Raphaël Folliot
Raphaël Folliot (Kharkov, - Montreuil, ) est un militaire français, Compagnon de la Libération. Vétéran de la Première Guerre mondiale, il se réengage dans l'armée plusieurs années après et fait partie des tout premiers Français à rallier les Forces françaises libres en 1940. Il participe aux campagnes d'Afrique du nord et du Moyen-Orient avant de prendre sa retraite militaire après la fin de la guerre et de se retirer dans la région parisienne.
Raphaël Folliot | |
Naissance | Kharkov (Empire Russe) |
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Décès | Montreuil (Seine-Saint-Denis) |
Origine | France |
Allégeance | République française Forces françaises libres |
Arme | Infanterie |
Grade | Lieutenant-colonel |
Années de service | 1915 – 1946 |
Conflits | Première Guerre mondiale Seconde Guerre mondiale |
Distinctions | Commandeur de la Légion d'honneur Compagnon de la Libération Grand Officier de l'Ordre national du Mérite |
Biographie
Jeunesse et premiers engagements
Raphaël Folliot naît le à Kharkov qui fait alors partie de l'empire russe[1]. Son père, professeur de français, enseigne à l'Université nationale de Kharkiv[2]. Le jeune Raphaël passe son enfance entre la France et Kharkov où il passe ses vacances. Il perd son père en 1911 et, après avoir obtenu un diplôme en dessin industriel, rejoint sa mère à Kharkov où il trouve un emploi en 1913[3]. Lui et son frère sont mobilisés en 1915 et rejoignent la France où ils sont affectés au 129e régiment d'infanterie. Engagé dans la bataille de Verdun, Raphaël Folliot participe aux combats autour du fort de Douaumont où il est blessé par des éclats d'obus le [3]. Il est ensuite engagé sur la tranchée de Calonne puis dans le secteur des Eparges jusqu'en [2].
Bénéficiant d'un mois de permission, il retourne en Russie auprès de sa famille puis, de par sa maîtrise de la langue russe, est affecté pendant quatre mois à l'ambassade française à Petrograd en tant que chiffreur et interprète[3]. Il rejoint ensuite son régiment d'origine sur le front de Lorraine et se distingue en à la tête d'une section en repoussant une importante attaque allemande[3]. Désigné pour intégrer Saint-Cyr, il est promu aspirant et mis en août à la tête du groupe franc de son régiment avec lequel il effectue des combats à Soissons et à Nancy[1]. Après la guerre, il reste quelque temps dans l'armée et, toujours par rapport à sa connaissance des langues slaves, est affecté à Bucarest et Sofia[2]. Il est finalement démobilisé en avec le grade de sous-lieutenant. Redevenu civil, il reste en Bulgarie et en Roumanie et travaille dans les transports internationaux dans une agence dont il devient le directeur[2]. Installé en Transylvanie il exerce ensuite dans le négoce de matières premières[3]. Mais la société qui l'emploie faisant faillite, il retourne en France avec sa femme et ses trois enfants et travaille comme représentant de commerce[3].
En , Raphaël Folliot décide de se réengager dans l'armée. Il est envoyé au Maroc où il prend la tête du groupe franc du Régiment colonial du Maroc puis celle du groupe franc du Grand Atlas dans la région de Marrakech alors commandée par le général Catroux[1]. Il revient en métropole en 1933. En à Marseille, le roi de Yougoslavie Alexandre 1er et le ministre des affaires étrangères Louis Barthou sont victimes d'un attentat. Les suspects de l'affaire étant originaires des Balkans, Folliot, encore une fois sollicité pour ses talents de polyglotte, est détaché auprès du juge chargé de l'affaire en tant qu'interprète en croate[2]. L'instruction et le procès durent deux ans à l'issue desquels il demande à retourner en outremer[3]. Il est affecté à la protection de l'ambassade de France à Pékin en [1]. L'année suivante, lorsque les japonais envahissent la Chine, il combat à Pékin et à Tien-Tsin puis fait du renseignement dans le Mandchoukouo[2]. De retour en France en , il retrouve brièvement les rangs du Régiment colonial du Maroc avant de partir pour le Levant où il est affecté au 24e régiment d'infanterie coloniale à Tripoli[1].
Seconde Guerre mondiale
Raphaël Folliot est promu capitaine en et prend le commandement de la 3e compagnie de son régiment[2]. Lorsque survient l'armistice du 22 juin 1940, il refuse la défaite et, avec les hommes de sa compagnie, s'enfuit du Liban et parvient jusqu'en Égypte où, ralliée aux forces françaises libres, sa compagnie sert de base à la constitution du 1er bataillon d'infanterie de marine (1er BIM)[2]. Après sa formation à Ismaïlia, le 1er BIM part en à Marsa Matruh où il rejoint la 7e division blindée britannique[1]. Promu chef de bataillon le , Folliot commande deux compagnies du bataillon lorsque le général Wavell qui commande les troupes britanniques déclenche l'opération Compass, offensive vers la Libye occupée par l'armée italienne[2]. Raphaël Folliot combat alors à Sollum, Sidi Barrani, Bardia et Tobrouk. Le , il fait partie des tout premiers français décorés de la Croix de la Libération[1]. En septembre, le général Catroux qui le connaît depuis le Maroc l'appelle à ses côtés pour commander le 2e bureau des troupes du Levant à Beyrouth, poste qu'il occupe jusqu'en [2]. Il est alors mis à la tête des troupes du Djebel el-Druze composée de presque 2 000 cavaliers[3]. En , il reprend la direction du 2e bureau à Beyrouth avant de rentrer en France un an plus tard[2]. Il est alors affecté à la 10e division d'infanterie sous les ordres du général Billotte jusqu'à la fin de la guerre[1].
Après-guerre
De à , Raphaël Folliot est directeur des transports militaires en Égypte[3]. Il quitte alors l'armée avec le grade de lieutenant-colonel. Retiré à Enghien-les-Bains, il est durant sa retraite président de la section départementale des français libres[3]. Il meurt le à Montreuil et est inhumé à Enghien[1].
Décorations
Références
- Jean-Christophe Notin, 1061 Compagnons : histoire des Compagnons de la Libération, Paris, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 2-262-01606-2)
- Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, (ISBN 978-2-35639-033-2 et 2-35639-033-2)
- « Biographie - Ordre National de la Libération »
- « Impasse Du Lieutenant Colonel Raphaël Folliot, Haute-Garonne - 31200 », sur fr.streetgl.com (consulté le )
Bibliographie
- Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons : Histoire des Compagnons de la Libération, Paris, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 2-262-01606-2).
- Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, , 1230 p. (ISBN 978-2-35639-033-2 et 2-35639-033-2).