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INRA 401

La Romane, ou INRA 401, est une race de mouton, ou plus exactement une souche, apparue dans les annĂ©es 1960 Ă  la suite de la volontĂ© de l'INRA de dĂ©velopper une nouvelle race de mouton combinant une bonne prolificitĂ© et des aptitudes bouchères correctes. Elle est issue de croisements successifs entre animaux romanovs et berrichons du Cher. Le rĂ©sultat est une brebis Ă  la peau et la toison blanche, qui a une bonne prolificitĂ© et une conformation permettant de produire des agneaux de qualitĂ©. On la trouve rĂ©partie sur l'ensemble du territoire français et on compte aujourd'hui 80 000 brebis dans 400 Ă©levages, ce qui en fait la huitième race allaitante française quant aux effectifs.

Romane
Mouton Romane (INRA 401)
Mouton Romane (INRA 401)
Région d’origine
RĂ©gion Drapeau de la France France
Caractéristiques
Taille Moyenne
Toison Blanche
Peau Blanche
Prolificité 200 à 230 %
Autre
Diffusion Nationale
Utilisation Viande

contact = http://www.brebis-romane.com

Origine

Agneau INRA 401.

La race Romane a une histoire très récente puisqu'elle est née à la suite d'un programme de recherche mené par l'INRA et démarré en 1963[1]. À ce moment, le mot d'ordre de la production ovine est la productivité, que les éleveurs cherchent à améliorer au maximum. La prolificité est un facteur important de cette productivité chez le mouton, et c'est pourquoi la recherche agronomique française commence à s'intéresser à des races étrangères très prolifiques[1] comme la finnoise ou la romanov, originaires respectivement de Finlande et de Russie[2]. Ces races peuvent être utilisées en croisements, conférant une meilleure prolificité aux brebis F1 qu'elles produisent. Toutefois, elles ont une conformation médiocre et les agneaux de boucherie qu'elles produisent ont une valeur moindre. Pour faciliter la sélection de la race et améliorer ses aptitudes bouchères, l'INRA choisit une solution alternative aux croisements : la création d'une race nouvelle, ou plus exactement d'une souche, combinant bonne fertilité et bonnes aptitudes bouchères, et dont les animaux peuvent se reproduire entre eux sans que leur descendance ne soit trop hétérogène, ce qui n'était pas le cas avec les F1, qui devaient pour fonctionner conserver des brebis prolifiques en race pure.

C'est ainsi que commencèrent des croisements successifs entre animaux romanov et animaux berrichons du Cher, une race bouchère du centre de la France choisie pour cette recherche. Ă€ force de croisements successifs, l'INRA parvint Ă  obtenir une race stabilisĂ©e, qui est officiellement dĂ©clarĂ©e comme telle en 1977[3]. Les premiers bĂ©liers INRA 401 sont mis en circulation dans les Ă©levages en 1980, et les Ă©leveurs commencent alors Ă  les utiliser sur leurs brebis en croisements d'intĂ©gration. Il faut quatre gĂ©nĂ©rations de croisements pour obtenir des brebis pouvant ĂŞtre inscrites au livre gĂ©nĂ©alogique INRA 401[3]. Aujourd'hui, on compte environ 60 000 brebis, dont un peu plus de 11 000 inscrites au contrĂ´le de performance[4].

Description

Tête d'un bélier Romane.

La Romane a une tĂŞte fine, toute blanche et dĂ©pourvue de laine, avec une encolure courte. Sa poitrine est profonde, son corps long et arrondi et ses gigots bien dĂ©veloppĂ©s. Sa toison, Ă  la laine bien blanche et jarreuse, est particulièrement bien fournie pour une race Ă  viande. Ainsi, un bĂ©lier porte une toison de kg et une brebis une toison de kg. Cette toison ne couvre pas la tĂŞte ni les pattes[3]. La femelle pèse 60 Ă  70 kg et le bĂ©lier entre 90 et 100 kg.

Aptitudes

La Romane a été obtenue à partir de deux races, afin de combiner les qualités de chacune. Ainsi, la romanov est une race à la prolificité très importante, qui s'élève à 280 %, et jouit en parallèle de bonnes qualités maternelles : un instinct maternel développé, une bonne production laitière et une saison de reproduction assez étendue[5]. Par contre, sa laine est grossière et n'a que très peu de valeur, et ses agneaux sont mal conformés. La race berrichon du Cher fait partie des races bouchères typiques, et est également assez rustique[6].

La Romane cumule les caractĂ©ristiques dĂ©sirĂ©es de ces deux races. Elle se caractĂ©rise ainsi par une bonne prolificitĂ©, variant entre 200 et 230 % selon la saison de mise Ă  la reproduction. Elle est Ă©galement bien fertile, avec 70 % de rĂ©ussite en insĂ©mination artificielle. Elle est très maternelle, ce qui limite les risques de perte d'agneaux Ă  la naissance, est une bonne productrice de lait et se dĂ©saisonne assez facilement. Elle assure Ă  ses agneaux une croissance de 230 g/j entre 10 et 30 jours. Par ailleurs elle est plutĂ´t rustique et peut s'adapter Ă  des milieux et des systèmes d'Ă©levage très diffĂ©rents. Une expĂ©rimentation menĂ©e par l'INRA Ă  La Fage dans l'Aveyron a mĂŞme montrĂ© qu'elle pouvait s'adapter au plein air intĂ©gral[4]. Elle est assez bien conformĂ©e et bien adaptĂ©e Ă  la production d'agneaux de boucheries. Tout cela en fait une race maternelle par excellence, qui peut ĂŞtre croisĂ©e avec des bĂ©liers Ă  fortes aptitudes bouchères pour amĂ©liorer encore la valeur des agneaux, ou conduite en race pure[7].

SĂ©lection

Répartition géographique des élevages de sélection Romane.

La base de sĂ©lection est formĂ©e par 17 000 brebis dĂ©tenues par 60 Ă©leveurs dans l'ensemble de la France (en 2009) [8]. Le schĂ©ma de sĂ©lection vise principalement Ă  amĂ©liorer la production laitière des brebis en maintenant leur prolificitĂ© et leur fertilitĂ©, et Ă  amĂ©liorer les aptitudes bouchères de la race[9]. Il dispose de deux stations d'Ă©levage, Ă  La Sapinière dans le Cher et aux Brunels dans l'Aude. La première fonctionne depuis 1989 et la seconde a Ă©tĂ© mise en route en 1999. Chaque annĂ©e, jusqu'Ă  500 bĂ©liers sont rassemblĂ©s dans ces stations, choisis en fonction de leur ascendance. On contrĂ´le alors leurs performances tout au long de leur passage par la station, et les meilleurs d'entre eux seront utilisĂ©s en insĂ©mination artificielle. Depuis 1997 le schĂ©ma de sĂ©lection a intĂ©grĂ© un programme de lutte contre la tremblante du mouton, et aujourd'hui aucun des bĂ©liers proposĂ© pour la reproduction ne porte d'allèle de sensibilitĂ© Ă  cette maladie[4].

Diffusion

Du fait de son origine un peu particulière, la Romane n'est rattachĂ©e Ă  aucun terroir d'origine. On la trouve sur l'ensemble du territoire français, oĂą elle est assez dispersĂ©e, bien que lĂ©gèrement plus prĂ©sente dans le sud oĂą on trouve 60 % des effectifs, ainsi que dans les plaines cĂ©rĂ©alières du Bassin parisien. On compte aujourd'hui 30 000 brebis, ce qui en fait la huitième race allaitante française quant aux effectifs[4]. Elle s'est Ă©galement un peu exportĂ©e en Angleterre, en Espagne et au Portugal[1].

Notes et références

  1. « race ovine Romane (INRA 401) » (consulté le )
  2. « La Finnoise et la Romanov sont des races prolifiques pour d´excellents supports de croisement », Pâtre,‎ (lire en ligne)
  3. Daniel Babo, Races ovines et caprines françaises, Paris, France Agricole Editions, coll. « Les Races », , 1re éd., 302 p. (ISBN 978-2-85557-054-9 et 2855570549, lire en ligne)
  4. « Une race maternelle et prolifique » (consulté le )
  5. « Race ovine romanov » (consulté le )
  6. « la race ovine », sur agroparistech.fr (consulté le )
  7. « Présentation de la race », sur inra401.fr (consulté le )
  8. Institut de l'Elevage, département génétique : Bilan du contrôle de performances ovins allaitants - Campagne 2009, 105 pp, juillet 2010.
  9. « Les objectifs » (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Daniel Babo, Races ovines et caprines françaises, Paris, France Agricole Éditions, , 1re Ă©d., 302 p. (ISBN 978-2-85557-054-9, lire en ligne), p. 175-179
  • Alain Fournier, L'Ă©levage des moutons, Éditions Artemis, , 302 p. (ISBN 978-2-85557-054-9, lire en ligne), p. 38

Articles connexes

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