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Kumarajiva

KumārajÄ«va ou Kumarajiva (sanskrit : à€•à„à€źà€Ÿà€°à€œà„€à€”; chinois traditionnel : éł©æ‘©çŸ…ä»€ ; pinyin : JiĆ«mĂłluĂłshĂ­) 344-413 ou 350-409[1], est un moine bouddhiste koutchĂ©en traducteur[2] et Ă©rudit, versĂ© dans la littĂ©rature vĂ©dique, le canon pali (tripitaka) et les textes mahayana. Il dirigea Ă  Chang'an durant les quinze derniĂšres annĂ©es de sa vie la traduction en chinois d’au moins vingt-quatre ouvrages qui exercĂšrent une influence considĂ©rable sur le bouddhisme chinois. Ses traductions, Ă©crites dans une langue fluide et claire, pĂ©nĂ©trĂ©es de la pensĂ©e prajnaparamita et madhyamika, font encore autoritĂ©. Il est considĂ©rĂ© comme le patriarche de l’école des Trois TraitĂ©s (SānlĂčnzƍng äž‰è«–ćź—).

Kumarajiva
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
Activités
PĂšre
Kumārāyana (en)
MĂšre
JÄ«vaka (en)
Autres informations
Mouvements

Origine

Les informations concernant KumārajÄ«va se basent essentiellement sur les biographies chinoises de moines Ă©minents, non exemptes de dĂ©tails lĂ©gendaires. Il serait nĂ© Ă  Koutcha, alors capitale d’un petit royaume tokharien, d’une princesse locale et d’un pĂšre brahmane originaire du Cachemire. Son grand-pĂšre paternel, JiĆ«mĂłdĂĄduƍ (éł©æ‘©é”ć€š), aurait Ă©tĂ© un personnage respectĂ© dans son pays (selon certains, un ministre d’État). Son pĂšre, JiĆ«mĂłyĂĄn (éł©æ‘©ç‚Ž) ou Kumārayāna, ayant renoncĂ© Ă  hĂ©riter de la position pour devenir ascĂšte errant, serait devenu une personnalitĂ© religieuse importante Ă  Koutcha. Il aurait fini par Ă©pouser JÄ«vaka ou JÄ«va, sƓur du roi. Certaines biographies prĂȘtent Ă  KumārajÄ«va un frĂšre nommĂ© FĂșshātĂ­pĂł (ćŒ—æČ™æć©†).

DĂ©but des Ă©tudes bouddhistes

Alors que KumārajÄ«va avait sept ans, JÄ«va aurait dĂ©cidĂ© de devenir nonne. Il la suivit et dĂ©buta sous la direction de Buddhasvāmin l’étude des textes de l’école Sarvastivada. À neuf ans, Ăąge oĂč sa mĂšre dĂ©cida de l’emmener poursuivre son apprentissage au Cachemire, il aurait dĂ©jĂ  appris l’Abhidharma par cƓur. LĂ -bas, il aurait Ă©tudiĂ© le DÄ«rghāgama et le Madhyāgama et manifestĂ© pour la premiĂšre fois son aptitude au dĂ©bat. Son maĂźtre Ă©tait Bandhudatta, cousin du roi. Deux ans plus tard, il reprit avec sa mĂšre le chemin de Koutcha. En route, il aurait rencontrĂ© un arhat qui lui aurait prĂ©dit un brillant futur de missionnaire. La mĂšre et le fils passĂšrent par Kashgar oĂč ils sĂ©journĂšrent un an. C’est lĂ  que KumārajÄ«va se serait tournĂ© vers le mahayana sous l’influence de Sutyasoma, fils du roi de Yarkand. Il entreprit l’étude du ƚataƛāstra (cent traitĂ©s) et du Madhyāmakaƛāstra (TraitĂ© du milieu), tout en continuant celle de l’ Abhidharma avec le cachemirien Buddhayaƛa. Son programme comprenait aussi les quatre Vedas, les cinq sciences, les textes brahmaniques et l’astronomie. À douze ans il partit, toujours avec sa mĂšre, pour l'important centre bouddhique de Tourfan, et brilla de nouveau dans des dĂ©bats.

Retour Ă  Koutcha

ImpressionnĂ© par le prestige de KumārajÄ«va, le roi de Koutcha vint lui demander d'enseigner les soutras Mahāsannipata et Mahāvaipulya Ă  une de ses filles devenue nonne. C’est ainsi que la mĂšre et le fils seraient revenus dans leur pays natal. JÄ«va partit bientĂŽt poursuivre sa carriĂšre de moniale vers l’Inde ou le Cachemire. À l’ñge de vingt ans, KumārajÄ«va fut ordonnĂ© moine. Il vivait alors au monastĂšre de Queli (é›€æąš) construit par le roi et se consacrait Ă  l’étude du Pañcavimati-sāhasrikā sĆ«tra, texte prajñāpāramitā dont est extrait le Sutra du CƓur. Il s’intĂ©ressait aussi aux dĂ©bats et Ă©changes avec des moines Ă©trangers. Il Ă©tudia ainsi le vinaya des Sarvāstivādin avec le cachemirien VimalākƟa. Selon certaines biographies, il invita son ancien maĂźtre Bandhudatta et le convainquit de la supĂ©rioritĂ© de la philosophie madhyāmika ; le maĂźtre se dĂ©clara son disciple en la matiĂšre.

Destin chinois

L’occupation

Les souverains des royaumes du nord de la Chine apprĂ©ciaient les personnalitĂ©s religieuses bouddhistes ou taoĂŻstes dont ils attendaient, semble-t-il, autant des conseils politiques et militaires, des miracles et des protections surnaturelles que des conseils spirituels. Ils patronnaient dans la foulĂ©e la rĂ©daction et la traduction de textes. Fu Jian (è‹»ć …), souverain des Qin antĂ©rieurs, avait ainsi ramenĂ© de Xianyang capturĂ©e en 379 le maĂźtre Dao'an (道漉) (314-385), qui comptait Huiyuan (慧遠) (334-416), premier patriarche de la Terre Pure, parmi ses disciples. Se sachant ĂągĂ©, Dao’an, qui dirigeait Ă  Chang'an la traduction de soutras, aurait recommandĂ© KumārajÄ«va Ă  Fu Jian. Ainsi, lorsque le souverain envoya en 384 le gĂ©nĂ©ral LĂŒ guang (摂慉) attaquer le royaume tokharien, il inclut dans sa mission la « capture » de KumārajÄ«va. NĂ©anmoins, l’annĂ©e suivante, le pouvoir fut usurpĂ© par le clan Yao qui fonda la dynastie des Qin postĂ©rieurs. Les LĂŒ en profitĂšrent pour se comporter en souverains indĂ©pendants de Koutcha, qu’ils occupĂšrent pendant plus de dix-sept ans. Les sources prĂ©tendent que LĂŒ Guang, nullement impressionnĂ© par le moine Ă©rudit, le traitait sans Ă©gard, allant jusqu’à se moquer de lui. La prescience de KumārajÄ«va ayant permis Ă  son successeur LĂŒ Zuan (摂çș‚) d’éviter une dĂ©faite militaire, il fut enfin reconnu Ă  sa juste valeur, ce qui eut pour rĂ©sultat, selon certains, de donner au souverain l’idĂ©e de le marier, peut-ĂȘtre pour le fidĂ©liser par une alliance. Il est impossible de confirmer cette information, mais ce n’est pas la derniĂšre fois que la chastetĂ© de KumārajÄ«va sera mise Ă  l’épreuve.

Traducteur

En 401, Yao Xing (ć§šèˆˆ), empereur des Qin postĂ©rieurs, put enfin rĂ©cupĂ©rer Koutcha et en faire ramener KumārajÄ«va, qui arriva Ă  Chang'an l’annĂ©e suivante, ĂągĂ© de presque soixante ans. Il aurait commencĂ© son travail de traduction sur l’invitation du moine Sengrui (惧握) qui lui proposa de traduire le soutra de mĂ©ditation Zuochan sanmei jing (《材çŠȘäž‰æ˜§ç¶“ă€‹). L’entreprise se dĂ©roula dans les lieux occupĂ©s jadis par Dao'an, le Ximingge (è„żæ˜Žé–Ł) et le Xiaoyaoyuan (逍遙朒), situĂ©s dans la rĂ©gion de l'actuelle Xi'an, au nord du mont Guifeng (札泰), comtĂ© de Huxian (æˆ¶çžŁ). Un local spĂ©cialement affectĂ© au travail de traduction, le temple Caotang (è‰ć ‚ćŻș), fut bĂąti Ă  cĂŽtĂ© du Xiaoyaoyuan. KumārajÄ«va avait pour principaux assistants Sengrui, Shamen sengqi (æČ™é–€ćƒ§ć„‘), Sengqian (惧遷), Faqin (æł•æŹœ), Daoliu (道攁), Daoheng (道恆) et Daobiao (道暙), dirigĂ©s par Sengzhao (ćƒ§è‚‡) ; travaillaient sous leurs ordres de nombreux autres moines.

Les catalogues chinois attribuent Ă  l’équipe la traduction de soixante-quatorze ouvrages ou 384 fascicules. Une centaine de textes diffĂ©rents ont au cours des siĂšcles Ă©tĂ© attribuĂ©s au traducteur ; bien que vingt-quatre seulement aient pu ĂȘtre authentifiĂ©s, ils comptent parmi les plus importants du bouddhisme chinois, comme le Sutra du Lotus, le Sutra du Diamant, le Sutra de Vimalakirti, le Sutra d'Amitabha, la MĆ«lamadhyamakakārikā et le Mahāprajñāpāramitā ƛāstra. Yao Xing assistait souvent, dit-on, aux sĂ©ances de traduction qui se dĂ©roulaient en grande assemblĂ©e. InspirĂ© par ces sĂ©ances, le souverain aurait d'ailleurs rĂ©digĂ© lui-mĂȘme un traitĂ©, le Tongsanshilun (ă€Šé€šäž‰äž–è«–ă€‹). KumārajÄ«va lisait phrase par phrase, expliquait les mots et proposait une traduction en chinois. L’assistance commentait et proposait des amĂ©liorations, puis le texte Ă©tait couchĂ© par Ă©crit. Il Ă©tait ensuite relu deux fois, la premiĂšre pour en vĂ©rifier la cohĂ©rence sĂ©mantique et la seconde pour vĂ©rifier la calligraphie.

Les traductions dirigĂ©es par KumārajÄ«va furent d’emblĂ©e reconnues comme beaucoup plus satisfaisantes que les prĂ©cĂ©dentes, et prirent le pas sur les Ă©ventuelles versions antĂ©rieures. En effet, elles sont rĂ©digĂ©es dans une langue fluide Ă©vitant le mot Ă  mot, oĂč le sens apparait plus clairement. Les premiĂšres traductions en chinois de traitĂ©s et soutras Ă©taient trĂšs imprĂ©gnĂ©es de vocabulaire et concepts taoĂŻstes. Les traducteurs cherchĂšrent bientĂŽt Ă  s’en libĂ©rer pour exprimer plus exactement les concepts bouddhiques, mais produisirent trop souvent des traductions littĂ©rales dont le sens gĂ©nĂ©ral reste assez obscur.

Influence

Stƫpa de la Pagode du cheval blanc, à Dunhuang, en l'honneur de Kumarajiva.

KumārajÄ«va attira de nombreux disciples, dont Daosheng, Sengzhao, Daorong (道融) et Sengrui, appelĂ©s « les quatre grands disciples » (ä»€é–€ć››è–). Sa rĂ©putation s’étendit aussi dans le sud de la Chine, domaine des Jin orientaux. Huiyuan, premier patriarche de l’école Jingtu, fixĂ© depuis 381 sur le mont Lu Shan, lui aurait demandĂ© par Ă©crit plusieurs Ă©claircissements sur la doctrine mahāyāna. Une partie de ces Ă©changes nous sont parvenus ; ils sont rassemblĂ©s dans un recueil en trois fascicules, intitulĂ© Dacheng dayi zhang (《性äč˜ć€§çŸ©ç« ă€‹) ou Jiumoluoshifashi dayi (ă€Šéł©æ‘©çŸ…ä»€æł•ćž«ć€§çŸ©ă€‹).

KumārajÄ«va est considĂ©rĂ© comme le fondateur en Chine de l’école Sanlun (äž‰è«–ćź—) ou Ă©cole des Trois traitĂ©s, basĂ©e sur le Shatika ƛāstra (ă€Šç™Ÿè«–ă€‹), le Madhyamika shastra (ă€Šäž­è«–ă€‹) et le Dvadashamukha shastra (《捁äșŒé–€è«–》). Elle fut rĂ©ellement lancĂ©e par son disciple Senglang (ćƒ§æœ—), Ă  qui succĂ©dĂšrent Sengquan (ćƒ§è©ź), Falang (æł•æœ—) et Jizang (ć‰è—). Sous les Sui (581-618) et au dĂ©but des Tang (618-907), elle Ă©tait florissante et se sĂ©para en deux branches. Par ailleurs, une Ă©cole Silun (ć››è«–ćź—) des Quatre traitĂ©s, ajoutant le Mahāprajñāpāramitā upadesha (《性æ™șćșŠè«–》) aux trois textes d’origine, avait fait son apparition. Ces Ă©coles disparurent vers le milieu de la dynastie avec la naissance de Faxiang (æł•ç›žćź—) fondĂ©e par Kuiji, disciple de Xuanzang, puis du courant Chan qui prit une importance considĂ©rable. L'Ă©cole Sanlun continue d'exister au Japon sous le nom de Sanron.

ƒuvre

KumārajÄ«va se serait plaint plusieurs fois de ne pas ĂȘtre en mesure de rĂ©diger des traitĂ©s et commentaires comme il l’aurait prĂ©fĂ©rĂ©, par manque de temps et du fait que le milieu bouddhiste chinois ne lui semblait pas encore assez mĂ»r. Il serait nĂ©anmoins l'auteur d'un Shixianglun (ă€ŠćŻŠç›žè«–ă€‹) en deux fascicules sur le rejet de l’idĂ©alisme (perdu), thĂšme repris plus tard par l’école Tiantai, d'un dĂ©but de commentaire du Vimalakirti que ses disciples achevĂšrent, du Shiyushi (ă€Šćć–»è©©ă€‹) et du Zengshamenfahe (ă€ŠèŽˆæČ™é–€æł•ć’Œă€‹). Restent Ă©galement sa correspondance avec Huiyuan, ainsi que des rĂ©ponses adressĂ©es aux questions de l’empereur, Daqinzhushu (ă€Šç­”ç§Šäž»æ›žă€‹), et son apprĂ©ciation du Tongsanshilun rĂ©digĂ© par ce dernier.

Principales traductions

  • Satyasiddhi Shastra, TraitĂ© de la vĂ©ritĂ© complĂšte, 20 fascicules (402-412)
    • Chengshi lun (ă€ŠæˆćŻŠè«–ă€‹)
  • Mahaprajnaparamita upadesha, TraitĂ© de la prajnaparamita, 100 fascicules (402-405)
    • Dazhidu lun (《性æ™șćșŠè«–》)
  • Panchavimshati sahasrika prajnaparamita sutra, Prajnaparamita en vingt-cinq-mille vers, 27 fascicules (404), dont le Sutra du CƓur est un condensĂ©
    • Weimo jing (ă€Šç¶­æ‘©ç¶“ă€‹)
  • Karunikaraja prajnaparamita sutra, 2 fascicules
    • Renwang borepoluomiduo jing (ă€Šä»çŽ‹èˆŹè‹„æłąçŸ…èœœç¶“ă€‹)
  • Astasahasrika prajnaparamita sutra, Prajnaparamita courte, 10 fascicules (408)
    • Xiaopin borepoluomi jing (ă€Šć°ć“èˆŹè‹„æłąçŸ…èœœç¶“ă€‹)
  • Vajracchedika prajnaparamita sutra, SĆ«tra du Diamant, 1 fascicule (402-412)
    • Jingang jing (《金扛經》)
  • Saddharmapundarika sutra, SĆ«tra du Lotus (ă€ŠćŠ™æł•è“źèŻç”Œă€‹) (Myƍhƍ Renge Kyƍ en japonais), 8 fascicules (401-406)
    • Fahua jing (ă€Šæł•èŻç¶“ă€‹)
  • Petit Sukhavati vyuha, SĆ«tra d'Amitābha, 1 fascicule (402)
    • Amituo jing (ă€Šé˜żćœŒé™€ç¶“ă€‹)
  • Shatika shastra, TraitĂ© en cent vers, 2 fascicules (404)
    • Bailun (ă€Šç™Ÿè«–ă€‹)
    • Moheborepoluomiduo xin jing (ă€Šæ‘©èš¶èˆŹè‹„æłąçŸ…èœœć€šćżƒç¶“ă€‹)
  • Vinaya Sarvastivadin, Vinaya en dix catĂ©gories, 61 fascicules (404-409)
    • ShisonglĂŒ (《捁èȘŠćŸ‹ă€‹)
    • Bailun (ă€Šç™Ÿè«–ă€‹)
  • Vimalakirti nirdesha sutra, SĆ«tra de Vimalakirti (ă€Šç»Žæ‘©æ‰€èŻ˜èŻŽç»ă€‹ / ă€Šç¶­æ‘©è©°æ‰€èȘȘ經》), 3 fascicules (406)
    • Fahua jing (ă€Šæł•èŻç¶“ă€‹)
  • Madhyamaka-shastra, TraitĂ© de la voie moyenne, 4 fascicules (409)
    • Zhonglun (ă€Šäž­è«–ă€‹)
  • Dvadashamukha shastra, TraitĂ© des douze portes, 1 fascicule (409)
    • Shiermen lun (《捁äșŒé–€è«–》)
  • Maitreyavyakarana sutra, 1 fascicule
    • Mile chengfo jing (ă€ŠćœŒć‹’æˆäœ›ç¶“ă€‹)
  • Brahmajala sutra, Sutra du filet de Brahma, 2 fascicules
    • Fanwang jing (ă€Šæą”ç¶Č經》)
  • Dasabhumikavibhasa, 17 fascicules
    • Shizhu piposha lun (ă€ŠćäœæŻ—ć©†æČ™è«–ă€‹)

LĂ©gendes et anecdotes

  • Sa mĂšre, dĂ©jĂ  tournĂ©e vers le bouddhisme, aurait ressenti pour la premiĂšre fois l’appel de la vocation monastique pendant la grossesse, durant laquelle elle aurait miraculeusement su parler le sanscrit.
  • Lors d'une visite dans un temple de Kashgar, KumārajÄ«va aurait soulevĂ© un trĂšs lourd brĂ»le-parfum. Alors qu’il le tenait Ă  bout de bras, il prit soudain conscience du fait qu’il n’était qu’un enfant et s’étonna de sa force. AussitĂŽt, le brĂ»le-parfum s’abattit Ă  terre. Il rĂ©alisa alors le rĂŽle de la discrimination mentale.
  • L’empereur des Qin postĂ©rieurs Yao Xing, estimant sans doute que le travail de traducteur-conseiller pouvait ĂȘtre hĂ©rĂ©ditaire, aurait forcĂ© KumārajÄ«va Ă  quitter son monastĂšre pour emmĂ©nager dans une demeure habitĂ©e par dix jeunes femmes investies de la mission de le sĂ©duire, dans l’espoir qu’une progĂ©niture s’ensuivrait. Le moine aurait dĂ» par la suite laver sa rĂ©putation lors de prĂȘches, rĂ©pĂ©tant que « Si le lotus pousse dans la boue, il faut quand mĂȘme s’efforcer de le cueillir sans se souiller. ». Les langues allant nĂ©anmoins bon train et certains disciples ayant commencĂ© Ă  l’imiter, il les convoqua pour avaler devant eux un bol de clous, disant : « Ne vous avisez pas de vivre comme je vis tant que vous ne serez pas capable de faire ce que je viens de faire. »
  • Sa fin proche, il aurait dit Ă  ses disciples : « Si mes paroles ont Ă©tĂ© justes, ma langue ne brĂ»lera pas sur le bĂ»cher funĂ©raire. ». Et ils la retrouvĂšrent intacte.
  • Le temple Caotang (è‰ć ‚ćŻș) est un bĂątiment construit sous les Qin postĂ©rieurs Ă  cĂŽtĂ© du Xiaoyaoyuan pour servir de local au travail de traduction ; les successeurs de KumārajÄ«va y firent Ă©riger une pagode Ă  sa mĂ©moire. SituĂ© au nord du mont Guifeng (札泰), comtĂ© de Huxian (æˆ¶çžŁ), rĂ©gion de Xi'an, il fut entretenu et restaurĂ© jusqu’au XVIIIe siĂšcle et reçut la visite d’autres moines Ă©minents. Il a Ă©tĂ© reconstruit en 1981 Ă  l’emplacement originel. Un symposium rassemblant une centaine de moines chinois et japonais s’y est tenu 1660 ans aprĂšs sa naissance.
  • À son arrivĂ©e Ă  Dunhuang en 384, son cheval blanc tomba malade. Une nuit, il rĂȘva que le cheval lui disait qu'il Ă©tait en fait le dragon blanc de la Mer de l'Ouest et qu'il avait fait ce voyage avec lui car il (KumārajÄ«va) s'Ă©tait donnĂ© la tĂąche de propager le bouddhisme. Maintenant que la route ne prĂ©sentait plus de danger, il ne l'accompagnerait pas plus loin. À son rĂ©veil, KumārajÄ«va apprit la mort de son cheval. Le cƓur dĂ©chirĂ© il l'enterra et construisit la pagode du Cheval Blanc (Bai Ma Ta) sur sa tombe. Elle est situĂ©e au sud-ouest de Dunhuang, Ă  environ 40 minutes Ă  pied de la ville.

Dans les Ɠuvres de fiction

Le roman La Perle du Dragon de Patrick CarrĂ© (Albin Michel, 1999) met en scĂšne KumārajÄ«va et ses dĂ©mĂȘlĂ©s avec l'empereur Yao Xing et avec les adversaires du Grand VĂ©hicule.

Notes et références

  1. Autres transcriptions de chinois en caractĂšres romains : [ Kiu-kiu-lo ], [ Kiu-mo-lo-che ], [ Kiu-mo-to-tche-po ], [ Tang-cheu ] ; cette derniĂšre provient d’une traduction proposĂ©e pour son nom : TĂłngshĂČu (ç«„ćŁœ), de [ kumara ], jeune homme cĂ©libataire ou garçon (ç«„), et [ jiva ], vie (ćŁœ) . Autres transcriptions de sanscrit en chinois : [ JiĆ«mĂłluĂłshĂ­pĂł ] (éł©æ‘©çŸ…ä»€ć©† ou éł©æ‘©çŸ…è€†ć©†) ; abrĂ©viations : (矅什, LuĂłshĂ­) ou 什, shĂ­
  2. (en) Robert E. Buswell Jr et Donald S. Lopez Jr, The Princeton dictionary of buddhism, Princeton (N.J.), Princeton University Press, , 452-453 p. (ISBN 978-0-691-15786-3 et 0-691-15786-3, lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

An Shigao | Dao'an | Faxian | Yijing | Xuanzang

Liens externes

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