Accueil🇫🇷Chercher

RĂ©serve naturelle nationale de la baie de l'Aiguillon

La rĂ©serve naturelle nationale de la baie de l'Aiguillon (en fait deux rĂ©serves naturelles nationales : RNN130 et RNN146) couvre une partie du domaine public maritime des dĂ©partements de la VendĂ©e et de la Charente-Maritime, Ă  l'embouchure de la Sèvre niortaise. Elle a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e en deux temps : la partie vendĂ©enne (RNN130) en 1996 et la partie charentaise (RNN146) en 1999 pour une surface totale d'environ 4 900 hectares.

RĂ©serve naturelle nationale de la baie de l'Aiguillon
GĂ©ographie
Pays
RĂ©gion
DĂ©partement
Coordonnées
46° 17′ 22″ N, 1° 09′ 28″ O
Superficie
2 600 ha (Charente-Maritime) et 2 300 ha (VendĂ©e)[1]
Administration
Type
Catégorie UICN
IV
WDPA
Création
1996 (Vendée) et 1999 (Charente-Maritime)
Texte fondateur
Décret n°96-613 du 9 juillet 1996 portant création de la réserve naturelle de la baie de l'Aiguillon (Vendée) (d)
Administration
OFB - LPO
Sites web
Localisation sur la carte de la Vendée
voir sur la carte de la Vendée
Localisation sur la carte de la Charente-Maritime
voir sur la carte de la Charente-Maritime
Localisation sur la carte de France
voir sur la carte de France

Localisation

Périmètre de la réserve naturelle en Charente-Maritime.
Périmètre de la réserve naturelle en Vendée.

Située sur le littoral atlantique, aux limites des départements de la Vendée et de la Charente-Maritime, la baie de l'Aiguillon ou anse de l'Aiguillon s'ouvre sur l'océan Atlantique dans le Pertuis Breton, en face de l'Île de Ré. La Sèvre niortaise vient y mêler ses eaux dans une embouchure qui s'évase sur plus d'un kilomètre de largeur et qui constitue le principal émissaire.

Neuf communes sont bordées par l'anse de l'Aiguillon dont six dans le département de la Vendée et trois dans celui de la Charente-Maritime. Au nord et sur la rive droite de l'embouchure de la Sèvre niortaise, dans le département de la Vendée, se situent les communes suivantes : L'Aiguillon-sur-Mer, Champagné-les-Marais, Puyravault, Saint-Michel-en-l'Herm, Sainte-Radegonde-des-Noyers, Triaize. Au sud et sur la rive gauche de l'embouchure de la Sèvre niortaise se situent les communes de la Charente-Maritime : Charron, Esnandes et Marsilly.

Histoire du site et de la réserve

L'anse de l'Aiguillon
L'anse de l'Aiguillon

La baie résulte du comblement du golfe des Pictons, phénomène accentué par les aménagements historiques qui ont donné naissance au Marais poitevin. Le dépôt continu de sédiments d'origine marine fait que son envasement est régulier.

Située au débouché de la Sèvre niortaise et des principaux canaux de dessèchement du marais, la baie a été en partie polderisée à l'abri de la flèche sableuse constituant la pointe de l'Aiguillon. Les dernières tentatives dans ce sens ont eu lieu dans les années 1960.

Dans la nuit du 28 au , la tempĂŞte Xynthia, conjuguant des vents forts (160 km/h) de secteur Sud-Ouest et une marĂ©e de fort coefficient (102) avec une marĂ©e baromĂ©trique exceptionnelle (968 hPa), s'est traduite par une surcote estimĂ©e Ă  plus d'1,50 mètre. Le dĂ©bordement des digues et les brèches qui s'ensuivirent provoquèrent l'inondation des communes riveraines de la baie. La ferme de la PrĂ©e-Mizottière, situĂ©e sur la commune de Sainte-Radegonde-des-Noyers, propriĂ©tĂ© du Conservatoire du littoral abritant notamment les locaux de la rĂ©serve, fut totalement inondĂ©e.

Écologie (biodiversité, intérêt écopaysager…)

La vasière s'Ă©tend sur environ 3 700 ha au sein de la rĂ©serve naturelle. Le prĂ© salĂ© couvre 1 100 ha. Toujours siège d'une importante activitĂ© mytilicole Ă©quivalant Ă  15 % de la production nationale[2], la baie est aujourd'hui entièrement classĂ©e rĂ©serve naturelle nationale[3]. Elle est en effet rĂ©pertoriĂ©e de longue date comme un site d’hivernage et de halte d’importance nationale et internationale pour les oiseaux d’eau migrateurs.

Flore

La végétation du milieu littoral est constituée essentiellement d'espèces halophiles. Sur l'ensemble de la réserve, on dénombre 110 espèces végétales dont 68 sur les prés salés et les dunes, parmi lesquelles : la Salicorne, la Puccinellie maritime, l'Obione, les Phragmites, l'Ophrys araignée.

Faune

La baie de l'Aiguillon est avec la pointe d'Arçay un lieu de grande importance ornithologique. Ces deux sites abritaient au dĂ©but des annĂ©es 2000 selon l'IFEN[4] (Observatoire du littoral) environ 74 000 oiseaux dont 47 000 limicoles et le solde Ă©tant essentiellement des anatidĂ©s : canards pilet, oies cendrĂ©es et tadornes de Belon.

Parmi les oiseaux limicoles, on trouve notamment sur ces sites environ :

Zone humide, données physicochimiques

Pour mieux comprendre la qualité de l’eau (plus ou moins saumâtre) et le fonctionnement écologique de la Baie[6], des sondes multiparamétriques mesurent depuis , toutes les 10 min la température et la salinité, au niveau du Chenal Vieux, du Canal de Luçon, du Canal du Curé, de la Sèvre niortaise sur le pont du Brault et bouée d’eau saine et du Lay (pont de la Faute-sur-Mer et bouée). En , Les séries temporelles de température et de salinité ainsi obtenues ont été mises en ligne[7].

En , d’anciens aménagements ostréicoles ont été démantelés par une pelleteuse amphibie dotée d’un broyeur, à proximité la Pointe de l’Aiguillon (restes de tables à huîtres, abandonnés dans les années 60 puis colonisés par une population dense d’huîtres japonaises (espèce invasive), afin de restaurer les vasières [8].

Administration, plan de gestion, règlement

Balisage de la réserve naturelle
Balisage de la réserve naturelle

Du fait de l'existence sur le plan administratif de deux réserves naturelles, régies par deux décrets distincts, la gestion de l'ensemble est elle-même partitionnée : côté Vendée, la gestion a été confiée à l'Office français de la biodiversité (OFB), établissement public dépendant des Ministères chargés de l'Environnement et de l'Agriculture, certaines missions techniques étant confiées à la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO). Côté Charente-Maritime, la gestion a été confiée conjointement à l'OFB et à la LPO. Les deux conservateurs et leurs équipes techniques travaillent de concert, et ils mettent en œuvre un plan de gestion commun.

En 2012 en Vendée, un conseil scientifique commun est constitué entre la RNN de la Baie de l'Aiguillon, la RNN du marais communal de Saint-Denis-du-Payré et la RNN de la Casse de la Belle Henriette.

Outils et statut juridique

La réserve naturelle a été créée par deux décrets séparés. La partie vendéenne (RNN130) a d'abord fait l'objet du décret no 96-613 du [9]. La partie charentaise (RNN146), a été créée par le décret no 99-557 du [10].

Programme « LIFE Baie de l'Aiguillon »

De à la Baie de l'Aiguillon, et donc la réserve, bénéficient d'un programme de « L’instrument financier pour l’environnement » (LIFE) ayant pour but la préservation des habitats littoraux du Marais poitevin. Le budget de ce programme, coordonné par le Parc naturel régional du Marais poitevin, s'élève à 2 317 727 euros[11].

En 2017 un film présentant le site et les enjeux du programme a été réalisé par Philippe Garguil[12].

Notes et références

  1. « Des espaces littoraux d'intérêt européen », sur https://life.reserve-baie-aiguillon.fr (consulté le )
  2. « Réserve naturelle de la baie de l’Aiguillon » (consulté le )
  3. « Fiche téléchargeable »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) Indicateur : populations d’oiseaux d’eau hivernant sur le littoral pour la période 2000-2005
  4. Anne-Lise Durif, « La barge en baie libre », Le Mag no 436, supplément à Sud Ouest, , p. 26-27.
  5. Projet Life (2019) Mesurer la qualité de l’eau
  6. Projet Life (2019) Les séries temporelles de température et de salinité obtenues en baie de l’Aiguillon mises en ligne, mai 2019
  7. Projet Life ; Lancement des travaux expérimentaux de restauration de vasières en baie de l’Aiguillon, 9 oct 2019
  8. « Décret portant création de la réserve naturelle de la baie de l'Aiguillon (Vendée) », sur Legifrance
  9. « Décret portant création de la réserve naturelle de la baie de l'Aiguillon (Charente-Maritime) », sur Légifrance
  10. « Baie de l’Aiguillon : c’est parti pour 5 ans d’actions de préservation, grâce au programme LIFE Baie de l’Aiguillon », sur https://pnr.parc-marais-poitevin.fr (consulté le )
  11. « Une vidéo pour découvrir le programme LIFE Baie de l’Aiguillon… », sur https://life.reserve-baie-aiguillon.fr (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Cadiou, B., Pons, J.M., YĂ©sou, P., 2004. Oiseaux marins nicheurs de France mĂ©tropolitaine (1960-2000). Éditions Biotope, Mèze, 218 p.

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.