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Ribal al-Assad

Ribal al-Assad, né le à Damas, est l’un des principaux militants syriens pour la démocratie, la liberté et les droits de l'homme.

Ribal al-Assad
Illustration.
Biographie
Date de naissance
Nationalité Drapeau de la Syrie Syrie
Parti politique Organisation pour la Démocratie et la Liberté en Syrie[1]
Père Rifaat al-Assad
Mère Line Al-Khayer
Fratrie Siwar al-Assad
Diplômé de Université de Boston
Religion Islam chiite, branche alaouite
Site web http://www.iman-worldwide.org/

Il est le fils de Rifaat al-Assad et de Line Al-Khayer et il est l’époux de Joanna al-Assad. Il est le frère de Siwar al-Assad, auteur du roman français Ă€ cĹ“ur perdu[2] et de Somar Al-Assad, fondateur d’A.N.N. (Arab News Network (en)), une chaĂ®ne d’informations tĂ©lĂ©visĂ©es et du Parti du peuple arabe en 1997. Il est Ă©galement le cousin germain de Bachar Al-Assad dont il est depuis toujours l’un des opposants.

Ribal est le fondateur et le directeur de l’Organisation pour la Démocratie et la Liberté en Syrie (ODFS) et le président-fondateur de la Fondation Iman dont l’objectif est de favoriser le dialogue interreligieux et culturel et de lutter contre l’extrémisme.

Ribal al-Assad fut exilé enfant de Syrie par le gouvernement et œuvre depuis maintenant plus de dix ans à rétablir la liberté, la démocratie et les droits de l’homme dans son pays. En dépit de l’escalade de la violence depuis le début du conflit syrien en 2011, il croit toujours fermement à sa résolution politique. En plus d’être un défenseur des droits démocratiques essentiels en Syrie, Ribal al-Assad est connu pour avoir pris position publiquement contre les formations politiques religieuses et la théocratie et a critiqué publiquement des organisations telles que les Frères musulmans, le Hezbollah, Al-Nusra, l’État islamique, le Hamas et le gouvernement iranien[3]. Il a également émis des critiques envers le Conseil national syrien et la nomination antidémocratique de ses membres par la Turquie et le Qatar dont la majorité font partie des Frères Musulmans. De même, il a accusé l’Armée syrienne libre d’abriter des groupes islamistes extrémistes et a dénoncé son Conseil Supérieur Militaire composé exclusivement d’extrémistes salafistes[4]. Depuis 2010, il fait appel à la communauté internationale pour qu’elle se rassemble en vue de rétablir la paix et la stabilité en Syrie.

Ribal al-Assad est engagé dans plusieurs œuvres de bienfaisance et possède plusieurs intérêts commerciaux. Il parle couramment l’arabe, le français, l’espagnol et l’anglais.

Biographie

Enfance et famille

Ribal est né à Damas, il est le treizième d’une famille de seize enfants. Sa mère était optométriste et dirigeait une clinique gratuite destinée aux pauvres à Damas. Son père, le docteur Rifaat el-Assad, était le président du Bureau de l’Enseignement supérieur et un haut dignitaire militaire, il fut vice-président entre 1984 et 1998. Il est le frère cadet du président défunt Hafez Al-Assad.

Enfant, Ribal a baigné dans l’idéologie démocratique. Son père est le fondateur d’Al-Fursan, le premier et le seul magazine arabe du Proche-Orient défendant la démocratie et la liberté. Ribal fut encouragé régulièrement à lire des publications expliquant l’importance du pluralisme politique et de la liberté en Syrie et au Proche-Orient. Son père a également œuvré pour l’éducation (il a construit les universités de Lattaquié et de Homs et a agrandi l’Université d'Alep) et pour la promotion des femmes dans les sociétés civile et militaire. Sa mère Line Al-Khayer a bénéficié de cette politique en suivant un entraînement de parachutiste.

Il quitte la Syrie à l’âge de neuf ans en 1984 à cause des divergences entre son père et son oncle apparues dans les années 1970 et ayant conduit à un affrontement militaire et à la division du parti Baas. Dans un entretien avec The Jewish Chronicle, Ribal Al-Assad a affirmé que « si les idées de son père avaient été appliquées dans les années 1970, la Syrie aurait fait la paix avec Israël en même temps que les égyptiens[5] ».

Ribal et sa famille se sont ensuite installés à Paris où il vécut jusqu’à l’âge de seize ans. Il affirme qu’avoir côtoyé d’autres cultures à Paris lui a permis de comprendre très tôt le multiculturalisme et les communautés multiethniques, en particulier en ce qui concerne la communauté juive. C’est là qu’est née sa foi en une société tolérante et multiculturelle, pierre angulaire de l’œuvre de l’ODFS[5].

À l’âge de 16 ans, Ribal al-Assad est entré au lycée à New York puis à Houston, avant de rejoindre l'université de Boston.

Malgré son départ de la Syrie en 1984, Ribal al-Assad est resté sous la menace de la violence puisqu’il fut victime de trois tentatives d’assassinat en 1994, 1998 et 1999. Entre 1992 et 1997, période à laquelle ont eu lieu ces attaques, Ribal Al-Assad ne résidait pas en permanence en Syrie mais il rentrait régulièrement chez lui pendant la période de Noël pour rendre visite à son père, interdit de sortie du territoire. Il est resté en Syrie de 1997 à 1999, poursuivant l’action caritative de son père.

En 1980, les Frères musulmans, cherchant à renverser le gouvernement pour instaurer un État islamique en Syrie, tentent de lancer un camion rempli d’explosifs contre la résidence familiale. Le camion est intercepté par les gardes qui ont ouvert le feu sur celui-ci.

En 1994, deux semaines après un débat public avec ses cousins Bachar et Maher al-Assad, des soldats sont envoyés à l’aéroport international de Damas pour assassiner Ribal, à la suite de la mort de la mère de Rifaat al-Assad en 1992. Le plan est déjoué, son père l’ayant accompagné à l’aéroport[6].

Ribal al-Assad fait l’objet en 1998 d’une tentative d’assassinat par le gouvernement qui tend une embuscade à sa voiture en déployant des herses alors qu’il est en train de rejoindre Tartous depuis le Liban à la nuit tombée. L'année suivante, une semaine après le départ de Ribal pour l’Espagne, sa résidence familiale de Lattaquié est attaquée par cinq mille gardes républicains menés par le général Assef Chaoukat à l’aide de navires de guerre, de blindés, de lance-roquettes et d’hélicoptères.

Les autres attaques n’intentèrent pas directement à sa vie, mais à celle de ses associés et furent dirigées contre ses œuvres de bienfaisance. Ainsi, en 2006, Ribal Al-Assad fonde au Liban l’association caritative Al-Fursan qui distribue de la nourriture, des cadeaux et des fournitures scolaires durant les festivals religieux aux personnes issues de toutes les religions, de toutes les sectes et de tous les groupes ethniques. Il ouvre également une petite école pour apprendre gratuitement les langues étrangères aux enfants. Le directeur d’Al-Fursan reçoit des blessures par balles et sa voiture est incendiée devant l’école par le gouvernement syrien en 2007. L’école est détruite.

En 2009, les services de renseignements militaires libanais convoquent Nawar Abboud, membre syrien de l’Alliance démocratique nationale unie (UNDA, dirigée par le père de Ribal Al-Assad) pour l’interroger et le livrent aux services de renseignements militaires syriens. Ils menacent également sa femme alors enceinte et leur fille de trois ans qui fuient toutes les deux au Liban. Abboud est également le trésorier de l’œuvre caritative Al-Fursan. Son arrestation a lieu au soir d’une journée durant laquelle il a distribué des cadeaux à des musulmans et à des chrétiens dans des églises du Liban. On ne l’a plus revu depuis. Les différentes attaques contre Ribal Al-Assad, ses propriétés et ses amis attisent clairement son animosité envers le gouvernement et le système politique ayant permis son accession au pouvoir.

Carrière politique

Ribal al-Assad a souvent déclaré que côtoyer l’extrémisme, le terrorisme et les horreurs d’un état policier et autocratique lui a donné envie d’œuvrer pour un changement pacifique et pour restaurer la liberté, la démocratie et les droits de l’homme en Syrie et au Proche-Orient.

La chaîne Arab News Network (ANN)

Cette Ĺ“uvre pour la dĂ©mocratie et pour la libertĂ© a dĂ©butĂ© en 2006 lorsqu’il devient prĂ©sident d’Arab News Network (en) (ANN), chaĂ®ne de tĂ©lĂ©vision dĂ©fendant la libertĂ© et la dĂ©mocratie dans tout le Proche-Orient. CrĂ©Ă©e en 1997, elle est la première chaĂ®ne d’informations arabe par satellite Ă  promouvoir la dĂ©mocratie et la libertĂ© en Syrie, au Proche-Orient et en Afrique du Nord. Cependant, en 2009, la chaĂ®ne ANN est suspendue par le gouvernement syrien[7].

Organisation pour la Démocratie et la Liberté en Syrie

Frustré par la censure d’ANN, Ribal al-Assad fonde l’Organisation pour la Démocratie et la Liberté en Syrie (ODFS) en 2009. Avant même le début du Printemps arabe en 2011, il se dresse contre le gouvernement de Bachar al-Assad et son incapacité à apporter la démocratie au peuple syrien. Son animosité envers le gouvernement syrien est résumée dans son premier discours en tant que directeur de l’ODFS à l’institut Legatum en , dans lequel il a déclaré :

« Le monde a évolué mais ce n’est pas le cas de mon pays, la Syrie. Elle n’est pas devenue la grande nation qu’elle aspire à être. Ce n’est pas la faute de l’homme ou de la femme de la rue. Le gouvernement actuel, le régime, n’a pas été capable d’apporter la démocratie, la liberté et la prospérité. Le régime est autoritaire et dirigiste. Il oppresse le peuple, renie la liberté d’expression et d’association, viole les droits de l’homme et ne sait pas gérer l’économie ».

En tant que directeur de l’ODFS, Ribal al-Assad poursuit la mission de réforme en faisant pression sur des parlementaires britanniques et européens comme le député Robert Godsiff (en), président du Groupe parlementaire multipartiste sur la Syrie en à propos du besoin urgent de transition politique en Syrie vers la démocratie et la liberté. Cependant, l’organisation n’émerge pas avant 2010, année durant laquelle Ribal al-Assad est interviewé par Robert Fisk, journaliste à The Independent et spécialiste du Proche-Orient.

L’organisation commence à prendre de l’ampleur après le début du Printemps arabe en 2011 et Ribal al-Assad s’est depuis exprimé au cours de nombreux événements renommés et au sein d’organisations et d’institutions.

Il apparaît également régulièrement à la télévision et dans la presse écrite pour commenter la politique et les événements récents[8] - [9].

Ribal al-Assad critique[3], le Conseil national syrien depuis sa création. Il a dénoncé le fait que celui-ci soit constitué dans sa quasi-totalité de membres des Frères Musulmans n’ayant pas été élus de manière démocratique mais ayant été désignés par la Turquie et le Qatar. Il est également critique envers l’Armée syrienne libre (en expliquant que celle-ci est constituée de groupes d’islamistes extrémistes) et son Conseil Supérieur Militaire (en expliquant que celui-ci est exclusivement constitué de groupes salafistes extrémistes).

Le discours décisif à l’Association des Nations unies de l’Université d’Oxford a permis à Ribal d’expliquer comment, selon lui, l’optimisme du printemps arabe syrien a vite conduit au chaos et à une tragédie évitable[4].

La Fondation Iman

En tant que directeur de la Fondation Iman, Ribal Al-Assad concentre ses efforts sur la promotion du dialogue interreligieux et interculturel et sur la lutte contre l’extrémisme partout dans le monde. Il s’agit d’une organisation à but non lucratif et sa mission est de « défendre le dialogue interreligieux et interculturel, lutter contre l’extrémisme et faire entendre la voix du peuple ».

Depuis 2010, Ribal al-Assad a rencontré de très nombreux chefs religieux et politiques du monde entier pour discuter de problèmes d’ordre général ou spécifiques liés au dialogue interconfessionnel et intra confessionnel.

La Fondation Iman a organisé de nombreuses conférences sur les thèmes du radicalisme et de l’extrémisme islamistes.

Notes et références

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