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Rapa Nui (peuple)

Les Rapa Nui ou Rapanuis constituent l'ethnie polynésienne vivant dans l'Île de Pâques et parlant la langue rapanui.

Rapa Nui
Description de cette image, également commentée ci-après
Danse traditionnelle des Rapa Nui.
Populations importantes par région
Drapeau du Chili Chili 5 682
Population totale 5 682
Autres
Langues Rapanui

Histoire

La population austronĂ©sienne autochtone, les « Haumaka Â» ou « Matamua » (les « premiers Â» en rapanui), originaire, selon la tradition orale, des Marquises (Hiva-Oa ou Nuku-Hiva) a Ă©tĂ© quasiment exterminĂ©e en 1862, lorsqu’une flotte pĂ©ruvienne d’esclavagistes accosta dans l’île. Après avoir attirĂ© les insulaires — grands amateurs de musique — en jouant de l’accordĂ©on, ils en ont capturĂ© environ 1 500 pour les mettre au travail forcĂ© d’extraction du guano sur les Ă®les Chincha. Les rares survivants furent Ă©vacuĂ©s sur le continent lorsque l’Espagne, qui n’avait pas encore reconnu l’indĂ©pendance du PĂ©rou en 1864, occupa les Ă®les Chincha le , au dĂ©but de la Guerre hispano-sud-amĂ©ricaine (1864-1866)[1]. De lĂ , ils furent rapatriĂ©s grâce aux pressions des missionnaires et du consul de France Ă  Lima, mais au retour ils propagèrent une Ă©pidĂ©mie de variole, manquant de peu d’exterminer le reste de la population.

Ă€ partir de 1864, les colons français installĂ©s dans l’île de Pâques, comme Jean-Baptiste Dutrou-Bornier, commencèrent Ă  faire venir de Rapa, dans l’archipel des Australes en PolynĂ©sie française, des ouvriers agricoles pour travailler dans les plantations et les Ă©levages. C’est pourquoi les autochtones actuels se dĂ©nomment enata Rapa-nui (« peuple de la Grande Rapa ») et n’ont d’ailleurs pas oubliĂ© leurs racines en partie rapanaises, d’autant que, jusqu’en 1911, la mission catholique de l’île de Pâques dĂ©pendait du vicariat de Tahiti. Dans les annĂ©es 1870, il n’y avait que cent onze Rapa Nui, issus de trente-six familles, en majoritĂ© rapanaises. La tragĂ©die des Rapa Nui a continuĂ© quand les autoritĂ©s chiliennes eurent annexĂ© l’île en 1888 : elles la louèrent Ă  des planteurs et Ă©leveurs anglais, confinant les « indigènes Â» dans le village d’Hanga Roa, cernĂ© de barbelĂ©s[2]. Ce n’est qu’à la fin du XXe siècle que les barbelĂ©s furent enlevĂ©s et que les Rapa Nui devinrent des citoyens chiliens de plein droit, libres de circuler dans leur Ă®le et d’y exploiter ou louer eux-mĂŞmes leurs propriĂ©tĂ©s.

Situation actuelle

Les Rapa Nui reprĂ©sentent Ă  ce jour 60 % de la population de l’île, les 40 % restant Ă©tant constituĂ© de Chiliens venus du continent ainsi que de personnes d’origine europĂ©enne, chinoise ou d’autres pays du Pacifique. Bien que le mĂ©tissage soit de règle, le nombre des Rapa Nui est estimĂ© Ă  5 682, dont 3 304 sur l’île mĂŞme (recensement de 2002) et 2 378 vivant au Chili continental. Sur l’île, la plupart vivent Ă  Hanga Roa ; sur le continent, un quart habite la capitale Santiago et un autre quart Ă  Valparaiso, le reste Ă©tant dispersĂ© dans le reste du pays. Dans l’île, plus de la moitiĂ© des familles n’utilise plus que l’espagnol, langue de scolarisation et des mĂ©dias, mais avec la renaissance culturelle Rapa Nui, la langue locale se maintient et mĂŞme progresse[3].

Notes et références

  1. Spencer C. Tucker, A Global Chronology of Conflict : From the Ancient World to the Modern Middle East, ABC-Clio 1967, Santa Barbara, California, (ISBN 978-1-85109672-5), page 1431 et suiv.
  2. Alfred Métraux, Introduction à la connaissance de l’Ile de Pâques, éditions du Muséum national d'histoire naturelle, Paris 1935, relatant les résultats de l'expédition franco-belge de Charles Watelin en 1934.
  3. Source consultée en juin 2010 sur Les luttes sociales sur l’Île de Pâques.

Liens externes

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