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Rimicaris exoculata

La crevette aveugle Rimicaris exoculata fait partie de la famille des Alvinocarididae regroupant des crevettes abyssales. Elle a été découverte en 1986, par une équipe de chercheurs de l'Ifremer.

Description

La crevette Rimicaris exoculata mesure environ 5,5 cm de long et prĂ©sente la particularitĂ© d'ĂŞtre dĂ©pourvue d'yeux, en plus d'un cĂ©phalothorax beaucoup plus volumineux que le thorax. Ce crustacĂ© aveugle domine la macrofaune de nombreux sites hydrothermaux de la dorsale mĂ©dio-atlantique oĂą il forme des agrĂ©gats très mobiles et denses (formant des communautĂ©s de plusieurs dizaines de milliers d'individus, en moyenne environ 3 000 individus/m2) au contact des parois des cheminĂ©es actives qu'il semble gratter en permanence[1]. Cette crevette vit dans un environnement avec une tempĂ©rature fluctuant entre 10 et 30 °C. La carapace et l'orifice buccal de Rimicaris sont recouverts de bactĂ©ries filamenteuses. La cavitĂ© branchiale est aussi recouverte d'un tapis microbien[2] - [3] - [4]. Ces micro-organismes entretiennent une relation de mutualisme avec la crevette. Dans la dernière moitiĂ© des annĂ©es 2010, des chercheurs de l'Ifremer, ont Ă©tabli que les bactĂ©ries hĂ©bergĂ©es par Rimicaris exoculata sont des symbiotes qui, pratiquant la chimiosynthèse, fabriquent des sucres, de lipides et des protĂ©ines, autant de nutriments fournis Ă  leur hĂ´te. En contrepartie, la crevette hĂ´te abrite les micro-organismes de leurs prĂ©dateurs[2] - [3].

Rimicaris exoculata est ordinairement blanche à l'âge adulte — les juvéniles sont de couleur orange[3] —, mais devient noire ou rouge par accumulation de minéraux apportés par l'activité des micro-organismes accrochés à sa carapace. Ce processus de minéralisation déclenche à terme la mue du crustacé[2].

Distribution

Rimicaris exoculata est rencontrĂ©e seulement au niveau de sites hydrothermaux de l'ocĂ©an Atlantique[2]. Elle mène une vie coloniale, dans les fonds marins entre 1 700 et 4 000 m[3].

DĂ©couverte

Rimicaris exoculata a Ă©tĂ© repĂ©rĂ©e, en 1986, par une Ă©quipe de chercheurs, installĂ©e dans le Nautile, un sous-marin de poche habitĂ©, appartenant Ă  l'Ifremer. Par 3 600 m de fond, au milieu de l'Atlantique, cette crevette des abysses prospère le long de la dorsale mĂ©dio-atlantique, entre les Petites Antilles et les Ă®les Canaries[2] - [4].

Notes et références

  1. Michel Segonzac et al., « L'énigme du comportement trophique des crevettes Alvinocarididae des sites hydrothermaux de la dorsale médio-atlantique », Cahiers de Biologie Marine, vol. 34, no 4,‎ , p. 535–571.
  2. Marie-Anne Cambon, « DrĂ´les d'animaux ! La crevette des abysses et sa grosse tĂŞte », The Conversation, (consultĂ© le ).
  3. « Rimicaris exoculata », Ifremer, (consulté le ).
  4. « Découvrez la crevette des abysses Rimicaris exoculata à 3600m de profondeur ! », sur Youtube, Ifremer, (consulté le ).

Références taxonomiques

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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