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René Tardy

René Tardy, né le à Mornag et mort en déportation le à Berlin[1], est un agriculteur et résistant français, compagnon de la Libération.

René Tardy
Portrait de René Tardy.
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  35 ans)
Berlin
SĂ©pulture
Cimetière d'Aubenas-les-Alpes (d)
Nationalité
Activités
Autres informations
Membre de
RĂ©sistance Tunisie
Renseignement Air Tunisie
Grade militaire
Lieutenant-colonel (Ă  titre posthume)
Distinctions

Vivant en Tunisie, il choisit de se rallier à la France libre au début de la Seconde Guerre mondiale et fait partie des réseaux clandestins de renseignement qui assistent les troupes alliées dans la conquête de l'Afrique du Nord. Arrêté sur dénonciation, il est déporté en Allemagne et meurt lors de ses interrogatoires.

Biographie

Jeunesse et engagement

Fils d'agriculteurs, RenĂ© Tardy naĂ®t le 24 juin 1908 Ă  Mornag en Tunisie[2]. Sa famille, d'origine savoyarde, s'Ă©tait installĂ©e dans le pays en 1887[2] - [3]. D'abord scolarisĂ© Ă  l'Institut des frères maristes de Tunis, il poursuit ensuite ses Ă©tudes Ă  ChambĂ©ry, au sein de l'Institut de Notre-Dame de la Villette, puis les termine par une annĂ©e de philosophie Ă  Alger, Ă  l'Institut de Notre-Dame d'Afrique[4]. Suivant les traces paternelles, il travaille pendant 17 ans dans l'exploitation familiale, oĂą il est chargĂ© de l'entretien du vignoble[5]. S'investissant dans la vie locale, il devient membre du syndicat des fruits et primeurs et du bureau de dĂ©fense des agriculteurs[2].

Seconde Guerre mondiale

Après l'armistice du 22 juin 1940, René Tardy s'investit dans la lutte contre les forces de l'Axe et le régime de Vichy en intégrant le réseau d'André Mounier[4]. À la suite du démantèlement de celui-ci en juin 1941, Tardy monte son propre réseau de résistance et recueille les agents de renseignement alliés[5]. Il parvient ainsi à transmettre aux autorités britanniques basées à Malte de précieuses informations qui faciliteront le débarquement allié en Afrique du Nord lors de l'opération Torch en novembre 1942[5]. Les troupes allemandes occupant le territoire pour contrer ce débarquement, René Tardy est contraint de travailler dans une clandestinité totale mais, intégré au réseau de renseignement Air Tunisie, continue cependant de fournir un grand nombre de renseignements aux Alliés, contribuant ainsi à la progression de leurs troupes en Algérie et en Tunisie[4] - [6].

Victime d'une dénonciation, il est arrêté par la Gestapo à Tunis le 15 mars 1943[2]. D'abord incarcéré à la kasbah de Tunis, il est transféré en Allemagne le 1er avril et déporté au camp de concentration d'Oranienbourg-Sachsenhausen[5]. Emmené à la prison de la Gestapo sur l'Alexanderplatz de Berlin, il y meurt le 17 septembre 1943 des suites des mauvais traitements subis lors de ses interrogatoires et est inhumé sur place[4].

Le 7 mai 1944 à Tunis, Bernard, son fils agé de huit ans, reçoit des mains du général de Gaulle la Croix de la Libération décernée à son père[3] - [7]. Deux ans plus tard, le frère de René Tardy retrouve le corps de celui-ci en Allemagne et le fait inhumer à Tunis le 4 juin 1946[2]. Promu lieutenant-colonel à titre posthume en 1948, au titre de la France combattante, René Tardy est ré-inhumé à Aubenas-les-Alpes dans les Alpes-de-Haute-Provence[4] - [8].

DĂ©corations

Chevalier de la LĂ©gion d'honneur
Par décret du 31 juillet 1942
Compagnon de la Libération
À titre posthume par décret du 4 mai 1944
Croix de guerre 1939-1945
Avec une palme

Hommages

Son nom est inscrit sur une plaque commémorative à Aubenas-les-Alpes[9].

Références

  1. « Arrêté du 6 juillet 1993 portant apposition de la mention « Mort en déportation » sur les actes de décès », sur legifrance.gouv.fr (consulté le ).
  2. « Biographie - Ordre National de la Libération », sur ordredelaliberation.fr (consulté le ).
  3. « Spécial 8-Mai. Savoie : René Tardy, compagnon de la Libération », sur ledauphine.com, (consulté le ).
  4. Notin 2000
  5. Trouplin 2010.
  6. « Homologation et services pour faits de résistance - René Tardy », sur memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le ).
  7. Lucienne Jean-Darrouy, « Remises de décorations », L'Écho d'Alger, no 11292,‎ , p. 1 (lire en ligne).
  8. « Sous-série GR16P - Base nominative des homologations pour faits de résistance » [PDF], sur servicehistorique.sga.defense.gouv.fr (consulté le ).
  9. « Plaque commémorative René Tardy - Aubenas-les-Alpes », sur memorialgenweb.org (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons : histoire des Compagnons de la LibĂ©ration, Paris, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 2-262-01606-2).
  • Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la LibĂ©ration, Bordeaux, Elytis, , 1230 p. (ISBN 2-356-39033-2).
  • François Marcot, Dictionnaire historique de la RĂ©sistance : RĂ©sistance intĂ©rieure et France libre, Paris, Éditions Robert Laffont, , 1187 p. (ISBN 2-221-09997-4).
  • MĂ©morial des Compagnons 1940-1945 : compagnons morts entre le 18 juin 1940 et le 8 mai 1945, Paris, Imprimerie nationale, .

Articles connexes

Liens externes

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