Ă  la naissance. Lorsqu'on l'utilise en croisement, elle transmet ces qualitĂ©s Ă  ses produits, et les brebis F1 obtenues ont une prolificitĂ© d'environ 200 Ă  220 % gĂ©nĂ©ralement[5]. Par contre, le principal dĂ©faut de la romanov est sa mauvaise conformation, qui fait perdre aux agneaux une partie de leur valeur.

En France, l'INRA a utilisé la romanov pour sélectionner une souche de mouton à bonne prolificité, tout en ayant des aptitudes bouchères correctes, en la croisant avec la race Berrichon du Cher. Les produits de ces croisements ont ensuite été à leur tour mis à la reproduction ensemble, et ainsi de suite jusqu'à obtenir une souche fixée génétiquement, c'est-à-dire dont les descendants sont à peu près homogènes du point de vue morphologique. C'est ainsi qu'on a obtenu l'INRA 401, également appelée « romane ».

Élevage

La romanov est principalement utilisĂ©e en France dans un système de croisements Ă  double Ă©tage, oĂą elle apporte sa prolificitĂ©. Un premier croisement est opĂ©rĂ© entre la romanov et la race locale, qui permet d'obtenir des brebis F1 qui vont avoir une prolificitĂ© fortement amĂ©liorĂ©e, et qui atteint gĂ©nĂ©ralement 200 Ă  225 %. Ces brebis sont ensuite croisĂ©es avec des races bouchères pour obtenir des agneaux de boucherie. Du fait du faible poids de la romanov et de sa mauvaise conformation, les agneaux F2 produits sont lĂ©gers : entre 17 et 19 kg de carcasse, et celles-ci sont majoritairement classĂ©s « R » sur la grille EUROP[5].

SĂ©lection

En France, le schĂ©ma de sĂ©lection de la race est gĂ©rĂ© par l'UPRA Finnois-Romanov, qui gère conjointement les races romanov et finnoise, celles-ci prĂ©sentant les mĂŞmes caractĂ©ristiques : races très prolifiques destinĂ©es Ă  entrer dans un système de croisements Ă  double Ă©tage. Le schĂ©ma de sĂ©lection vise principalement Ă  amĂ©liorer la valeur laitière et du gabarit, et Ă  maintenir la prolificitĂ©, et s'appuie pour cela sur un effectif de 1 000 brebis soumises au contrĂ´le de performances[4]. Il dispose d'une station d'Ă©levage Ă  Montmorillon dans la Vienne. Des jeunes bĂ©liers choisis sur leur ascendance et nĂ©s en septembre y sont rassemblĂ©s chaque annĂ©e afin que l'on contrĂ´le leurs performances. Les meilleurs sont ensuite destinĂ©s Ă  ĂŞtre utilisĂ©s en insĂ©mination artificielle pour que leur semence soit diffusĂ©e Ă  plus grande Ă©chelle[5]. Le schĂ©ma de sĂ©lection de la race et la commercialisation et la diffusion des reproducteurs est gĂ©rĂ©e par la coopĂ©rative GEODE (GĂ©nĂ©tique Ovine et DĂ©veloppement) localisĂ©e Ă  Montmorillon[5].

Diffusion

Originaire de Russie, la romanov a été beaucoup exportée, notamment en Europe occidentale et en Amérique du Nord. Les effectifs dans ces pays restent restreints, même si on trouve par contre un nombre plus importants de brebis croisés F1. Elle a servi à la fixation des standards de plusieurs races, dont le gotland de Suède.

Notes et références

  1. (en) « Romanov », sur Sheep Breeds - R, Sheep101.info (consulté le )
  2. « Race ovine romanov » (consulté le )
  3. (en) « Characteristics of the Romanov breed » (consulté le )
  4. « race ovine romanov » (consulté le )
  5. « La Finnoise et la Romanov sont des races prolifiques pour d´excellents supports de croisement », Pâtre,‎ (lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) I. P. Kovnerev, Biological reserves of Romanov sheep breeding, Saad publications, 10 p.
  • (en) V. I. Yadrichev, Romanov sheep breeding : on industrial basis, Saad publications, 12 p.
  • Daniel Babo, Races ovines et caprines françaises, France Agricole Editions, , 302 p. (ISBN 978-2-85557-054-9, lire en ligne), p. 243-246

Lien externe


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