Tathāgata
Tathāgata (तथागत, sanskrit et pali (chinois : traduction rúlái 如來 (signification : Ainsi Venu), transcription dūo túo ā gā túo 多陀阿伽陀 ; tibétain : de bzhin gshegs pa ; japonais : nyorai ; coréen : yeo-rae), pouvant s’interpréter comme tatha-gata (ainsi allé) ou tatha-agata (ainsi venu), est l'une des épithètes désignant le Bouddha dans le canon pali, parfois employée en français comme synonyme de bouddha. Tathagata a donné lieu à différentes interprétations dès les premières traductions du sanscrit en chinois. Le mot, traduit comme « ainsi venu » (rúlái) , a été expliqué ainsi :
- Chengshilun (成実論) : celui qui est parvenu à l’éveil en suivant le chemin de l’ainséité ;
- Zhuanfalunlun (転法輪論) : rú représente le nirvāna et lái la compréhension ; rúlái est « celui qui réalise le nirvana » ;
- Shengmanbaoku (勝鬘寶窟) : en apparaissant en chair et en os (nirmanakaya), le bouddha manifeste (fait venir) l'ainséité (dharmakaya) dans le monde .
- Commentaire du Maha Vairochana Sutra (大日經疏) : celui qui prend le chemin des autres bouddhas.
La discussion se poursuit aux XXe et XXIe siècles. Otto von Böhtlingk (1815-1904), au contraire de la majorité, proposait d’y voir une désignation non descriptive : « tel qu’il est », c'est-à-dire « Lui ».
Sugata, autre épithète du Bouddha Gautama, signifie « Bien-venu »[1], est mise en parallèle avec tathagata par certains, qui voient dans le couple deux aspects du Bouddha : celui qui s’en est allé du samsara (perspective « individualiste »), et celui qui est venu enseigner le dharma (perspective « altruiste »). Sugata cependant signifie étymologiquement bien-allé, et se prête aussi à de nombreuses interprétations : qui a complètement fait le chemin, a suivi la juste voie, a bien servi, etc.
Dans l'hindouisme
Le terme Tathata तथाता (chinois : zhēnrú 真如 ; japonais : shinnyo), généralement traduit par « ainséité », est aussi connu de l’hindouisme où il désigne Brahman, le principe suprême, dans les upaniṣad.
Bibliographie
La traduction de "Nyorai" (en anglais : "Thus Come One" ; en français : Ainsi-venu ou "Tathagatha")
- The Lotus Sutra, traduit du chinois de Kumārajīva par Burton Watson (Columbia University Press, 1993)
- Lettres et traités de Nichiren Daishonin, ACEP, 7 volumes
- Le Sûtra du Lotus, version française de la traduction anglaise du chinois de Kumārajīva par Burton Watson (Les Indes savantes, 2007)
- Le Sûtra du Lotus, Suivi du Livre des sens incomparables et du Livre de la contemplation de Sage-Universel, traduit du chinois de Kumārajīva par Jean-Noël Robert (Paris, Arthème Fayard, 1997)
- Le Lotus de la Bonne Loi, traduit du sanskrit par Eugène Burnouf (Paris, Imprimerie Nationale, 1852. Réédition : Paris, Adrien Maisonneuve, 1973)
- Gaston Renondeau, La doctrine de Nichiren, 1953, PUF
- Dictionnaire du bouddhisme, 1991, Editions du Rocher
Notes et références
- « Sanskrit Heritage Dictionary », sur inria.fr (consulté le ).