Rafael Esteve
Rafael Esteve (Valence, 1772 — Madrid, 1847) est un graveur espagnol, considéré comme l'un des derniers maîtres de la gravure de reproduction[1] et l'un des représentants les plus remarquables du romantisme en Espagne.
Naissance | |
---|---|
Décès |
(à 75 ans) Madrid |
Nationalité | |
Formation | |
Activité |
Membre d'une famille d'artistes, il est le fils du sculpteur José Esteve Bonet (es) et le neveu du peintre Agustín Esteve.
Biographie
Rafael Esteve i Vilella naît à Valence le . Il est issu d'une famille d'artistes : son père et premier professeur José Esteve Bonet (es) est sculpteur et le cousin de son père Agustín Esteve est le peintre de la cour de Charles III[2] - [3].
À l'âge de 13 ans, Esteve entre à l'Académie royale des beaux-arts de San Carlos à Valence. Il s'installe ensuite à Madrid, où il a pour professeur Manuel Monfort Asensi et est l'un des deux boursiers, avec Vicente López Portaña, pour étudier à l'Académie royale des beaux-arts de San Fernando[2] - [3].
Pendant le règne de Charles IV, il travaille à la Chalcographie royale. En 1799, il réalise des gravures pour la collection Guía de Forasteros commandée par la reine Marie-Louise de Bourbon-Parme. La même année, il est nommé graveur de la cour[alpha 1], succédant à Manuel Salvador Carmona. Pendant la guerre d'indépendance espagnole en 1807-1814, il vit à Cadix ; une fois terminée avec le retour de Ferdinand VII sur le trône d'Espagne, il part poursuivre ses études en France et en Italie[2].
Parmi ses œuvres les plus notables, il réalise la série de gravures Viaje arquitectónico-antiquario de España (« Un voyage architecturalo-antiquaire d'Espagne », 1807), où il présente des monuments nationaux dont Vista del teatro seguntino tomada de la gradería d'après un dessin de Manuel Camaron i Melià (ca) ; que des estampes pour la première édition en 16.º de Don Quichotte (Imprenta Real, 1797-1798) ; les portraits de Charles IV, de Ferdinand VII, de la reine Marie-Christine de Bourbon-Siciles, de Christophe Colomb, de José de Palafox[3], ainsi que de Francisco Pizarro, Francisco Sánchez de las Brozas, d'après José López Enguídanos[4], et Jérôme Gratien, pour les Retratos de Españoles ilustres, con un epítome de sus vidas (Madrid : Calcografía Nacional, 1791)[5]. Il a également portraituré son ami Francisco Goya, qui a peint à son tour son portrait à l'huile en 1815, maintenant dans la collection du Musée des Beaux-Arts de Valence[6] - [2].
En 1839, il obtient le plus grand succès de sa carrière en remportant une médaille d'or à l'Exposition internationale de Paris[alpha 2] pour une gravure de reproduction à l'eau-forte et au burin du tableau de Bartolomé Esteban Murillo intitulé Moisés haciendo brotar el agua de la roca, dont l'original se trouvait à l'hôpital de la Charité de Séville, qu'il a visité en 1822[3]. Travailler sur la gravure lui a pris un total de 12 ans, ce qui l'a épuisé physiquement et mentalement[2].
Il reçoit l'Ordre de Charles III, devient directeur de la Chalcographie nationale, directeur honoraire de l'Académie de San Carlos, et membre correspondant de l'Académie de Paris[2].
Rafael Esteve meurt à Madrid le [alpha 3].
Notes et références
Notes
- Selon la Gran Enciclopèdia Catalana, il serait devenu graveur de la chambre du roi Charles IV en 1802 puis de Ferdinand VII en 1818[3].
- Il pourrait plutôt s'agir de l'Exposition universelle de 1937.
- Il s'agit du lieu et de la date donnés par la plupart des sources : la Gran Enciclopèdia Catalana indique qu'il est mort à Madrid[3] - [7], ainsi que dans d'autres sources, à l'exception de la Gran Enciclopedia de la Comunidad Valenciana, qui situe sa mort à Valence[8].
Références
- Gallego Gallego 1968, p. 300.
- Zabala 2003, p. 91-92.
- (ca) « Rafael Esteve i Vilella », sur Gran Enciclopèdia Catalana, Barcelone, Grup Enciclopèdia Catalana (consulté le ).
- (es) « Notice de Retrato de Francisco Sánchez, el Brocense », sur datos.bne.es (consulté le ).
- (es) Juan Carrete Parrondo, Retratos de los Españoles Ilustres 1791-1819, 2008 (lire en ligne).
- (es) « Retrato de Rafael Esteve Vilella », sur almendron.com (consulté le ).
- (ca) « Rafael Esteve i Vilella », dans Gran Enciclopedia de la Región Valenciana, vol. 4, Valence, 1973, p. 183.
- (ca) « Rafael Esteve i Vilella », dans Gran Enciclopedia de la Comunidad Valenciana, vol. 6, Valence, 2005, p. 209-210.
Annexes
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- (es) Miguel Ángel Catalá Gorgues et al., El grabador Rafael Esteve. 1772-1847 (cat. exp.), Valence (Espagne), Publicaciones de la Fundación Caja de Pensiones, (ISBN 8487398642).
- (es) Antonio Gallego Gallego, Historia del grabado en España, Madrid, Cátedra, (ISBN 9788437602097).
- (es) Fernanda Zabala, 125 valencianos en la Historia, Valence (Espagne), Carena Editors, (ISBN 8487398642).
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- (de + en) Artists of the World Online
- (en) Bénézit
- (en) Union List of Artist Names
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- (es) « Œuvres de Rafael Esteve », sur Biblioteca Digital Hispánica, Bibliothèque nationale d'Espagne (consulté le ).