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Renée Hamon

Renée Hamon (née à Vitré le et morte le ) est un écrivain français, auteur de récits de voyage tout particulièrement consacrés à l'Océanie. Sa correspondance avec Colette de 1932 jusqu’au a permis de conserver les lettres de cette dernière sous le titre Lettres au Petit Corsaire, selon le surnom donné par Colette à Renée Hamon.

Renée Hamon
Gauguin, Trois Tahitiennes (1896).
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  46 ans)
Nationalité
Activité

Biographie

Premières années

Limousine[1] par sa mère, bretonne par son père, cette fille et petite-fille de fonctionnaires ne fut pas baptisée : son grand-père maternel était libre-penseur.

Sa mère divorce — chose rare à l’époque — et se remarie. Renée est abandonnée très tôt chez sa grand-mère. La relation de l’enfant et de la vieille dame est belle mais c’est le temps du collège (Quimperlé) puis celui du lycée, à Orléans. Elle arrête ses études en 2de et à 20 ans, le , Renée Hamon se marie à Auray avec Michel-Paul Faure, graveur de métier. Ils ont un enfant, l’accouchement se passe mal, l’enfant meurt, et le couple divorce en .

Vie d'aventure

Paul Poiret, grand couturier parisien de la Belle Époque que connaissait Renée Hamon.
La rencontre de Colette, un autre événement marquant de la vie de Renée Hamon.

Ă€ Paris, pendant la guerre, elle a rencontrĂ© un soldat amĂ©ricain. Elle dĂ©cide de le rejoindre lĂ -bas, mais le beau soldat s’avère ĂŞtre un dĂ©cevant bourrelier - au Texas qui plus est. RenĂ©e Hamon n’est pas du genre Ă  se sentir coincĂ©e très longtemps, ni en vain : elle devient rĂ©pĂ©titrice près de New York pendant dix-huit mois puis regagne la France. Ă€ Nantes, un journaliste l’invite Ă  Paris ; Ă  Paris, le mĂ©tier de modèle pour peintres et photographes lui permet de survivre. Elle passe donc d’atelier en atelier et frĂ©quente le monde de l’art et des artistes. C’est Ă  cette Ă©poque qu’elle rencontre Pierre Borel, biographe de Marie Bashkirtseff, de Maupassant, et de Courbet. RenĂ©e se passionne pour la vie de la fantasque de l’intellectuelle Marie Bashkirtseff, morte Ă  24 ans, et en 1925, elle Ă©crit Ă  Paul Poiret. Son idĂ©e est d’intĂ©grer le milieu de la mode. Sa lettre est tant remarquĂ©e par le grand couturier qu’il va jusqu’à la visiter place Clichy, et qu’il grimpe les sept Ă©tages…

Poiret tombe sous le charme et lui fait rencontrer Colette. Sa correspondance avec l’écrivain commence.

En 1928 ou en 1929, elle se remarie avec Harald Heyman. Le traducteur suĂ©dois de Samuel Johnson a trente ans de plus qu’elle, mais qu’importe ; avec lui elle va faire le tour du monde Ă  bicyclette de 1933 Ă  1936. En 1937, Pierre Borel lui offre la canne sculptĂ©e de Paul Gauguin, et la voyant curieuse de dĂ©couvrir ce qui a survĂ©cu de l’hĂ©ritage du peintre Ă  Tahiti, il lui obtient un passage Ă  bord de La Recherche, paquebot des Messageries maritimes reliant la France Ă  l’OcĂ©anie. L'Intransigeant accrĂ©dite ce voyage et pendant vingt mois, seule ou accompagnĂ©e par le photographe Pierre Potentier, elle va parcourir Papeete, Moorea, Huahine, Bora-Bora et Maupiti, entre autres Ă®les.

Son mari, qui les a rejoints, restera sur l’île et y mourra.

À son retour Renée Hamon utilisera toute son énergie et ses appuis politiques pour que son compte rendu change la situation des Tahitiens. Ce sera le cas.

C'est en 1938, après l'Anschluss que Colette lui fait rencontrer Erna Redtenbacher avec qui elle devient amie. Renée Hamon lui fait découvrir la Bretagne en l'invitant à La Trinité-sur-Mer où elle loue une maison. Elle lui présente Christiane Denayer[2] qui deviendra sa compagne jusqu'à leur suicide en juin 1940 à Saint-Philibert.

Maurice Saurel[3] - oncle de Francis Ponge par sa mère Juliette Saurel - l'aidera durant les dernières années de sa vie, puisque sa situation financière était difficile.

Maurice Goudeket Ă©voque le projet d’écrire sur « Colette et l’amitiĂ© Â» qu'avait RenĂ©e Hamon, d’oĂą les notes qu’elle prenait sitĂ´t revenue de ses rendez-vous ou passages chez son amie cĂ©lèbre, dĂ©jĂ  harcelĂ©e et clouĂ©e au lit par ses rhumatismes articulaires. RenĂ©e la vouvoie, Colette la tutoie. RenĂ©e conserve les lettres de son aĂ®nĂ©e ; on ne retrouvera jamais les lettres de RenĂ©e.

Colette s’attache, est fascinée et l’aide à se faire publier. Elle l’appelle « mon petit messager volant », « mon petit corsaire en cale sèche », « mon petit corsaire en radoub ».

RenĂ©e Hamon meurt Ă  46 ans, le 27 octobre 1943, Ă  Vannes. A sa mort, Colette, profondĂ©ment touchĂ©e, dĂ©crira RenĂ©e comme « ce petit ĂŞtre solitaire, qui a passĂ© sans nuire Ă  personne ».

Ĺ’uvres

  • The recluse of the Pacific. Paul Gauguin's life in Tahiti and the Marqueses [S.l.], [1939] Extr. de : "Geogr. Magazine". Febr. 1939 pp. 263-276, n. fig.
  • Gauguin, le solitaire du Pacifique, prĂ©face de Robert Rey., Ă©ditions Vigot Frères, 1939, Plaquette petit in-8 brochĂ©e, 47 p. 41 photographies in texte et documents inĂ©dits.
  • Aux Ă®les de lumière, Ă©ditions Flammarion, 1939, prĂ©face de Colette.
  • Amants de l'Aventure, Ă©ditions Flammarion, 1943, 224 pages.
  • Édition numĂ©rique de Gauguin, le solitaire du Pacifique et de Aux Ă®les de lumière
  • journal, 1936-1940, in: Lettres Ă  HĂ©lène Picard, Ă  Marguerite Moreno, au petit corsaire; [texte Ă©tabli et annotĂ© par Claude Pichois et Roberte Forbin] ; [prĂ©f. par Maurice Goudeket]. - [Paris] : Flammarion, 1988, 232-356-153 p.

Références

  1. Colette, Lettres au petit corsaire, Flammarion, , 157 p. (ASIN B0014XIB76)
  2. Alain Venot, « Sure les traces de la traductrice de Colette, Erna Redtenbacher et de leurs amies remarquables », Cahier Colette N°40,‎ , pp 172-195
  3. Les détails concernant Maurice Saurel proviennent d'un autographe de l'auteur sur la page de faux-titre de l'édition numérotée. "à Maurice Saurel, l'homme de bien, le "Saurelami" de Colette et du petit gabier, de la Petite qui espère faire mieux la prochaine fois en écrivant, pour lui, "Colette et l'amitié" / Renée Hamon", daté 4 août 1943.

Bibliographie

  • Martine Boyer-Weinmann, La Relation biographique : enjeux contemporains, Editions Champ Vallon, , « RenĂ©e Hamon, l'auteur en camĂ©ra cachĂ©e », p. 255 et suivantes
  • Emmanuel Berl, Rachel et autres grâces, Grasset, , 224 p. (ISBN 978-2-246-79505-6, lire en ligne)
  • Jean Chalon, Colette : L'Éternelle Apprentie, Éditions Flammarion, , 447 p. (ISBN 978-2-08-130203-7, lire en ligne)

Liens externes

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