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Robert Chalmers

Robert Chalmers, 1er Baron Chalmers, nĂ© le , mort le , est un Haut-fonctionnaire (Senior civil servant) et administrateur colonial britannique . C’est aussi un indianiste reconnu, spĂ©cialisĂ© dans les textes en langue palie et membre de la Pali Text Society.

Robert Chalmers
Titre de noblesse
Baron Chalmers (d)
-
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  80 ans)
Nationalité
Formation
Activité
Haut-fonctionnaire, Administrateur colonial, indianiste
Famille
Baron Chalmers (d)
PĂšre
John Chalmers (d)
MĂšre
Julia Mackay (d)
Conjoints
Maud Mary Pigott (d) (Ă  partir de )
Iris Florence Biles (d) (Ă  partir de )
Enfants
Ralph Chalmers (en)
Robert Chalmers (d)
Mabel Chalmers (d)

De 1924 Ă  1931 il est professeur au collĂšge Peterhouse de l’UniversitĂ© de Cambridge.

Il est récipiendaire de plusieurs diplÎme honorifiques décernés par des universités britanniques.

Il a traduit plus de 2000 textes bouddhiques du pāli vers l’anglais. Il est l’auteur d’articles et d’ouvrages publiĂ©s par la Pali Text Society et le Journal of the Royal Asiatic Society (JRAS).

Biographie

Enfance et formation

Robert Chalmers est né le à Stoke Newington, un quartier situé au nord-ouest de Londres, fils de John Chalmers et de Julia Mackay[1].

Il Ă©tudie Ă  la City of London School de 1870 Ă  1877 et Ă  l’Oriel CollĂšge d’Oxford oĂč il obtient le baccalaurĂ©at universitaire en lettres (BA), en 1881 et le Master of Arts (MA) (MaĂźtrise des arts) en 1908[1].

Vie de famille

Robert Chalmers se marie deux fois. Il est le pĂšre de trois enfants.

  • Premier mariage. Il Ă©pouse Maud Mary Pigott en 1888. Trois enfants naissent de cette union : une fille, Mabel Chalmers (1889-1960); deux fils: Ralph Chalmers (en) (1891-1915) et Robert Chalmers (1894-1915) qui sont respectivement capitaine et lieutenant de l’armĂ©e britannique, tous deux morts au combat durant la PremiĂšre Guerre mondiale, Ă  trois semaines d’intervalle. Il est veuf en 1923[2].
  • Second mariage. En 1935 il Ă©pouse Iris Florence Biles, fille de Sir John Biles. Aucun enfant naĂźt de cette union[2].

CarriĂšre

Chalmers suit un double parcours professionnel, l’un au service de la Couronne, l’autre acadĂ©mique.

Haut-Fonctionnaire et Administrateur colonial

AprĂšs avoir obtenu le baccalaurĂ©at universitaire en lettres (BA), en 1881, il commence sa carriĂšre au TrĂ©sor de Sa MajestĂ© en 1882, oĂč il gravit les Ă©chelons jusqu’au poste de PrĂ©sident du Conseil du TrĂ©sor, qu’il occupe de 1907 Ă  1913, et enfin SecrĂ©taire permanent du TrĂ©sor de 1911 Ă  1913.

En 1913, il est nommĂ© 21e gouverneur du Ceylan britannique[3], poste qu’il occupe jusqu’en dĂ©cembre 1915. Cette expĂ©rience n’est pas une rĂ©ussite pour lui, car en juillet 1915, il doit dĂ©crĂ©ter la loi martiale connue sous le nom « Hundred days of terror under British » (Cent jours de terreur durant la pĂ©riode coloniale Britannique), pour rĂ©primer un mouvement populaire opposant les communautĂ©s bouddhistes, musulmane et chrĂ©tienne, qui jusqu’alors ont toujours cohabitĂ© en bonne intelligence. Ce trouble multiculturel aurait Ă©tĂ© fomentĂ© par de faux moines bouddhistes Ă  la solde de l’Allemagne (nous sommes en pleine PremiĂšre Guerre mondiale). Chalmers est dĂ©passĂ© par l’ampleur de la situation qu’il gĂšre mal, n’étant pas prĂ©parĂ© pour l’affronter. Il a reçu une Ă©ducation littĂ©raire, pas militaire. C’est un bain de sang. Il est rappelĂ© en Angleterre, pour s’expliquer devant la Commission royale chargĂ©e d’enquĂȘter sur ces Ă©vĂšnements, qui renvoient une image nĂ©gative de l’Empire britannique[4].

Il est frĂ©quemment accusĂ© d'avoir Ă©tĂ© anti-bouddhiste. Ces accusations sont infondĂ©es, car en rĂ©alitĂ©, avant d’ĂȘtre nommĂ© Gouverneur de Ceylan, en 1913, il est un des membres Ă©minents de la Pali Text Society[Note 1]. À ce titre, il avait dĂ©jĂ  traduit de nombreux textes bouddhiques en anglais, Ă  partir du pāli, langue qu’il maĂźtrise parfaitement. Lorsqu’il arrive Ă  Ceylan, sa renommĂ©e en tant qu’érudit est fortement apprĂ©ciĂ©e des dignitaires du bouddhisme. Une des premiĂšres cĂ©rĂ©monies officielles qu’il prĂ©side est la remise des prix Vidyodaya Pirivena (en), du nom d’une cĂ©lĂšbre universitĂ© bouddhique de Colombo. Il prononce son discours non pas en anglais, mais en pāli, suscitant ainsi l’admiration des Ă©rudits prĂ©sents[5].

AprĂšs le dramatique Ă©pisode de la loi martiale, il est affectĂ© Ă  un autre poste. Il occupe briĂšvement la fonction de Sous–SecrĂ©taire du Lord-lieutenant d'Irlande, Lord Ashby St Ledgers ou Lord Winborne, en 1916.

La mĂȘme annĂ©e, il devient membre du Conseil privĂ© d'Irlande (Privy Council in Ireland), et rĂ©occupe le poste de SecrĂ©taire permanent du TrĂ©sor[Note 2] jusqu’en mars 1919[6] - [1].

Le il est créé «1er baron Chalmers, de Northiam (en), Sussex de l'Est, Angleterre»[7].

Robert Chalmers, 1st baron Chalmers, par André Cluysenaar (1872-1939). Huile sur toile, 1920.
Government Art Collection (en),
Royaume-Uni.

Indianiste

DĂšs le dĂ©but de sa scolaritĂ© Ă  la City of London School de 1870 Ă  1877, il est trĂšs attirĂ© par les langues anciennes, notamment le grec, le latin et aussi le sanskrit ; la philologie l’intĂ©resse Ă©galement. Il complĂšte ses Ă©tudes Ă  l’Oriel CollĂšge d’Oxford oĂč il obtient le baccalaurĂ©at universitaire en lettres (BA), en 1881 [8] - [5] - [1].

En 1882, lorsqu’il commence sa carriĂšre de fonctionnaire au TrĂ©sor de Sa MajestĂ©, il n’abandonne pas ses Ă©tudes classiques, car il veut parfaire sa connaissance des langues anciennes.

Ainsi assiste-t-il aux cours de pāli de Thomas William Rhys Davids, dont l’enthousiasme le sĂ©duit, et devient membre de la Pali Text Society. À partir de 1891 il publie de nombreux articles dans le Journal of the Royal Asiatic Society (JRAS), des traductions en anglais Ă  partir du pāli de textes provenant principalement du Majjhima Nikaya[9]. En 1897, il fait une prĂ©sentation trĂšs remarquĂ©e traitant du terme pāli Tathagata, au OnziĂšme CongrĂšs International des Orientalistes qui se dĂ©roule Ă  Paris[10] - [9]

Sous la direction de T.W Rhys Davids, il publie entre 1895 et 1902, la premiÚre traduction en anglais du Sutta Pitaka, à partir des textes originaux rédigés en cinghalais, siamois et birman. Cette premiÚre version est révisée et enrichie et publiée par la Pali Text Society en 1926-1927 sous le titre « Further Discourses of the Buddha »[5].

De 1922 à 1925 il préside la Royal Asiatic Society[9].

En 1924, il est nommĂ© professeur au collĂšge Peterhouse de l’UniversitĂ© de Cambridge et y enseigne jusqu’en 1931[1]{{.}}[11].

ParallĂšlement il produit son ultime travail d’érudition : une traduction du Sutta Nipāta, publiĂ©e en 1932, alors considĂ©rĂ©e comme Ă©tant remarquable par son style et sa prĂ©cision littĂ©raire[5].

Bilan de sa double carriĂšre

En presque quarante ans, il traduit plus de 2000 textes bouddhiques. Son Ă©rudition fait de lui un universitaire reconnu et respectĂ©. Malheureusement, sa compĂ©tence dans ce domaine ne lui est d’aucune utilitĂ© dans son autre carriĂšre, notamment pour gĂ©rer les Ă©meutes de 1915, qui se sont dĂ©roulĂ©es, ironie du sort, dans l’un des pays oĂč ont Ă©tĂ© rĂ©digĂ©s les textes anciens qu’il a Ă©tudiĂ©s sans relĂąche durant la plus grande partie de sa vie[5].

Mort

Son Ă©tat de santĂ© commence Ă  se dĂ©grader durant l’étĂ© 1938. Il meurt le de la mĂȘme annĂ©e, sans laisser d’hĂ©ritier mĂąle. De ce fait, il est Ă  la fois le 1er et le dernier baron Chalmers[12].

Travaux et publications

Il serait difficile d’établir une liste exhaustive des quelque 2000 textes bouddhiques traduits par Chalmers. Ils ont Ă©tĂ© publiĂ©s par la Pali Text Society et le Journal of the Royal Asiatic Society (JRAS). Quelques rĂ©fĂ©rences sont donnĂ©es ci-aprĂšs, ainsi que celles de deux textes qui ne sont pas des traductions[13].

Articles

  • (en) « The Parables of Barlaam and Joasaph (Les paraboles de Barlaam et Josaphat », Journal of the Royal Asiatic Society (JRAS),‎ (ISSN 0035-869X, lire en ligne, consultĂ© le ).
  • (en) « The Lineage of The Proud King (Le Lignage du Roi Fier) », Journal of the Royal Asiatic Society,‎ (ISSN 0035-869X).
  • (en) « Majjhima Nikaya : 84.The Madhura Sutta concerning Caste (Le Madhura Sutta concernant le systĂšme des Castes) », Journal of the Royal Asiatic Society,‎ , p. 341-366 (26 pages) (ISSN 0035-869X, lire en ligne, consultĂ© le ).
  • (en) « Letter from Robert Chalmers (Lettre de Robert Chalmers) », Journal of the Royal Asiatic Society,‎ (ISSN 0035-869X, lire en ligne, consultĂ© le ).
  • (en) « Majjhima Nikaya : 123. « Acchariyabbhuta-suttam », The Nativity of the Buddha (La NativitĂ© du Bouddha) », Cambridge University Press et aussi Journal of the Royal Asiatic Society,‎ , p. 751-771 (21pages) (ISSN 0035-869X, lire en ligne, consultĂ© le ).
  • (en) « The Jains (Les JaĂŻns) », Journal of the Royal Asiatic Society,‎ (ISSN 0035-869X).
  • (en) « The Tathāgata (Le Tathāgata) », Journal of the Royal Asiatic Society et Cambridge University Press,‎ , p. 103-115 (13 pages) (ISSN 0035-869X, lire en ligne, consultĂ© le ).
  • (en) « The King of Siam's Edition of the Pāli Tipiáč­aka (L'Ă©dition du Tipitaka Pāli du roi de Siam) », Journal of the Royal Asiatic Society,‎ janvier1898, p. 1-10 (10 pages) (ISSN 0035-869X, lire en ligne, consultĂ© le ).

Ouvrages

  • (en) Further dialogues of the Buddha, textes of the Majjhima-nikĂąya (Autres dialogues du Bouddha, textes du Majjhima Nikaya) , Londres, H.S. Milford (en) Oxford University Press, Collection : Sacred books of the Buddhists n°5 et 6, 1926-1927. Et aussi chez Sri Satguru Publications, Delhi, 2 volumes, Collection Bibliotheca Indo-Buddhica n°44-45, 1988. .ConsultĂ© le .
  • (en) Buddha’s Teachings being the Sutta-nipāta or Discourse-Collection, Delhi, Inde, chez Motilal Barnasidass Publishers, 1932 (rĂ©imprimĂ© en 1997), 300 p., (ISBN 8120813553 et 9788120813557), [lire en ligne (page consultĂ©e le 27-7-2021)].
  • (en) The Jātaka or Stories of the Buddha’s Former Births (Les Jātakas ou histoires des vies antĂ©rieures du Bouddha), avec quatre co-traducteurs : E. B. Cowell, H.T Francis, Robert Alexander Neil et W.H.D. Rouse (en). PubliĂ© Ă  Bristol (Royaume-Uni) par la Pali Text Society , Ă©dition originale en 6 volumes, 1895-1907, rĂ©imprimĂ© en 3 volumes en 1990 (ISBN 0 86013 260 9)[14].

Autres

Écrits dont le sujet n’est pas le bouddhisme:

  • (en) A history of currency in the British colonies (Une histoire de la monnaie dans les colonies britanniques), Londres, Printed for Her Majesty’s Stationery Office, by Eyre & Spottiswoode (ImprimĂ© pour le Service papeterie de sa MajestĂ©, par Eyre & Spottiswoode (en), , 496 p. (lire en ligne)
  • (en) Thomas William Rhys Davids 1843-1922, Londres, From the proceedings of the British Academy[Note 3]. Published by H. S. Milford, Oxford University Press, 1923 (Londres. Extrait des minutes de la British Academy. PubliĂ© par H.S. Milford (en), Oxford University Press, 1923).

Distinctions

DĂ©coration

Titres honorifiques universitaires

Lui ont été décernés les titres suivants[11] - [1]:

- UniversitĂ© de Glasgow, Écosse, 1913 ;
- Université de Cambridge, Angleterre, 1924 ;
- UniversitĂ© de St Andrews, Écosse, 1930 ;


Annexes

Bibliographie

  • (en) Sir Thomas Heath et P.E. Mathason, « Lord Chalmers , 1858-1938 », From the proceedings of the British Academy, Londres, Humphrey Milford, British Academy, Amen House, vol. XXV,‎ , p. 26 (lire en ligne, consultĂ© le )[Note 4]. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Notes et références

Notes

  1. Les liens de Robert Chalmers avec la Pali Text Society sont précisés dans la section suivante.
  2. Il a déjà assumé la fonction de Secrétaire permanent du Trésor de 1911 à 1913 (voir précédemment).
  3. À propos de la mention «From the proceedings of the British Academy»: il s’agit d’un rĂ©sumĂ© biographique enregistrĂ© par le service administratif de la British Academy, concernant une personne qui a eu des liens avec l’acadĂ©mie. C’est R. Chalmers qui a rĂ©digĂ© celui de T.W. Rhys Davids, mort l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente.
  4. À propos de la mention «From the proceedings of the British Academy (Extrait des minutes de la British Academy) »: il s’agit d’un rĂ©sumĂ© biographique enregistrĂ© par le service administratif de la British Academy, concernant une personne qui a eu des liens avec l’acadĂ©mie. Ce sont T.Heath et P.E. Mathason rĂ©digĂšrent celui de R.Chalmers, mort en 1938.

Références

  1. (en) « Robert Chalmers, 1st and last Baron Chalmers », sur thepeerage.com (consulté le ).
  2. Sir Thomas Heath et P.E. Mathason 1941, p. 13.
  3. Sir Thomas Heath et P.E. Mathason 1941, p. 6-7.
  4. (en) Janaka Perera, « Hundred days of terror under British (Cent jours de terreur durant la pĂ©riode coloniale Britannique) », Sri Lanka Guardian,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  5. (en) Dr. R.P. Fernando, « Remembering Sir Robert Chalmers, Governor of Ceylon and Pali scholar (En souvenir de Sir Robert Chalmers, gouverneur de Ceylan et érudit pali). The Sundays Times n° du 16 mars 2014 », sur sundaytimes.lk (consulté le ).
  6. Sir Thomas Heath et P.E. Mathason 1941, p. 7.
  7. (en) « The London Gazette, n° 31308 du 25 avril 1919, page 5197 », sur thegazette.co.uk (consulté le ).
  8. Sir Thomas Heath et P.E. Mathason 1941, p. 2.
  9. Sir Thomas Heath et P.E. Mathason 1941, p. 10.
  10. Lire en ligne : « Actes du OnziÚme CongrÚs international des orientalistes, Paris-1897 : Le « Tathāgata » par Robert Chalmers (extrait), pp.149-150 », sur books.google.Com (consulté le ) (une autre référence figure dans la section «Travaux et publications » de cet article).
  11. Sir Thomas Heath et P.E. Mathason 1941, p. 9.
  12. Sir Thomas Heath et P.E. Mathason 1941, p. 12.
  13. Pour plus de précisions sur les articles et ouvrages énumérés dans la liste qui suit, se reporter aux sites web suivants qui ont été consultés:
    - (en) « WorldCat Identities : Chalmers, Robert 1858-1938 », sur worldcat.org (consulté le ) ;
    - (en) « OPAC-Online Public Access Catalog : Chalmers, Robert, Sir, b. 1858 », sur lib.tufs.ac.jp (consulté le ) ;
    - (en) « INDICA ET BUDDHICA : Chalmers, Robert », sur scholia.indica-et-buddhica.org (consulté le ).
  14. Les 547 Sutta du Jātaka en 6 volumes (1895-1907), traduits par : R.Chalmers, E.B Cowell, H.T. Francis, R.A. Neil, W.H.D. Rouse, lire en ligne: Jataka - volume I, vol. II, vol. III, vol. IV, vol. V, vol. VI. (consulté le ).
  15. (en) « The London Gazette, n° 28151 du 23 juin 1908, page 4642 », sur thegazette.co.uk (consulté le ).

Liens externes

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