Rodolfo Freude
Rodolfo Freude (1920 — 2003)[1] était un homme politique argentin.
Rodolfo Freude | |
Rodolfo Freude (deuxième de la gauche) aux côtés de Juan Perón à l'avant-plan à droite). | |
Fonctions | |
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Secrétaire au Renseignement de la Nation argentine | |
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Président | Juan Perón |
Successeur | Juan Constantino Quaranta |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Buenos Aires (Argentine) |
Date de décès | |
Lieu de décès | Buenos Aires (Argentine) |
Sépulture | Cimetière de la Chacarita |
Nationalité | Argentin |
Parti politique | Parti justicialiste |
Père | Ludwig Freude |
Fils de d’un immigrant allemand membre du Parti justicialiste, Rodolfo Freude remplit l’office de secrétaire personnel du président Juan Perón et de directeur du Renseignement dans le gouvernement de celui-ci. C’est à ce titre qu’il joua un rôle clef dans l'exfiltration d’anciens criminels nazis, dont plusieurs très haut placés, vers l’Argentine. La relation tendue qu’il entretenait avec Eva Perón, épouse du président, lui valut d’être bientôt éconduit, après environ un an, en 1947.
Biographie
Rodolfo Freude avait pour père Ludwig Freude (1889-1956), immigrant allemand qui faisait le commerce du bois et Ă©tait le directeur de la Banco Alemán Transatlántico (filiale de la Deutsche Bank)[2]. Membre du Parti justicialiste, Ludwig Freude coordonnait les rĂ©seaux d'espionnage nazis en Argentine et, après que l’ambassade du Troisième Reich eut Ă©tĂ© contrainte de fermer ses portes en 1944, prit alors en charge les fonds et les activitĂ©s diplomatiques de l’Allemagne nazie. Ă€ la mi-, dans l'espoir d’en retirer quelque avantage pour ses affaires, il prĂŞta au couple PerĂłn, dĂ©jĂ menacĂ© par le gouvernement militaire, sa maison de campagne, chalet de bois baptisĂ© Ostende, que les Freude avaient rapportĂ© d'Allemagne et reconstituĂ© sur une Ă®le du delta du Paraná Ă Tigre, en bordure de l’agglomĂ©ration portègne. PerĂłn s’y rendit en conduisant lui-mĂŞme l'automobile Chevrolet, avec, assis sur la banquette arrière, Juan Duarte, frère d’Eva PerĂłn, et le fils Rodolfo Freude ; se succĂ©deront alors trois journĂ©es dans la solitude, dont le gĂ©nĂ©ral PerĂłn, âgĂ© dĂ©jĂ , se souviendra Ă Madrid comme de l'unique pĂ©riode oĂą il lui fut donnĂ© de rester seul Ă seul avec sa future Ă©pouse Eva PerĂłn. C'est lĂ aussi que des policiers dĂ©pĂŞchĂ©s par ses collègues du gouvernement militaire vinrent l’arrĂŞter pour ensuite l’emmener Ă l’île MartĂn GarcĂa, oĂą il sera gardĂ© prisonnier. Cette arrestation dĂ©clenchera la journĂ©e de mobilisation ouvrière du 17 octobre 1945, oĂą une foule nombreuse rĂ©unie sur la place de Mai rĂ©clama, et finit par obtenir, la libĂ©ration de PerĂłn[2].
Après la victoire électorale de , Rudi (ainsi que le surnommait le président Perón) prit ses quartiers dans le bureau contigu au bureau présidenciel, en qualité de secrétaire personnel du président et à titre de directeur du Renseignement[2]. Selon le journaliste Uki Goñi, il fut au sein des services gouvernementaux l'organisateur d'un réseau ayant pour but d’aider d’anciens nazis à fuir vers l'Amérique du Sud, en empruntant les filières d'exfiltration appartenant probablement au fameux réseau décrit par Goñi sous le nom fictif d'ODESSA[3]. Cependant, il n’occupa le poste que pendant peu de temps, car Eva Perón décida bientôt de se défaire de lui[2]. En attendant, Rodolfo Freude et son père jouèrent un rôle-clef dans lesdites opérations d'exfiltration, lesquelles permirent à des criminels de guerre tels que Josef Mengele, médecin d’Auschwitz, Adolf Eichmann, Erich Priebke, chef de la Gestapo de Rome, Gerhard Bohne, planificateur des assassinats par euthanasie de malades mentaux[4], Josef Schwammberger, commandant SS, Klaus Barbie, chef de la police de sûreté de Lyon, ainsi que plusieurs dizaines d'autres fascistes français, belges, italiens, croates et slovaques, dont beaucoup de collaborateurs nazis recherchés dans leur pays respectifs, de s'esquiver en Argentine[5].
Après son limogeage, Rodolfo Freude passa le restant de ses jours à gérer ses affaires privées sans plus intervenir dans la vie publique argentine[2].
Bibliographie
- Uki Goñi, The Real Odessa: How Peron Brought the Nazi War Criminals to Argentina, Granta Books, Londres & New York, 2002
Notes et références
- « Convenció a Perón para acoger criminales nazis », El Mundo, (consulté le )
- « Otro nazi que murió en su cama », Página 12,‎ (lire en ligne)
- (en) « Argentina, a Haven for Nazis, Balks at Opening Its Files », New York Times,‎ (lire en ligne)
- Theo Bruns, « Lateinamerika als Fluchtziel für Nazis. Fünf Fallbeispiele », ila, Informationsstelle Lateinamerika, no 301,‎ , p. 30 (lire en ligne)
- Uki Goñi (2006).