Renaud Piarroux
Renaud Piarroux, né le à Cherbourg, en France, est un pédiatre et biologiste spécialiste des maladies infectieuses et des maladies tropicales.
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Université de la Méditerranée-Aix-Marseille-II (doctorat) (jusqu'en ) Université de la Méditerranée-Aix-Marseille-II (doctorat) (jusqu'en ) |
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Il est connu comme étant « l’un des meilleurs spécialistes des épidémies de choléra »[1] - [2].
Biographie
Famille et formation
Renaud Piarroux est le « fils d’un père artisan peintre et d’une mère médecin en anatomopathologie dans un laboratoire pharmaceutique »[3]. Suivant son épouse à Marseille, il y poursuit également ses études de médecine[3]. Il est marié depuis 1987 et père de trois enfants[1]. Il devient pédiatre et en parallèle diplômé en médecine tropicale et en parasitologie[3].
Carrière professionnelle
En 1994, au Zaïre il est « le seul pédiatre » sur place à lutter, entre autres, contre le choléra[3]. Il comprend que des bébés orphelins participent à la propagation de l'épidémie de choléra car l'orphelinat ne dispose pas de couches et de lait infantile « comme les bébés européens »[3]. Une fois ces manques comblés l'épidémie disparait[3]. Cette expérience le marque et l'incite à se spécialiser dans la lutte contre les épidémies[3].
De 1996 à 2008, il dirige le laboratoire de parasitologie à l’université de Franche-Comté (Besançon, France) qui étudie notamment le choléra[3].
Sa spécialité est l’éco-épidémiologie[3], qui consiste à essayer de comprendre y compris sur le terrain « l’environnement dans lequel se développe une maladie » tout en travaillant avec les populations afin de l'éradiquer[3].
En 2008, il dirige le laboratoire de parasitologie à l'université d'Aix-Marseille[3].
À l'automne 2016, il est en désaccord avec le projet de l'IHU de Marseille porté par Didier Raoult[3] - [1]. Cela dégrade ses conditions de travail à tel point qu'il quitte ses fonctions à Marseille[1] pour devenir chef du service de parasitologie-mycologie à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à l'Assistance publique – Hôpitaux de Paris[1].
Durant sa carrière, Renaud Piarroux participe à des missions humanitaires pour Médecins du monde et de nombreux projets de recherche en Afrique[4], notamment sur l'étude de la dynamique des épidémies[5] - [6], en république démocratique du Congo[5] - [7] - [8] - [9] - [10] - [11] - [12] - [13] et en Guinée[14], et un programme de lutte contre les maladies à transmission hydrique en Côte d'Ivoire[15] - [16].
Principaux travaux
Lutte contre l'épidémie de choléra en Haïti et les experts scientifiques de l'ONU
En , le gouvernement haïtien et l'ambassade de France demandent à Renaud Piarroux d'enquêter sur l'origine et l'évolution de la plus importante épidémie de choléra de l'époque actuelle[17] - [18] - [19] - [20] - [21] - [22] et d'aider les autorités à mettre en place un programme de lutte contre la maladie.
Son rapport confidentiel du « Comprendre l'épidémie de choléra en Haïti » est d'abord évoqué par le journal « Le Monde » quelques jours plus tard[23] avant d'être publié en dans la revue scientifique « Emerging Infectious Diseases » du Centers for Disease Control[24] - [3].
Au bout de plusieurs années, il contribue à « faire reconnaître la responsabilité de casques bleus de l’ONU dans la propagation de l’épidémie »[1] malgré les « mensonges et dénégations » scientifiques des experts de l'ONU[25]. Cette pandémie causera la mort de 10 000 personnes[26].
Cette mission est relatée dans le livre Deadly River (Rivière mortelle, Cornell University Press, 2016), de Ralph R. Frerichs (en)[27] - [28] - [29]. Renaud Piarroux a également écrit en 2019 un ouvrage relatant la suite de cette histoire et les controverses scientifiques qui y ont été associées : Choléra. Haïti 2010-2018 : histoire d’un désastre[30] - [25].
Alerte aux autorités et implantations d'équipes mobiles à domicile durant la pandémie du Covid-19
En 2020, Renaud Piarroux s'implique dans la gestion de la crise de la Covid-19 au sein de l'AP-HP, notamment sur l'épidémiologie[31] et le développement du dispositif « Covisan » d'aide au confinement des personnes Covid positives[32] - [33] - [34].
Le , il alerte, avec Éric Caumes, Martin Hirsch, le directeur des Hôpitaux de Paris, sur la possibilité d'un « tsunami de cas » de Covid-19[1] - [35] - [36] - [37]. Afin d'essayer de casser les chaines de transmission, il suggère à Martin Hirsch, la mise en place d'un outil supplémentaire[2] qui a fait ses preuves dans d'autres épidémies (choléra aux Comores et en Haïti)[38] - [1] : des équipes mobiles. Ce dispositif appelé « Covisan » est tout d'abord lancé à Paris le « sans véritable relais dans la communication gouvernementale »[39]. Il permet d'accompagner le patient avec des équipes qui se déplacent à son domicile « pour voir comment pouvoir protéger les proches et l'entourage »[38]. Cette approche permet également de sensibiliser sur le terrain les cas positifs asymptomatiques (personnes contagieuses sans symptôme) afin que ces personnes adhèrent mieux aux recommandations[40] - [41]. En sept mois 40 000 personnes ont été suivies en Île-de-France[42]. Le , le ministre de la Santé, Olivier Véran, annonce qu'un dispositif de visites à domicile va désormais « être étendu à l’ensemble du pays »[43] - [44].
Il décrit son expérience dans le livre La Vague, l'épidémie vue du terrain[45].
Publications
DĂ©corations
- Chevalier de la Légion d'honneur (nommé le 14 avril 2017)[50]
- Officier de l'ordre national du Mérite (31 décembre 2020)
Notes et références
- « Renaud Piarroux : un épidémiologiste de terrain contre le Covid-19 », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ) :
« Il est aujourd’hui mondialement reconnu comme l’un des meilleurs spécialistes des épidémies de choléra. »
- « Pr Piarroux : « Les cas augmentent depuis 15 semaines, il aurait fallu agir plus tôt » », sur LExpress.fr, (consulté le ).
- « Renaud Piarroux, le médecin qui a tenu tête à l’ONU », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Les enfants perdus du Rwanda », sur LExpress.fr, (consulté le ).
- « Afrique. Une plaque tournante de choléra identifiée au Congo. », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
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- « « Un paradoxe à lui tout seul » : Martin Hirsch, patron de l’AP-HP, de la crise de l’hôpital à l’épidémie de Covid-19 », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
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- « Le récit de la crise du coronavirus à l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris », sur Les Échos, (consulté le ).
- « « Resserrer les mailles » : le défi du traçage des chaînes de contamination du Covid-19 », AFP,‎ :
« […] Renaud Piarroux […] des équipes se déplacent […] pour leur délivrer des informations et estimer leurs besoins. « On explique aux cas positifs asymptomatiques qu'ils n'ont rien, mais qu'ils sont porteurs du virus et peuvent le transmettre. On leur dit « vous ne sortez pas, vous prenez beaucoup de précautions » », un discours beaucoup plus facile à faire admettre en face à face que par un coup de téléphone impersonnel, souligne-t-il. […] »
- Caroline Coq-Chodorge, « L’épidémiologiste Renaud Piarroux : « La contrainte n’aidera pas » », sur Mediapart (consulté le ) : « […] On a besoin d'équipes mobiles dans toute la France, casser 5 % des chaînes de contamination suffit […] »
- « Coronavirus : des brigades pour accompagner les malades dans leur isolement », sur Franceinfo, (consulté le ).
- « Covid-19 : des brigades à domicile pour éviter une troisième vague », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
- « Covid : les visites au domicile des personnes contaminées vont être généralisées », sur Les Échos, (consulté le ).
- Piarroux 2020.
- « Choléra en Haïti: le douloureux récit d’un scandale », sur sante.lefigaro.fr, (consulté le ).
- « Choléra Haïti 2010-2018 : histoire d’un désastre / Afis Science - Association française pour l’information scientifique », sur Afis Science - Association française pour l’information scientifique (consulté le ).
- « Le choléra en Haïti : histoire d’une catastrophe politique », sur France Culture, (consulté le ).
- Le JDD, « "La santé publique sort laminée" : dans son livre, le Pr Renaud Piarroux tire les leçons de la première vague », sur lejdd.fr (consulté le ).
- « Décret du portant promotion et nomination - Légifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le ).