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Rocca Malatestiana

La Rocca Malatestiana, placĂ©e au col Garampo et entourĂ©e par le parc de la Rimembranza, est la forteresse de dĂ©fense de la citĂ© de Cesena en province d’Émilie-Romagne. C’est actuellement la troisiĂšme fortification, construite Ă  peu de distance des ruines des deux prĂ©cĂ©dentes d’époque romaine tardive et mĂ©diĂ©vale[1].

Rocca Malatestiana
Vue aérienne de la Rocca Malatestiana
Présentation
Type
Fondation
XVe siĂšcle
Style
Forteresse
Architecte
DĂ©but de construction
XIVe siĂšcle
Propriétaire initial
Famille Malatesta
Propriétaire
Patrimonialité
Bien culturel italien (d)
Site web
Coordonnées
44° 08â€Č 10,96″ N, 12° 14â€Č 24,01″ E
Carte

Histoire

La Rocca passe par trois Ă©tapes importantes :

La Rocca antica
Cette antique forteresse se trouvait plus en amont, sur l’ancien site romain de castrum romanum. Cette fortification fut dĂ©truite aux environs de l’an 1000 par un glissement de terrain provoquĂ© par une crue du fleuve Savio qui s’écoulait Ă  ses pieds Ă  cette Ă©poque. Ce glissement de terrain provoqua Ă©galement une modification du cours du fleuve qui devint son lit actuel.


La Rocca Vecchia
La seconde forteresse fut reconstruite plus en aval de la premiĂšre et dite aussi "dell’Imperatore" (de l’Empereur) parce que l’empereur FrĂ©dĂ©ric Barberousse y sĂ©journa en 1177 et y fit bĂątir une tour oĂč BĂ©atrice, son Ă©pouse, sĂ©journa pendant trois annĂ©es.

En 1241, pour punir la citĂ© d’avoir Ă©tĂ© du cĂŽtĂ© des guelfes, FrĂ©dĂ©ric II du Saint-Empire assiĂ©gea Cesena, s’empara de la forteresse pour la dĂ©truire et en reconstruire une autre, stratĂ©giquement plus solide et dĂ©fensive. Mais cette derniĂšre fut Ă©galement dĂ©truite en 1248 par ordre du cardinal Ottaviano Ubaldini, lĂ©gat du pape Innocent IV. En 1294, Malatestino I Malatesta, podestat de Cesena, fit dĂ©truire l’église et les fortifications internes Ă  la fortesse. En 1300, Federico I da Montefeltro, nommĂ© capitaine du peuple, fit restructurer la rocca vecchia. En 1357, l’épouse de Francesco II Ordelaffi, seigneur de ForlĂŹ, soutint avec courage l’assaut du Cardinal Albornoz.
En 1377, la Rocca subit l’assaut et la destruction par l’armĂ©e des Bretons, guidĂ©s par le Cardinal Roberto da Ginevra (futur ClĂ©ment VII), qui saccagea et incendia la citĂ© entiĂšre.

  • Porta Montanara et dĂ©but des murs de la rocca Vecchia
    Porta Montanara et début des murs de la rocca Vecchia
  • Rocca Vecchia
    Rocca Vecchia
  • Rocca Vecchia (restauration)
    Rocca Vecchia (restauration)
  • Murs rocca Vecchia
    Murs rocca Vecchia
  • Murs de liaison Ă  la rocca actuelle
    Murs de liaison Ă  la rocca actuelle


La Rocca Malatestiana
En 1380, dĂ©but des travaux de reconstruction de la rocca Malatestiana par initiative de Galeotto I Malatesta comme point stratĂ©gique pour la dĂ©fense de la citĂ©. Les travaux, sous la direction de l’architecte Matteo Nuti de Fano, assistĂ© de Cristoforo et Francesco Baldini de Ferrare, furent rĂ©alisĂ©s en deux tranches ; la premiĂšre de 1466 Ă  1470, sous le pape Paul II (1464-1471), la seconde de 1475 Ă  1477, sous le rĂšgne du pape Sixte IV (1471-1484).


En , aprĂšs la mort prĂ©maturĂ©e de Galeotto Roberto, Ă  Cesena succĂ©da Domenico Malatesta Novello, auquel l’on attribue les grandes Ɠuvres qui ont donnĂ© Ă  la citĂ© l’empreinte des Malatesta qui encore aujourd’hui la caractĂ©rise dans la partie historique du centre urbain. ParticuliĂšrement en 1441, Novello se dĂ©dia assidĂ»ment aux travaux de renforcement et de rĂ©novation de la ceinture de murailles de la citĂ©.

Les deux tours vues depuis les murs

AprĂšs Novello et LĂ©onard de Vinci

AprĂšs la mort de Novello (1465), Cesena retourne sous la domination pontificale et les fortifications d’époque subirent des modifications du systĂšme dĂ©fensif aptes Ă  rĂ©sister aux nouvelles armes Ă  feu (fusil et canon Ă  poudre noire).
En 1500, CĂ©sar Borgia, dit « il Valentino », Ă©leva Cesena au rang de capitale du DuchĂ© de Romagne. En 1502, LĂ©onard de Vinci, auquel Borgia avait confiĂ© la charge de relever et d’amĂ©liorer le systĂšme dĂ©fensif des villes de Romagne, rejoignit Cesena[2]. De son activitĂ©, la citĂ© conserve la ceinture de muraille et les plans des systĂšmes de dĂ©fense des portes d’accĂšs Ă  la ville, ainsi que le systĂšme d’artillerie postĂ© sur le muro grosso (gros mur) de la rocca Nuova, dont la position dite Ă  la franzosa (française) fut terminĂ©e en 1503.

Du XVIIIe siùcle à aujourd’hui

Jusqu’à la fin du XVIIIe siĂšcle, la "Rocca" maintint sa fonction de forteresse militaire, mais aprĂšs l’époque napolĂ©onienne et Ă  la suite de modifications structurales, les deux tours et le "torrione del Nuti furent transformĂ©s en prison. Cette fonction prit fin en et, en 1970, la forteresse retourna sous l’administration communale.

En 1974, une des tours de la forteresse, nommĂ©e "Femmina" (femelle), fut transformĂ©e en musĂ©e et une succession de travaux relevant des normes de sĂ©curitĂ© permirent, surtout Ă  partir de , d’ouvrir l’entiĂšre superficie des bĂątiments et des murs (chemin de ronde) aux citadins et touristes[3].

La forteresse

L’espace interne, entre les hauts murs, est marquĂ© par la prĂ©sence des deux tours placĂ©es sur deux niveaux de terrains engazonnĂ©s. Dans la partie basse du terrain, la muraille est fermĂ©e par un grand portail mĂ©tallique marquant l’ancienne entrĂ©e Ă  la forteresse.

Les tours Femmina et Maschio

Tour Femmina
dans la tour "femmina" (la plus volumineuse), situĂ©e dans la partie basse, on accĂšde au "musĂ©e historique de l’agriculture" dont les diffĂ©rents Ă©tages prĂ©sentent la mĂ©moire et le patrimoine du monde rural et paysan de la rĂ©gion ; de l’antique calĂšche et tous ses ustensiles de harnachement aux ustensiles domestiques prĂ©sentĂ©s au travers de la reconstitution des piĂšces d’habitation de l’époque (cuisine, chambre, etc.).


D’autres piĂšces, situĂ©es aux Ă©tages supĂ©rieurs, prĂ©sentent les diffĂ©rents mĂ©tiers de l’artisanat local liĂ©s aux produits de l’agriculture :

  • le cycle entier du chanvre depuis l’ensemencement, la rĂ©colte jusqu’au tissage de la toile.
  • le cycle des cĂ©rĂ©ales (blĂ©, maĂŻs), de la vigne avec tous les ustensiles et machines d’époques, y compris les mĂ©tiers annexes comme celui de charron (reconstitution d’un ancien atelier).


Une des salles de la tour d’angle est consacrĂ©e Ă  l’armurerie de la Rocca oĂč toutes les armes typiques d’une forteresse sont prĂ©sentĂ©es : armure, arc, lance, pic, hallebarde, masse d’arme, arbalĂšte, etc. La salle comporte encore ses mĂąchicoulis, fermĂ©s par une vitre pour raison de sĂ©curitĂ©.
La derniĂšre salle avant la sortie, expose une sĂ©rie d’armes Ă  feu du XVIe au XIXe siĂšcle.

Tour Maschio
Cette tour dite MĂąle, dont la structure d’époque a Ă©tĂ© remaniĂ©e au moment oĂč elle prit son rĂŽle de prison (ouverture d’une porte et fenĂȘtres), est aujourd’hui entiĂšrement consacrĂ©e aux poteries et cĂ©ramiques anciennes retrouvĂ©es lors de fouilles archĂ©ologiques.

De la salle des cĂ©ramiques, un escalier mĂšne Ă  la piĂšce du commandant de la forteresse qui conserve les restes d’une cheminĂ©e, les siĂšges de pierre sous chacune des trois fenĂȘtres, un plafond Ă  arches et deux portes dont l’une permettait d’accĂ©der directement Ă  la tour Femmina par un pont-levis et la seconde mĂšne encore hors de la tour, par une passerelle suspendue, sur le bastion ouest qui marque le dĂ©but de la promenade panoramique sur les murs.

Le circuit intérieur

Couloir « des fantÎmes »

Le circuit intĂ©rieur dĂ©bute par une petite porte ouvrant sur un couloir, construit dans l’épaisseur des murs, et menant Ă  la tour de garde oĂč un Ă©quipement de chevalier est reprĂ©sentĂ© : avec cotte en maille de fer et harnachement nĂ©cessaire Ă  la pratique des joutes traditionnelles. Ce palio local, qui se dĂ©roula de l’époque malatestiane jusqu’à 1838, mettait en concurrence les quatre cavaliers qui reprĂ©sentait les quatre quartiers de la ville. Cette joute se dĂ©roulait sur la grande place, aujourd’hui piazza del Popolo, et Ă©tait dĂ©signĂ© vainqueur celui qui dĂ©sarçonnait les trois autres ou qui, aprĂšs cinq tournois, avait totalisĂ© le plus de coups portĂ©s Ă  l’adversaire.

SituĂ©e Ă  la partie supĂ©rieure de la tour de garde, une salle circulaire appelĂ©e canonniĂšre comporte encore ses deux orifices pour les canons et la cheminĂ©e d’aspiration des fumĂ©es dĂ©gagĂ©es par les explosions. La fenĂȘtre centrale donne sur la Basilica del Monte et l’église de Sant'Agostino (XVIIIe); les deux autres fenĂȘtres donnent sur l’extĂ©rieur des murailles. De la canonniĂšre un couloir, dit du nain, doit ĂȘtre parcouru tĂȘte baissĂ©e car sa faible hauteur aurait pĂ©nalisĂ© et rendu trĂšs vulnĂ©rable l’introduction d’un Ă©ventuel ennemi.

Escalier menant à la « salle des tortures »

À la fin du couloir « du nain » des escaliers mĂšnent Ă  l’étage supĂ©rieur et Ă  un couloir long de 130 mĂštres, illuminĂ© par les ouvertures donnant sur la cour intĂ©rieure. La derniĂšre partie du couloir avec ses embrasures obstruĂ©es Ă  l’époque par la construction des cuisines de l'ex-prison, est dit « couloir des fantĂŽmes » Ă  cause de phĂ©nomĂšnes paranormaux qui font allusion aux « fantĂŽmes Ă  la Rocca ».
À l’issue du couloir, un long escalier rectiligne de 42 marches mĂšne : Ă  droite, au courtil sud et sur la sortie du musĂ©e et Ă  gauche, sur deux petites salles de la tour d’angle et ses deux canonniĂšres.
En remontant l’escalier, on arrive au niveau de la cour la plus Ă©levĂ©e et la plus lumineuse; lĂ  une Ă©chelle Ă  chevaux (merveille de la forteresse), rampe monumentale qui permettait aux chevaux d’accĂ©der Ă  la cour oĂč se trouve la citerne, la structure la plus protĂ©gĂ©e de la forteresse.

Promenade panoramique

Les collines de Bertinoro vues depuis la Rocca

À l’horizon s’étendent les collines de Bertinoro dominĂ©es par sa forteresse et du mont Maggio couvert de forĂȘt. Plus Ă  l’est, l’étendue de la mer Adriatique avec les stations balnĂ©aires de Cervia, Milano Marittima et Cesenatico.
Aux pieds s’étend tout le centre historique de Cesena et ses trĂšs nombreux monuments artistiques et historiques ; depuis les antiques murs entourant les palazzi et jusqu’au-delĂ  vers l'Abbazia di Santa Maria del Monte et autres Ă©difices religieux de la Renaissance italienne, sans oublier le Ponte Vecchio qui enjambe le fleuve Savio.

La Rocca Malatestiana aujourd’hui

La Rocca aujourd’hui se prĂ©sente sous la forme d’un hexagone irrĂ©gulier composĂ© de hauts et Ă©pais murs renforcĂ©s par sept tours (circulaires, rectangulaires et polygonales) , avec Ă  l’intĂ©rieur les deux tours transformĂ©es en musĂ©e et Ă  l’extĂ©rieur des chemins de promenade, partant de la Piazza del Popolo ou le l’accĂšs Ă  la citĂ© administrative (partie supĂ©rieure du Palazzo Cumunale).

La cour interne de la Rocca est le lieu d'animations réguliÚres, comme les concerts en plein air ou la reconstitution des joutes anciennes par les "journées de réévocation historique".

  • Fresque d'une joute antique
    Fresque d'une joute antique
  • La Rocca avant concert
    La Rocca avant concert
  • Joutes
    Joutes


Les musées

  • Armurerie de la rocca
    Armurerie de la rocca
  • Chevalier en armure
    Chevalier en armure
  • Une des salles d’exposition du musĂ©e de l'agriculture
    Une des salles d’exposition du musĂ©e de l'agriculture
  • MusĂ©e des sciences naturelles
    Musée des sciences naturelles

Galerie photos

  • La Rocca malatestiana  et le courtil interieur.
    La Rocca malatestiana et le courtil interieur.
  • Rocca Malatestiana.
    Rocca Malatestiana.
  • Torre Femmina.
    Torre Femmina.
  • La Rocca, tour 1 de 1466
    La Rocca, tour 1 de 1466
  • EntrĂ©e antique de la Rocca
    Entrée antique de la Rocca
  • Rocca, tour 2
    Rocca, tour 2
  • Rocca, tour3
    Rocca, tour3
  • Rocca, tour 4
    Rocca, tour 4
  • Rocca, tour 5
    Rocca, tour 5

Sources

Note

  1. Touring, p. 79-80, 2003
  2. Capellini, p. 31, 2001
  3. Fanti et Cervellati, p. 18

Bibliographie

  • M. Abati, P.G. Fabbri et P. Montalti La Rocca Nuova di Cesena. Florence, 2006
  • Touring Club Italiano, 2003, La provincia di ForlĂŹ-Cesena: Terra del Sole, Bertinoro, Longiano, Cesenatico
  • AAVV I Malatesti. Rimini, 2002
  • Capellini Denis, Guida di Cesena, CittĂ  Malatestiana, 2001, editore=Il Ponte Vecchio (ISBN 8883121759)
  • Corrado Fanti et Pier Luigi Cervellati, Una CittĂ  per la cultura, Mazzotta, 1985
  • AAVV Storia di Cesena - Il Medioevo. Rimini, 1985
  • Sigfrido Sozzi Breve Storia della cittĂ  di Cesena. CĂ©sĂšne, 1972
  • Dino Bazzocchi et Piero Galbucci, Cesena nella storia. Bologne, 1915

Liens internes

Liens externes


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